Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

lundi 18 septembre 2017

Les proies

Soyons clair, je n'avais aucune envie de voir ce film. J'ai vu l'original il y a quelques années, j'ai adoré, je ne voyais donc pas l’intérêt d'un remake (mais non c'est une nouvelle adaptation du roman, rien à voir) mais comme c'est un film en costume, il fait parti de ce quota que je ne pouvais éviter. Voyons voir ce qu'il en est.





Date de sortie 23 août 2017
Durée : 1h 33min
Réalisation : Sofia Coppola
Casting : Colin Farrell, Nicole Kidman, Kirsten Dunst
Genre : Drame
Nationalité : Américain

Synopsis:

En pleine guerre de Sécession, un internat de jeunes filles recueille un soldat ennemi blessé. La présence ambiguë de cet homme dans cet univers uniquement féminin va réveiller les tensions endormies et provoquer de terribles conséquences.

Critique:


Les proies est le nouveau film de Sofia Coppola (Lost in translation, Virgin suicides, Marie Antoinette, etc) une réalisatrice que j'apprécie beaucoup pour son style si particulier fait de langueur et de paillettes. Elle est parfois taxé de "cinéaste de l'ennui" mais son talent réside justement dans sa capacité à raconter l'ennui sans le faire ressentir au spectateur. Avec ce nouveau film, elle ne se démarque pas de ses marottes habituelles, et nous raconte l'histoire d'un groupe de femmes qui s'ennuient dans le bayou. Et c'est un peu le problème. Là où dans la version de 71 de Don Siegel la tension consécutive à l'arrivée du soldat était vraiment palpable, de même qu'une ambiguïté dans le jeu de pouvoir/séduction entre l'homme et les femmes. Ici, tout est tristement plat. Les images sont très belles mais on s'ennui probablement plus encore que les jeunes pensionnaires condamnées à repriser leurs vêtements pour s'occuper.
En voulant offrir une vision plus féminine de l'oeuvre originale, Sofia Coppola en a juste soustrait le noyau dur : la responsabilité des actes et la violence sous-jacente qui en découle.
Niveau casting, la réalisatrice sait une fois de plus s'entourer puisqu'on retrouve Nicole "Moulin Rouge" Kidman ( Stoker, Eyes wide shut, etc) en matriarche inflexible, Kirsten Dunst (Midnight Special, Upside down, etc) en vieille fille effacée et Elle Fanning (Neon Demon, Twixt, etc) en ado en ébullition. Toutes sont parfaites dans leur rôle et on mentionnera aussi la jeune Oona Laurence particulièrement touchante. Il n'y a vraiment rien à reprocher aux actrices si ce n'est que le film ne leur laisse probablement pas autant s'exprimer que l'histoire devrait le permettre. Elles restent toutes un peu piégées dans leur stéréotype n'en sortant qu'à peine pour faire avancer l'histoire mais pas assez pour s'épanouir à l'image. Concernant Colin Farrell (The Lobster, Total Recall, etc), j'aurais du mal à être objectif, c'est un acteur que je n'apprécie pas et il tient difficilement la comparaison avec Clint Eastwood dans le film de 71. C'est d'autant plus difficile pour lui que comme pour les personnages féminins, la réalisatrice a atténué l’ambiguïté du personnage faisant de lui un brave lourdaud là où il pourrait être un manipulateur prêt à tout pour s'en sortir.
Niveau réalisation, c'est plutôt du beau travail avec quelques superbes plans (même si le plus beau a tendance à se répéter un peu trop), la réalisatrice fait également le choix de n'utiliser que de la musique diégétique jouée par les actrices, donnant une valeur toute particulière au son et permettant au spectateur de l’apprécier tout autant que les personnages pour sa rareté.
Pour conclure, je dirais que le film avait aussi peu d’intérêt que je le craignais. Il n'apporte aucun éclairage nouveau sur le livre, il ne fait qu'affadir l'histoire et la rendre ennuyeuse. Mais en dehors de toute comparaison avec le premier film, ce film est l'un des moins bon de la réalisatrice et c'est la première fois où elle fait ressentir l'ennui plutôt que de le montrer. Bref, je ne peux que vous inviter à revoir l'original et à passer votre chemin sur cette version.


Conclusion:

Une version esthétique mais appauvrie de l'oeuvre, je ne peux que vous inciter à revoir la version de 71 de Don Siegel.

Nicoleeeeeeeeeeeeeee <3

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire