Cela faisait un moment qu'il me faisait de l’œil, les critiques presse et public étaient plutôt bonnes, il se glorifiait du grand prix du festival de Sundance et son sujet était plutôt intriguant. Deux mois plus tard, j'ai enfin eu l'occasion d'aller voir Le caire confidentiel, juste le temps pour vous dire s'il faut profiter des dernières séances ou pas.
Date de sortie : 5 juillet 2017
Durée : 1h 51min
Réalisateur : Tarik Saleh
Casting : Fares Fares, Hania Amar, Mari Malek
Genres : Policier, Thriller
Nationalités : Suédois, Allemand, Danois
Synopsis:
Quelques jours avant la révolution de 2011 en Egypte un inspecteur corrompu se retrouve mêlé à une affaire de meurtre qui le dépasse. Peu décidé à abandonner sa piste, il va vite se rendre compte que des proches du président sont impliqués et qu'il ne se sortira pas indemne de cette histoire.
Critique:
Le Caire Confidentiel est le troisième long-métrage de Tarik Saleh, un réalisateur suédois. Mais comme aucun de ses films n'est encore sortie en salle en France je découvre tout juste ce réalisateur tout comme vous (j'imagine). Nous avons affaire ici à un polar assez classique avec une dimension sociale comme j'ai déjà pu l'évoquer pour Que dios nos perdone. Il est d'ailleurs compliqué de ne pas comparer les deux films car ils ont beaucoup de similarité. Ce sont deux polars, sortie à la même période, ils se déroulent en 2011, dans un contexte social explosif, avec des policiers douteux, une hiérarchie rétive et une population méfiante. C'est d'ailleurs amusant de constater que dans deux environnements de départ si différent (L'Espagne et l'Egypte) on puisse se retrouver avec deux films si proche.
Au niveau de l'histoire nous suivons donc un flic pourri (enfin pas plus que tous les autres en Egypte visiblement) noyé dans une affaire qui le dépasse. Un meurtre qui remettra sa vie en question à l'image de son pays au bord de la révolution. Le tout dans une logique quasi victorien avec une police entièrement corrompu, des élites intouchables, une place de la femme discutable et de la torture légitime. En fait, au vu de tous ces éléments et avec son humour décalé le film évoquera même le cultissime Memories of Murder.
Niveau réalisation c'est assez réussi, avec quelques très beaux plans et des séquences de foules assez impressionnantes permettant de sortir le film du drame intimiste pour lui donner une portée plus globale.
Du côté du casting, le film fait surtout la part belle à Fares Fares ( Enfant 44, les enquêtes du département V, etc) dans le rôle principal. L'acteur se révèle très bon dans un personnage contrasté et charismatique, on prend plaisir à suivre ses errances et découvrir comment il va s'en sortir. Le reste du casting est au niveau on notera surtout les prestations de Yasser Ali Maher en commissaire bonhomme et de l’envoûtante Hania Amar en femme fatale.(classique du film noire, la mystérieuse inconnue dont on ne sait si elle est victime ou bourreau)
Dans l'ensemble, Le Caire confidentiel est une bonne surprise. En tant que polar il ne révolutionne pas grande chose, on se retrouve avec une histoire tellement classique que Bogart aurait pu la jouer mais le cadre si particulier et exotique (il y a quand même peu de film connu qui se déroule en Egypte) dans lequel elle se déroule lui donne un autre éclairage et lui confère ce petit supplément d'âme qui fait les bons films.
C'est probablement ce détail qui m'a fait préférer Le Caire confidentiel à Que dios nos perdone mais les deux films sont qualitativement assez proche, si vous devez choisir entre l'un où l'autre ce sera plus entre la violence latente de l'Espagne et le climat oppressant de l’Égypte, voir entre le film de tueur en série et le polar politique.
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