Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

lundi 27 janvier 2020

Crisis Jung

Le week-end du 24 janvier c'était les Cinglés du cinéma à Argenteuil et pour l'occasion j'ai enfin pu découvrir Crisis Jung, une série du studio Bobbypills sur laquelle je louchais depuis quelques années. La série sortira sur Netflix le 1er février laisser moi donc vous dire si ça vaut le coup ou pas.





Diffusion Netflix : 1er février
Durée : 10 x7'
Genre : Action, parodie, psychologie
Réalisateurs : Baptiste Gaubert and Jérémie Périn
Casting vocal : Martial Le Minoux, Karim Tougui, Pauline Moingeon Vallès
Nationalité : Français

déconseillé au moins de 16

Synopsis :

Alors qu'ils filent le parfait amour, Jung et Maria sont séparés par la fin du monde. Maria tombe dans les griffes du sinistre Petit Jésus qui la décapite et utilise sa tête pour renforcer ses pouvoirs. Impuissant à combattre cet adversaire Jung part en quête pour sauver celle qu'il aime.

Critique :

Pourquoi je m'intéressais à Crisis Jung ?
Tout simplement parce que c'est un travail de Jérémie Périn, le réalisateur de la série télé Lastman et que c'était une de mes grosses claques audiovisuelles de ces dernières années. La série est produite par Bobypills un studio qui regroupe nombreux talents de Lastman dont Baptiste Gaubert ou Balak (l'un des auteurs de Lastman qui a ici une participation mineure) et connu pour sa vision jusqu’au-boutiste de ses œuvres (je vous invite à jeter un œil à Peepoodo.)
J'étais donc curieux de voir ce que le réalisateur allait bien pouvoir sortir après le tour de force que représentait Lastman et il faut reconnaître que la promesse de Crisis Jung était alléchante.
A noter que mélanger fiction et Jung n'est pas si fou que ça, car ce psychiatre flirt avec le mono-mythe (la théorie narrative de Campbell) et on pourrait résumer grossièrement les deux par : l'humain est guidé par des archétypes anciens et puissants profondément ancrés dans notre inconscient collectif.
Voilà pour présenter le fond car la forme est bien plus simple, il s'agit de Ken le survivant. Très
clairement, la série est un hommage au dessin animé culte, on retrouve les punks tout droit sorti de Mad-Max, les techniques martiales à plusieurs coups (baptisé ici "la technique des 10 gros coups de poing"), la quête de Julia (ici Maria pour rajouter une touche biblique), etc. On pourra également reconnaître de nombreux poncifs du genre shonen (manga d'action pour ado) avec notamment le héros qui se relève toujours après sa défaite, les transformations, le monstre de l'épisode, etc. Et c'est en jouant sur ces codes que Crisis Jung se différencie puisque si le héros réussit à se relever, c'est grâce à une thérapie qu'il suit.
L'histoire est simple : un héros essaye de sauver sa petite amie en combattant un méchant, mais ça n’empêche pas la série d'être redoutablement écrite et de donner à réfléchir, notamment l'histoire est clairement une métaphore dont les clefs ne vous seront pas directement données. Outre ces subtilités, c'est l'humour qui marque surtout. Il vaut mieux apprécier l'humour noir mais le curseur de Crisis jung est poussé tellement loin que ça en devient ridiculement drôle. Les envolés lyrique de fin d'épisode du personnage principal notamment sont à pleurer de rire sans parler de sa technique de combat. Il ets amusant de constater que les auteurs ont réussit à reproduire volontairement, l'accident industriel que fut la diffusion de Ken le survivant en France.
Techniquement, il n'y a rien à redire, les dessins et l'animation sont superbes, on se doute qu'il y a eu de l'économie de faite pour pouvoir produire la série dans son ensemble mais ça ne choque pas car c'est intégré à l'histoire. Toutefois, je ne conseillerais pas forcément de regarder tous les épisodes d'un coup. La raison est simple, la majorité des épisodes ont le même squelette ce qui rend l'ensemble très répétitif. J'ai pris beaucoup de plaisir à tout regarder d'un bloc mais je pense que j'aurais d'autant plus apprécié en les regardant comme une série, un épisode par jour par exemple.
Crisis Jung n'est clairement pas une série à mettre devant tous les yeux, c'est ultra violent, complètement second degré et plus subtile que ça n'en a l'air mais ça n'en reste pas moins une série marquante qui vous donnera à réfléchir. A voir absolument.


Conclusion :

Crisis Jung est un pastiche de Ken le survivant, il pousse l'univers à son paroxysme en utilisant les théories Jungienne pour nous livrer une oeuvre symbolique d'une force rare et d'un humour ravageur. C'est moderne, c'est unique, c'est extrêmement bien fait.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire