Voilà un film que je voulais voir depuis un moment mais que les hasard du calendrier m'ont empêché de voir plus tôt. L'attente aura-t-elle était payante ? C'est ce que nous allons voir.
Date de sortie : 24 octobre 2018
Durée : 1h 58min
Réalisateur : Gilles Lellouche
Casting : Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde
Genre : Comédie dramatique
Nationalité : Français
Synopsis :
Abattu par sa dépression, Bertrand découvre que sa piscine locale possède un club de natation synchronisé qui cherche de nouveaux membres. Il se décide à rejoindre cette bande de laissé pour compte pour essayer de trouver un nouveau sens à sa vie.Critique :
Avant de commencer la critique, j'aimerais émettre un énorme bémol. Je trouve vraiment dommage qu'en 2018 on réussisse encore à faire un film avec 8 protagonistes masculin principaux et que le seul qui ne soit pas blanc soit traité par dessus la jambe comme un gimmick comique. Le mec ne sert à rien du tout et se résume par "il est gros" et "on ne comprend pas ce qu'il dit". C'est le seul personnage qui n'est pas développé. Alors je doute que Lelouche soit raciste, je suis même convaincu du contraire mais clairement ce non-choix est un triste reflet de notre société.Bref, attaquons la critique. Il faut noter que j'aime énormément Gilles Lellouche. Je fais partie des fans de l'injustement méconnu Narco, petite pépite d'inventivité dont beaucoup d'éléments se retrouvent dans ce nouveau film. Si son précédent film Les infidèles était une collaboration très discutable avec Jean Dujardin, on sent ici qu'il y a une patte Lellouche, des obsessions et j'ai apprécié retrouver un peu cet univers même si c'est surtout la folie de Narco qui m'avait séduit et qu'on ne la retrouve pas ici.
Le grand bain, c'est clairement le full monty français, c'est un peu réducteur de devoir dire ça mais c'est pourtant la vérité. On retrouve une bande de marginaux en perte de vitesse et qui décident de s'enfoncer un peu plus dans leur marginalité pour réussir à se réapproprier leur vie. Une thématique riche et passionnante mais pas originale.
Les points forts du film résident donc dans le choix de l'univers "la natation synchronisé masculine" quelque chose qui, à ma connaissance, n'a jamais été traité et dont peu de gens connaissent l'existence. Outre la découverte, l’intérêt de ce choix est bel et bien de dénoncer le sexisme de notre société qui voudrait que certaines activités soient pour les hommes et d'autres pour les femmes (spoiler : c'est faux).
La deuxième force du film c'est bien entendu son casting, on retrouve rarement autant d'acteur culte à l'écran : Mathieu Amalric (Tournée, Le scaphandre et le papillon, etc) qui incarne le rôle principal et s'avère toujours aussi bon dans les rôles pathétiques, Guillaume Canet (la prochaine fois je viserais le coeur, l'affaire Farewell, etc) qui incarne encore un connard, un rôle dans lequel il excelle et qui semble lui plaire ces dernières années, Benoit Poelvoorde (Au poste, Le grand soir, etc) en grande gueule, Jean-Hugues Anglades ( Suburra, Braquo, etc) en looser magnifique, et comme si ça ne suffisait pas on rajoute d'autres artistes moins connu mais tout aussi bon comme Philippe Katerine (Le monde est à toi, Avril et le monde truqué, etc), Marin Foïs (Irréprochable, un ticket pour l'espace, etc), Virginie Efira (Elle, off prime, etc) et Leïla Bekhti (Nous trois ou rien, etc). Une Leïla Bekhti qu'on voit assez peu dans le film mais qui touche le jackpot avec à mon sens le meilleur personnage du film, elle aurait mérité nettement plus de place à l'écran.
Au niveau de l'histoire, c'est assez classique, on s'étonnera toutefois de trouver un film bien moins drôle qu'on ne pourrait l'attendre. La première heure du film se concentre tout de même plus sur la partie drame en exposant les difficultés à vivre des différents protagonistes avant de devenir plus joyeuses dans la deuxième partie lorsqu'ils essayent de sortir la tête de l'eau (haha, jeux de mot, humour).
Les personnages sont tous attachants dans leurs fragilités et on prend plaisir à les voir donner un sens à leur vie le climax n'en est que plus poignant.
Globalement, Le grand Bain est une excellente surprise, une comédie émouvante, intelligente avec de beaux messages sociétaux. Même si on pourra lui reprocher un rythme un peu lent et dur et le manque de traitement du personnage de Avanish (Balasingham Tamilchelvan) la qualité du casting et la tendresse du traitement fait beaucoup pour l'ensemble.
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