Dernier critique de l'année ! Je suis assez content que ce soit un film Français et surtout un que j'attendais depuis longtemps. Car je l'attendais ce Vidocq ! Il faut dire que c'est un personnage que j'affectionne beaucoup (vous pouvez d'ailleurs le retrouver dans mon roman Carrousel Funeste), et qu'on ne voit que trop peu en image depuis la piteuse adaptation de Pitof. Les premières images étaient superbes, Jean-François Richet allait-il redorer le blason de ce personnage historique a plus d'un titre, c'est ce que nous allons voir.
Date de sortie :19 décembre 2018
Durée : 1h 50min
Réalisation : Jean-François Richet
Casting : Vincent Cassel, Freya Mavor, Denis Ménochet
Genres : Historique, Policier
Nationalité : Français
Synopsis:
Évadé de plusieurs prisons au point d'en devenir une légende, François Vidocq essaye de se faire oublier en reprenant une vie tranquille quand d'anciens compagnons de bagne décident de l'accuser d'un meurtre dont il est innocent. Pour éviter de devoir à nouveau fuir la justice, il propose ses services au chef de la sûreté pour démanteler la pègre parisienne.Critique :
Je ne m'explique pas.C'est un mystère.
Je ne comprend pas comment en 2018 des scénaristes expérimentés peuvent livrer une histoire aussi pauvre que celle-ci en partant d'un matériel aussi riche que l'histoire de Vidocq. C'est presque méritant de réussir à appauvrir à ce point quelque chose. Je veux dire on pourra difficilement faire plus prévisible et creux que l'empereur de Paris. On pourra difficilement rendre le personnage aussi insupportable (on croirait une adaptation de Calimero, il ne manque que la coquille sur la tête de Cassel) et l'entourer d'autant de seconds rôles aussi insipide qu'une liste de course. Avoir de belles références et redonner vie à l'histoire est une chose, mais encore faudrait il utiliser tout ce matériel pour en faire quelque chose d'intéressant. Et comment le réalisateur peut-il dédier ce film à sa mère, sa femme et sa fille en ne mettant que deux rôles féminins dans le film, tous deux aussi inutiles l'un que l'autre. Quelle difficulté y avait-il à faire de Annette autre chose qu'une victime ? Quelle difficulté à faire de la baronne autre chose qu'une potiche ? Ces personnages ne font absolument rien d'utile de tout le film, c'est quand même fou.
Mais pourquoi s'étonner alors que la caractérisation des personnages est faite avec la plus grande paresse, comme si c'était un défaut de rendre un personnage cohérent ou intéressant. Sur le papier ça vend du rêve : un ancien bagnard, une prostitué, un soldat et un truand. Si l'on en croit le personnage de Fouché (qui semble mieux renseigné que le scénariste) ils ont même des bords politique très différent qui aurait pu susciter des tensions, des dialogues, de l’intérêt mais c'était probablement trop complexe.
On pourra dire ce qu'on veut du Vidocq de Pitof, il avait au moins du panache. Le réalisateur avait prit des risques tant dans la narration que dans la réalisation. C'était le premier film tourné en HD avec un foisonnement d'idée qui donnant le vertige (et même envie de vomir parfois :D). Mais ici, tout semble venir d'un autre siècle, un film formaté à l'odeur de naphtaline, comme s'il ne fallait surtout pas brusquer le spectateur. Pensez donc le héros est un bagnard, c'est déjà suffisamment subversif.
Alors est-ce que tout est à jeter pour autant ?
Non ! Quand même pas ! Il faut admettre que les images sont superbes (même si la 3d m'a fait tiquer à plusieurs moment, notamment sur les plans du bateau au début et sur le plan d'ensemble final). La reconstitution de Paris est magnifique à l'image des costumes et le casting est également plutôt bien choisi.
Malheureusement, la direction d'acteur est catastrophique. Il n'y a guère que Luchini, pourtant coutumier du fait qui ne surjoue. Denis Lavant est aussi catastrophique dans le rôle de Maillard qu'il était incroyable dans celui de Marat dans un peuple et son roi. Olga Kurilenko qui s'avérait très juste dans son rôle de Dans la brume, s'avère ici juste ridicule dans celui de La baronne, à l'image de sa première scène qui se veut probablement sensuelle mais se révèle juste gênante. Quant à Cassel, il fait le job, il remplit bien la carrure du personnage et est plutôt juste dans son interprétation mais le personnage est tellement mal écrit qu'on peut difficilement l'apprécier. Son discours dans la prison, c'est tellement gênant pour tout le monde. Non, je ne pensais pas dire ça un jour mais Vidocq restera Depardieu pour moi.
Dernière qualité de ce film : la musique. Marco Beltrami (Sans un bruit, Logan, etc), que j'aime décidément toujours autant, nous livre ici une très belle partition pas toujours bien utilisé (j'ai entendu un enchaînement de musique très hasardeux dans la scène d'action finale).
En bref, l'empereur de paris ne marquera personne, c'est un ballon de baudruche, un projet prometteur qui s'effondre sous son propre poids et qui a tous les défauts des blockbusters américains sans en avoir les qualités (enfin, si les images et la musique) il n'a même pas la "chance" d'échouer avec panache comme le Vidocq de Pitof en son temps, c'est juste un énième film passable et sans envergure. Quel gâchis.
Conclusion:
Les images sont aussi belles que le film est creux, quelle dommage pour un personnage aussi fort et une époque aussi riche.La première affiche du film, celle qui m'avait donné de l'espoir: sobre, classe. Las le film est aussi vulgaire et décousu que l'affiche définitive.
Et je ne résiste pas à la tentation de vous remettre la bande annonce du Vidocq de Pitof qui avait autrement plus de péche.
Vidocq c'est Claude Brasseur et pis c'est tout...
RépondreSupprimerBlague à part, rhhhhaaaaa moi aussi je m'attendais ce film, pas sûre d'aller le voir maintenant.
Je dois avouer n'avoir jamais vu la série avec Claude Brasseur, mais il faudra vraiment que j'essaye à l'occasion.
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