Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 30 mars 2018

Ready Player One

Il était attendu ce nouveau Spielberg, comme tous les gros blockbusters il a bénéficié d'une campagne de com' très appuyé d'autant que celle-ci a été assez virale grace aux nombreux clins d’œil et détournements du film. J'étais moi même curieux de voir ce que ça donnerait, c'est pourquoi j'ai sauté sur la première occasion de me faire une idée et il est temps que je vous en parle.






Date de sortie : 28 mars 2018
Durée : 2h 20min
Réalisateur : Steven Spielberg
Casting : Tye Sheridan, Olivia Cooke, Ben Mendelsohn
Genres : Science fiction, Action
Nationalité : Américain

Synopsis :

2045, l'humanité s'est repliée dans l'Oasis, un jeu vidéo massivement multijoueur en réalité virtuelle créé par James Halliday. Aussi génial qu'excentrique, ce concepteur de jeu lança avant de mourir une quête permettant à n'importe quel joueur d'hériter de toute sa fortune et du control de l'Oasis. Nombreux sont ceux qui essayent depuis d'accomplir la quête dont le jeune Wade Watts, un véritable passionné d'Halliday et de son jeu. Pour l'emporter, il devra affronter IOI une entreprise ne participant que dans le seul but de prendre le contrôle du jeu et du monde.

Critique :

Autant prévenir tout de suite, je ne suis pas fan de Steven Spielberg. Bien sûr, je reconnais son talent, son apport à la pop culture et je suis fan de certains de ses films. Pourtant, il y a quelque chose qui me dérange vraiment dans son cinéma, un côté très consensuel, presque enfantin qui m'horripile de plus en plus avec le temps. A l'époque, dans les années 80, ça ne m'affectait pas bien sûr puisque j'avais le bon âge pour en être la cible mais aujourd'hui, avec le recul, je trouve ça insupportable. Et Ready Player One est un excellent exemple de ce que je déteste chez Steven Spielberg.
A noter qu'il s'agit d'une adaptation d'un livre sorti en 2011, je n'ai pas eu l'occasion de le lire et ne pourrais donc pas aborder le sujet de la qualité de l'adaptation.
Ce film est une machine à remonter dans le temps, on jurerait qu'il a été écrit dans les années 80 et que la société n'a pas évolué depuis. Tout est lisse, creux, superficiel : un peu d'humour par ci, de bon sentiment par là, une couche d'action pour faire glisser et on se retrouve avec un divertissement qui se laisse regarder mais sans saveur comme un produit périmé mais comestible. Alors certes, visuellement c'est très impressionnant. La simplicité et l'efficacité du passage du réel au virtuel montre une grande maîtrise du réalisateur (sur la fin surtout avec les vagues de mort on line) mais à 80% le film est juste un film d'animation en 3D survitaminé. Il y en a partout à l'écran, la première demi-heure est épuisante tellement il y a d'information à l'image et pas de façon plaisante, non, c'est juste fatiguant. De manière générale, aussi fun que puissent être les passages dans l'Oasis ce sont les passages dans le monde réel que je trouvais le plus intéressant. Malheureusement ces passages sont presque plus caricaturaux que le jeu lui même avec des personnages vraiment bouffons. (le méchant quoi....). En fait, les personnages sont à peu près aussi intéressant que ceux de Pacific Rim Uprising et ce n'est vraiment pas un compliment. Le personnage de Art3mis par exemple était super cool jusqu’à ce qu'elle s'efface sans raison au profit du héros masculin juste parce que c'est le héros masculin. Il n'y a pas de motifs valables, elle a de meilleurs motivations que le héros, elle a largement prouvé sa valeur (à la base il est même fan d'elle) mais ils s'aiment alors elle se met en retrait.(bonjour nous sommes en 2018).
Un petit mot sur le casting, le héros est acceptable, j'avoue que Tye Kayle Sheridan ne nous étouffe pas sous le charisme, heureusement qu'il a un avatar pour ça sinon difficilement de comprendre comment il fédère les gens. Olivia Cooke était plutôt cool, j'aurais aimé qu'elle ait un peu plus d'importance. Une pensée pour le pauvre Ben Mendelsohn dont le personnage est d'une tristesse infinie et un gros regret pour Simon Pegg qui fait vraiment juste de la figuration. Petit plaisir, le personnage doublé/incarné par T.J. Miller aussi drôle que ce à quoi l'acteur nous a habitué.
Dans l'ensemble, j'ai passé de bons moments devant ce film, la deuxième quête notamment est vraiment inattendue et offre un moment agréable (pas sûr qu'agréable soit le bon terme :D) mais globalement le syndrome de la nostalgiaporn m'a vraiment gonflé. Cela fait quelques temps que je vous en parle avec ça notamment cette sur-exploitation de la culture des années 80 uniquement parce que ça marche. Alors oui, Spielberg est le mieux placé pour le faire et on savait dès le début ce qui nous attendait, pour autant j'aurais espéré plus d'originalité, moins de mièvrerie, plus de substance. J'imagine que j’espérais un film qui ne soit pas réalisé par Spielberg (surtout quand on voit la liste des réalisateurs qui se sont succédé sur le projet...)
Donc oui, Ready Player One c'est une orgie de référence, c'est un divertissement efficace avec quelques bonnes idées mais en dépit de tout cet habillage année 80 il s'agit plutôt d'un film pour les plus jeunes. Si vous n'avez pas envie de vous prendre la tête au ciné, que vous voulez juste du fun et avez gardé une âme d'enfant c'est surement pour vous, sinon, attention, ça pique.



 Conclusion :

Je ne peux pas dire que c'est un mauvais film, Spielberg est un réalisateur confirmé et le résultat est impressionnant, pourtant ça n'en reste pas moins sans originalité, convenu et ultra formaté. Les plus jeunes adoreront car ils n'ont pas encore ces codes, les spectateurs avides de divertissement apprécieront aussi mais pour le cinéphile un peu plus exigent c'est plus difficile à apprécier.



En bonus quelques détournement d'affiches cultes pour la promo de Ready Player One, je suis totalement fan.







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