Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 8 octobre 2021

Midnight mass

Je l'attendais depuis un moment cette mini-série, le pitch était alléchant mais surtout Mike Flanagan a déjà fait montre de beaucoup de talent, j'espérais bien qu'il ne se démentirait pas cette fois non plus.




Date de diffusion :  24 septembre 2021
Durée :  7 x 1h05
Genre : Drame, fantastique
Création : Mike Flanagan
Casting : Kate Siegel, Zach Gilford, Kristin Lehman
Nationalités : USA, Canada

déconseillé au moins de 16

 Synopsis :

Un nouveau prêtre arrive sur la petite île tranquille de Crockett Island, d'étranges évènements commencent à frapper la population, inconsciente que plus rien ne sera jamais comme avant.


Critique :


Mike Flanagan c'est le créateur de la série The Haunting of Hill House, une série qui avait beaucoup fait parler d'elle à sa sortie. Il s'était également illustré en réalisant Stephen king's Doctor sleep la fausse suite de Shining. Personnellement je n'ai accroché ni à l'un, ni à l'autre. Je reconnais les qualités de ces deux fictions mais je leur trouvais un certain manque de maitrise qui me les rendait sympathique mais sans plus. Pour autant, j'étais curieux de voir cette nouvelle production car, à nouveau, le pitch était savoureux, le créateur baignant clairement dans des eaux qui me sont familiéres.

Midnight Mass, ou La messe de minuit si vous tenez à rendre le titre moins sexy, est donc une série

fantastique sur le thème de la religion. Soyons clair c'est très religieux. On en parle, on en voit, on en fait, la série baigne complétement dans cet univers et évoque tant ses qualités que ses défauts. Un choix intéressant car il permet de comprendre comment on peut entrer en religion, ce qui peut attirer les gens dans le culte et les pousser à certaines dérive. Car au final, si l'on retire le vernis fantastique c'est bien de cela que parle la série : le fanatisme, comment la religion peut détruire des vies.

En terme d'ambiance, la série est remarquable, on se laisse vraiment porter par l'atmosphère doucereuse de cette petite île. Les images sont belles, les acteurs talentueux et les dialogues remarquables. Certains trouveront peut-être que c'est un défaut, la série est en effet très bavarde mais l'écriture est tellement soigné que c'est à mon sens une qualité. Je me rappelle notamment un échange sur la mort particulièrement beau et que je n'oublierais pas de si tôt.


Au niveau de l'histoire, on ne peut pas dire que ce soit très originale. La surprise est vite éventée et les conséquences assez inévitable. Pourtant, c'est bien dans les rebondissements que l'on pourra être surpris, l'histoire ne prenant pas toujours le chemin attendu. Des surprises qui s'expliquent simplement par le fait qu'il s'agisse d'une mini série (il n'y aura pas de suite, ou alors sous forme d'anthologie avec d'autres personnages) et non d'une série. La finalité influence les choix. Pour autant cela n'en reste pas moins plaisant et nous avons déjà suffisamment de série en cours pour ne pas devoir forcément nous en ajouter d'autres.

Niveau casting, il n'y a pas de grandes stars mais quelques visages connus comme Kate Siegel qu'on avait déjà pu voir dans The Haunting of Hill House ou Zach Gilford qui a joué dans de nombreuses séries tels que Friday Night Lights ou Good Girls. Leurs deux rôles sont riche et profond et leur relation vraiment émouvante. Mais surtout, on notera la présence de Hamish Linklater  qui s'est illustré dans certaines de mes séries préférées : Legion, Fargo, The Newsroom  ou le film The big short et qui incarne ici le personnage central du prêtre. Un rôle qui lui permet de déployer une vaste palette de jeu tant dans l'intime que dans le spectaculaire.

Niveau effets spéciaux, c'est là encore du beau travail. Il y en a très peu mais ils sont utilisés

efficacement et souvent de belles manières. Il y a une scène dans l'eau que je ne suis pas prêt d'oublier.

Si l'on pourrait reprocher à la série un début très lent (malgré un début percutant, il faut attendre au moins l'épisode 3 pour que l'histoire commencent vraiment) le réalisateur prend surtout son temps pour développer calmement son petit univers et poser l'ambiance. Il ne s'agit nullement d'une série d'action mais bien d'une série dramatique où la psychologie des personnages prime sur l'ensemble.

Enfin, on notera que l'ambiance de départ est du pur Stephen King, elle rappelle par exemple Bazaar, on retrouve pleinement cette idée d'horreur qui surgit progressivement dans une petite communauté pour la détruire de l'intérieur. Le réalisateur se distingue par moins d'action et plus d'émotions, probablement aussi par des archétypes moins classiques.

Tout le monde n'appréciera pas le côté intimiste et lent de la série, pourtant c'est sa grande force et ça en fait une œuvre marquante que je recommande aux amateurs du genre.


Conclusion :

Sobre mais diablement efficace, une mini-série simple mais d'une grande beauté.



La série est en fait une histoire de vampire, l'univers n'est pas excessivement original puisqu'on a déjà vu la religion chrétienne utilisée pour justifier les vampires en faisant de Juda ou Cain le premier d'entre eux. Mais ici c'est vraiment fait de façon élégante, tout semble très logique et cela permet tout de même de renouveler le genre d'une certaine façon. En tout cas il s'agit d'une fiction de vampire qui fera date.


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