Cela faisait longtemps que j'en entendais parler, il devait sortir en salle depuis l'année dernière et finalement le covid aura eu raison de sa diffusion. Voyons ensemble si ce film de super héros à la française méritait une sortie salle ou s'il a finalement bien trouvé sa place sur Netflix.
Réalisateur : Douglas Attal
Casting : Pio Marmaï, Vimala Pons, Leïla Bekhti, Benoît Poelvoorde
Durée : 1h41
Pays : France
Synopsis :
Dans un monde où les super-pouvoirs font partie du quotidien, un policier solitaire va devoir travailler avec une nouvelle coéquipière pour contrer un trafic de drogue conférant des super pouvoirs.
Critique :
J'aurais bien voulu dire que Comment je suis devenu super-héros est un film original mais malheureusement ce n'est pas le cas. D'une part parce qu'il y a presqu'un an sortait Project Power sur Netflix, d'autre part parce que vient de sortir Major Grom (dont je vous parle la semaine prochaine) sur Netflix et enfin parce que le super héroisme en mode policier a déjà été traité en comics dans des chefs d'œuvre comme Powers de Michael Bendis ou Top Ten de Alan Moore. Originalité n'est pas qualité mais cela aurait été un plus pour affronter les mastodontes dont les états-unis nous abreuvent année après années et qui bénéficie de moyens que la France n'aura jamais. Las, non seulement le sujet n'est pas original mais surtout le traitement l'est encore moins. Entre le vieux flic solitaire qui rumine la perte dramatique d'un coéquipier et la petite nouvelle qui le trouve con mais qui va quand même tomber amoureuse, on se demande si on peut s'enfoncer plus lourdement dans les poncifs.
Pourtant, il y avait des efforts, à commencer par les images, plutôt léchées, qui nous dépeignent un Paris à la fois ordinaire et inhabituel. La façon dont les super pouvoir s'intègrent dans le quotidien est plutôt bien vu même si l'idée aurait pu être poussée encore plus. A noter que si le budget n'est pas faramineux il suffit tout de même à offrir des effets spéciaux de qualité et bien dosé. Le final ne pourra pas être aussi spectaculaire qu'un Marvel mais cela reste tout de même très honnête et dcohérent avec le reste du film.
La grande force du film, c'est quand même ce casting impeccable et vraiment original. Je pense que je n'aurais jamais imaginé aucun des acteurs choisis jouant dans un film de super héros et pourtant ils s'y intègre à merveille.
Si son personnage est ultra cliché Pio Marmaï (Santa & cie, Maestro, etc) n'en reste pas moins éminemment sympathique et très crédible en idéaliste renfrogné. A ses côtés Vimala Pons (Elle, Enfermé dehors, etc) s'illustre avec une certaine fougue, même si l'on regrettera l'évolution mièvre et peu motivé du personnage. Leïla Bekhti (La flamme, le grand bain, etc) rempli a merveille le costume de super héroïne, elle est parfaitement crédible dans les scènes d'actions, son partenaire Benoît Poelvoorde (Au poste, Le grand soir, etc) est un peu trop enfermé dans ses habitudes (la scène du médecin notamment sonne un peu faux) mais le personnage est touchant dans sa fragilité et son envie d'aider. Enfin, Swan Arlaud (Grace à Dieu, Xanadu, etc) fait un super méchant dément à souhait même si un peu cliché dans sa folie.
A noter qu'Adrien Prevost a fait un très beau boulot sur la musique.
Globalement, le film se regarde bien, le rythme est soutenu et l'humour aide à faire passer les faiblesses. Je n'ai pas passé un mauvais moment devant mais il arrive un peu tard avec une proposition sans grande valeur ajoutée. L'histoire aurait mérité plus d'originalité et surtout plus de soin à l'écriture. La romance est complétement bancale. L'héroïne n'a aucune raison de tomber amoureuse, hormis que le héros lui sauve la vie, car il se comporte comme un connard tout du long. Triste message a relayer en 2021.
Une curiosité sympathique mais pas inoubliable toutefois pour un premier film Douglas Attal n'a clairement pas à rougir en tant que réalisateur et je suis curieux de voir ce qu'il réussira à faire par la suite.
Conclusion :
Une sympathique variation de l'univers des super héros mais qui aurait gagné à être moins convenue.
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