Suite de ma petite semaine Horreur avec une histoire de Loup Garou qui sent bon le terroir, laissez moi vous présenter : Teddy.
Réalisateur : Ludovic BoukhermaZoran Boukherma
Genre : Horreur
Casting : Anthony Bajon, Christine Gautier, Ludovic Torrent
Nationalité : Français
Synopsis :
Mouton noir de sa petite ville de campagne, Teddy peine à s'intégrer et n'essaye pas vraiment. Sa seule source de réconfort, il la trouve chez sa petite amie. Mais lorsqu'une bête le mord dans les bois, son corps commence à changer et c'est toute sa vie qui est remise en question.
Critique :
ça ne devrait pas vous surprendre, Teddy est un film de loup-garou. Rien de bien original, la thématique a déjà été abordé en long en large et en travers du génialissime Loup-garou de Londres à Wolf. Ce genre de film est l'occasion d'aborder les changements qui peuvent se dérouler en nous (ton corps change, ce n'est pas sale) mais aussi la part animale en chacun de nous et comment nous devons la juguler en société. Teddy ne déroge pas à la règle, son petit plus produit résidant dans sa bonne odeur de terroir et son charme bien français. Le film est ainsi très ancré dans la France dite "profonde" les accents sont marqués et le langage fleurit. Le personnage principal est ainsi souvent à mourir de rire tant par la candeur avec laquelle il s'exprime et par la force brute de ses propos.Le personnage de Teddy est assez logiquement le point fort de ce film, on s'attache immédiatement à ce looser magnifique, il est drôle et touchant et on s'identifie sans peine à son mal-être. Anthony Bajon, que je ne connaissais pas, mais qui a déjà une belle carrière derrière lui, incarne à merveille ce personnage. A ses côtés, un casting plus frais, mais qui s'illustre tout autant, on notera juste la présence de Noémie Lvovsky (La flamme, un peuple et son roi, etc) actrice plus expérimenté qui nous offre un beau numéro de matrone.
Visuellement, les image sont plutôt belles et les ambiances très efficaces. Les effets spéciaux ne sont pas particulièrement spectaculaire mais la réalisation réussit à palier ce problème pour offrir une expérience horrifique très plaisante.
Si j'ai globalement passé un bon moment devant ce film et que je n'ai pas grand chose à lui reprocher sur la forme, je serais moins conciliant sur le fond. En effet, si le film passe à un plan d'être une propagande incel (groupe d'hommes convaincus que les femmes complotent pour leur malheur et qu'il est légitime de les faire payer), il n'en reste pas moins porteur d'une idéologie assez gênante. En effet, sans surprise, le film termine dans un bain de sang. A l'image d'un Carrie, l'histoire nous raconte donc comment un marginal finit par exploser sous la pression et tuer aveuglément. Une histoire déjà peu glorieuse à l'éclairage des divers drames terroristes qui nous ont frappés ces dernières années mais qui devient encore plus gênante quand on voit comment le personnage de Teddy nous est rendu sympathique et comment sa violence est invisibilisé. Si le film se conclut de façon morale, il n'en légitime pas moins le fait de massacrer des innocents parce qu'on est malheureux. Et j'insiste sur les innocents car si dans Carrie le personnage est réellement maltraité, ici c'est loin d'être le cas. Les concitoyens de Teddy ne l'aiment pas et lui parlent souvent mal mais il leur rend bien et ça ne suffit pas à légitimer un meurtre.
Teddy aurait pu être un excellent film d'horreur avec son humour décalé et sa french touch, mais je regrette vraiment que les réalisateurs n'aient pas su réellement innové sur leur thématique et nous resservent un plat réchauffé voir faisandé. J'aurais aimé pouvoir apprécier pleinement les qualités réelles de ce film mais je ne peux pas.
Conclusion :
Un petit budget usé intelligemment mais si j'ai apprécié la forme, j'ai quelques réticences sur le fond.
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