Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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mercredi 21 juillet 2021

Kaamelott : Premier Volet

C'est probablement LE film français le plus attendu, plus de 200 000 place en avant première, et je suis de ceux là. Voyons ensemble si vous allez regrettez de ne pas avoir vos deux injections de vaccins.




Date de diffusion :  21 juillet 2021
Durée :  2h
Genre : heroic-fantasy, humour
Réalisation : Alexandre Astier
Casting : Alexandre Astier, Audrey Fleurot, Sting, Alain Chabat

Nationalités : France

Synopsis :

Voilà 10 ans que Lancelot a pris le pouvoir et ravagé le royaume de Logre. Pourtant, jamais il n'a réussi a capturer les chevaliers de la table ronde et encore moins Arthur que beaucoup croient mort. Pourtant, l'ancien roi est sur le point de réapparaitre.

Critique :


Soyons clair, je ne suis pas fan de Kaamelott. Si je suis allé à l'avant première c'est que j'ai la chance, ou la malchance, d'avoir épousé une fan. Pour ma part j'ai mis longtemps à me mettre à cette série. Comme beaucoup j'étais tombé dessus au hasard d'un zapping sur la 6 lors des premières diffusions. J'avais trouvé ça lourdingue, dans la ligné d'un caméra café et n'avait pas insisté. J'ai pourtant dû accepter de regarder une saison entière pour éviter de finir célibataire et je me suis pris au jeu. L'humour de Kaamelott fonctionnait sur la longueur, dans la récurrences, et dans la façon dont Alexandre Astier construit ses nombreux personnages. Et surtout, loin de rester la petite pastille un peu débile qu'elle semblait être, la série gagnait progressivement en profondeur à mesure que l'auteur/réalisateur/compositeur/dialoguiste/acteur/monteur/éclairagiste/peintre en bâtiment Alexandre Astier y injectait ses tendances dépressives. 
A ce titre, la saison 5 est ma préférée, c'est sans nul doute la plus sombre mais c'est pour moi l'essence
de ce qu'est Kaamelott. La saison suivante, plus ambitieuse et tournée dans les décors de la série HBO Rome était à mes yeux bien moins réussi, Alexandre Astier se laissé déborder par son projet, incapable de déléguer son bébé, ses limites en tant que réalisateur crevait l'écran (j'ai eu l'occasion de voir la saison au grand rex). Passer de petites virgules en plan fixes a des longs épisodes en mouvement, c'est un sacré changement et ici même le rythme était moins maitrisé. Le comble, c'est que même les musiques, le vrai travail d'Astier à l'origine, semblaient bâclées (et non pas Bachelet, ça c'est année 80). Et ça c'était en 2012. Il aura fallut presque 10 ans pour que le réalisateur puisse enfin sortir en salle la suite de son histoire. Le format change une fois de plus puisque de pastilles à épisodes de séries, on passe à une trilogie de long-métrages. Cela peux vous sembler anecdotique mais chaque format à ses codes d'écritures car cela correspond à des rythmes très différent. Pour faire une comparaison audacieuse, ce n'est pas parce qu'on sait faire de beaux haikus qu'on peut écrire un bon roman. Le budget semble également avoir explosé (15 millions) mais Alexandre Astier a-t-il réussi à brandir Excalibur plus haut que jamais où plante-t-il l'épée si profond dans le rocher que personne ne pourra l'en ressortir.

Pour tout vous avouer, le début du film m'a vraiment bluffé. La musique est haletante, les images sont somptueuses, Guillaume Galienne est parfait dans son rôle de chasseur de prime. Un personnage simple et efficace qu'on a envie de suivre. Puis vient Clovis Cornillac, tout aussi juste et le film entame une quête haletante à la recherche du roi Arthur. Une quête qui trahit un peu la fin de la saison 6 mais admettons ça fonctionne. L'arrivée de Chabat continue de provoquer mon émerveillement, certes ça manque d'action, mais c'est rythmé, c'est drôle et c'est presque tout ce qu'on peut espérer de Kaamelott au cinéma. Et malheureusement c'est à peu près tout ce qu'il faudra en attendre car aussi vite qu'il est monté le soufflet retombe. A mesure que les acteurs historiques de la série remplissent l'écran la lourdeur s'installe dans la salle, à l'image de cette insoutenable scène ou Perceval et Karadoc doivent faire le guet. C'est long, très long, trop long. A l'image de ces flashbacks sans saveur, qui tombent comme des cheveux dans la soupe et qui n'apportent quasi rien. De la rétrocontinuité à peu de frais pour nous aider à cerner le mystère Arthur. Personnage tellement complexe qu'on en vient à se demander si Alexandre Astier le comprend encore.
Et je vous passe les scènes d'actions, toujours filmé avec les pieds et sans cohérence (ce duel final, c'ets moi que j'aurais aimé qu'on achève), je ne vous parle pas de ces plans aériens de champ de bataille avec des texture digne d'une Nintendo 64.
Alors tout n'est pas à jeter, il y a quand même un beau casting. J'ai découvert avec beaucoup de plaisir Jehnny Beth dans le rôle d'une
meneuse Saxonne. Sting est tout aussi cool et en fait, tout ce qui tourne autour des saxons (combat mis à part) est plutôt réussi. Il y a aussi un beau boulot sur les costumes même si les choix sont parfois étrange. Celui de Lancelot notamment est difficilement compréhensible sauf à vouloir ridiculiser le personnage. Ce qui n'est pas exclu vu son inutilité dans l'histoire. L'acteur traverse le film comme un fantôme sans jamais rien impacter. On retrouvera l'essentiel du casting de la série (même si je reste étonné de l'absence de Simon Astier) et on ne s'étonnera pas vraiment de constater le manque flagrant de diversité du casting. Le film a beau aller aux quatre coins du monde, il semble difficile d'y trouver des racisés.

A noter qu'en septembre 2020 sortait Brutus versus César de Kheiron, rigoureusement sur le même créneau. Si el film est loin d'être une réussite, il faut reconnaitre qu'il s'en sort mieux que Kaamelott sur de nombreux points : humour, scènes d'action, diversité. A choisir, je vous conseille clairement de profiter de votre canapé et de prime vidéo.


J'aurais voulu adorer ce premier film Kaamelott, je l'ai attendu longtemps, j'y ai cru car Astier est le seul à avoir réussi à faire de l'Héroic fantasy en France (enfin y a nous aussi mais on a clairement pas la même notoriété, ni le même budget :D ) mais l'ensemble manque beaucoup trop de maitrise. Même scénaristiquement, ça s'enchaine mal, les personnages ne sont pas cohérent, les résolutions sont grossières, etc. Vu tout le retard accumulé par le film, ce n'était pas le temps qui manquait pour retravailler le scénario.(mais vu qu'il est le seul à bosser dessus....)

Je ne doute pas que le film marchera et que les fans apprécieront, tout ce que j'espère c'est qu'Alexandre Astier saura se faire entourer pour la suite (Il a déjà Alban Lenoir au casting, qu'il l'embauche pour chorégraphier ses bastons) et qu'il proposera enfin un spectacle à la hauteur de la légende qu'il peine à bâtir.


je met 3 zapettes parce que c'est un film français, mais le 2 zapettes me démange vraiment

Conclusion

A vouloir tout faire, on ne fait rien. Alexandre Astier n'est pas un réalisateur, il le prouve une fois de plus. Il a surement de très belles choses à raconter mais tant qu'il ne saura pas se faire aider ça restera indigeste. Triste résultat après 10 ans de lutte.

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