Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

mercredi 29 septembre 2021

Post Mortem : Personne ne meurt à Skarnes

Lors d'un moment de creux j'ai vu passer cette série intrigante, je me suis dit que j'allais tenter. Bonne ou mauvaise idée, c'est ce que nous allons voir.


Date de diffusion :  25 aout 2021
Durée :  6 x 44
Genre : Drame, Fantastique, Comédie
Création : Petter Holmsen 
Casting : Kathrine Thorborg Johansen, Elias Holmen Sørensen, André Sørum
Nationalités : Norvége

Interdit au moins de 16

Synopsis :

Déclarée morte, Live Hallangen, la fille du croque-mort locale d'une petite ville, se réveille en pleine forme sur la table d'autopsie. Un premier décès qui en provoquera de nombreux autres dans une ville d'ordinaire trop tranquille.

Critique :


Bon, je vais me permettre de traiter rapidement cette critique car je n'ai pas grand chose à dire sur cette série.
Nous avons ici affaire à une énième fiction vampirique, et malheureusement elle n'offre rien de neuf hormis le cadre : une petite ville de Norvège. Un cadre bien insuffisant a rendre plaisant une histoire flemmarde et sans surprise.
Les images ne sont pas moche mais la réalisation est assez basique et la mise en scène parfois poussive (si vous n'avez pas rapidement grillé qui est le méchant c'est que vous ne regardez pas l'écran). Si vous ne devinerez pas tout, il est fort à parier qu'à la fin du premier épisode vous pourrez tout de même prévoir l'essentiel de l'action à venir dans les prochains épisodes.
Au niveau des personnages, je n'ai eu aucune accroche avec l'héroïne, elle est froide et distante et cela ne permet pas d'être investi dans ce qui lui arrive : sa lutte contre la faim devient donc plus agaçante que touchante.
Seul personnage à tirer un peu son épingle du jeu, son frère, gentil looser essayant de survivre dans une
situation complexe à plus d'un titre. Un personnage attachant mais qui n'est pas sassez original pour vraiment donner envie de suivre la série.
En fait, je regrette que la série n'est pas joué la carte de la famille dès le premier épisode, une vraie relation entre frère et sœur dès le premier épisode aurait été un vrai plus à mon avis (plus d'humour, plus affect, etc)
En 6 épisode, l'histoire n'a pas vraiment le temps de nous lasser, il y a suffisamment d'intrigue pour nous tenir en haleine jusqu'à la fin mais sans vraiment réussir à donner envie d'en voir plus.
Dans l'ensemble, je ne recommande pas cette série, il y a des milliards de choses plus intéressante à voir. Si vous tenez à voir tout ce qui se fait sur les vampires ou si vous avez un kink particulier sur les pompes funèbres, pourquoi pas, mais sinon, passez votre chemin.



Conclusion :

Une série pas vraiment originale, pas vraiment effrayante, pas vraiment drôle. C'est pas mauvais mais pas vraiment bon non plus.

mercredi 22 septembre 2021

Squid game

Samedi Netflix nous a sortie une énième resucée de Battle Royal, la série est vite devenue tendance et la bande annonce est diablement efficace. Laissez moi vous dire ce que vaut vraiment ce nouveau show coréen. 




Date de diffusion :  18 septembre 2021
Durée :  9 x (entre 30 et 60min)
Genre : Drame, thriller, psychologique
Création : Dong-hyuk Hwang
Casting : Lee Jung-jae, Park Hae-soo, Wi Ha-joon

Nationalités : Corée


Synopsis :

Acculés par les dettes, des centaines de participants acceptent de concourir dans un jeu aux conséquences mortelles.

Critique :


Il y a quelques mois je vous parlais d'Alice in Borderland, une série Netflix qui m'avait profondément agacé car la hype qui l'entourait était inversement proportionnelle à sa qualité. C'était une série flemmarde et sans grand intérêt et je ne comprenais pas que le public soit aussi enthousiaste pour une thématique déjà tant et mieux traitée. Autant vous dire que j'avais quelques réticences à me lancer dans ce squid game sur le même thème et bien mal m'en aurait pris, car nous sommes clairement ici devant l'une des séries de références du catalogue Netflix.

En effet, si le premier épisode pourra en déstabiliser plus d'un, car il prend vraiment le temps de présenter un personnage principal pas très sympathique ( le mec vit au crochet de sa mère de 70 ans obligé de travailler à cause de lui qui préfère jouer aux courses), la série démarre rapidement dans les épisodes suivant une mécanique implacable qui ne vous laissera aucun répit, Squid Game est clairement une série qu'on a envie de binge watcher tant l'on a envie de comprendre et que l'on s'inquiète pour la vie des personnages.

On notera un très beau travail au niveau de la mise en scène, cela passe autant par la conception des espaces de jeu qui donne des images surréalistes, que dans celui des costumes avec ce personnel déshumanisé divisé en trois castes. Il y a également quelques très beau plan qui ne sont pas uniquement esthétique. (Même si l'histoire n'est pas comparable, j'ai beaucoup pensé à 20th century boy et sa thématique de la cruauté enfantine)

On appréciera d'ailleurs la cohérence de l'univers autour des jeux, certains que l'on connait, et d'autres qu'on découvrira comme ce fameux "jeu du poulpe" qui donne son nom à la série.

Le casting est très varié, je ne connaissais aucun des acteurs, à l'exception de Stephen Fu que j'avais vu dans La traque. Pour autant, les acteurs sont nombreux et variés et tous très bon. On s'attache rapidement à de nombreux d'entre eux et la peur est grande de les voir partir, tout comme l'émotion lorsque c'est vraiment le cas.

Malgré la grande violence de son pitch, rien n'est gratuit dans la série la violence est marquante et vous ne pourrez pas rester insensible à ce jeu de massacre. Un drame humain en forme de critique social qui nous rappelle que nous sommes tous très loin d'être égaux et que le grand jeu de la vie est truqué. J'ai beaucoup apprécié, même si l'on retrouve une forme de désespoir très coréenne, que la série prenne soin de toujours conserver une touche d'optimisme. Sans aller jusqu'à dire qu'il s'agit d'une série feel good, elle peint un tableau vraiment sombre(mais réaliste) de notre société, elle n'en exhorte pour autant pas moins à défendre toute vie. On appréciera aussi que le message soit diffusé sobrement à travers l'histoire et sans grand discours.


En fait, je pense que le plus impressionnant dans cette série c'est la sobriété et l'efficacité avec laquelle elle manipule tant ses personnages que son audience. En effet, si la série prend son temps dans le premier épisode c'est qu'elle place méthodiquement les pions de sa mécanique implacable. Le scénario est suffisamment bien construit pour qu'on ne doute pas une minute des motivations des personnages, qu'elles paraissent logique et qu'on accepte que des gens raisonnable en viennent à parier sur leur vie et sur des centaines d'autres. Les jeux sont parfaitement dosés pour mener à l'inévitable conclusion. 

Froide et logique, impitoyable, la fin saura vous surprendre tout en restant fidèle à ce que le show a présenté tout du long.

S'il y aura, à l'évidence, une saison 2 cette première saison est parfaitement autoconclusive et offre une expérience d'une qualité rare, je ne saurais que trop vous recommander cette série, originale, poignante et parfaitement maitrisée. Un classique en devenir.




Conclusion :

Une première saison brillante, une mise en scène léché et une intensité dramatique parfaitement maitrisée. On en re demande

vendredi 17 septembre 2021

Shadowplay

 C'est une nouveauté Mycanal et je trouve le pitch très le troisième homme diablement prometteur, voyons ensemble si le Berlin d'après guerre saura nous envouter.



Date de diffusion :  6 septembre 2021
Durée :  8 x 50
Genre : Drame, Polar, film de guerre
Création : Måns Mårlind
Casting : Taylor Kitsch, Michael C. Hall, Logan Marshall-Green, Nina Hoss, Tuppence Middleton

Nationalités : France, Canada, Allemagne

Synopsis:

Dans le Berlin d'après guerre, un policier américain vient aider à structurer la police allemande. Ses motivations sont plus personnelle, il espère surtout retrouver son frère déclaré déserteur. Il n'est pas conscient de mettre le pied dans une pièce ou chaque acteur ne joue que dans son propre intérêt.

Critique :


Shadowplay
est la nouvelle série de Måns Mårlind, le créateur de Bron, série à succès depuis décliné en de multiples adaptations internationales (the bridge, le tunnel, etc). Il nous revient ici avec une série toute aussi ambitieuse qui prend pour théâtre l'après guerre et les décombres de l'Allemagne vaincue. Un corps meurtri que nombreux charognards tentent de dépecer par vengeance ou par appât du gain. Ce que je trouve brillant dans ce cadre c'est qu'il est à la croisée des chemins. Ainsi, à la manière d'un Babylon V, Berlin devient une sorte de zone neutre où se croisent plusieurs cultures chacune essayant de tirer son épingle du jeu. A ça s'ajoute tous le pathos de l'après guerre, cette haine inextinguible entre vainqueur furieux de leurs pertes et vaincus furieux d'être humiliés. 

Dans Shadowplay, l'ombre est partout, la morale n'a plus vraiment sa place même si certains aimeraient
le croire. La justice a-t-elle encore du sens ou ne s'agit-il que de vengeance ? Si la série se concentre sur Max McLaughlin, très bien campé par Taylor Kitsch (Savages, John Carter, etc ), c'est tout une galerie de personnages brisés qu'elle nous offrira au fil de cette première saison. Impossible de ne pas mentionner Michael C. Hall (DEXTER !!!!! et Six Feet Under), la star du show, même s'il apparait assez peu dans son rôle d'ambassadeur louche. Pourtant c'est plutôt de Tuppence Middleton (Downtown Abbey, Imitation game, SENSE8!!!!!, etc ) que j'ai envie de vous parler, elle est vénéneuse en diable dans son rôle de femme fatale et si le personnage est un peu cliché (à l'aune du personnage principal, nous sommes sur des archétypes de film noir) il n'en reste pas moins très plaisant. D'autant que l'histoire sait présenter des personnages bien moins clichés comme celui de Nina Hoss (Homeland, etc), la survivante qui ose croire encore en l'avenir.


De la psychologie, de la politique mais surtout une enquête digne de Seven avec un assassin torturé et créatif qui donnera du fil à retordre à nos héros. En 8 épisodes, la série ne s'économise pas et vous n'aurez pas le temps de vous ennuyer. Seul petit regret, une saison de 8 épisodes ne suffit pas à développer un univers aussi vaste on touche donc à peine le sujet du doigt et il faudra espérer une suite pour que la série puisse pleinement s'épanouir.

Au niveau de la réalisation, la reconstitution est très impressionnante et ce Berlin en ruine crée une
ambiance vraiment particulière (même si elle pourra évoquer des fictions plus récentes sur les guerres afghane). Petit plus très appréciable de mise en scène : le shadowplay(théâtre d'ombre). Il s'agit une petite séquence où l'un des personnages se livre à cœur ouvert. On découvre ainsi la vérité nu sur chacun des personnages, sur la noirceur que dissimule leur âme et sur ce qui les pousse au quotidien. Un artifice qui pourrait paraitre théâtral et qui pourtant s'intégre à merveille dans le show lui donnant une valeur ajouté non négligeable.

Clairement, j'ai passé un excellent moment devant cette série, il y a tous les éléments pour qu'elle devienne culte, l'ambiance est prenante à souhait, l'histoire riche, les personnages attachants, le sujet passionnant, bref un sans faute. En espérant que ce ne soit que le début.



Conclusion :

Une première saison brillante, je n'ai qu'une hâte voir comment ils vont densifier l'univers dans une prochaine saison.

lundi 13 septembre 2021

Ride your wave

Il y a plus d'un an maintenant j'avais eu la chance de découvrir ce film au Cinglés du Cinéma dans le cadre d'une rétrospective Masaaki Yuasa. Il est enfin sortie en France, l'occasion donc de sortir également ma critique.






Sortie en France : 1er septembre 2021
Durée : 1h 35min
Genre : Animation, Romance, Drame
Réalisateur : Masaaki Yuasa
Casting vocal : Rina Kawaei, Kentarô Itô
Nationalité Japonaise

Synopsis:

Hinako, jeune fille volontaire et pleine d'énergie fait la connaissance de Minato, un pompier, le jour où il la sauve d'un incendie. Fan de surf, les deux jeunes gens vont vivre une idylle passionnée jusqu'au jour ou Minato va se noyer en essayant de sauver quelqu'un. Ravagé par la perte de son amoureux, Hinako ne peux le laisser disparaitre et commence à le voir dans l'eau.

Critique :


Ride your wave
est le dernier film sortie de Masaaki Yuasa, un réalisateur atypique dont j'ai déjà pu vous parler à plusieurs occasions pour Devilman : Crybaby et The Tatami galaxy. J'avais découvert ce réalisateur aux Cinglés du cinéma en février 2020 et j'avais été impressionné par sa faculté à s'adapter à des sujets très différents. Ici, il réalise une romance d'un genre inattendu puisque, après avoir bien pris le temps de nous attacher à ses personnages, il fait mourir l'un des deux. Le film parle donc plus du deuil que de l'amour et nous montrera comment Hinako réussit à survivre à la perte de son grand amour. L'histoire est particulièrement émouvante et ne manque pas d'humour malgré la gravité du sujet.
En plus du couple vedette, l'histoire développe d'autres personnages tout aussi attachant qui permettent
de garder une vraie fraicheur à l'ensemble malgré un sujet difficile.
En terme de réalisation, on retrouvera la passion de Masaaki pour les déformations, notamment lors des superbes séquences de surf.
La gestion de l'esprit de Minato est également très originale, elle sera l'occasion de bonnes idées de réalisation et de belles images.
Dans l'ensemble, ce dessin animé s'était révélé une excellente surprise et je n'avais jamais compris pourquoi, il n'était pas sortie en salle.
Avec un rythme un peu contemplatif et sa rupture de ton, l'histoire réussi tout de même à conserver l'attention du spectateur tout du long grâce à l'énergie du personnage principale et une bonne dose d'humour.
Un très beau film qui ne vous laissera pas insensible et qui aide à positiver en ces temps difficiles.




Conclusion:

Un très beau film, redoutablement écrit, une romance originale qui ne laisse pas insensible.

vendredi 10 septembre 2021

Clickbait

 C'est une des tendances du moment sur Netflix France, que vaut vraiment cette mini-série au pitch captivant ?



Date de diffusion :  25 aout 2021
Durée :  8 x 45
Genre : Drame, mystère
Création : Tony Ayres, Christian White
Casting : Zoe Kazan, Betty Gabriel, Phoenix Raei

Nationalités : Australie, USA

Synospsis :

Lorsqu'une vidéo de Nick Brewer apparait sur les réseaux sociaux annonçant sa mort à venir, c'est toute e quotidien de sa famille qui vole en éclat et risque d'emporter de nombreux destins au passage.

Critique :


Clickbait
, c'est avant tout un pitch redoutable. Et c'est amusant car il y a là une véritable mise en abyme dans ce titre. Un clickbait, c'est un appât à clic : une photo, un texte ou une vidéo suffisamment racoleuse pour que tout le monde ait envie de cliquer dessus pour en savoir plus. Bien entendu, si ce clic ne renverra pas forcément sur une arnaque, il y a de fortes chances qu'il ne mène qu'a une déception. La pratique la plus courante est journalistique ou un gros titre annoncera quelque chose de spectaculaire avant de détailler dans l'article que ça ne l'était absolument pas.

Et bien Clickbait c'est ça. La promesse est spectaculaire et le soufflet retombe aussi vite qu'il a prit. Il y a pourtant de bonnes idées, comme ce point de départ, ou le fait que chaque épisode se centre sur un personnage différent. Mais tout est un peu artificiel et donne un sentiment d'inassouvi. Si on prend par exemple l'épisode du journaliste, c'est un point de vue intéressant car ça permet de comprendre un peu mieux ce qui peut pousser les journalistes à être si inhumain dans ce genre de drame. Mais d'une part c'est assez caricatural et de l'autre ça crée un besoin qui ne sera pas assouvi. L'histoire nous attache à un personnage dont on n'aura pas de fin satisfaisante vu qu'il n'est qu'un détail de l'histoire et qu'on n'en entendra plus parler après cet épisode.

L'autre gros souci c'est que l'histoire ne tient pas la route. Elle s'effondre comme un château de carte dès lors qu'on introduit une technologie pourtant courante de nos jours (plus d'infos dans la partie spoiler). Alors, ce pourrait être un choix scénaristique, nous sommes dans un monde ou cette technologie n'existe pas. Sauf qu'elle est utilisé dans l'un des épisodes juste après une séquence pénible ou cette même technologie aurait facilement réglé un problème. En bref, le scénaristes ont complexifié l'histoire pour que ça ait l'air intelligent mais ils n'ont même pas soigné les détails. Pire, on dirait qu'au niveau informatique, le scénariste est à peine capable d'ouvrir Word, dommage pour une série qui en parle autant. L'ensemble est grossier.


En plus, si vous faites partie des gens qui comme moi aiment à anticiper l'histoire et deviner les coupables, vous ne pourrez pas le faire ici. En tout cas pas avant les quelques minutes qui vous sépareront de la révélation tout simplement parce que rien ne rattache le/la/les coupable(s )au crime, c'est à peine si on les a déjà vu précédemment.

Par contre, niveau casting, c'est plutôt réussi, avec plusieurs beaux rôles féminin Zoe Kazan (la ballade de Buster Scruggs, Bored to death, etc) dans le rôle de la sœur et Betty Gabriel (Westworld, unfriended : dark web, etc) dans le rôle de la femme en tête. Leur relation amour/haine est particulièrement bien vu et fait parties des bons moteurs de la série. On pourrait d'ailleurs presque dire que c'est une série de femme car il y a vraiment beaucoup de rôle féminin et tous plutôt intéressants.

Niveau réalisation, il y a quelques efforts notamment dans la représentation des média sociaux mais aussi sur l'épisode 4 (dur d'en parler sans spoiler). C'est globalement efficace sauf lors des scènes d'actions, il y a notamment deux course-poursuites à pieds assez risible et un accident de voiture pas beaucoup plus glorieux.

Dans l'ensemble, je n'ai pas passé un mauvais moment devant cette série, ça commence même plutôt bien, avec de bonnes idées, mais c'est tellement fait de bric et de broc qu'on se lasse progressivement. Le dernier épisode m'a apporté des réponses intéressantes, la trame principale était globalement une bonne idée mais difficile à accepter tant elle repose sur du vide.

Conclusion :

Malgré un pitch très prometteur, la série s'enlise assez rapidement




Donc, l'histoire ne repose pas sur le clickbait mais sur le catphishing, c'est à dire le fait d'usurper l'identité de quelqu'un en ligne. Le scénario était probablement brillant en 2000 lorsqu'internet était encore en bas débit et que nous échangions sur msn, mais il devient puéril en 2020 alors que la visioconférence est un outil utilisé de 7 à 77 ans. Le scénario aurait pu se rattraper au branche si le coupable avait utilisé du "deepfake" (des vidéos trafiqués) c'est une technologie accessible de nos jours pour quelqu'un qui s'y connait et ça aurait permis de vraiment ancrer l'histoire dans le réel. Mais non, la flemme, les scénaristes ont préféré ignorer le problème. Le pire étant que l'épisode 7 pointe directement ce soucis. Ethan flippe car il commence à croire que Allison n'est pas qui elle prétend. Il suffirait qu'il demande une visioconférence et le problème serait réglé mais non, là encore il préfère se jeter dans la gueule du loup, une facilité scénaristique permettant de créer une tension factice. Et que vont-ils faire quand ils se verront ? Une visioconférence.... En fait, c'est comme si le personnage de Allison était censé être une hackeuse surcompétente car elle fait des visioconférences et sait ce que sont des métadonnées. Alors que ça donne juste l'impression que tous les autres personnages sont abrutis.

Dernier point, je suis très mitigé sur l'épisode de The Mistress. Très clairement, dans la réalisation tout laisse entendre qu'elle est mythomane et qu'elle n'a jamais vu Nick. C'est plutôt une bonne chose d'un point de vue réalisation mais je trouve que c'est aussi une grosse facilité scénaristique.

mercredi 8 septembre 2021

Tarothor

Vous me connaissez, je suis une vraie victime du productivisme, incapable de m'arrêter deux secondes. Du coup, comme c'était les vacances, je me suis lancé dans un nouveau projet de chaine youtube.


Cet été j'ai quasiment dû occuper deux semaines à la création de cette chaine. 

Il a d'abord fallut détailler le concept, cela faisait déjà quelques semaines que l'idée me trottait dans la tête mais il était temps de la mettre sur papier. Il fallait ensuite trouver des invités. J'ai naturellement contacté Florence Riviéres car c'est une amie, qu'elle est ouverte aux projets intéressants et qu'elle avait le profil idéal pour l'émission. C'est une autrice, elle apprécie le tarot, elle a une vie riche malgré son jeun âge et est très engagée.

Après un tournage fait de bric et de broc (j'ai depuis investi dans un micro, et il faudra surement que je trouve une autre solution pour l'image car j'ai peur que mon appareil photo ne tienne plus le coup longtemps) il était temps de s'attaquer au montage.

En soi, ce n'était pas l'étape la plus complexe mais il fallait dans un premier temps concevoir tout l'habillage : les titres, les transitions, etc. Pour cela, j'ai du faire de longues recherches de contenu sur internet et passer beaucoup de temps à m'améliorer sur le logiciel After Effect. Ensuite, il fallait trouver les musiques qui correspondaient au mieux à l'ambiance que je souhaitais donner. Je ne voulais pas que ce soit anxiogène ou que ça évoque la voyance ou le mysticisme qui donnent sa mauvaise réputation au tarot. Au contraire, je voulais quelques choses de paisible, de poétique et d'entrainant.

Une fois le concept bien délimité, je me suis attaqué au teaser que vous pouvez regarder plus haut. Un travail d'orfèvrerie puisqu'il fallait peser le moindre mot et la moindre image pour en dire suffisamment sans en dire trop et réussir à parler aux habitués comme aux novices. Il fallait également parler du tarot tout en se détachant de l'image d'Epinal trop anxiogène. Le tout en découvrant les joies d'enregistrer une voix off car c'est clairement un métier et j'espère m'améliorer par la pratique.

Moralité, le premier épisode est sortie le 1er septembre, les retours sont très positif, la vidéo est perfectible mais je vais y travailler pour les prochaines, au moins la machine est lancé. Maintenant j'organise les prochains tournage pour pouvoir diffuser une interview par mois. je réfléchis aussi à d'auters format pour animer la chaine plus régulièrement. Dans un premier temps je publierais les interprétations de cartes, une vidéo par carte, ce qui devrait m'occuper pour 78 semaines. Et j'aimerais mettre en place un autre format qui permettrait d'expliquer certains point aux novices. 

J'espère que ce format vous plaira, ce n'est pas exactement ce à quoi vous êtes habitué sur ce blog et pourtant il s'agit toujours de découvrir l'envers des œuvres.


lundi 6 septembre 2021

Le bureau des légendes (saison 1 à 5)

Comme je suis abonné pour un an à My Canal, je rattrape enfin mon retard sur les séries originale de la chaîne. Les vacances ont ainsi été pour moi l'occasion de regarder l'intégrale du Bureau des légendes, voyons ensemble si la réputation de la série est galvaudé ou pas.


Date de diffusion :  avril 2015 pour la saison 1
Durée :  5 x 10 x 50
Genre : Drame, Espionnage
Création : Eric Rochant
Casting : Mathieu Kassovitz, Florence Loiret Caille, Jonathan Zaccaï, Zineb Triki, etc
Nationalités : France

Synopsis:

Après 6 ans d'infiltration en Syrie, l'agent Malotru est rappelé en France. Malgré sa formation, reprendre une vie normale s'avère complexe et son passé le hante dangereusement.

Note :

début 2020 je vous parlais du Deep Game Le bureau des Légendes, maintenant que j'ai vu la série je ne peux que recommander encore plus cette expérience car ses concepteurs ont vraiment pris un soin extrême à recréer la série. C'est simple, j'ai reconnu certaines pièces du jeu dans la série (normalement ça aurait dû fonctionner dans le sens contraire mais je suis un garçon compliqué :D .)

Critique :


Pas la peine de laisser planer le mystère, lorsqu'une série se taille une telle réputation, c'est rarement sur du vent et là très clairement c'est sur du béton. 

Le bureau des légendes est une série Française au sens le plus noble du terme, c'est l'anti James Bond et tous les effets spéciaux que vous n'aurez pas seront avantageusement remplacés par une écriture fine et des relations entre personnages explosives.

Un des points importants de la série, c'est son ancrage avec le réel. Ainsi, les premières saisons auront pour toile de fond les conflits en Afghanistan et les dernières la cybercriminalité Russe, deux faits de société qui, encore aujourd'hui, ont un impact sur notre société et donc dans lesquelles tout le monde à intérêt à se replonger. La série ne vous permettra pas de devenir un expert en géopolitique mais elle vous offrira un point de vue assez rare sur la complexité des situations qui ont pu contribuer à créer une guerre sans fin. Plus basiquement, c'est l'occasion de comprendre vraiment à quoi correspond l'espionnage et comment cela se pratique, loin des voitures volantes et des rayons laser.

Outre ce cadre très riche, Le bureau des légendes c'est avant tout l'histoire d'hommes et de femmes qui

doivent lutter au quotidien à la frontière du légal et du moral jusqu'à parfois se perdre. C'est un drame humain et une romance poignante car impossible. 

Ce qui est étonnant avec Le bureau des légendes c'est que malgré le sujet et malgré le fait que Eric Rochant ait réalisé Total Western, un excellent western urbain démontrant sa maitrise des scènes d'action, la série n'en comprend aucune. C'est bien simple, si la série, comme dans tant d'autres, nous montre une scène ou l'agent apprend à se battre, il y apprend ici à se faire tabasser et non à rendre les coups. Malgré les zones de guerre, malgré les affrontements possible, il n'y a quasi aucune scène d'action dans la série en 5 saisons. Il y a bien un ou deux coups de feu mais quasi aucun échange de coups de feu. Et ne croyez pas que je pointe ici un défaut, sauf pour les drogués à l'adrénaline, au contraire je suis très impressionné que la série réussisse à rester haletante sans cet artifice. Tout le rythme repose dans le suspens et la tension entre les personnages. Le bureau des légendes c'est un drame humain sur la complexité de vivre ensemble, de se faire confiance


Et pour qu'un drame puisse être captivant, il faut une riche brochette de personnage et nous sommes effectivement gâté. Si la série s'attarde surtout sur Malotru incarné par Mathieu Kassovitz (Banlieusards, le chant du loup, etc) un acteur de haut vol impeccable dans ce rôle d'agent torturé (dans tous les sens du terme :D ) elle ne se prive pas de développer une riche palette de personnages. Que ce soit Zineb Triki, Florence Loiret Caille ou Sara Giraudeau toutes se voient confiées un personnage complexe et profond à la hauteur de leurs partenaires masculin Jonathan Zaccaï, Jules Sagot et Victor Artus Solaro. Et là, je ne parle que des acteurs les moins connus car l'on pourra aussi profiter des talents de Jean-Pierre Darroussin, Léa Drucker ou Mathieu Amalric.

Ce qui m'amène d'ailleurs à la principale et presque seule critique que j'ai à émettre sur la série :
son titre est trompeur. En intitulant la série le bureau des légendes son créateur laisse entendre que l'important c'est l'organisation et donc qu'on suivra plusieurs personnages qui auront tous autant d'importance, une série chorale comme Glee ou Urgence. Mais la vérité, même s'il y a d'excellents seconds rôles, c'est qu'il n'y en a que pour Malotru. On en bouffe jusqu'à la nausée, à plusieurs moments j'ai eu envie de lui mettre des tartes à lui et à sa Nadia El Mansour. Ces deux personnages sont très bon et leur histoire passionnante mais trop c'est trop. Moi j'aurais voulu en savoir plus sur Sylvain, le petit génie de l'informatique asocial, ou sur la mule, cette agente de terrain revêche, et surtout sur Jonas, un analyste atypique et particulièrement attachant. Ce personnage, clairement mon préféré, prend de l'ampleur en saison 3 et 4 avant d'être complétement mis de côté dans la saison 5, comme tant d'autres et je trouve que c'est là le principale défaut de la série que de s'enfermer sur un seul personnage. 
C'est d'ailleurs ce défaut qui pour moi rendra la cinquième et dernière saison moins intéressante, je peux comprendre l'intérêt de boucler l'histoire pour la finir logiquement mais cela est fait au détriment de l'intensité dramatique. loin d'être une ouverture pour finir en apothéose la saison cinq est un repli sur soi qui finit en pétard mouillé. J'exagère un peu, le dernier épisode réalisé par Jacques Audiard (The sisters Brothers, De rouille et d'os, etc), excusé du peu, est remarquable mais il aura fallut pour y arriver se noyer dans des intrigues poussives (l'enquête de Mille sabords, quelle utilité ?) ne rendant pas honneur aux personnages.
Il est d'ailleurs probablement important ici de préciser que la saison 5 n'est pas forcément la fin de la série. Si elle clôt logiquement l'histoire et que le dernier plan laisse peu d'ambiguïté, la rumeur est persistante d'une saison 6 ou d'un spin-off qui pourrait notamment parler de la pandémie. Je suis particulièrement favorable à cette idée, j'espère qu'elle permettra enfin de donner toute leur ampleur à la superbe brochette de personnages développés au fil des saisons.

L'autre défaut que j'aimerais pointer c'est que la série n'a pas saisie l'occasion de parler de l'identité. Nous sommes face à des hommes et des femmes qui se font passer pour des autres pendant des années. Il y avait tout loisir de s'intéresser à ce qui fait notre identité, mais la série bote en touche pour rester sur ses acquis.

Enfin, dernier point que je n'ai pas abordé concernant la série et qui pourra surprendre, c'est sa grande poésie. Certaines images des épisodes sont d'une grande beauté et je garderai longtemps avec moi celles concernant le chien qui me hanteront comme un spleen.

Je suis vraiment content d'avoir pu rattraper mon retard sur cette série et j'aurais vraiment voulu lui mettre 5 étoiles. Mais comme je l'ai déjà signalé, la cinquième saison est la moins bonne et l'univers est si riche que c'est du gâchis de l'avoir développé aussi peu. C'est pour ça que je ne peux pas donner une note maximum à cette série pourtant excellente. mais j'espère très fort que l'avenir de la série comblera ce petit défaut que je pourrais mettre un franc 5 étoiles à la prochaine saison quel soit un spin off ou non.


Conclusion:

Une vision brillante de l'espionnage, l'anti James Bond par excellence qui compense l'absence d'action par la pertinence de ses histoires, la saison 5 est un brin décevante mais la série reste un must à voir absolument.

vendredi 3 septembre 2021

The vast of night

Je ne sais plus trop comment je suis tombé sur ce film mais le pitch et les images m'ont intrigués, alors voyons ensemble ce que cela donne vraiment.



Date de diffusion : 3 juillet 2020
Durée : 1h31
Genre : Drame, mystère, science fiction
Réalisateur : Andrew Patterson
Casting : Sierra McCormick, Jake Horowitz, Gail Cronauer

Nationalités : USA

Synopsis :

1950, nouveau Mexique, une standardiste intercepte une mystérieuse fréquence. Avec l'aide d'un animateur de radio locale, elle va essayer de percer le secret de ce son inconnu au cours de la nuit.

Critique :


Ce qu'il faut reconnaitre à The Vast of night, c'est que ses premières minutes sont vraiment impressionnantes. Passé une mise en abyme, jolie mais discutable, l'on se trouve plongé dans un plan séquence en parlé marché vertigineux qui ne sera pas sans rappeler Snake Eyes de Brian De Palma ou le travail d'Aaron Sorkin (Le grand jeu, Steve Jobs, etc). Un véritable tour de force mais qui s'essouffle presqu'aussi aussi vite qu'il est impressionnant. 

C'est probablement le moment de la critique ou je dois avouer que j'ai dû regarder ce film de 1h31 en deux soirs et que je me suis endormi devant les deux fois. Certes, j'étais fatigué, mais ça n'explique pas tout. Je trouve que The Vast of night est un film épuisant. Passé cette première séquence ou le cerveau est saturé d'informations inutiles tant visuelles qu'auditives (ce sont des informations d'ambiances BEAUCOUP d'informations d'ambiances), le film plonge dans une semi-torpeur en enchainant des séquences vides, à peine dynamisé par le montage et de long plans de monologues. Soyons clair, ce sont des choix d'ambiance et ils peuvent être respectables mais ces choix artistiques m'ont globalement donné le sentiment de ne pas être maitrisé et que le film n'était qu'une vaste bande démo pour prouver le talent du réalisateur. On tourne à plein régime mais on tourne surtout à vide et on a plus l'impression de faire face à "the empty of night" qu'autre chose. L'histoire y est pour beaucoup, ce qui est vendu comme un film mystérieux n'a rien de mystérieux du tout, le récit est bien au contraire cousu de fil blanc et ça fin aussi anémique que son début est boursouflé. 

Alors certes : les images sont belles, l'ambiance est prenante, le montage efficace et il y a de grands moments de cinéma à l'instar de cet autre plan séquence qui traverse la ville en matérialisant la façon dont les ondes radio se propagent dans la communauté. Mais on se demande un peu l'intérêt de toute cette débauche. Le pire exemple étant probablement cette introduction, qui laisse entendre que le film ne serait qu'un épisode d'un ersatz de la 4éme dimension, on retrouvera la métaphore à plusieurs reprise en entrant et sortant de la télé mais cela n'apporte rien au récit ou alors cela le dédramatise ce qui ne fait qu'affaiblir le peu d'attachement qu'on pourrait avoir pour les personnages.

Des personnages pourtant réussis, d'autant que Sierra McCormick (American Horror Story, etc) et Jake Horowitz (des trucs) forment un couple attachant et confèrent beaucoup d'énergie à un film qui en a peu.


Très clairement, The Vast of night est une curiosité de cinéphile, un cv vidéo pour geek. Si vous avez un peu de temps et envie de découvrir un réalisateur prometteur, pourquoi ne pas regarder ce film mais sinon, il manque pour moi beaucoup trop de maitrise pour avoir un intérêt pour un public plus large.

La fatigue a pu jouer bien sûr mais je ne me suis jamais vraiment senti impliqué ni dans l'enquête, ni dans le couple. Je n'ai pas ressenti l'excitation de leurs découvertes et j'ai même été extrêmement déçu lorsque le film dévoile son mystère car c'est visuellement plutôt moche et pas loin d'être ridicule, ce qui saccage d'autant plus une fin qui se serait voulu émouvante.

Je suivrai tout de même avec intérêt la carrière de ce réalisateur, car il y a vraiment de bonnes choses dans ce film mais j'espère que la prochaine fois il prendra un scénariste et cadrera un peu mieux ses idées.



Conclusion :

Quelques bonnes choses mais le film me semble trop déséquilibré pour être vraiment intéressant, plus une curiosité cinéphilique.

mercredi 1 septembre 2021

Brand new cherry flavor

C'était la petite surprise de l'été de Netflix, une mini-série fantastique matinée d'horreur. Mais que vaut vraiment cette satyre d'Hollywood ?



Date de diffusion : 13 aout 2021
Durée :  8 x entre 30 et 50 min
Genre : drame, horreur, mystère
Réalisateur : Nick Antosca, Lenore Zion
Casting : Rosa Salazar, Catherine Keener, Eric Lange

Nationalités : France


Synopsis:

Au cœur des années 90, à Hollywood, une jeune réalisatrice se fait voler la réalisation de son premier film par un producteur has-been. Incapable de supporter cette trahison, la jeune femme est prête à passer un pacte avec le diable pour prendre sa revanche. 

Critique :


Brand new cherry flavor
est la première réalisation de Nick Antosca, un scénariste que j'ai pu découvrir sur des séries que j'aime beaucoup comme Teenwolf, Hannibal ou Channel Zero. Il est ici accompagné de Lenore Zion, également scénariste, que je connais beaucoup moins mais qui a de belles références comme Ray Donnovan. Au niveau de l'histoire, rien de bien original, on se retrouve face à une sorte de revenge porn, à l'exception que l'héroïne n'a pas été violé (et tant mieux l'histoire fonctionne sans ce poncif) mais dépossédé de son œuvre. Elle est dès lors prête à tous les sacrifices pour récupérer ce qui lui revient de droit et surtout à faire payer celui qui l'a trahi. Rien de bien original dans ce pitch donc, mais l'originalité s'instille progressivement dans la série, par ces non dits qui s'imposent de plus en plus jusqu'à tout dévorer. Le fantastique s'incarne dans cette mystérieuse sorcière qui propose son aide à Lisa et qui fera payer ses services au prix fort. Et le surnaturel est très inspiré, on pensera autant à l'onirisme de Lynch dans les séquences évoquant Eraserhead que dans d'autres plus Twinpeaks ou Lost Highway mais on songera aussi au côté très organique de David Cronenberg, entre La mouche ou Existenz qui nous offrira une séance de sexe suffisamment perturbante pour être inoubliable.

Ces références, et d'autres, donnent un univers visuel riche et envoutant dans lequel on prend plaisir à

s'intoxiquer. Brand new cherry flavor c'est un lent cauchemar dont on peine à s'extirper à mesure que Lisa s'enfonce plus profondément dans les conséquences de ses choix.

Niveau casting, j'étais content de retrouver Rosa Salazar (Battle Angel Alita, Le labyrinthe, etc) ses grand yeux illuminent son visage innocent d'une étincelle de folie parfaite pour le rôle. Face à elle, une belle brochette d'acteurs que j'avais pris plaisir à découvrir dans des séries : Eric Lange (Wind River, Cult, etc) qui remplit idéalement le costume de producteur manipulateur, Jeff Ward (Agent of SHIELD, Channel Zero, etc) charismatique en acteur rebelle et Manny Jacinto (The good place, the good place, the good place !!!) que j'aurais aimé voir plus dans son rôle de hacker placide.


Il est intéressant de noter qu'outre la thématique féministe des hommes qui volent le travail des femmes, la série aborde finalement celle plus complexe de l'appropriation culturel, En effet, ce qui fait la qualité première du travail de l'héroïne  tient dans ses origines, on a donc un homme blanc qui veut profiter de la culture d'une femme racisé pour se faire de l'argent et de la réputation à sa place, ergo la définition de l'appropriation culturelle.

Moi qui me plain, souvent, et beaucoup, de Netflix

du fait qu'ils ne produisent que du consommable, je dois avouer que pour une fois j'ai été agréablement surpris. Il y a une vraie prise de risque dans cette mini-série, l'atmosphère est malsaine, l'histoire est perturbante et si l'on peut une fois de plus critiquer le "recyclage" très appuyée, ces inspirations sont pertinentes et font corps avec le show. Bref, si cette mini-série n'est pas parfaite et que j'aurais apprécie un final plus spectaculaire, j'ai tout de même dévoré les 8 épisodes, j'en garde des images vraiment saisissante que je ne pense pas oublier de si tôt. Une bien belle surprise. Et j'insiste sur le fait que c'est une mini-série, cela veut dire que c'est auto-conclusif, il n'y aura pas trente saison, l'histoire à un début et une fin et c'est très bien comme ça.

Conclusion:

Une mini-série fantastique sombre et qui connait ses classiques, une excellente surprise.