Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 18 décembre 2020

Alice in Borderland

C'est la tendance française du moment sur Netflix, que vaut cette mini-série adaptée d'un manga sortie en 2010 ? C'est ce que nous allons voir !


Diffusion Netflix : Décembre 2020  
Durée saison 1 : 8x 50min 
Genre : Fantastique, Science fiction, Thriller
Casting : Kento Yamazaki, Tao Tsuchiya, Tsuyoshi Abe
Nationalité : Japon
Chaîne d'origine Netflix

Synopsis:

Trois amis se retrouvent mystérieusement piégés dans un Tokyo vidé de ses habitants, obligés de participer à des jeux mortels s'ils ne veulent pas être exécuté.

Synopsis :


Alice in Borderland
est une adaptation d'un manga sorti en 2010 et terminé depuis après 18 tomes. En toute franchise, et malgré un intérêt relatif pour le manga, c'est la toute première fois que j'entend parler de celui-ci. Au niveau de l'ambiance, il fait évidement référence à Alice in Wonderland (Alice au pays des merveilles pour les anglophobes), un choix vraiment dommageable car les seuls points commun sont jusqu'alors : Alice (enfin Arisu puisque c'est le nom de famille du héros et que c'est la prononciation japonaise...) l'arrivé dans un autre monde (enfin dans tokyo vide...), des cartes (juste un bête jeu de carte, genre ils vont taper la belote), un chapelier (comme un charcutier, mais pour les chapeaux), un mec qui s'appelle Chisiya (pour Cheshire, ouais, j'aurais jamais deviné tout seul non plus). Le tout transposé le plus prosaïquement du monde de nos jours. A aucun moment l'univers ne s'approche ne serait-ce que d'une once de la folle créativité de l'œuvre de Lewis Carroll ce qui donne l'impression que l'auteur a juste voulu racoler en citant une œuvre mythique mais dont-il se fout comme de son slip sale.

A mon sens, la comparaison la plus pertinente serait plutôt avec Battle Royale (chef d'œuvre à voir absolument) puisqu'on retrouve le principe des ados (y a quelques adultes pour faire bonne figure mais si tu regardes bien, le casting a entre 18 et 30 ans) piégé dans un environnement urbain et forcé à se massacrer. On peut aussi faire le parallèle avec  Gantz  ou même Hunger Games mais là encore Alice ferait pâle figure tant son univers est pauvre (et pas forcément par comparaison).

Pour donner plus de corps au jeu de massacre, la série s'inscrit dans un autre genre exploité à longueur de pages dans les mangas : le jeu psychologique. 


On pourra ainsi citer hunter x hunter (1998) ou Doubt (2007) d'autres manga où les protagonistes doivent résoudre des jeux de toutes sortes pour survivre mais où la réflexion est nettement plus poussé, je citerais même Real Account (2014) sortie plus tard mais dont l'univers est nettement plus riche en plus d'être plus subtil dans ses résolutions de jeux. En fait, l'impression qui domine globalement lorsqu'on regarde Alice in Borderland, c'est le manque de maitrise. Le scénariste semble vouloir parler de choses qu'il ne connait pas et ça donne des scénarios un peu creux avec des retournements de situation sans saveur. J'aimerais d'ailleurs insister sur l'absence de sens du détail vraiment flagrante. Alors que la réalisation donne beaucoup d'importance aux téléphones portables (les joueurs doivent en prendre un avant chaque jeu) ceux-ci ne servent absolument à rien, et personne ne se pose de question sur leur utilité.(spoiler, dans la saison 1 leur seule utilité sera de sauver les miches du scénariste dans le dernier épisode pour faire sa révélation de folie). Quand bien même les téléphones aurait une utilité plus tard, il est aberrant que de toute la première saison personne ne se pose de question sur ces téléphones.

Au niveau des personnages, là encore, la série pèche par un terrible manque d'originalité. Kento Arisu,


le personnage principal n'est pas attachant du tout. On pourrait le comprendre car c'est un personnage en construction et on s'attachera à lui sur le long terme mais ce genre de méthode d'écriture fonctionne si le personnage est entouré d'autres plus charismatique. Là, il n'y a pas grand monde à côté pour se raccrocher. J'imagine que dans le manga, par la distanciation du dessin les personnages sont crédible mais franchir la frontière du live est fatale à leur personnalité et ils apparaissent tous plus caricaturaux les uns que les autres. Mention spéciale pour le "grand méchant": l'homme tatoué. Non seulement le personnage n'a aucun charisme mais il en devient même ridicule lorsque sa back-story est dévoilée. L'origine de ses tatouages le rend totalement pathétique. Etonnamment, ce sont les personnages féminins, plus mesuré par comparaison, qui sortent un peu leur épingle du jeu. On retiendra évidemment Usagi qui donne l'impression d'être la véritable héroïne du show mais aussi Hikari, un personnage plus complexe qu'il n'y parait mais qui ne fera probablement pas long feu vu la difficulté à trouver l'actrice dans le casting...

Visuellement, pas grand chose de notable, le plus impressionnant reste les plans d'un Tokyo désespérément vide mais ça ne suffit pas à bâtir une identité visuelle forte.


Dans l'ensemble, et en dépit de toutes mes critiques la série se regarde bien, le sens du rythme et du cliffhanger est là pour vous donner envie d'enchainer les épisodes. Il y a même quelques audaces que je n'ai pas vu venir et qui donne une teinte très sombre à l'histoire. Mais c'est surtout beaucoup de poudre aux yeux et on ne peut que regretter le manque de créativité de l'ensemble. Surtout, une partie de l'intérêt de la série réside autour du mystère de ce Borderland et vu le peu de créativité des jeux, je ne peux qu'imaginer une révélation tout aussi décevante qui ne fera que s'écrouler le tout...comme un château de cartes ! (ouais, elle était facile, mais j'étais obligé de la placer)

Voilà, vous êtes prévenu, j'ai fait beaucoup de name dropping dans cet article mais c'est pour que vous connaissiez plusieurs alternatives plus intéressante que cette série (et j'en oublie surement un paquet) mais si la flemme de noël vous saisit ça se laisse regarder et peut-être même que vous serez surpris si jamais vous n'avez aucune de ces références.



Critique :

Ce n'est pas désagréable à regarder mais ça arrive après de nombreuses fictions nettement meilleures et ça n'apporte pour l'instant vraiment rien de plus. A regarder si vous êtes vraiment fan du genre et à cours de séries.


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