Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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mardi 29 décembre 2020

Fargo saison 4

Je n'avais pas encore eu l'occasion de vous parler de la série Fargo, la saison 4 s'est terminée il y a peu, je me hâte donc d'en faire la critique avant que l'année se termine.


Diffusion : Novembre 2020
Durée : 11 x 53min  
Genre : Comédie, Policier, Thriller
Réalisation :Noah Hawley
Casting : Chris Rock, Jessie Buckley, Jason Schwartzman
Nationalité U.S.A.

Chaîne d'origine FX Networks

Note : pour l'instant seules les premières saisons sont visibles sur Netflix, la 4 n'est diffusée que sur Salto.

Synopsis :

A Kansas City dans les années cinquante, les rivalités entre gangs se règlent historiquement par un échange d'otage. un statut-quo qui dure depuis des siècles mais qui devient de plus en plus intenable avec les jeunes générations venant de l'extérieur.

Critique :


Commençons par un peu de contexte, Fargo est l'un des meilleurs films des frères Coen (Avé César, Inside Lewyn Davis, etc). Il allie à merveille leur talent pour le polar et leur sens de l'absurde. Autant dire que je ne voyais absolument pas l'intérêt d'une adaptation en série et que j'y suis vraiment allé à reculons. Pourtant, j'ai accroché immédiatement. La saison 1 reprend une trame proche de celle du film mais en ajoutant de nouveaux personnages et donc de nouvelles intrigues. L'ambiance est très proche mais presque plus folle avec l'ajout d'un personnage over the top incarné par Billy Bob Thornton (Bad Santa, Intolérable cruauté, etc). Les saisons suivantes n'auront que peu de lien avec la première si ce n'est la qualité du casting et de la réalisation ainsi que l'illustration des absurdités de la vie. 

Dernière petite précision : la série est supervisé par Noah Hawley. Vous ne connaissez probablement pas

ce nom mais il s'agit du génial showrunner de l'hallucinante série Légion et son talent transparait dans Fargo avec énormément de force. Le réalisateur sait mettre en image la folie de ses histoires et n'hésite pas à prendre des risques de mise en scène. Si Fargo n'égale pas la démence de Légion en terme de mise en image la série n'en reste pas moins très visuelle.

Tout ceci étant dit, que vaut la dernière saison diffusée et pour le moment uniquement visible sur la plateforme Salto  ?


Comme d'habitude la réalisation est superbe mais cette fois il s'agit d'une série "historique" et donc on peut profiter de la reconstitution très réussie des années cinquante ambiance mafia. En terme de structure, il y a quelques prises de risques plutôt payantes et l'on ne suit pas toujours l'action la plus évidente. L'histoire n'hésite pas à faire des écarts pour suivre des personnages moins emblématiques et pourtant passionants.

Niveau casting, comme à chaque fois c'est une orgie. On commence avec Jason Schwartzman, l'égérie

de Wes Anderson qu'on pouvait aussi voir dans l'excellente série Bored to Deah. Il incarne ici un parrain de la mafia vicieux en diable en proie avec une guerre des gangs qui le dépasse un peu. Face à lui, un choix très surprenant : Chris Rock. Un acteur plutôt réputé pour ses rôles dans des comédies lourdingue et qui se retrouve ici à incarner un parrain du crime dans la communauté Noire. Un rôle qu'il porte avec beaucoup de retenue et qui fera surement date dans sa carrière. A ces deux têtes d'affiches, s'ajoutent très vite Salvatore Esposito (l'incroyable Genny de la remarquable série Gomorra) dans le rôle du frère incontrôlable, Ben Whishaw ( Grenouille de Le Parfum, la série The Hour, etc) le criminel désabusé et enfin Timothy "Fucking" Olyphant (Deadwood, Justified, etc) en Marshall Mormont et là je ne parle que de ceux que je connais vraiment car d'autres sont aussi talentueux et expérimentés comme Jessie Buckley, l'infirmière frappadingue ou Glynn Turman, le consigliere.

Beaucoup de personnages donc, puisqu'on suivra plusieurs histoires en parallèle qui se croiseront dans cette inévitable guerre des gangs. Ainsi, si l'on suivra les deux camps, on suivra également la police, des innocents pris dans la tourmente et une infirmière aux pratiques douteuses. Si vous aimez les histoires de mafieux à la Scorcese, vous allez vous régaler, d'autant que Noah Hawley réussit à donner un souffle très personnel à ce qui aurait pu être une simple histoire de mafieux de plus.

Au niveau de la bande son, une fois de plus, Jeff Russo (Lucifer, Umbrella Academy, Legion, etc) livre une partition de toute beauté totalement dans l'esprit de l'époque et du show.(le thème de la série est proprement hypnotique)

Si le rythme un peu lent pourra en déstabiliser quelques uns (tout comme les choix narratifs parfois volontairement anti climatique), cette nouvelle saison de Fargo est à la hauteur des précédentes, voir l'une des meilleures. Je ne saurais que trop la recommander. Seul petit bémol, si les personnages féminins ont de l'importance et peuvent s'avérer clef, on ne les sent pas vraiment moteur et elles s'impliquent tardivement dans l'histoire, contrairement aux personnages masculins. Un tout petit peu plus d'équilibre aurait rendu cette série absolument parfaite.


Conclusion :

Comme les précédentes, cette quatrième saison de Fargo est remarquable avec un casting toujours autant impressionnant, je ne peux que chaudement recommander cette série

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