Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

vendredi 31 juillet 2020

Balle perdue

un petit film français, ça faisait longtemps que je n'en avais pas critiquer et surtout là, il y a mon chouchou Alban Lenoir donc je me sent un devoir d'en parler. Voyons cela ensemble. (ne regardez pas forcément la bande annonce, elle montre un peu tout le film)





Diffusion : 19 juin 2020 sur Netflix
Durée : 1h 33min
Genre : Thriller, Action, Judiciaire
Réalisateur : Guillaume Pierret
Casting : Alban Lenoir, Nicolas Duvauchelle, Ramzy Bedia
Nationalité : Français

Synopsis :

Mécanicien de génie, Lino se fait arrêter après un braquage raté pour aider un proche. Le commissaire Charas lui propose une porte de sortie s'il coopère avec son équipe spéciale d'intervention mais Lino va tomber dans un piège et se retrouver seul contre tous.

Critique :

Balle perdue est le premier film de Guillaume Pierret un réalisateur qui a fait ses armes au sein du studio Golden (Golden show, Golden, moustache, etc) en travaillant sur des sketchs aux visuels léchés. Il nous arrive donc ici avec l'envie de faire un vrai bon film d'action et ça se sent. Il a pour cela pu compter sur le soutien d'Alban Lenoir (Marianne, Mauvaises Herbes, Un Français, etc) qu'on retrouve en tant qu'acteur principal mais aussi co-scénariste. On imagine sans mal que l'acteur a dû également beaucoup s'impliquer dans ses cascades puisqu'il aime ça et avait déjà pu les superviser dans Herocorp.
Au niveau de l'histoire, rien de bien original, je ne crois pas avoir été surpris une seule fois tant le scénario est balisé. Pour autant, sa construction est suffisamment efficace pour qu'on ne s'ennuie jamais et qu'on ai hâte de voir la trame se dérouler. L'écriture est également très moderne avec des personnages féminins forts et beaucoup de diversité (un commissaire arabe, une policière plus bourrine que ses collègues, etc). Malgré cette modernité inhabituelle en fiction, tout semble très naturel (comme quoi il serait peut-être bon de sortir un peu plus souvent des sentiers battus).
Niveau casting, c'est un sans faute. Alban Lenoir est parfait dans son rôle, il conjugue à la fois cette force nécessaire aux rôles physique et cette sensibilité qui donne de la profondeur à son personnage.  Lino est immédiatement attachant et on le suit avec plaisir. Face à lui Ramzy (Tout simplement noir, Platane, etc) est très bon dans un rôle plus mesuré que ce qu'on lui connait, il montre ainsi qu'il pourrait tout à fait jouer des rôles graves. Nicolas Duvauchelle (Braquo, etc) fidèle à lui même est aussi charismatique qu'antipathique. A noter, Stefi Celma (10 %, etc) très convaincante en flic bad-ass et, plus surprenant, Sebastien Lalanne (Les emmerdeurs, Herocorp, etc) carrément flippant en gros bourrin.
Niveau action, c'est une belle réussite. Si on pourra tiquer sur un léger manque de tonus, la réalisation n'ayant pas opté pour la facilité du montage clip, on ne pourra que se réjouir de la créativité des situations. A ce titre l'affrontement dans le commissariat est un modèle du genre avec des pépites comme l’utilisation du laptop. The old guard qui devait bénéficier d'un budget bien plus confortable aurait beaucoup à apprendre de ce film. Le budget n'était pas énorme mais nulle doute que l'équipe l'a optimisé au maximum. La gradation de l'action est d'ailleurs parfaitement bien dosé pour nous tenir en haleine jusqu'au bout. La façon dont le réalisateur repousse la révélation de la customisation de Lino jusqu’à la dernière minute tiens presque de l'érotisme et se révèle franchement jubilatoire(en tout cas si l'on n'a regardé ni l'affiche, ni la bande annonce :D )
Dans l'ensemble, la réalisation se révèle très efficace avec quelques plans d'une grande beauté.
Si Balle perdue ne révolutionnera pas le cinéma, il se révèle tout de même un excellent divertissement, bourré de qualité et moins formaté que ce dont on à l'habitude. Le film montre également que les Français sont nombreux à vouloir en découdre avec l'international et qu'il faudrait juste leur en donner les moyens.
Pour un premier film, c'est une bien bonne surprise et je suis curieux de voir ce que Guillaume Pierret nous réserve pour la suite.





Conclusion :

un film d'action français très réussi, c'est frais, original, bien dosé. Ce n'est pas aussi spectaculaire qu'un fast n'furious mais c'est surtout moins bas du front aussi.

lundi 27 juillet 2020

White lines

Entre deux épisodes de Battlestar Galatica il me fallait de quoi me changer les idées, la nouvelle série d'Alex Pina avec son côté sea,sex and sun semblait parfaite pour cela, voyons ce qu'il en est.





Diffusion sur Netflix : mai 2020
Saison 1 : 10 x 55min
Genre : Drame, Policier, Thriller, Soap
Réalisation : Álex Pina
Casting : Laura Haddock, Tom Rhys Harries, Daniel Mays
Nationalité : U.S.A.

Synopsis :

Il y a 20 ans, Zoé Collins a été abandonné par son frère et cela a détruit sa vie. Aujourd'hui, son corps assassiné est retrouvé dans le désert, une découverte qui remet en question tout ce que croyait savoir Zoé et la pousse à partir à Ibiza pour obtenir des réponses à ses questions, quel qu'en soit le prix.

Critique :

Alex Pina, cela ne vous dit probablement rien et pourtant il s'agit du créateur de la casa de papel, une série espagnole qui a cartonné sur Netflix il y a un peu plus de deux ans. Une série que je n'aurais probablement pas le temps/courage de chroniquer mais que j'estime grandement surestimé. Elle repose sur des mécaniques scénaristiques très efficace mais qui ne font que dissimuler une certaine vacuité du scénario. Bref, c'est haletant, on est pris par l'intrigue mais plus ça avance et plus on se rend compte que c'est complètement con. Les audiences de la série ne semblent pourtant pas impactées ce qui n’empêche pas son réalisateur de se tourner vers de nouveaux horizons.
White lines nous présente une série très différente (même si l'on retrouve quelques tropes de constructions comme l'utilisation de flashback) où l'on suit en parallèle Zoé qui enquête sur la mort de son frère Alex et Alex qui découvre les charmes et les dangers d'Ibiza. Une construction très riche qui permet de découvrir les origines d'Ibiza lorsque tout était à faire et que l'on était plus proche de Woodstock que de Las-vegas. C'est d'ailleurs pour moi le véritable point fort de la série que de nous plonger dans les origines d'Ibiza j'aurais même préféré que la série suive uniquement Alex et nous compte la naissance de ce lieu d'exception. La série se vend comme un thriller ou un "whodunit" qui tel un Agatha Christie sous exta va nous révéler qui est responsable du meurtre d'Alex mais la vérité c'est que cette enquête n'est qu'un macguffin. Si l'on apprendra bien la vérité sur le(s) coupable à la fin de la saison 1, ce ne sera qu'au fil d'interminables larmoiements car la triste vérité c'est que White lines est un soap. Familles puissantes et rivales, amours contrariés, bibliothécaire en mal d'amour, tout est là pour nous plonger dans le pire de ce que Santa Barbara peut nous proposer et seuls les quelques souvenirs d'Alex et sa bande donnent un peu de sels à ce mélo cliché.
Niveau réalisation, c'est très propre et il faut reconnaître que les images sont souvent impressionnantes. Les décors sont sublimes et variés, de quoi se vider la tête cet été si vous ne pouvez pas voyager.

Niveau casting, on retiendra surtout Nuno Lopez dans le rôle du très classe Slip (ou Caleçon, ou Boxer, je ne sais plus) un videur distingué et séduisant dont on comprend dès la première seconde qu'il sera le love interest de l’héroïne et que "oh la la c'est pas bien, elle est marié quand même". Dans le rôle de la dite héroïne on retrouvera Laura Haddock qui campe plutôt bien un personnage un peu agaçant. On notera aussi Tom Rhys Harries dans le rôle du grand frère, un rôle riche où il se montre plutôt charismatique. Globalement, les acteurs sont bien trouvés et les personnages attachants. Cela fait d'ailleurs partie du charme de la série, la petite bande d'Alex fonctionne bien et on a envie d'en apprendre plus sur leurs relations et leur réussite.
Si l'on ne s'ennuie pas au fil des 10 épisodes, on regrettera toutefois l'avancement erratique de l'enquête et les péripéties principalement provoqué par les réactions stupides de l’héroïne (une ficelle usé jusqu’à la corde dans La casa de papel avec le personnage de Tokyo qui est probablement la plus grande menace pour tout le groupe tellement elle fait tout le temps n'importe quoi)
Niveau musique, le premier épisode frappe assez fort avec des choix éclectiques (la scène des trafiquant sur le bateau :D ) qui ne se poursuivront pas sur le reste de la saison même si l'on pourra avoir quelques très bons morceaux (M83)
Dans l'ensemble, White lines est une série efficace, c'est souvent drôle et les flashback sur Alex sont passionnant mais le côté très soap de l'ensemble pourra fatiguer les moins tolérant au genre et surtout les pistes pour une saison 2 ne donnent absolument pas envie. Dommage




Conclusion :

Si White lines se laisse regarder la série ne répond pour autant pas aux attentes. Loin d'un thriller sombre et envoûtant on se retrouve avec un soap un peu cul cul.

vendredi 24 juillet 2020

BNA : Brand New Animal

C'est le dessin animé du moment sur Netflix et c'est surtout la dernière création du très réputé studio Trigger. Voyons ce que cela donne.





Diffusion sur Netflix : juillet 2020
Saison 1 : 12 x 23min
Genre : Fantastique, Science fiction, Animation, Humour
Titre original : Bī Enu Ē
Réalisation : Kazuki Nakashima
Casting Vocal : Yoshimasa Hosoya, Kaito Ishikawa, Gara Takashima
Nationalité Japon

Synopsis:

Transformé du jour au lendemain en Animhomme, la jeune Michiru décide de rejoindre Anima City, une ville où les Animhommes peuvent vivre en paix loin de la menace représenté par les anti-animhome. Là-bas, elle apprendra à découvrir ces créatures qu'elle ne connaissait que de nom mais aussi à se découvrir tout en faisant face à une terrible menace.


Critique :

Le studio Trigger je vous en ai déjà parlé dans ma critique de Promare, il s'agit d'ancien du mythique Studio Gainax (EVANGELION !!!!!! ) qui ont fondé leur propre studio. Ils se sont vite illustrés grâce à la série Kill la kill que je n'ai pas eu l'occasion de voir. Un studio de bonne réputation donc, mais que je connais assez mal même si cette deuxième incursion dans leur univers tend à me confirmer ce que j'avais déjà ressenti.
Car oui, une fois de plus rien n'est original dans ce dessin animé. J'ai l'impression d'avoir tout déjà vu mille fois. Un vieux loup solitaire et cynique qui se retrouve affligé d'une gentille fille pleine de vie. Tout est tellement prévisible !!!
En plus, le déroulement ne brille pas par ses qualités d'écriture, c'est un peu fait à la truelle et ne semble pas plus réfléchi que ça, je citerais deux exemples pour illustrer.
1) Le basket : L’héroïne est une joueuse de basket et elle aimerait y rejouer à Anima city. Problème, le seul sport auquel on joue dans cette ville c'est le baseball. Ok, mais pourquoi y a t il un panier de basket dans la maison où elle vit ?
2) Nina : Dans l'épisode 4, l’héroïne fait la rencontre de Nina. Un personnage très attachant mais qui ne servira plus à rien par la suite. Probablement parce qu'il ressemble beaucoup trop au personnage de Nazuna qui prendra beaucoup d'importance ensuite.
Cela peut sembler des détails mais pour moi ce sont des erreurs d'écritures qui montrent justement le peu de soin apporter aux détails et à la conception de l'intrigue dans son ensemble.
Il y a plein de petits défauts comme ceux là qui coincent dès qu'on se concentre un peu. Alors oui, ça n'a rien de dramatique et le public plutôt jeune auquel est (je l'espère) destiné cet anime ne le remarquera pas mais pour un public plus exigeant c'est plus gênant.
Au niveau de la réalisation, c'est par contre beaucoup plus efficace, les chara-designs sont très chouettes et l'animation vraiment punchy. On a rarement le temps de s'ennuyer dans un épisode et les scènes d'action sont spectaculaire.
Le personnage de Michiru est vraiment bon, c'est un personnage positif et plein de potentiel. On est très loin du cliché de la demoiselle en détresse, si elle subit beaucoup de choses du fait de son inexpérience elle ne se laisse jamais abattre et accompli beaucoup de choses par elle même.
Sur le fond, difficile de ne pas comparer cet anime à Beastars et pourtant les problématiques ne sont pas présenté de la même façon. Ici, l'histoire oppose vraiment les Humains aux Animhommes. Les Animhomes ne sont pas très soudé entre eux mais de la même façon qu'il existe des tensions entre Humains. Dans Beastars on opposait des types d'animaux : les carnivores contre les herbivores. Ainsi, si Beastars traitait plutôt de l'oppression des forts sur les faibles (ce qui pouvait faire écho aux problématique féministes et virilistes par exemple), BNA lui parle plus spécifiquement du racisme avec une espèce qui en rejette une autre juste parce qu'elle est différente (il n'y a d'ailleurs pas de problème de sexisme dans BNA plusieurs femmes ont des postes d'influences dans la ville). Malgré la naïveté de l'ensemble, le dessin animé n'est pas manichéen, il y a donc autant de méchants Animhomme que de gentils Humains, la morale étant globalement que nous sommes tous pareil, hakuna matata.
Dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment devant ce dessin animé et je l'ai regardé beaucoup plus vite que Dorohedoro mais peut-être tout simplement parce que contrairement à Dorohedoro qui prend des risques et n'hésite pas à perdre son spectateur, BNA est totalement balisé, c'est l'équivalent animé de l'easy listening pour la musique, on pourrait sauter un épisode sans être perdu.
A noter que la saison 1 est quasi auto conclusive. Il y aura a priori une suite mais tout pourrait s’arrêter là. Je poursuivrait surement car il y a possibilité d'enrichir l'histoire de façon passionnante et qu'on s'attache aux personnages mais je le conseillerais surtout aux plus jeunes qui ne seront pas choqué par les défauts que j'ai relevé et qui pourrons profiter des valeurs saines véhiculés par l'écriture.



Conclusion :

C'est frais, c'est cool mais c'est terriblement sans inspiration, à réserver aux plus jeunes pour les valeurs positives que ça véhicule.


lundi 20 juillet 2020

The old guard

C'est un peu le blockbuster du moment sur Netflix, il est d'ailleurs en tendance France depuis plusieurs jours, alors il fallait bien que je vois ce que ça a dans le ventre pour vous conseiller.




Diffusion sur Netflix : 10 juillet 2020
Durée : 1h 58min
Genre : Action, Science fiction
Réalisateur : Gina Prince-Bythewood
Casting : Charlize Theron, KiKi Layne, Matthias Schoenaerts
Nationalité : Américain

Synopsis :

Depuis des siècles, un groupe de mercenaires immortels se joint à tous les conflits pour aider l'humanité. Alors qu'ils sont sur le point de raccrocher, un nouvel immortel voit le jour ainsi qu'une menace les ciblant.

Critique :

En toute franchise, ma principale motivation pour regarder The Old Guard c'est que Soizik Fonjallaz (les seigneurs d'Outre Monde, etc) fait partie des doubleuses du film. Alors oui, j'étais plus dans l'optique de soutenir une pote que de voir un bon film mais l'un n’empêche pas l'autre et j'espérais tout de même avoir une bonne surprise..
Qu'est-ce que The Old Guard ?
Il s'agit de l'adaptation d'un comics de Greg Rucka, un scénariste primé pour plusieurs de ses séries dont Queen & County et Gotham Central. Cela ne signifie pas pour autant que toutes ses séries sont bonnes et je n'avais d'ailleurs jamais entendu parler de The Old Guard.
L'histoire nous raconte les aventures d'un groupe d'immortels combattant pour défendre le bien. Ils ne savent rien de leur condition à part que parfois un nouvel immortel apparaît et ils se retrouvent mentalement connecté jusqu'au moment de leur rencontre. Impossible de ne pas penser à Highlander même si (pour l'instant) nous ne sommes pas dans une logique d'affrontement entre immortels. Par contre il y a bien des épées (et une hache), même si on ne sait pas pourquoi, hormis parce que c'est cool.
L'histoire n'a donc rien d'original et on se retrouve avec un poncif souvent casse gueule, celui du "dernier coup". Un groupe de professionnel a qui rien ne résiste décide de faire un dernier coup avant de raccrocher mais ça tourne mal. Une intrigue plutôt familière du film de gangster mais qui a déjà été utilisé dans tout un tas d'autre genre.

Niveau casting, difficile de se plaindre, avec Charlize Theron (Séduis moi si tu peux, Atomic Blonde, Mad max Fury road, etc) et Matthias Schoenaerts (De rouille et d'os, Bullhead, etc) on est plutôt sur du lourd d'autant que le reste, s'il se constitue d'acteurs moins connu est tout aussi efficace. Mention spécial pour Harry Melling (La ballade de Buster Scruggs, etc) qui réussit à ne pas être trop ridicule dans un rôle de méchant ultra caricaturale.
Si Charlize Theron est mise en avant (forcément c'est la plus bankable du casting) il est important de signaler que ce n'est pas le seul personnage féminin fort du film et qu'on trouvera même un couple d'homme homosexuel mixte. Un couple que je trouve vraiment intéressant car ils n'ont rien de caricatural, ce sont des guerriers mais ils sont sensibles. Bref ce ne sont pas des stéréotype et ça fais du bien. Personnellement j'apprécie de voir un peu de progressisme à l'écran même si ça ne remplacera jamais un scénario.
J'ai déjà mentionné le fait que le scénario n'était ps terrible mais pour un film d'action ce n'est pas forcément dramatique l'important étant ...l'action.
Le problème c'est qu'elle n'a rien d'extraordinaire non plus et c'est d'autant plus frustrant qu'on sait depuis Atomic Blonde que Charlize Theron n'est pas du genre à s'économiser. Ici le montage compense des chorégraphies pantouflardes et aucune scéne n'est marquante. Je retiens vaguement l'affrontement final et son combat collaboratif mais c'est peu et trop tard.
A noter enfin un choix de bande son très particulier. Je ne critiquerais pas car l'on rentre ici dans des considérations personnelles, ce n'est juste pas mon type de musique mais c'est un choix très singulier.
Pour conclure je dirais que The old guard manque d'envergure, le film à tout d'un pilote de série lambda, l'histoire pourrait devenir intéressante au fil des épisodes mais en dehors de ça le film n'a aucune saveur. Retournez donc voir le premier Highlander.



Conclusion :

Un film d'action sans grand originalité et sans réels tour de force. l'ensemble se regarde bien mais c'est très quelconque.

vendredi 17 juillet 2020

Dorohedoro

Houla que ça ne nous rajeunit pas. On m'avait prêté le premier tome de Dorohedoro il y a plus de 15 ans ! Je n'avais pas eu l'occasion de lire la suite mais la puissance du graphisme et l'histoire m'avaient particulièrement marqué. Lorsque je suis tombé dessus dans le catalogue Netflix j'ai immédiatement reconnu le manga et tenu à en découvrir plus.





Diffusion sur Netflix : mai 2020
Saison 1 : 12 x 24min
Genre : Comédie, Action, Animation
Réalisation : Hiroshi Seko
Casting vocal ! Wataru Takagi, Ryohei Kimura, Yûki Kaji
Nationalité : Japon
Chaîne d'origine : Netflix

Synopsis:

Amnésique et affligé d'une malédiction qui a donné à sa tête l'apparence de celle d'un lézard, Caiman traque les mages à l'aide de son amie Nikaido dans le but de sécuriser le monde dans lequel il vit mais surtout d'essayer de comprendre qui il est vraiment.

Synopsis:

Dorohedoro c'est donc une adaptation de manga et je dirais même d'un manga pour adulte car la violence est très présente avec une petite orientation gore. Une violence très graphique car le dessin est vraiment beau et au service d'un univers sombre et complètement fou. Dans Dorohedoro il existe 2 mondes : Hole le monde où vivent les héros, un endroit plutôt glauque et dangereux et le monde des mages, où vivent les mages et qui s’avèrent bien plus attrayant.
L'histoire nous plonge dans cet univers sans la moindre explication et, à l'instar de son héros amnésique, il faudra donc glaner les informations importantes au fil des épisodes. Dorohedoro c'est un peu Alice au pays des merveilles sous stéroïdes. Si la série se révèle de prime abord très manichéenne avec les gentils humain luttant contre les monstrueux mages. Ce postulat de départ qui verra enrichi à mesure que les nouveaux personnages arriveront, nous donnant autant de raisons de nous attacher aux mages qu'aux humains et instillant l'idée que tout n'est pas noir ou blanc. La série évolue d'ailleurs plutôt dans une grande nappe de gris et il n'est pas exclu qu'on découvre un jour que Caiman n'est pas du tout l'homme "sympathique" que l'on croit. L'histoire n'est pas très originale "un amnésique cherche qui il était et ce qui lui est arrivé" mais la complexité des détails et de l'univers sont tels que ça en devient très accrocheur.
L'autre élément qui retient les spectateurs ce sont les personnages, tous drôle à leur façon et vraiment attachant. L'on s'intéressera autant aux humains qu'aux mages et on en viendra à redouter leur rencontre puisqu'elle pourrait signifier la mort de l'un ou l'autre des personnages. On s'amusera aussi de voir comment des personnages qu'on aurait cru totalement secondaire vont au contraire devenir récurent.
Avec une première saison de seulement 12 épisodes, la série réussi plutôt bien à poser tous ses personnages et offre quelques révéltions concernant la situation de Caiman. Toutefois le flou reste complet et comme le laisse supposer les 23 volumes du manga il va falloir attendre un moment avant de connaitre le fin mot de l'histoire.
Il n'y a pour l'instant pas d'information sur une saison 2, tout ce que l'on peut dire c'est que l'accueil public est vraiment bon que ce soit au niveau des fans ou des nouveaux venus.
Si la violence ne vous effraie pas, je ne peux que recommander ce nouvel anime, son univers étrange est vraiment fascinant et on se laisse facilement emporter par la qualité de l'ensemble. Bien sûr on pourra se sentir frustré de devoir attendre une éventuelle suite mais le plaisir ressenti durant ces épisodes en vaut la peine.





Critique :

Une excellente première saison. Drôle, inventive, rythmée et passionnante. Son seul défaut étant de nous condamner à attendre une suite.

lundi 13 juillet 2020

Tout simplement Noir

Alors que la sinistre affaire George Floyd résonne encore dans nos cœurs, Gaumont sort la comédie de l'été sur le sujet du racisme. Un choix audacieux (ou inconscient) qui nous donnera l'occasion, au choix, de réfléchir ou d'empiler les clichés, c'est ce que nous allons voir.




Date de diffusion : 8 juillet 2020
Durée : 1h 30min
Genre : Comédie
Réalisation : Jean-Pascal Zadi, John Wax
Casting : Jean-Pascal Zadi, Fary, Caroline Anglade
Nationalité : Français

Synopsis :

Jean-Pascal Zadi, acteur raté et Youtuber polémique souhaite organiser une grande marche de fierté noire à Paris. Suivi par une équipe de télévision il va essayer de rallier des soutiens à sa cause mais sa personnalité singulière va créer quelques tensions.


Critique :

Tout simplement noir n'est pas le premier film de Jean-Pascal Zadi mais ses précédentes œuvres n'ont pas vraiment trouvées la grâce du public ou de la critique. Il n'avait d'ailleurs rien fait depuis près de 10 ans et il s'agit ici presque d'une renaissance tant ce nouveau film semble différent des précédents. En tant qu'acteur il ne s'illustre pas beaucoup plus puisqu'il a surtout fait quelques petites figurations dans des films pas forcément référence (Taxi 5, Nicky larson, etc). John Wax pour sa part réalise ici son premier film. Il était jusqu'alors surtout photographe plateau et on le trouvait sur des comédies comme Case départ ou les Kairas, deux films déjà déjà très imprégnés par la thématique du racisme institutionnel.
Ici, les deux réalisateurs nous proposent un faux documentaire sur la vie d'un acteur raté désirant mettre en place une marche noire. Dés les premières minutes se pose la question des motivations du personnage : est il vraiment investi dans sa lutte ou ne le fait-il que pour briller à l'écran ? Le film répondra à ce doute mais illustrera surtout que la question n'a pas vraiment de sens. Qu'il le veuille ou pas, le personnage est impliqué dans cette lutte car il est tout simplement noir.
Ainsi, apparaîtra rapidement en fond le sujet des violences policières, le film ne s’appesantit pas sur le sujet (il le survole peut-être même un peu trop) mais il le montre et malgré que l'on soit dans une comédie on ne peut que serrer les dents devant cette scène de violence "ordinaire". Et c'est toute la force de cette comédie, elle réussit à nous faire rire tout en montrant la complexité du racisme en France : les intérêts qu'on peut y trouver, la façon dont on peut le ressentir, les dangers qu'il y a mettre des gens dans des catégories (j'allais dire "cases" mais ça faisait un jeu de mot involontaire chelou), etc
A travers une galerie de portraits extrêmement riche et vivante,  Jean-Pascal Zadi nous montre toute la complexité qu'il y a à traiter un pareil sujet et comment on ne peut pas s'y jeter bille en tête avec une vision limitée des choses.
Comme on peut s'en douter le casting fait beaucoup pour le film.  Jean-Pascal Zadi est parfait dans son rôle de looser, il le fait avec tant de naturel qu'on ne peut que se demander à quel point le rôle est autobiographique (d'ailleur,s même si les films ne sont pas comparable, j'ai beaucoup pensé à l’excellent JCVD et comment ce film à pu rendre ses lettres de noblesses à l'acteur en jouant sur ses défauts). Face à lui une belle palette de stars et peoples de Claudia Tagbo à Cyril Hanouna en passant par Joe Star et Lilian Thuram. J'avoue avoir particulièrement apprécié l'intervention de Lucien Jean-Bastiste un acteur réalisateur que je connais mal mais dont la scène est probablement la plus surréaliste et inattendu. Dans l'ensemble, il y a énormément de second degré, si le personnage principal en prend pour son grade, nombreux sont les acteurs à se faire gentiment ridiculiser. Fari notamment se retrouve avec un rôle de véritable opportuniste encore moins évident à porter que celui du personnage principal.
Sans arme, ni haine, ni violence, ce qui touche dans ce film c'est qu'on y sent surtout de l'amour. Si le sujet est dur et traité avec le sérieux nécessaire, on sent une volonté de faire différemment, de montrer que nous sommes tous faillibles et que c'est dans l'acceptation de ces failles que nous pourrons avancer ensemble. Personne ne doit être sanctifié, nous ne sommes que des hommes.
Franchement je recommande chaudement cette comédie, son acteur/réalisateur mérite d'être mis en avant et surtout le sujet est suffisamment important pour que tout le monde s'y intéresse et que nous y réfléchissions sérieusement ensemble. (je précise qu'il y a plein de sujet sérieux sur lesquels réfléchir en ce moment et que oui, on peut réfléchir à plusieurs sujets en même temps :D )



Conclusion :

Une comédie drôle et intelligente qui donne à réfléchir sur un sujet tout particulièrement chaud du moment.


Affiches alternatives réalisées pour le film. Je vous recommande d'ailleurs de rester pour le générique de fin, il y a un très bon délire sur ce thème.

vendredi 10 juillet 2020

L'ombre de Staline

On poursuit les critiques cinéma avec ce film à la bande annonce très prometteuse sur une page d'histoire méconnue de l'entre deux guerres.





Date de diffusion : 22 juin 2020
Durée : 1h 59min
Genre : Biopic, Drame
Réalisation : Agnieszka Holland
Casting : James Norton, Vanessa Kirby, Peter Sarsgaard
Nationalités : Polonais, Britannique, Ukrainien

Synopsis :

1933, un journaliste débutant fasciné par le miracle économique russe décide de braver tous les interdits pour en comprendre la nature exacte. Sa découverte le changera à tout jamais.


Critique :

S'il fallait résumer le film en un seul mot ce serait : holodomor.
En toute sincérité je n'en avais jamais vraiment entendu parler et c'est pourtant une page sombre et importante de notre histoire. Je n'en dirais pas plus pour ceux qui voudraient voir le film mais les plus curieux pourront se tourner vers wikipedia.
L'ombre de Staline est donc le nouveau film de Agnieszka Holland, une réalisatrice Polonaise qu'on connait surtout dans nos contrées pour son travail sur des séries cultes comme Sur écoute ou House of card.
Avec L'ombre de Staline, elle s'inspire donc d'une histoire vraie et elle revient sur une période très sombre de l'histoire qu'elle traite comme un polar. Un choix audacieux qui fait à la fois la force et la faiblesse de ce film. Car si les spectateurs se retrouvent avide de savoir comment le personnage va s'en sortir seul contre tous et ce qu'il va vraiment découvrir, ils finiront un peu confus dans la résolution  et son retour à la réalité un peu mou. Car il n'y au final pas réellement de climax dans cette histoire. Peut-être la réalisatrice a-t-elle voulu illustrer l’immobilisme du monde face à la situation à l'époque mais cette dernière partie qui aurait dû être explosive pour que l'on ressente pleinement l'horreur de la situation se rendort au contraire comme un vieux chat près du chauffage sursautant parfois au fil de ses songes.
Il faut dire que c'est tout le film qui souffre d'un soucis de rythme. Car, avouons le, fatigué comme souvent, j'ai dû lutter pour ne pas m'endormir dans la partie infiltration qui pourtant devrait être la plus captivante. Je ne vous dirais pas que le film est ennuyeux, ce serait injuste, mais il possède un rythme très particulier, plutôt lent qui, couplé à un aspect très esthétisant, donne une atmosphère morne au film. Là où l'on aurait pu s'attendre à un traitement plus brut pour mettre en avant la violence de la situation, l'on fait face à une mise en image très léchée, très hollywoodienne, avec des effets de style un peu gratuit qui donnent un recul très étrange sur la situation.
Je serais en peine de dire que l'ombre de Staline est un mauvais film, le pitch est brillant, le sujet important, les acteurs très bon, les images magnifiques. Et pourtant, quelque chose ne prend pas. L'implication émotionnelle n'est pas vraiment là, on pourra même être agacé devant cette romance inutile intégrée à la truelle
Niveau casting, comme je le mentionnais plus haut c'est une réussite. Je ne connaissais pas James Norton, que je n'avais du croiser que dans des seconds rôles de série mais il incarne ici à merveille ce journaliste utopiste prêt à tout pour défendre la vérité. Un modèle positif assez rare qui fait plaisir à voir. Vanessa Kirby incarne également à merveille son rôle de journaliste désabusée même si je ne suis pas entièrement convaincu de son utilité (à part pour avoir un personnage féminin, s'entend) et enfin Peter Sarsgaard est aussi puant qu'il sait l'être dans le rôle d'un Pullitzer aux méthodes discutables.
Dans l'ensemble l'Ombre de Staline bénéficie de nombreuses qualités et aurait pu être un film majeur. Pourtant, quelque chose, dans le rythme, dans l'écriture (peut-être aurait-il fallut prendre moins de temps dans la présentation pour s’attarder plus longuement sur la révélation), ne prend pas et l'on se retrouve à suivre le film un peu malgré nous en attendant que ça se termine. C'est d'autant plus dommage qu'il y a vraiment de bonnes idées (comme le parallèle avec la ferme des animaux) mais ça ne suffit pas toujours.
Un film à voir par curiosité ou pour sa culture personnelle mais qui ne vous marquera pas forcément en dehors du drame historique qu'il dénonce.





Conclusion :

Un sujet captivant mais traité de façon un peu trop hollywoodienne ce qui fait perdre à l'ensemble la violence de sa thématique.

lundi 6 juillet 2020

Vivarium

On continue à critiquer des films en salle avec ce petit film fantastique très prometteur que j'attendais depuis un moment. (et dont la sortie post confinement n'est pas sans ironie)





Date de diffusion : 11 mars 2020
Durée : 1h 38min
Genre : Thriller, Science fiction
Date de reprise : 22 juin 2020
Réalisation : Lorcan Finnegan
Casting : Jesse Eisenberg, Imogen Poots, Jonathan Aris
Nationalités : Irlandais, Belge, Américain

Synopsis :

Prêt à emménager dans leur première maison, un couple visite un lotissement d'une nouvelle banlieue résidentielle fraîchement construite. Une maison dont-ils n'arriveront jamais à sortir.

Critique :

Vivarium c'est avant tout un pitch fort : un "high concept". Un pitch qui ne sera pas sans évoquer les épisodes de séries du genre la quatrième dimension ou Au delà du réel. Il faut reconnaître que c'est simple et efficace, la métaphore est évidente : comment la société nous enferme dans une vie formatée et l'incarnation de cette métaphore est redoutable grâce à cette banlieue factice dont il est impossible de sortir. Une métaphore qui parlera au plus grand nombre tant nous sommes tous victime de l'injonction à fonder une famille et acheter une maison.
Vivarium c'est aussi un casting, avec Jesse Eisenberg (Retour à Zombieland, Insaisissable 2, etc), un acteur que j'adore et qui remplit ici à merveille le rôle du jeune cool un peu rebelle forcé à devenir responsable mais aussi Imogen Poots ( green room, etc) que je ne connaissais pas mais qui s'illustre tout particulièrement dans ce rôle de femme obligée de porter le fardeau d'une maternité non désirée. On notera également la présence de Jonathan Aris ( Black Mirror Bandersnatch, rogue one, etc) absolument glaçant dans un rôle d'autant plus marquant qu'il est court et enfin Senan Jennings dans le rôle de l'enfant le plus flippant que cette terre ait jamais porté. Oubliez les Damien, les The grudge ou les gamins de l'Orphelinat. celui-ci vous fera flipper juste en mangeant ses céréales.
Et c'est le dernier point fort de ce film, la façon dont il arrive à devenir anxiogène avec rien du tout. Ne vous attendez pas à des effets spéciaux, des maquillages ou de l'action, non, il ne se passe rien du tout dans cette petite maison de banlieue et c'est pourtant oppressant au possible. Ce gamin, qui finalement n'est pas si différent de plein de gamins qu'on connait, se révèle terriblement angoissant, on ressent tout le poids de la société qui repose sur les épaules des personnages principaux et les écrase littéralement.
On arrive au principal défaut du film. Si tout est parfaitement maîtrisé et que la parabole est illustrée à la perfection, on ressent rapidement que cette idée offre suffisamment de matière pour un épisode de 40min de la quatrième dimension mais surement pas pour un film de 1h40. Très rapidement, le film tourne autant en rond que ses personnages et faute de creuser (contrairement à ses personnage) le scénariste n'offre rien de plus pour savourer l'histoire. La conclusion est plutôt satisfaisante mais arrive beaucoup trop tard n'offrant donc pas le sentiment d’achèvement nécessaire à apprécier le film.
Vivarium aurait donc pu être un excellent épisode d'anthologie fantastique voir un très bon film si l'histoire avait connu plus de péripéties ou que l'univers avait été enrichi mais tel quel, il s'avère surtout une parabole un peu longuette qui se regarde avec plaisir mais ennuie un peu.




Conclusion :

Avec une idée pas forcément originale mais très prometteuse, le film tourne vite en rond sur son sujet. C'est très bien fait mais ça manque un peu de contenu. j'aurais préféré un film plus court ou plus riche mais tel quel ça ne fonctionne pas vraiment.