Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 6 juillet 2020

Vivarium

On continue à critiquer des films en salle avec ce petit film fantastique très prometteur que j'attendais depuis un moment. (et dont la sortie post confinement n'est pas sans ironie)





Date de diffusion : 11 mars 2020
Durée : 1h 38min
Genre : Thriller, Science fiction
Date de reprise : 22 juin 2020
Réalisation : Lorcan Finnegan
Casting : Jesse Eisenberg, Imogen Poots, Jonathan Aris
Nationalités : Irlandais, Belge, Américain

Synopsis :

Prêt à emménager dans leur première maison, un couple visite un lotissement d'une nouvelle banlieue résidentielle fraîchement construite. Une maison dont-ils n'arriveront jamais à sortir.

Critique :

Vivarium c'est avant tout un pitch fort : un "high concept". Un pitch qui ne sera pas sans évoquer les épisodes de séries du genre la quatrième dimension ou Au delà du réel. Il faut reconnaître que c'est simple et efficace, la métaphore est évidente : comment la société nous enferme dans une vie formatée et l'incarnation de cette métaphore est redoutable grâce à cette banlieue factice dont il est impossible de sortir. Une métaphore qui parlera au plus grand nombre tant nous sommes tous victime de l'injonction à fonder une famille et acheter une maison.
Vivarium c'est aussi un casting, avec Jesse Eisenberg (Retour à Zombieland, Insaisissable 2, etc), un acteur que j'adore et qui remplit ici à merveille le rôle du jeune cool un peu rebelle forcé à devenir responsable mais aussi Imogen Poots ( green room, etc) que je ne connaissais pas mais qui s'illustre tout particulièrement dans ce rôle de femme obligée de porter le fardeau d'une maternité non désirée. On notera également la présence de Jonathan Aris ( Black Mirror Bandersnatch, rogue one, etc) absolument glaçant dans un rôle d'autant plus marquant qu'il est court et enfin Senan Jennings dans le rôle de l'enfant le plus flippant que cette terre ait jamais porté. Oubliez les Damien, les The grudge ou les gamins de l'Orphelinat. celui-ci vous fera flipper juste en mangeant ses céréales.
Et c'est le dernier point fort de ce film, la façon dont il arrive à devenir anxiogène avec rien du tout. Ne vous attendez pas à des effets spéciaux, des maquillages ou de l'action, non, il ne se passe rien du tout dans cette petite maison de banlieue et c'est pourtant oppressant au possible. Ce gamin, qui finalement n'est pas si différent de plein de gamins qu'on connait, se révèle terriblement angoissant, on ressent tout le poids de la société qui repose sur les épaules des personnages principaux et les écrase littéralement.
On arrive au principal défaut du film. Si tout est parfaitement maîtrisé et que la parabole est illustrée à la perfection, on ressent rapidement que cette idée offre suffisamment de matière pour un épisode de 40min de la quatrième dimension mais surement pas pour un film de 1h40. Très rapidement, le film tourne autant en rond que ses personnages et faute de creuser (contrairement à ses personnage) le scénariste n'offre rien de plus pour savourer l'histoire. La conclusion est plutôt satisfaisante mais arrive beaucoup trop tard n'offrant donc pas le sentiment d’achèvement nécessaire à apprécier le film.
Vivarium aurait donc pu être un excellent épisode d'anthologie fantastique voir un très bon film si l'histoire avait connu plus de péripéties ou que l'univers avait été enrichi mais tel quel, il s'avère surtout une parabole un peu longuette qui se regarde avec plaisir mais ennuie un peu.




Conclusion :

Avec une idée pas forcément originale mais très prometteuse, le film tourne vite en rond sur son sujet. C'est très bien fait mais ça manque un peu de contenu. j'aurais préféré un film plus court ou plus riche mais tel quel ça ne fonctionne pas vraiment.

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