Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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jeudi 28 juillet 2016

Insaisissable 2

Insaisissable premier du nom fut ma grosse surprise de 2013, un film sur lequel je ne pariais pas grand chose et qui m'a pourtant bluffé avec plus de finesse que prévu. C'est donc avec beaucoup plus d'attentes que je suis allé voir cette suite, conscient toutefois du côté casse gueule du projet. Les attentes sont-elles remplies ou pas ? C'est ce que nous allons voir...




Date de sortie : 27 juillet 2016
Durée: 2h 05min
Réalisation : Jon M. Chu
Casting :Jesse Eisenberg, Mark Ruffalo, Woody Harrelson
Genres : Thriller, Action, Comédie
Nationalité : Américain

Synopsis:
Voilà un an maintenant que les 4 cavaliers ont disparus. Ils décident de réapparaître pour s'attaquer à un magnat de l'informatique. Mais le monde ne les a pas oublié et le danger n'est pas toujours là où on l'attend.

Critique:
Outre l'originalité du thème et un casting exceptionnel, ce qui avait fait du premier opus une réussite résidait dans une certaine finesse d'écriture mais surtout un vrai amour de la magie. On sentait dans ce premier film que la magie n'était pas prétexte à dépoussiérer le film de casse mais que le film de casse était là pour mettre en valeur la richesse de l'univers de la magie. Il s'agissait souvent de petits détails mais leur accumulation donnait une âme au film. J'en veux pour exemple le premier tour de carte réalisé à l'écran  qui fonctionne vraiment sur le spectateur. Jesse Eisenberg ne devine pas seulement la carte d'un personnage, il devine celle de tout le public. Un premier coup d'esbroufe probablement basé sur le phénomène de persistence rétinienne (le montage met une carte particulière en avant qui nous reste dans le crâne et influ notre choix de carte) qui ancre le film dans cet univers si particulier où les apparences sont toujours trompeuses. Faire une suite était une évidence, le sujet, comme les personnages, était suffisamment riche pour le permettre. Mais si c'était évident, c'était aussi dangereux. Il fallait réussir à garder cette même passion pour la magie et ne pas devenir un blockbuster classique où la magie ne serait qu'une énième occasion d'utiliser des effets spéciaux tape à l'oeil ou d'excuser des flemmardises d'écriture et, il faut admettre, qu'on tient un champion.
Ce deuxième opus tombe dans tout les pièges a éviter mais alors les deux pieds joints et avec des
poids. J'en veux pour exemple cette insoutenable scène de vol dans une chambre stérilisée. Une scène qui dure des heures sans raison et dont la seule explication pour le comportement des personnages est "il faut mettre des effets spéciaux cool, plein d'effets spéciaux cool".
Et des scènes comme cela dans le film, il y en a un paquet car là ou le premier film était une mécanique bien huilé dont on pouvait voir tourner les rouages jusqu'à un prestige* surprenant, ici les rouages ne servent qu'a décorer et l'huile à faire passer la pilule (pour rester poli ;D). Aujourd'hui encore je ne suis pas sûr d'avoir compris tout le scénario, pas parce qu'il est brillant juste parce qu'il ne tient probablement pas la route. L'excuse du "on est des magiciens, c'est normal qu'on fasse des choses qui n'ont aucun sens" ayant bon dos.
En dehors de ça, le casting est toujours aussi bon et si on regrettera le départ de Isla Fisher et Mélanie Laurent (qui n'a même pas le droit à une ligne d'explication alors que le personnage avait un rôle central dans le premier opus) on se réjouira de l'arrivée de Lizzy Caplan très drôle dans son rôle de petite nouvelle trash et même de Daniel Radcliffe ( Horns, la dame en noir, le truc avec des enfants sorciers ;p ) en industriel sociopathe. Comme pour le premier: l'excellent Jesse Eisenberg ( Batman Vs Superman (sauf là), Night moves, etc) et le fabuleux Woody Harrelson ( Les brasiers de la colère, Natural Born Killer, etc) ont le beau rôle, et particulièrement Harrelson qui se fait plaisir avec une gamme de jeu plus varié que précédemment, mais presque tous les personnages ont leurs moments de mise en valeur ce que n'avait pas réussi l'épisode 1 en sacrifiant notamment les personnages de Hanley et Jack Wilder. Mais ce foisonnement de personnages et la volonté de tous les mettre en avant est probablement aussi ce qui perd le film et le rend si brouillon.
Niveau réalisation, si l'on excepte certains effets assez réussi, comme la présentation de début, c'est
globalement brouillon, à l'image de LA scène de baston du film, référence à l'affrontement spectaculaire entre Jack Wilder et Dylan Rhodes dans le premier et qui réussit juste à en reprendre les bonnes idées en les rendants moins lisible.
Je terminerai en mentionnant la musique car c'est plutôt du beau travail de la part de Brian Tyller et pour tout dire j'avais même des frissons d'excitations en entendant les premières notes du thème de la série.
Pour conclure, Insaisissable 2 n'est pas un mauvais film, c'est juste un blockbuster lambda, un divertissement passable là où on aurait pu avoir un film génial s'ils avaient pris le soin d'embaucher autre chose que des pisses copies. Vu qu'il est évident qu'il y aura une suite, j'espère que les producteurs la confieront à des gens vraiment motivés et que le troisième opus aura la qualité qu'il mérite.



Conclusion:
Cette suite tombe dans le piège éviter par le premier opus et se révèle un simple blockbuster tape à l'oeil.  On se régalera toujours de la qualité du casting et de l'ambiance mais l'on désespérera de la fumisterie du scénario, dommage

Je vous laisse avec ces quatre affiches bonus que je trouve géniales:







*technique de manipulation subtile maintenant vous avez envie d'aller voir/revoir "le prestige" de Chritopher Nolan.

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