Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

vendredi 29 juin 2018

La théorie des chaises

Assez régulièrement sur ce blog, des lecteurs s'étonnent de mon système de classement. Ils ont souvent du mal à comprendre comment je peux mettre 3 étoiles à un film alors que je viens de le démonter en bonne et due forme dans ma critique. C'est pourtant logique selon moi, même si c'est une façon de faire assez peu commune, je l'admet, et je vais vous l'expliquer à travers une théorie que j'ai développé: la théorie des chaises.


Cela ne vous aura surement pas échappé, le cinéma est une industrie. Dès son origine, lorsque les frères Lumières s'en servent, le but est bien de faire de l'argent avec un procédé révolutionnaire et non de faire de l'art. Pour autant, il y a toujours eu des artistes comme George Meliès pour voir la magie dans ce procédé et en extraire le meilleure de cette industrie pour l'élever au rang d'art.

Puisque pour critiquer une oeuvre il est de nos jours de bon tons de lui donner une notation pour rendre la critique plus rapide et visuelle il a fallut déterminer des critères objectifs pour établir cette note. J'ai donc du établir les miens et c'est là qu'intervient la théorie des chaises.
Voici donc le sens de mon classement de 1 à 5.


1) La contrefaçon :

La note la plus basse correspond à une chaise de mauvaise qualité réalisée dans l'unique but de faire de l'argent et probablement en exploitant des gens qui n'avaient pas le choix. C'est un objet sans âme qui ne coûte pas grand chose mais déjà trop au vu ce que vous en tirerez. En matière de film ça correspond à tout ces films réalisés par des tacherons qui veulent uniquement faire de l'argent sans se soucier d'offrir quelque chose au public. En général, on les repère d'assez loin et on évite d'aller les voir mais un accident est vite arrivé. Il m'arrive également de mettre cette note à un film qui s'est ouvertement foutu de ma gueule. C'est assez rare, mais ça arrive comme  par exemple Elysium  (bon, ok, je lui avais mis 0 mais j'étais vraiment remonté :D )



2) La chaise industrielle :

A 2, nous avons un objet calibré pour faire de l'argent. C'est produit à la chaîne, sans âme mais ce n'est pas trop cher et
assez solide donc on s'en contente. Pourtant, le design n'est pas soigné donc on la cache un peu et on l'utilise surtout parce qu'on n'a pas le choix. Il s'agit là de films le plus souvent sans substance et affligés de petits défauts. L'équipe a essayé de bien faire mais il y a clairement des erreurs par manque de temps, de moyen ou simplement de talent. Une grand majorité des comédies françaises se trouve ici.



3) La chaise industrielle de bonne qualité :

C'est la chaise par excellence. Celle qu'on utilise au quotidien, elle est solide, pas moche et pas très chère. Dans l'industrie du cinéma c'est la grande majorité de ces films qui n'ont pas d'erreurs majeures, mais qui n'apportent rien au septième art, ils sont juste un de ces film de plus qui permettent à des techniciens et artistes de vivre de leur travail car oui pour survivre l'industrie du cinéma à besoin de produire beaucoup de contenus.





4) La chaise d'artisan


C'est une chaise assez rare. Elle vaut un peu cher mais c'est le travail unique d'un passionné, un vrai
amateur de chaise qui a fait de son mieux pour offrir les meilleures sensations d'assises ainsi qu'un visuel élaboré. Les films de cet acabit sont rares, c'est l'apanage des grands réalisateurs ceux qui réfléchissent sur leur média et ne se contente pas de raconter une histoire, ils essayent de la transcender de la faire comprendre par l'image au-delà des mots mais aussi de nous faire réfléchir. au-delà du film Ce sont ces oeuvres qui font que le cinéma est un art.



5) L'oeuvre d'art

C'est une chaise unique, réalisée par un artiste. Elle vaut une fortune, ne sera pas forcément confortable mais vous fait réfléchir sur l'idée même d'être assis. Ces films sont d'autant plus rares qu'ils nous touchent à un niveau personnel. Certains auront donc l'impression d'avoir acquis une contrefaçon alors que d'autres seront convaincu d'être en face d'une oeuvre d'art. Le clivage est souvent un signe qu'il s'agit d'une oeuvre d'art car pour faire avancer le cinéma il faut souvent en bousculer les codes et ainsi offrir un spectacle qui sera tout sauf grand publique et qui laissera même volontairement des gens à la porte de la salle. (mais ne me faite pas dire ce que je n'ai pas dit, on peut aussi faire d'authentique merde clivante :D )




Voilà, avec tout ça je pense que vous pouvez désormais comprendre comment je note les films. Vous ne vous étonnerez plus de voir autant de 3, je repère les 2 et les 1 longtemps à l'avance en général et les 3 sont très nombreux, c'est la majorité de la production diffusé en salle surtout dans ce que j'aime voir. Dans un sens, c'est une bonne chose car on ne voit pas le pire mais le soucis c'est que ça nous habitue à ce niveau de qualité et ne nous permet pas forcément d'apprécier un 5 à sa juste valeur quand on en voit un.

lundi 25 juin 2018

Lando

On termine le rattrapage de blockbuster avec l'un des plus attendus : Lando, un spin-off de plus d'une saga Star-Wars sous perfusion et devenu la nouvelle manne financière de Disney.






Réalisateur : Ron Howard
Casting : Donald Glover, Alden Ehrenreich, Woody Harrelson, Emilia Clarke
Genres : Science fiction, Fantastique
Nationalité : Américain


Synopsis:

Découvrez les origines du plus sexy des contrebandiers et comment il se fit dérober le faucon millenium par l’infâme bandit Han Solo.

Critique:

Résumé des épisodes précédents : Si vous suivez ce blog, vous savez que Star-Wars ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Je considère cette saga comme une oeuvre surcoté comme le prouve la précédente trilogie ainsi que ses derniers avatars que sont Le réveil de la force et Les derniers jedi. Pourtant, à mon corps défendant, je fus vraiment agréablement surpris par le premier spin-off du reboot : Rogue-one . Malgré une production qui annonçait le pire, le film s'était révélé avoir une vraie originalité et offrir enfin quelque chose d'inédit. Du coup, lorsque j'ai appris que le nouveau spin-off était confié aux mains de Phil Lord et Christopher Miller, j'étais plutôt confiant. Car certes, les deux réalisateurs ont fait les adaptations en film de 21 jump street, mais ils ont surtout réalisé Lego, la grande aventure, un film qui m'avait vraiment bluffé par sa subtilité là où on était en droit de s'attendre au pire. Et si ça ne suffisait pas, les deux hommes s'entourait de Alden Ehrenreich que j'avais trouvé génial dans Ave Cèsar, de Woody Harrelson (La planète des singes, Insaisissables 2, etc) que je trouve toujours parfait et surtout de Donald Glover (Spiderman : Homecoming, Seul sur Mars, etc) un acteur que j'adore depuis que je l'ai découvert dans la série Community (à voir absolument) et qui je n'en doutais pas était naît pour jouer Lando Calrissian. 
Bref, le film naissait sous les plus beau augures, jusqu'à ce que la production se réveille et décide de s'en mêler en
virant les réalisateurs pour leur préférer Ron Howard. Bon, je ne vais pas critiquer Ron Howard, c'est quand même une légende et il a fait des films cultes (En direct sur Ed-tv, Willow, etc) mais là on parle de bidouiller à l'arrache un truc déjà fini pour essayer d'en faire autre chose. Et à n'en pas douter, il en a fait autre chose (on parle de 80% de reshoot...). Loin d'être le buddy-movie original et survolté qu'il aurait pu être Solo se retrouve être un film d'aventure plan-plan qui aurait pu sortir telle quelle dans les années 80 sans bousculer le public de l'époque pour autant.
Alors je ne peux pas vraiment dire que c'est mauvais, les effets sont impressionnants, les images jolies, l'histoire mignonne et il y a quelques vannes sympa. Mais bon, il n'y a presque rien d'original, on se fout un peu de ce qu'on nous raconte et ça manque de rythme.
Dieu merci les acteurs sont charismatique et contrairement aux critiques je trouve Alden Ehrenreich tout aussi crédible qu'Harrison Ford dans le rôle du harceleur le plus charismatique de l'espace mais quelle frustration de voir que le personnage de Lando est aussi peu utilisé. Son robot de compagnie a presque plus de temps d'écran que lui. Quelle tristesse. D'autant que Glover est vraiment parfait dans le rôle. On notera aussi la présence de Emilia "Khaleesi"Clarke également très juste dans son rôle même si on regrettera le ridicule qui veut que le personnage soit présenté comme sachant très bien se battre, mais n'est jamais montré en train de le faire (problème d'actrice ou de réalisateur, je ne sais pas mais c'est assez risible). Et je parle beaucoup des acteurs masculins, mais il y a également plusieurs personnages féminin très fort (qui sont quand même surtout destiné à trahir ou mourir, il faut le reconnaître...)
Du coup, voilà, sans surprise, Solo est un Star-Wars de plus, surement de trop. Ce n'est pas mauvais, c'est juste sans âme. Un produit formaté pour plaire au plus de monde possible, une coquille vide destinée à générer un maximum de profit. Si vous êtes accro de Star-Wars, ce serait dommage de vous en priver mais si vous êtes fan de cinéma, promis vous avez bien mieux à voir. 


Conclusion :

Un spin-off sans grande imagination, fruit d'une production calamiteuse et d'une volonté de d'avoir la marque de lessive la plus populaire. Solo aurait pu marquer les esprits en étant un buddy movie fun et décomplexé mais au lieu de ça, personne ne se souviendra de ce film de science fiction sans envergure.

La véritable affiche du film


Une autre version de l'affiche que je trouvais très cool


vendredi 22 juin 2018

Hérédité

Entre deux rattrapages de blockbuster, j'essaye de critiquer un film d'actualité un peu moins populaire. En plus c'est un film d'horreur alors vous vous doutez bien que je ne me force pas vraiment.







Date de sortie 13 juin 2018
Durée : 2h 06min
Réalisation : Ari Aster
Casting : Toni Collette, Gabriel Byrne, Alex Wolff
Genres : Epouvante-horreur, Drame
Nationalité : Américain

Synopsis:


A son décès, Ellen Graham, 78 ans et sénile, laisse sa famille se débattre avec son héritage : des secrets étouffants tapis dans l'ombre et prêts à resurgir à tout moment pour les détruire.

Critique :

Contrairement à Action ou vérité, je ne m'attendais pas nécessairement à un nanard en allant voir Hérédité. Au contraire, la bande annonce était prometteuse et j'étais curieux de voir ce que donnerait ce premier film de Ari Aster.
Et il faut reconnaître que j'en ai eu pour mon argent (ce qui est une formule un peu vide de sens vu que j'ai une carte illimité mais admettons). Loin de céder aux sirènes de la facilité, aux jumpscares et aux effets spéciaux numériques foireux, Hérédité s’inspire plutôt des classiques du genre, de L'exorciste à Rosemary's Baby en passant par La malediction (mais surtout Rosemary's baby). Le film prend donc son temps pour poser l'ambiance et ses personnages avant de basculer doucement mais surement dans l'horreur.
Et non content de ne pas céder à la facilité, Ari Aster a même réfléchit à ce qu'il faisait. C'est un premier film donc, mais avec plus d'idée de réalisation que dans bien des films de réalisateurs "expérimentés". On appréciera notamment le jeux avec les cadrages qui donnent l'impression que les personnages vivent dans les maisons de poupée et renforce l’atmosphère oppressante de l'histoire. Les images sont également très belles et le climat propice à de vrais frissons de peur.
Niveau scenario, on ne peut pas dire que ce soit follement orignal mais il y a tout de même de bonnes idées et surtout le déroulement et bien mené, si l'on peut regretter le surplus d'information final dans l'ensemble les révélations parsème le film assez régulièrement.
Niveau casting, c'ts plutôt du gros niveau puisque nous retrouvons l'excellente Toni Collette (Hitchcock, Muriel, etc) dans le rôle d'une mère totalement débordé par ses émotions,  et le non moins talentueux Gabriel Byrne (The end of violence, Usual Suspects, etc) en père pragmatique. Les enfants sont également très bien choisi même si je m'interroge sur la pertinence du choix du fils, qui ne ressemble pas vraiment à ses parents, et ce sans raison alors que tout le film repose sur l'hérédité. On peut trouver une explication mais j'avoue que ça m'a perturbé.
J'aurais aimé faire plus long mais je suis toujours débordé je vais donc conclure rapidement en disant que Hérédité est une bonne surprise, un drame fort nourrit aux origines de l'horreur qui réjouira les puristes même si le grand public pourra lui reprocher son rythme trop lent.



Conclusion:

Un film d'horreur un peu lent mais remarquablement réalisé et interprété. Les amateurs de classique comme Rosemary's Baby apprécieront tandis que les fans de sensations forte resteront sur leur faim.

lundi 18 juin 2018

Jurassic World : Fallen kingdom

En janvier 2017, lors de l'avant première de Quelques minutes après minuit, j'apprenais que Juan Antonio Bayona allait réaliser le deuxième opus de Jurassic World. Si j'essayais de rester optimiste car le réalisateur est bon et qu'il pouvait apporter une plus-value à un reboot mort-née, j'avoue que je m'attendais déjà au pire. Aujourd'hui, le film est sorti, il est temps de voir si Bayona a apporté un souffle nouveau aux dino ou s'est laissé dévorer vivant par les studios.



(on en parle de cette affiche ultra moche ? )



Date de sortie : 6 juin 2018
Durée : 2h 08min
Réalisateur : Juan Antonio Bayona
Réalisation : Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Rafe Spall
Genres : Aventure, Science fiction
Nationalité : Américain

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis :

3 ans déjà que le parc Jurassic World a du fermer ses portes après que les dinosaures se soient libérés. Aujourd'hui, le volcan au cœur de l'île s’apprête à exploser et exterminer tous les dinosaures encore en vie. Des défenseurs de la cause animale décide donc de se rendre sur l'île pour sauver ces derniers représentants de l'espèce.

Critique :

Attention, scénario écrit avec le cul.
Dégager Colin Trevorrow (Jurassic world ) de la réalisation était une très bonne idée, mais il aurait fallut pousser le concept jusqu'au bout et l'interdire d'approcher la franchise de près où de loin. Au lieu de ça, le "réalisateur" devient "scénariste" et nous pond une histoire aussi pauvre que sa réalisation (l'homme est constant dans l'effort c'est bien). S'il y a une ou deux bonnes idées dans ces interminables 2h elles ne sont généralement pas exploitées et noyées dans un océan d'incohérences ou de platitudes.
Alors pour répondre à la question que je me posais, oui, Bayonna (Quelques minutes après minuit, l'orphelinat, etc) a sauvé les meubles. Il fait un travail remarquable de réalisateur et certain plan sont de toute beauté. Malheureusement, aussi beau que soit l'emballage, un caca reste un caca et là il est de facture assez impressionnante. On pourra donc saluer la qualité des effets spéciaux et la beauté des images mais c'est malheureusement tout. Les personnages sont creux et stéréotypé (dieu qu'on se fout de Claire et Owen, ils pourraient mourir sans qu'on s'en aperçoive), l'action est répétitive et sans intérêt (quand elle n'est pas juste débile "hé si on éteignait la lumière pour que ce prédateur qui se repère à l'odeur ne nous trouve pas), l'histoire est inepte et ne vaut que comme transition au film 3. Jurassic world 2 c'est une introduction trop longue à Jurassic World 3 et malheureusement vu que Trevorrow sera une fois de plus au scenario il faut s'attendre à ce que le potentiel de cette conclusion soit également gâché.
Pour conclure, je dirais que Jurassic world est symptomatique de ce qui va mal dans l'industrie du divertissement. Des relaunchs de franchises à succès, verrouillés par des studios frileux pour minimiser les risques et confié à de bons réalisateurs pour donner l'illusion de créativité.  Alors que le réalisateur aura pied et poing lié et sera débarqué du projet dès qu'il essayera de faire quelque chose d'original (il n'y a qu'a suivre la pré production des spin-off star wars).
L'ironie de la chose, c'est que Jurassic World devient une métaphore de cette situation. Un industriel qui veut se faire un max de maille et qui décide de ressusciter de vieux trucs populaires. Et comme il veut être sûr de maximiser son investissement, il commence à vouloir optimiser ces vieux trucs et provoque un véritable désastre. Ici, les pertes se compte en films et en dignité d'auteurs.
Bref, je ne peux que vous recommander de fuir ce film. Bien sûr il y a pire, il y a toujours pire, mais a cautionner ces franchises on se retrouve avec toujours plus de ces mauvais films qui fagocite nos salles et nos porte-monnaie. Et moi j'arrête de suite de perdre mon temps à respecter un film qui ne me respecte pas. Tout ce qu'on peut espérer de ce film, c'est qu'il permette à Bayona de débloquer des financements pour des films plus ambitieux et qu'il devienne le nouveau Guillermo Del Toro.


je met 3 pour Bayona mais on est pas loin du 2 zapettes.

Conclusion :

La saga Jurassic world est toujours aussi cohérente, un scénario écrit avec les pieds et des personnages sans saveur. Seule amélioration, un vrai réalisateur ce qui permet de très belles images ce qui ne suffit pas à sauver un film long et nul.

vendredi 15 juin 2018

Deadpool 2

Amateur de super héros et fan de Deadpool, j'avais attendu le premier opus avec un certain scepticisme. Malgré une campagne de com' de Ryan Reynold très drôle sur le réseaux sociaux le film s'était avéré mou et convenu. Autant dire que je n'avais aucune attente pour ce second opus. Ais-je été déçu pour autant, c'est ce que nous allons voir.





Réalisateur : David Leitch
Casting : Ryan Reynolds, Josh Brolin, Morena Baccarin
Genres : Action, Comédie, Aventure
Nationalité : Américain

Déconseillé au moins de 12 ans

Synopsis :

Cherchant un sens à sa vie, Deadpool décide de protéger un jeune adolescent mutant poursuivit par un impitoyable mutant assassin venu du futur : Cable.


Critique :

Ah Deadpool... Pur produit des années 90 ce méchant sans grande envergure a su devenir un personnage majeur de l'univers Marvel grace à un traitement parodique alors rare dans l'univers des super-héros. Deadpool est un psychopathe pour qui la vie ne représente rien et comme il est convaincu d'être un personnage de fiction il franchit régulièrement le quatrième mur pour s'adresser au lecteur et faire des blagues meta. Ce sont ces spécificités qui, si elles étaient présentes dans le précédent opus, avaient manqué à l'adn du film. Allégé pour être grand public, Deadpool c'était révélé un Spiderman (comparaison souvent faite aussi dans le comics) vaguement caustique. Bien insuffisant face au potentiel réel de la franchise.
La bonne nouvelle concernant ce deuxième film c'est qu'il était annoncé comme "rated R" c'est a dire réservé aux adultes et effectivement le niveau de violence a été revu à la hausse pour mieux coller au personnage. Le deuxième choix intelligent c'est l'arrivé de Cable. Il faut savoir qu'a l'origine dans les comics Deadpool est le méchant attitré du héros qu'est Cable. C'est donc intéressant de voir le point de vue changer, Deadpool étant le héros du film c'est ici Cable qui se retrouve devenir le méchant. C'est juste un clin d’œil sans réelle utilité mais ça n'en reste pas moins plaisant. Tout comme ces innombrables trolls qui émaillent le film. J'en détaille quelques uns dans la partie spoiler en toute fin de chronique mais le film n'a de cesse de se moquer des fans de comics (on parle de moqueries complices, il s'agit plus de renforcer la connivence que de rejeter ce spectateur). La production a clairement manipulé les amateurs de comics et les prend à rebrousse poil durant tout le film. Personnellement j'ai trouvé ça génial et c'est ce genre d'initiative que j'attend d'un film Deadpool quelque chose qui va plus loin que le héros lambda. Deadpool n'a pas vocation a être grand public sinon il n'a plus de spécificité.
Dans l'ensemble j'ai donc pris beaucoup de plaisir avec ce deuxième opus. J'ai beaucoup rit et je me suis laissé emporté par cette histoire plutôt simple mais logique. On appréciera aussi les cameos, les références et tous ces petits clins d’œil destiné aux fans.
Niveau casting, Ryan Reynolds (Life, Renaissances, The Voices, etc) est toujours aussi parfait dans le rôle. S'il est hilarant dans tout le côté décalé du personnage, il est aussi très touchant lors des passages plus sensibles. On notera aussi l'arrivée de Zazie Beetz (Atlanta, très bonne série que je recommande) dans le rôle de Domino qui est juste parfaite. Le personnage est vraiment savoureux, son flegme contrebalance savamment avec la folie de Deadpool et on aimerait presque déjà la voir dans son propre film. A noter que le personnage de l'adolescent est également bien choisit. Il réserve plusieurs moment très drôle et c'est une intrigue habile pour ce type de personnage. Enfin, bien sûr Cable est fidèle à lui même, un personnage monolithique type vieux loup solitaire. C'est efficace et Josh Brolin (Avenger: Infinity War, Avé César, Sicario, etc) est très bien choisi mais ça ne rend pas le personnage très marquant pour autant.
Bref, si je pourrais reprocher quelques légères longueurs au film (il y a beaucoup de sous intrigues) je suis agréablement surpris par ce deuxième opus qui répond enfin à ce que j'attendais d'un film Deadpool. Un psychopathe débile qui essaye de faire le bien par motivation égoïste (dans le comics c'était par amour pour Sirène). Je me prend presque à attendre le film X-force pour voir s'ils réussiront à conserver ce niveau rafraîchissant de WTF. Le seul intérêt de cette vague d'adaptation de comics, c'est que chaque film puisse trouver son ton et ainsi s'adresser à une partie du public, comme pour les comics, Deadpool a le ton qui m'intéresse le plus alors j'espère que ça durera.
Très beau coup de la part de David Leitch (Atomic Blonde, John Wick, etc) déjà habitué des films de ce genre et qui confirme une fois de plus son talent pour les "actionner" jusqu'au boutiste. J'en redemande.


Conclusion:

Un deuxième opus moins grand public et plus convainquant. Les blagues métas sont plus poussées et la production n'hésite pas à manipuler les fans d'une façon que j'ai trouvé fort jouissive. Bref, j'ai presque envie d'une suite

Avant de spoiler, voici quelques visuels de la communication du film que j'ai beaucoup aimé :




Spoiler ON


J'avoue avoir particulièrement apprécié ces quelques trolls.
1) X-force : la com' autour du film avait laissé entendre que l'équipe aurait d'autant plus d'importance qu'un film X-force était en préparation. Les massacrer au bout de 5min était un pied de nez des plus jouissif(et puis Brad pitt juste pour un plan)
2) La combinaison grise: elle avait fuité et a même était utilisé pour la com' (il me semble) il s'avère qu'elle n'a aucun intérêt puisque c'est juste la combinaison rouge mais sale et servait donc juste à faire croire que Deadpool changeait d'uniforme pour créer X-force
3) Essex : un institut nommé Essex et qui torture des mutants, la référence à Sinistre est énorme et on s'attend à le voir débarquer dans les scènes finales. Pourtant il s'agissait juste d'un gros bluff


Spoiler OFF

lundi 4 juin 2018

L'homme qui tua Don quichotte

Presque 20 ans, c'est le temps qu'il aura fallut à Terry Gilliam pour réussir à terminer ce film qu'on murmurait depuis maudit. Une oeuvre devenue légendaire suite au documentaire "lost in la mancha" qu'on ne pensait plus vraiment voir et qui pourtant prend enfin vie sur le grand écran. Mais le mythe survivra-t-il à la réalité, c'est ce que nous allons voir.





Date de sortie : 19 mai 2018
Durée : 2h 12min
Réalisateur : Terry Gilliam
Casting : Jonathan Pryce, Adam Driver, Olga Kurylenko
Genre : Aventure, Fantastique, Drame
Nationalités : Espagnol, Britannique, Français, Portugais, Belge



Synopsis:

Réalisateur désabusé, Toby retombe accidentellement sur les lieux de tournage de son tout premier film. En pleine crise de nostalgie il cherche à retrouver ses acteurs et réalise que s'il avait oublié ce tournage, eux n'ont jamais pu passer à autre chose.



Critique:

Autant le dire tout de suite, aucun film ne peut survivre à une pareille légende. Aucun film ne mérite d'attendre 20 ans et ce Don quichotte, aussi réussit soit-il, souffre forcément de cette interminable attente. Mais il a le mérite d'exister. D'être la preuve que tout est possible, qu'on peut accomplir ses rêves si on ne baisse pas les bras. L'histoire autour du film, est un peu le film aussi et je pense qu'on ne peut pas apprécier ce nouveau Terry Gilliam sans apprécier toute son histoire. Car après tout, le film ne fait que parler de création et de cinéma. Ce Don Quichotte qui s'accroche à sa folie pour enchanter sa vie, n'est-ce pas Gilliam lui même ?
A l'évidence ce nouveau film est le plus personnel du réalisateur, on y retrouve d'ailleurs beaucoup de ses anciennes créations ce n'est d'ailleurs probablement pas un hasard si Don Quichotte est incarné par Jonathan Pryce, l'acteur principal de Brazil. 
Don Quichotte est un film initiatique, une oeuvre picaresque ou un homme voit sa vie remise en question. On retrouve toute la folie du réalisateur dans sa réalisation, son goût pour le foutraque, pour l'humour. C'est un peu aussi le problème du film, on retrouve tellement Gilliam qu'on n'est jamais vraiment surpris, c'est comme se glisser dans de vieilles pantoufles confortables.
Pas vraiment de défauts à noter si ce n'est, mais c'est peut-être personnel, la prestation d'Adam Driver (Logan Lucky, Silence, etc) que je trouve vraiment trop "johnny Depp". C'est probablement appuyé par le réalisateur car même les vêtements m'ont donné cette impression mais tout du long j'ai eu l'impression de voir un sous Johnny Depp alors que j'aurais préféré un vrai Adam Driver.
Faute de temps je ne pourrais pas trop détailler cette critique mais pour finir rapidement je dirais que ce nouveau Terry Gilliam est un bon film mais pas son meilleur, ça n'en reste pas moins une oeuvre importante dans sa carrière car elle est révélatrice de ce qu'il est et de sa volonté de défendre la créativité jusqu'au bout. Le recoupement est intéressant avec Rester Vivant que j'ai chroniqué il y a peu, Gilliam semble également convaincu que l'art ne peut survivre qu'en marge de la norme et de notre société capitaliste.
Le grand public aura surement du mal avec ce film, le côté artisanal, les faux semblant, la folie, toutes ces petits choses qui rendent le cinéma de Gilliam si riche mais atypique.
Alors oui, il faut aller voir ce film, en étant conscient que ce ne sera pas un chef d'oeuvre mais en sachant que c'est l'aboutissement d'une quête dont nous profitons tous. 



Conclusion :

Difficile d'être à la hauteur de sa légende et bien évidement ce n'est pas le cas. Don quichotte n'en reste pas moins du pur Gilliam qui revient au source de son art et s'interroge sur le sens de sa vie.