Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

vendredi 19 juin 2020

Battlestar Galactica Saison 3

Suite du feuilleton du déconfinement, les critiques de Battestar Galactica se suivent et ne se ressemblent pas, vous pouvez retrouver la première ici, et la seconde ici et maintenant il est temps de découvrir si Gaius Baltar est enfin devenu un personnage supportable. 




Date de diffusion : 2006
Épisodes :20 x 42 min
Genre : Aventure, Drame, Science fiction
Création : Glen A. Larson, Ronald D. Moore
Casting : Edward James Olmos, Mary McDonnell, Katee Sackhoff
Nationalités : U.S.A., Grande-Bretagne
Chaîne d'origine : SyFy US

Synopsis :

Voilà un an que le Galactica et le Pegasus ont fuit et que New Caprica est sous le joug des Cylons. La résistance s'organise et planifie une contre offensive mais quel avenir pour l'Humanité sans le soutien de leurs navires de guerre ?


Critique :

Bon, sans trop de surprises le changement de paradigme de la fin de saison 2 n'aura pas duré bien longtemps. En quelques épisodes, quasiment tout est redevenu à la normale, as usual. Visiblement les scénaristes ne sont pas au courant que la série s'arrête à la saison 4, c'est dommage va surement falloir rusher sur la fin pour tout boucler. mais ne nous avançons pas, j'aurais surement suffisamment de matière pour parler de la saison 4 lorsque le temps sera venu, vivons l'instant présent et savourons pleinement les charmes de New-Roubaix.
Oui, je suis désolé mais quand les gens portent tous des K-ways et vivent dans des tentes c'est que vous êtes à Roubaix pas à Caprica. D'ailleurs mon ordinateur avait tellement honte qu'il a refusé de faire une capture d'écran de cette riante bourgade. Et s'il n'y avait que l'environnement qui s'était perdu, cela irait encore, mais même les personnages ont vécu une véritable descente aux enfers dans l'entre saison, je ne citerais pas tout pour ne pas gâter la surprise mais impossible pour moi de ne pas mentionner la nuque longue et la FRACKING moustache de l'amiral Adama. Imposer ça à un acteur, c'est vraiment inhumain ça devrait être défendu par la convention de Genève. On dirait Joe Exotic, bordel !!! Bref, si les visuels n'étaient déjà pas ultra glamour jusqu'alors, ils se prennent ici une claque titanesque avec ce remake de Papa Shultz à Roubaix.
Pour autant, je dois avouer que j'ai énormément apprécié cette partie qui, une fois de plus, pèche par son manque d'approfondissement. En quelques épisodes on se débarrasse d'une situation qui apportait un changement vraiment salutaire au train-train "je te fuis-tu me suis dans l'espace" instauré depuis le pilote. L'ambiance très seconde guerre mondiale/occupation m'a beaucoup rappelé la série V (pas la récente avec des designs moderne, nan, la vieille où ils sont fringué comme dans Battlestar galactica) et avait le mérite de montrer des interactions plus concrètes entre Humains et Cylons.
D'ailleurs le point fort de cette saison ce sera les Cylons. Enfin la série leur donne de la place, on passera même du temps sur leurs vaisseaux à les voir discuter entre eux, bref les Cylons deviennent enfin une menace cohérente, pensante et organisée (humanisé serais-je tenté de dire) au lieu de rester cette menace lointaine, froide et monolithique. Là encore c'est quelque chose qui aura mis beaucoup (trop) de temps à arriver. La saison commencera également à nous dévoiles les "final five" ces Cylons dont il ne faut pas parler et si je reste dubitatif sur le(s) qui j'ai beaucoup apprécié le procédé de mise en scène utilisé pour les dévoiler. A noter qu'au fil de la saison quelques flash-back nous permettrons d'en apprendre un peu plus sur cette année à New Roubaix mais ça reste très occasionnel et loin d'exploiter pleinement ce changement complet de vie pour les personnages.
Concernant l'évolution des personnages, on trouve quelques très bons développements. le plus inattendu et intéressant pour moi sera surement Ellen Tigh, personnage dont je n'attendais pas grand chose, je l'avoue, mais qui profite d'un bel arc sur cette saison. J'apprécie également beaucoup ce qu'ils ont fait de Félix Gaeta, le personnage était jusqu'alors un peu le bouffon de service mais il gagne ici beaucoup en profondeur et devient vraiment intéressant. Sharon reste l'un de mes personnages préférés avec une évolution riche et intéressante et enfin le chef Galen Tyrol continue de se développer et d'obtenir l'importance qu'il mérite même si j'aurais préféré que le changement opéré sur New-Roubaix ait des conséquences plus marqué. Enfin, je note l'apparition dans cette saison du personnage de Romo Lampkin, probablement mon préféré de toute la série, et j’espère, même si je n'y crois pas, qu'on le reverra dans la prochaine saison.
Voilà pour le positif, à côté de ça en dehors d'un épisode Karl "Helo" Agathon n'a toujours aucun développement, Starbuck est de plus en plus insupportable, suivre ses histoires c'est comme regarder Confession intime ou Pascal le grand frère elle aura encore droit cette saison à son épisode dédié mais Pascal ne viendra pas lui faire casser des assiettes pour passer à autre chose, dommage car ça aurait écourté un épisode d'une longueur insoutenable. Lee ne s'arrange pas non. Passé la surprise de son évolution, il se contentera de chouiner toute la saison avec, dieu merci, un sursaut de dignité vers la fin. Je ne parle même pas de la relation amicale/romantique entre les deux pilotes, c'est toujours aussi pénible. Enfin, je pense qu'on peut considérer que la série à perdu le personnage de Anastasia "DEE" Dualla, s'il avait du potentiel au début, la série n'a fait que la sous exploiter pour finir par lui donner le coup de pelle final dans cette saison. Je regrette aussi l'évolution du Colonel Saul Tigh, son passage à New Roubaix lui avait vraiment mis du plomb dans la cervelle (ouais, c'était pas exactement la cervelle, ni du plomb mais vous voyez l'idée) et il y avait moyen d'en faire enfin un personnage intéressant. Ce ne sera pas le cas. Concernant Gaius, le personnage reste pénible mais son traitement dans cette saison est particulièrement intéressant à l'image des deux derniers épisodes.
Niveau scénario, si je regrette que dans l'ensemble on ne sorte pas du train-train : on cherche la terre et les Cylons nous poursuivent, cette saison a le mérite de s'emparer enfin de sujet qui me semblait prégnant depuis le début. Ainsi, l'épisode "Sagitarion" évoquera pour la première fois les tensions raciales. C'est un truc qui m'énerve depuis le début, les survivants sont censé être constitué de tout un tas d'ethnies différentes mais c'est totalement invisible à l'écran et dans l'histoire enfin, ici, le temps d'un épisode (ouais, c'est un effort minime) la série abordera la thématique des tensions raciales (même s'il s'agit plutôt de tension religieuse... parce que ça ne parlait pas assez de religion). De même, l'épisode "Strike" prendra à bras le corps le problème de la lutte des classes parce que oui pendant qu'Adama il fait tranquille des maquettes dans son loft, y a des prolos qui crèvent en fond de cale. Et ça, la série s'en foutait bien jusqu'alors. Là encore c'est traité rapidement mais au moins c'est enfin traité. Enfin, les deux derniers épisodes parlent d'un sujet plutôt inattendu, je ne préfère pas l'évoquer pour garder la surprise à ceux qui comme moi découvriraient la série mais honnêtement ces deux dernier épisodes à eux seuls font tout l’intérêt de cette saison.
Mais vous vous en doutez, tout n'est pas parfait au royaume de Galactica et une fois de plus j'ai à redire sur le fond de l'affaire. Ainsi, si j'ai globalement apprécié l'épisode "Sagitarion", je ne peux pas m’empêcher d'y voir un propos à la limite de l'antivax. Sachant que la série est pro-religieuse depuis le début, mettre ainsi en avant les dangers de la science au profit de la religion me semble très hasardeux. J'ai également grincé des dents sur le fait de quasiment justifier les violences sur enfant à propos de l'histoire de Starbuck (ça l'a endurci, c'était donc pour son bien). Dans les faits je pense que le personnage est suffisamment instable pour illustrer que, non, frapper ses enfants n'est pas une bonne idée, mais l'épisode en lui même est très ambigu sur le sujet.
Pour conclure, je dirais que sans l'ombre d'un doute cette troisième saison était ma préférée. Il y a toujours un tas de facilités qui me gênent mais l'univers commence enfin à être exploité plus pleinement et on peut espérer une conclusion satisfaisante. On se retrouve donc bientôt pour une dernière critique ou je spoilerai comme un goret pour faire le bilan de ce visionnage presque 15 ans plus tard.


Conclusion :

Pour l'instant ma saison préférée puisque j'ai enfin eu ce que j'attend depuis la première saison toutefois la majorité des défauts qui me gênent depuis le début perdurent et m’empêche d'adhérer pleinement à la série.

mercredi 17 juin 2020

The Endless

Un petit creux dans l'agenda m'a permis de découvrir un nouveau film, j'avais vu sa bande annonce au PIFFF il y a plus d'un an sans avoir l'occasion de le voir depuis. Le retrouver au catalogue Amazon m'a donc plutôt enthousiasmé même si les critiques étaient plutôt mitigés.





Sortie DVD : 24 avril 2019
Durée : 1h 56min
Genre : drame, Science fiction
Réalisation : Justin Benson, Aaron Moorhead
Casting : Justin Benson, Aaron Moorhead, Lew Temple
Nationalité : Américain

Synopsis :

Deux frères retournent dans la secte qu’ils ont quittée dix ans auparavant après avoir reçu une mystérieuse vidéo de l’un des membres de leur ancienne « famille ». Si le retour s'avère très agréable, des événements inexpliqués ne tarderont pas à remettre en question leurs certitudes.


Critique :

Commençons par clarifier un point : The Endless n'a absolument rien à voir avec un film d'horreur ou d'épouvante. Je ne sais pas d'où lui vient cette catégorisation mais vous ressentirez au mieux un vague frisson à quelques moments, comme dans d’innombrables autres films allant du thriller au film d'action en fait, et au pire absolument rien du tout.
Alors oui, le film utilise certains codes du film d'horreur, mais son atmosphère et sa finalité n'ont rien à voir du tout, nous serions plus ici dans un drame existentialiste qu'autre chose.
Et c'est son ambiance qui sera surement le plus clivant autour de ce film. Car je comprend qu'on puisse sans mal s'agacer du rythme si l'on s'attendait à un film d'horreur. Loin de là, l'ambiance est ici très posée, presque contemplative et l'on suit l'histoire de ces deux frères en mode Buddy-movie comme s'il s'agissait d'un petit week-end tranquille à la campagne. Le ton est doux-amer et avec un petit humour pinçant qui sert à relever l'ambiance, on ressent bien la fraternité qui unie les deux personnages et on prend plaisir à découvrir avec eux les particularités du camp Arcadia.
Et c'est le second intérêt du film, le mystère qui plane autour du camp Arcadia. Un mystère assez simple mais suffisamment bien agencé pour qu'on prenne plaisir à le découvrir progressivement.
Au niveau du fantastique, il ne faudra pas s'attendre à en prendre plein les yeux. Le film est d'une grande sobriété. Il y aura bien quelques effets assez efficace au fil du film mais ce n'est vraiment pas le propos.
The endless, c'est un voyage, il faut accepter de se laisser porter par l'histoire de ces deux frères et du choix de vie qu'ils vont devoir faire.
Sa simplicité est à mon sens une grande force, c'est presque minimaliste et cela demande beaucoup de talent de réussir à emporter le spectateur avec aussi peu de moyens déployés.
Au niveau de la réalisation, je trouve qu'il y a un très beau travail des images. Elles contribuent vraiment à renforcer l'ambiance mélancolique et mystérieuse qui entoure l'histoire. Il y a également des visions très fortes comme cette corde qui semble monter jusqu'au ciel.
Niveau casting, je ne connaissais personne et les deux personnages principaux sont également les deux réalisateurs Justin Benson, Aaron Moorhead. Ils ont réalisé leur premier long-métrage Spring en 2014 et joué dans quelques films mais sans vraiment faire parler d'eux pour le moment. Leur amitié réelle doit nourrir la relation des deux personnages principaux car on sent vraiment un lien entre les deux qui donne un vrai plus à l'histoire. Le reste du casting est également bien choisi.
Rien de particulier à signaler sur la musique même si j'ai beaucoup aimé ces reprises de The House of Rising Sun, un morceau choisi de façon très signifiante puisqu'il raconte l'histoire de personnes qui se retrouvent piégés à tout jamais dans un lieu de débauche.
Globalement, je n'ai pas grand chose à dire de plus sur the Endless, c'est un film assez atypique qui tiendrait presque de la fable. Je conçois sans mal qu'on puisse le détester tant il se passe peu de choses et pourtant je trouve que le peu qu'on découvre répond largement aux attentes générés par le mystère et surtout que le film répond véritablement aux questions qu'il pose.
Bref, en étant bien conscient qu'il s'agit d'un film sur deux frangins un peu paumé qui cherche un sens à leur vie dans une communauté louche vous devriez apprécier ce très beau film et sinon tourner les talons vous risquer de le haïr.



Conclusion :

Un très bon film. Le rythme est plutôt lent mais cela sert au mieux l'ambiance mystérieuse de ce "buddy movie existentialiste".

lundi 15 juin 2020

The good fight saison 4

La saison 4 de The Good fight vient de s'achever, l'occasion pour moi de revenir sur ce spin-off de The Good Wife, deux séries que vous pouvez retrouver au catalogue d'Amazon prime.




Depuis 2017
Durée : 42min
Genre : Drame, Judiciaire, humour
Création : Phil Alden Robinson, Michelle King, Robert King (III)
Casting : Christine Baranski, Cush Jumbo, Sarah Steele
Nationalité : U.S.A.
Chaîne d'origine CBS All Access

Synopsis :

Bousculé par le tumulte politique des affaires Florick, Diane Lockart à rejoint un nouveau cabinet, majoritairement afro-américain où elle retrouve Lucca Quinn, une amie et collègue d'Alicia. Elle seront bientôt rejointes par Maïa Rindell, la nièce de Diane, une jeune avocate emportée dans la tourmente d'un scandale financier frappant son père.

Critique :

The Good Wife c'est une série juridique qui s'était bâtie en 2009 sur le nom de Julianna Margulies, elle même rendu célèbre grâce à la série Urgence. Si j'ai mis un certain temps à devenir accroc à la série, le personnage principal étant difficilement attachant, elle est tout de même devenu au fil de ses 7 saisons l'une de mes séries cultes grâce à un rythme entraînant, un talent à coller à l'actualité et une des plus belle brochette de personnages jamais vu. C'est d'ailleurs le principal talent de Michelle et Robert King que d'offrir des séries aux personnages plus inoubliable les uns que les autres. Une raison pour laquelle je ne peux que vous recommander The good Wife et son spin-off mais aussi Brain Dead (qui traite d'une invasion de fourmi extraterrestre venu prendre le control du parlement américain) ou Evil (qui traite de la difficulté de faire la différence entre folie et possession et comment la justice peut agir). Si chacune des séries cultive sa propre tonalité et sa thématique l'on retrouve à chaque fois une virtuosité certaines dans l'entrelacement des intrigues et une pléiade de personnages qui prennent vie en quelques secondes. C'est simple, certains figurants de ces séries sont plus attachants que certains personnages principaux de Battlestar galactica. (ouais, l'attaque est gratuite mais il faut mieux que je mette en avant cette série de critiques pour ne pas me farcir la série pour rien :D ).
Après la fin des aventures d'Alicia Florick, il restait donc beaucoup à raconter au vu de la pléiade de personnages développé pour la série et The Good Fight racontera donc la suite des aventures de Diane Lochkart l'un des personnages les plus emblématique de la série après Alicia. Bien entendu, les auteurs ne se contenterons pas de ce personnage et mettront à nouveau en place toute une galaxie de nouveaux personnages. Parmi ceux-ci l'on comptera Maïa Rindell dont l'histoire personnelle rythmera les deux premières saisons. Une histoire familiale un peu lourde qui donne une teinte très sombre à ces deux premières saisons les distinguant beaucoup de l'ambiance de The good wife. Ainsi on trouve une gravité dans le traitement de l'image et l'écriture de The Good Fight qui rompt totalement avec la série mère et qui pourra déplaire aux fans. J'ai moi même pris du temps à trouver mes marques avec ce nouveau format. Mais, a tort ou a raison, la série va lentement virer de bord pour proposer une atmosphère très similaire à The Good Wife.
Si sur la forme les deux séries n'ont plus beaucoup de différence, sur le fond, il y en a quelques unes de fondamentales et cela se traduit dans les titres. Ainsi, The Good Wife sans être ouvertement une série féministe, montrait la difficulté pour les femmes d'exister par elle même dans nos sociétés. The Good Fight traite de la difficulté de défendre les justes causes. Le racisme sera un sujet très récurent traité avec une finesse que j'ai rarement vu ailleurs (le problème est très loin d'être simplifié et la multiplication des points de vues même parmi les alliés montre toute sa complexité de traitement) et la saison 3 s'emparera de l'affaire mee too de la plus violente des façons pour les personnages.
Niveau réalisation, rien à redire, les images sont propres, il y a quelques fois des fantaisies bien venus mais c'est globalement surtout efficace et propre. La réalisation est là pour appuyer le rythme et le propos, ni plus ni moins.
Niveau casting, c'est un régal. Les personnages sont tous attachants à leur façon, que ce soit le stoicisme d'Adrian Boseman, la naïveté de Julius Cain, l'efficacité de Liz Reddick, l'humour de Marissa Gold, la coolitude de Jay Dispersia, le cynisme de David Lee, le calme de Lucca Quinn ou la gravité de Maia Rindell tous ont ce petit plus qui donne envie de suivre leurs aventures.
Petit plus de la saison 3, outre le fait que l'atmosphère soit moins étouffante et plus proche de celle de The Good Wife, on y découvrira un personnage particulièrement marquant incarné avec un talent indiscutable par Michael Sheen (Good Omens, le bon apôtre, Nocturnal Animal, etc).
Jusqu'alors, la série n'avait fait que s'améliorer et j'attendais donc la saison 4 avec beaucoup d'impatience en espérant que la qualité soit toujours autant au rendez-vous.
Et je ne fus pas déçu la saison commençant par un épisode totalement inoubliable où Diane se réveille dans une dimension parallèle ou Trump n'a pas été élu. Une fois de plus le traitement est très fin, loin d'être totalement partisan il montre que rien n'est aussi facile qu'on voudrait le croire. Un bel axe de réflexion pour le reste de la saison qui parlera essentiellement lutte des classes (avec le fabuleux plot du mémo 618) et racisme avec encore de très belles mis en perspective. Une fois de plus la série est totalement d'actualité et donnera à réfléchir sur de nombreux points de société. C'est drôle, enlevé, intelligent, politique, bref c'est passionnant et très riche et cette saison ne fait que prouver une fois de plus la qualité de cette série et du couple King. A noter aussi que cette saison voit le retour d'un des plus importants caméo de The Good Wife : Louis Caning, un avocat handicapé particulièrement cynique incarné à merveille par Mickael J Fox (Retour vers le futur, Spin City, etc)
Des défauts ? J'en vois peu, je m'étonne juste de la disparition d'un personnage durant cette saison 4 mais j'ai bon espoir de le revoir venir encore plus important dans une prochaine saison. En fait, je regrette surtout l'absence d'Eli Gold (immense Alan Cumming), probablement mon personnage préféré de The Good Wife dont la fille fait partie du spin-off depuis le début. Le nom d'Eli est mentionné à deux reprises dans cette dernière saison, je prie pour le voir débarquer l'année prochaine et rendre cette série totalement parfaite.
Vous l'aurez compris, je suis très emballé par cette série. Bien sûr il vaut mieux s'intéresser un minimum aux séries judiciaires mais même si ce n'est pas votre cas, la richesse des histoires, le rythme endiablé, l'humour, la pertinence des sujets et la qualité des personnages permettra au plus grand monde d'accrocher à la série pour tout un tas de raisons différentes. Bref je recommande chaudement cette série qui fait partie des rares à se donner les moyens de faire progresser notre société et j'attend avec impatience la suite.

















Conclusion :

Si la première saison de The good Fight est un peu trop sombre et manque de maîtrise, le couple King retrouve vite ses marques et nous propose à nouveau une série dont ils ont le secret, la quatrième saison n'est pas loin d'être la meilleure, plus courte, elle n'en est pas moins folle et passionnante.


vendredi 12 juin 2020

Derapage

Je n'avais jamais entendu parler de la série Dérapage mais les hasard de l’algorithme Netflix me l'ont présenté en tendance Française et ont suscité ma curiosité. Je regrette toujours de ne pas parler assez de série française sur le blog, c'était une bonne occasion d'y palier.





Date de diffusion : avril 2020
Durée : 6 x 52min
Genre : Drame social
Création : Pierre Lemaitre, Pierrine Margaine, Ziad Doueiri
Casting :Eric Cantona, Suzanne Clément, Alex Lutz
Nationalité : France
Chaîne d'origine : Arte

Synopsis:

Chômeur depuis plus de 6 ans, Alain Delambre est sur le point de craquer lorsqu'une opportunité unique se présente à lui. Une société internationale est prête à l'accepter  à un poste de haut niveau malgré son grand âge. Une simple dernière formalité, un test grandeur nature, il lui suffit de simuler une prise d'otage pour tester les nerfs des cadres de la boite.

Critique :

Ce qui me semble le plus intéressant sur Dérapage, c'est que la série repose sur un fait réel. En 2005, la régie publicitaire de France Télévision à mis en place la prise d'otage d'une douzaine de ses cadres. Pendant plus d'une heure, une dizaine de membre du GIGN  masqués et lourdement armés ont menottés, cagoulés, et mis sous pression les employés de la boite sous prétexte de vouloir une rançon. L'affaire sera révélé un mois plus tard par le canard enchaîné sans faire beaucoup d'émois et aura des conséquences graves sur les cadres concernés victimes de réels traumatismes. Le responsable, Philippe Santini, sera condamné en 2009 suite à la plainte au pénal de l'une des victimes pour “complicité de violences volontaires aggravées, avec préméditation et usage ou menace d’une arme (...) et séquestration”. Il ne quittera ses fonctions chez France Télévisions Publicité qu’en 2012.
C'est de ce fait divers que c'est inspiré le romancier Pierre Lemaitre pour écrire son roman "Cadres Noirs" qui servira de base à la série. Le romancier, également scénariste et qui a vu d'autres de ses romans adaptés à l'écran (Au revoir là-haut, etc) s'associera pour l'écriture a Pierrine Margaine avec qui il a déjà travaillé pour le film Trois jours et une vie. Enfin, pour la réalisation, on retrouvera Ziad Doueiri à qui l'on doit déjà l'excellente série Baron Noir. On reconnaîtra d'ailleurs vite la patte du réalisateur, Dérapage est visuellement très ambitieux avec de superbes plans, des mouvements de caméra, du dynamisme, clairement on est plus proche des séries américaines que des séries française (oui, c'est un cliché mais qui parle au plus grand nombre). Seul petit bémol, les scènes d'action reste un peu pauvre, et il ne faudra pas attendre des cascades ou des chorégraphies. De simples coups de pied sonnent même parfois très faux.
Il fallait au moins un réalisateur de ce calibre pour porter ce pitch très lourd, matérialisation à l’extrême de la violence du management moderne. Un pitch qui évoquera aussi rapidement Breaking Bad, puisque dans les deux cas on retrouve un homme ordinaire brisé par la société qui décide de se retourner contre elle en sombrant dans l'illégalité. (un pitch qui n'est pas non plus sans rappeler l'excellent Joker).
Pour porter un pareil pitch, il fallait de sacrés épaules et donc un casting à la hauteur et, là encore, la série se distingue en ressortant l'immense Eric Cantona de la naphtaline. S'il est surtout connu comme footbaler, Cantona avait tout de même marqué les esprits à plusieurs reprises en tant qu'acteur, notamment dans le bonheur est dans le prés et surtout Looking for Eric. Il campe ici a merveille le rôle de cet homme qui a connu le succès mais est aujourd'hui écrasé par le poids de ses échecs. Pourtant, l'acteur s'avère un peu inégal dans son jeu et si la prestation est globalement de qualité, certains passages s’avèrent moins crédible que d'autres. (la violence notamment)
Face à cet ogre, il fallait une véritable stature, une personnalité que rien ne pourrait ébranler et c'est étonnamment le comique Alex Lutz qui a été choisi. Je le connais essentiellement pour sa rubrique sur Canal+ et son excellent rôle dans OSS 117, Rio ne répond plus mais ici il nous livre une prestation irréprochable, et domine Cantona tout du long. C'est la véritable surprise de la série, comment l'acteur réussit à en imposer naturellement sans avoir besoin d'en faire trop. Il est parfait en jeune loup du capitalisme prêt à tout pour accumuler ses millions. Autour d'eux le choix des acteurs est tout aussi réussi, on s'amusera de retrouver Gustave de Kervern ou Vincent Desagnat dans des rôles simples mais bien campés. Il y a également un casting féminin, essentiellement la famille du héros, les actrices sont très bien mais pour l'instant la série ne leur donne pas trop de latitude pour être intéressante (à part l'avocate peut-être)
Globalement, il y avait de quoi faire une série de référence et pourtant la série se perd dans une mécanique un peu stérile et un traitement qui tire en longueur. Si voir Cantona raconter son histoire après coup pouvait avoir quelque chose de séduisant, il faut reconnaître que ça n'apporte au final pas grand chose, ça ne crée ni suspens, ni enjeu et ne fait que diluer la narration. De même, on pourrait diviser la série en trois parties : les préparatifs, l'action et les conséquences. Si les deux premières parties fonctionnent bien, la dernière est moins convaincante en sombrant dans le drame social à la française. Les frères Dardennes ne sont pas loin (oui, ils sont belges mais vous voyez l'idée).
Pire, en tout cas de mon point de vue, alors que Pierre Lemaitre est un écrivain engagé et qu'il dénonce le libéralisme dans son oeuvre, le fond est ici beaucoup moins clair, et à l'image d'un Walter White, Alain Delambre est loin d'être tout blanc, sauf qu'il faut plusieurs saisons à Walter pour devenir une ordure alors qu'il ne faut que quelques épisodes à Alain. Une différence de traitement qui selon moi change tout, jusqu'au propos, Alain n'a plus l'air d'une victime du système du tout, il a même l'air d'être ce système. (c'est évoqué en toile de fond mais je ne sais pas si les scénaristes étaient conscient que c'était marqué à ce point et si oui, que veulent-ils vraiment dire ?)
Au final, grâce à un excellent pitch et beaucoup de qualité, Dérapage est une série qui se regarde bien. Pour autant, je suis peu enthousiaste à l'idée d'une suite tant les antagonismes en place sont peu motivant. le sujet se prête à bien des traitement, et la série pourrait gagner en puissance dans une suite plus ambitieuse ou s'enfoncer dans les travers des derniers épisodes.


Conclusion :

Sur un pitch vraiment musclé et un casting ambitieux, la série patine à cause d'un développement un peu mou. En six épisodes peu de temps pour s'ennuyer mais cela affaiblit une série qui aurait vraiment pu faire référence.

mercredi 10 juin 2020

The Void

Pour faire une petite pause série j'ai eu envie de voir un film, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu de film d'horreur j'ai donc opté pour celui-ci au pitch, à l'affiche et surtout à la bande annonce vraiment engageants. 




Date de sortie en DVD : 3 avril 2017
Durée : 1h 34min
Genre : Epouvante-horreur
Réalisation : Jeremy Gillespie, Steven Kostanski
Casting : Aaron Poole, Ellen Wong, Kathleen Munroe
Nationalité Canadien


Synopsis :

Un agent de police découvre un homme ensanglanté sur une route déserte et l'emmène en urgence à l'hôpital. Rapidement une foule de sectaires encercle le bâtiment et les patients commencent à devenir fou. Le policier va alors découvrir, à l'intérieur de l'hôpital, une porte vers un monde démoniaque.

Critique :

Pour une fois je ne m'attarderais pas longuement sur la critique. Ne perdez pas votre temps à regarder ce film.
Ce qui est fou c'est que pour faire la critique je viens de revoir la bande annonce et elle me donne toujours envie. Il y avait vraiment un potentiel brut pour faire un pur huis-clos d'horreur qui marquerait les esprits.
Mais ce n'est pas le cas.
Loin de là.
En lançant The Void je ne m'attendais pas à un miracle, j'avais déjà lu de ci de là des critiques de spectateurs et j'espérais juste un pseudo film gore inspiré de l'esprit année 80. Des gens enfermés avec des monstres dans un bâtiment assiégé par des fanatiques, ça n'a rien de neuf mais ça n'en reste pas moins efficace comme idée si elle est bien menée. Et c'est tout le problème de The Void, le film n'a aucun talent. L'écriture n'a pas d’intérêt, les personnages n'ont aucune substance et je suis quasiment sûre que le malade qu'on voit à la fin de la bande annonce disparaît totalement sans raison (à part qu'il ne servait à rien j'entend), le montage tient la route en temps normal mais devient catastrophique en période d'action, il n'y a aucune énergie, aucune maitrise et enfin les monstres sont moches. Par moche, au sens "ils sont horribles et font peur", non, moche au sens "mon coiffeur a raté ma coupe de cheveux".(même s'il y a un ou deux effets réussi là encore)
Partant de là, vous comprendrez bien qu'il ne reste plus grand chose pour sauver le film, je retiendrais juste quelques très rares belles images (que vus avez quasiment toutes vues dans cette critique en fait, manque juste un plan silencieux en contre jour vraiment joli) et la bonne idée du triangle sur les cagoules (simple et efficace).
Alors oui, ce n'est pas catastrophique (quoi que le plan de fin touche au sublime dans le genre grand guignol), on peut regarder l'ensemble sans trop s'ennuyer mais c'est limite. Je ne le recommande pas non plus en tant que nanard pour rire entre pote car le rythme est vraiment lent et vous ne risquez pas d’enchaîner les fou rire.
Dans l'ensemble, je pense qu'il y a des dizaines de films d'horreurs plus intéressant à voir que ça, alors épargnez vous cette peine que ma souffrance ait été utile à quelqu'un.




Conclusion :

The Void ne mérite pas vraiment que vous perdiez votre temps, le scénario n'a rien d’exceptionnel. Les designs des monstres sont sans grands intérêt, les personnages creux et le montage sans talent. Bref, vous avez surement mieux à voir

lundi 8 juin 2020

Battlestar Galactica Saison 2

Je vous l'avais promis, le marathon Battlestar Galactica se poursuit et aujourd'hui je peux donc vous critiquer la saison 2. J'étais assez mitigé pour la première voyons ensemble si les choses s'améliorent par la suite ou si le drame ne faisait que commencer.





Date de diffusion : 2005
Épisodes :20 x 42 min
Genre : Aventure, Drame, Science fiction
Création : Glen A. Larson, Ronald D. Moore
Casting : Edward James Olmos, Mary McDonnell, Katee Sackhoff
Nationalités : U.S.A., Grande-Bretagne
Chaîne d'origine : SyFy US

Synopsis :


Le Galactica ayant retrouvé Kobol, la planète maudite, tous les espoirs sont à nouveau permis de retrouver le chemin de la Terre grâce aux textes sacrés. Mais la foi est-elle un bon guide en période de guerre ?

Critique :

La fin de la première saison ayant offert un cliffhanger vraiment surprenant et propre à bouleverser toute la série, je me devais d’enchaîner rapidement pour voir la tournure qu'allaient prendre les événements. Premier constat, Battlestar Galactica fait partie de ces séries qui ne se remettent jamais vraiment en question. C'est un "défaut" plutôt récurent dans les séries, on fixe dès le départ un postula qui ne devra que peu varier sous peine de choquer et perdre le spectateur. Elles sont rares à avoir osé ce "leap of faith", ce saut vers l'inconnu, et à avoir osé bousculer profondément (par choix ou pas) leur essence au bout d'une saison. Dans le genre SF on pourra citer Babylon 5 par exemple ou Earth Final Contact mais pas Battlestar. Les prises de risques sont globalement minimes et c'est agaçant. Heureusement, ce cliffhanger n'est pas balayé du revers de la main en un épisode et il y aura tout de même des conséquences lourdes et durables même si ces elles auraient pu être bien pire et plus intéressantes dans le rapport de force.
Malgré tout la série réussi à imposer un rythme soutenu dès ses premiers épisodes en renforçant les tensions internes. La saison sera ainsi marquée par plusieurs renversements des forces en puissance, une dynamique qui permet d'entretenir la tension mais perd en intérêt du fait que chaque renversement n'aura vraiment d'impact que pour 2 ou 3 épisodes.
Au rang des facilités je rangerais également l'arc de la présidente Roslin qui aurait pu marquer les esprits par un choix fort et inoubliable mais se verra entaché d'une décision scénaristique molle et prévisible. J'insiste aussi sur cette facilité scénaristique qu'est le procédé de faire apparaître des personnages d'un épisodes à l'autre en faisant comme s'ils avaient toujours été là et hyper important. On se débarrasse bien entendu de ces personnages au cours de l'épisode et ça ne fait que renforcer le sentiment d'une construction bancale, d'un scénariste qui ne sait pas comment utiliser les milliards d'éléments qu'il a mis en place parce que ça avait de la gueule. Cette méthode a une autre conséquence, c'est qu'elle renforce le peu d'attachement aux personnages qu'on peut ressentir. Ils pourraient tous crever qu'on s'en taperait bien surtout qu'on sait de toute façon que les scénaristes ne feront jamais mourir les héros (ce qui est balo pour une série qui repose sur la notion d'extinction de l’espèce). Enfin, quitte à pointer les méthodes d'écriture un peu lourde, on signalera aussi l'abus d'épisode sur le format : "3 jours plus tôt, 24h plus tôt, etc" procédé très amusant une fois s'il est bien fait mais qui fatigue lorsqu'il devient systématique et peu justifié.
Mais, il n'y a pas que du mauvais dans tout ça, dans l'ensemble la série reste très agréable à regarder et cette saison apporte de petit plus. La 3D notamment n'a quasiment pas vieilli et c'est un véritable plaisir de suivre les séquences spatiales. Aussi, le traitement des cylons est enfin moins monolithique. Quelques humains commencent à se dire que tirer à vue n'a jamais été du bon sens et qu'il serait bon de prendre du recul pour comprendre la situation. Si ça se trouve dans deux saisons on va même commencer à réfléchir sur le concept de "qu'est-ce qui défini un être vivant". L'univers continue de se développer avec des choses vraiment cool comme la résistance, l'amiral Cain, et d'autres joyeusetés par contre le mythe de la série continue d'être en carton pâte. Je l'évoquais un peu plus haut mais, alors qu'on nous vend une civilisation spatiale basée sur 12 planètes toutes différentes, les humains se retrouvent en fait à être un seul bloc monolithique et la seule planète dont on entend vraiment parler c'est Caprica. ça donne le sentiment d'une série américaine qui parlerait du monde entier mais où on ne verrait que des américains qui parle de l'Amérique. Même le convoi de vaisseaux n'a quasiment aucune existence, on consacre vaguement un épisode à certains d'entre eux (la prison, le jardin, etc) puis ça disparaît aussitôt sans développer de réelle substance.
A mon grand désarroi, même si je le supposais déjà en saison 1, le mystère autour des cylons infiltrés se révèle une véritable fumisterie. Tous les cylons révélé sur cette saison sont des ajouts de personnages et non des personnages présents depuis le début. Il n'y a donc effectivement aucun intérêt à conjecturer sur qui est un cylon ou pas, les scénaristes privilégie la surprise au suspens et c'est bien dommage. Pour ne pas spoiler, je n'en dirais pas plus sur ces cylons mais ils ont dans l'ensemble l'avantage d'avoir été bien choisi. Concernant leur fameux plan, il est toujours aussi nébuleux et je crains de plus en plus l'effet Lost. Je garde, au vu du "scandale" qu'avait fait la dernière saison, l'espoir que les scénaristes trichent en partant dans une direction totalement inattendue même si elle est dans la lignée des graines plantées (la religion notamment) à l'image de l’incroyable fin originelle du dessin animé Evangelion.
Concernant la religion d'ailleurs, je reconnais ne pas être hyper à l'aise avec cette thématique. Pour l'instant il y a un lourd prosélytisme sous jacent (peu de remise en question de la religion et sans elle ils seraient probablement tous mort), qui m’inquiète vraiment quand je vois l'épisode sur la thématique de l'avortement. Et d'autres part, l'intégration me semble vraiment à la truelle (le héros qui s'appelle Adama qui se retrouve confronté à un personnage appelé Cain...). A priori les Cylons vénèrent dieu et les humains le panthéon grecs mais c'est très flou et ça sort un peu de nulle part.
Un petit mot sur les personnages pour finir, je suis rassuré de voir que le Chef (Galen Tyrol) est vraiment exploité et qu'il fait partie des personnages importants. J'aime beaucoup le traitement de Sharon et ce n'est pas loin d'être mon personnage préféré. Je regrette par contre une gestion un peu anarchique des personnages. Par exemple Starbuck disparaîtra complètement des épisodes pendant un moment, avant de resurgir avec un épisode un peu lourd essentiellement centré sur elle. A noter que je n'accroche pas du tout avec le développement des personnages de Starbuck et Lee et que (vu que j'ai attaqué la saison 3) ça ne va pas en s'améliorant. Ah et Gaius Baltar reste le personnage le plus insupportable que je connaisse, c'est un expert BFM, le mec ne fait rien de potable, ne semble y connaitre rien à rien mais comme quelqu'un à dit que c'était un génie il se retrouve avec tous les postes a responsabilité possible. Si c'est une dénonciation du privilège blanc c'est brillant, mais j'ai bien peur que non.
Pour finir, je dirais que cette saison est meilleure que la première, l'univers se construit même si c'est un peu trop lent à mon goût, et une fois de plus la fin de saison rebat les cartes de façon intéressante (même si j'ai déjà beaucoup d'éléments en main me laissant deviner que ça ne durera pas)


Conclusion :

Une saison un peu meilleure que la première, les intrigues se densifient et les personnages s'étoffent, toutefois il reste une construction hasardeuse qui donne l'impression que la vision de la série est très "courtemiste". Le fond religieux me gène également beaucoup à titre personnel.

vendredi 5 juin 2020

Silicon Valley

Il y a peu de temps la série Silicon Valley s'est achevée avec sa sixième saison, l'occasion pour moi de revenir sur cette comédie méconnue de HBO qui mérite pourtant d'être découverte.





Diffusion : 2014 - 2019
Durée : entre 7 et 10 x 26 min selon la saison
Genre : Comédie dramatique
Création : Mike Judge, John Altschuler, Dave Krinsky
Casting : Thomas Middleditch, Martin Starr, Kumail Nanjiani, Zach Woods
Nationalité : U.S.A.
Chaîne d'origine HBO


Synopsis :

De nos jours, dans la Silicon Valley, plusieurs informaticiens essayent, à l'image de leurs idoles Bill Gates et Steve Wozniak, de trouver le logiciel ou l'application qui révolutionnera l'informatique et fera d'eux des millionnaires.

Critique :

Silicon Valley est une série créé par John Altschuler, Dave Krinsky et surtout Mike Judge connu pour avoir créé Beavis and Butt-Head (le dessin animé qui a traumatisé la génération MTV) et écrit Idiocracy (comédie discutable mais tristement prophétique). Assez loin de ces créations, Silicon Valley nous plonge au cœur de cette fameuse vallée de San Francisco qui a vu émerger Facebook, Google et tant d'autres géants de l'informatique moderne (la "Tech"). L'histoire suivra principalement Richard Hendricks, Bertram Gilfoyle, Dinesh Chugtai et Jared Dunn quatre pur-geeks(voir gros nerds) essayant de vivre de leurs talents pour l'informatique (Jared mis à part). Si la série est une comédie, avec des passages indubitablement drôle, il ne s'agit pas d'une sitcom à la Brooklyn 99 ou Community cherchant essentiellement à faire rire le public, mais bien d'une comédie dramatique, c'est à dire d'une histoire qui utilisera le rire pour accompagner son propos. Ici la difficulté à survivre dans la jungle de la Tech et de ses milliardaires mégalomanes. L'occasion de nous faire découvrir les dessous des succès de toutes ces grandes firmes et l'impact que la Tech a sur nos vies. Silicon valley c'est une série de son temps, les références au milieu de la Tech sont innombrables et parfois pointus ce qui n’empêche pas de suivre l'histoire toujours limpide mais flatte d'autant les amateurs de Tech ravi(e)s de retrouver cet univers si particulier ainsi fidèlement retraduit.
En plus de son ambiance, l'une des grandes qualités de cette série réside indubitablement dans son scénario. il n'est pas particulièrement complexe mais les scénaristes ont réussi à le rendre constamment palpitant. Les héros progressent sans cesse dans leur but et pourtant chaque progrès provoque invariablement de nouveaux problèmes. A tel point qu'ils sont constamment sur la brèche, proche de tout perdre, laissant le public pendu à ce suspens digne d'un polar haletant. Au fil des saisons les enjeux deviennent de plus en plus énormes et c'est toujours un plaisir de découvrir comment les héros vont se planter et comment ils réussiront à s'en sortir. Une écriture qui n'est pas sans rappeler l'essence de la Tech et de l'entrepreneuriat en général : l'essentiel n'st pas de réussir mais de réussir à se relever de ses échecs. Loin de ce milieu qui peut sembler inhumain, la série est très morale et n'aura de cesse de critiquer gentiment toutes ces entreprises qui font autant de bien à notre société qu'elle peuvent faire de mal.
Mais l'histoire ne fonctionnerait pas sans une belle galerie de personnages et ici la série nous gâte. Si aucun des acteurs n'est vraiment connu ils sont tous parfaits dans leurs rôles d’asociaux. On rit plus souvent d'eux qu'avec eux mais c'est un plaisir de les voir apprendre de leurs erreurs.
Dans les rôles principaux l'on retrouvera donc : Thomas Middleditch (Retour à Zombieland, le loup de Wall street, etc) dans le rôle de Richard qui pourrait presque être le héros de l'histoire, un informaticien brillant qui cherche à prendre sa revanche sur le monde et dont les facultés sociales sont un gros handicap, Martin Starr (Spiderman, Freak and geek) dans le rôle de Gillfoy, le perso le plus cool, un sataniste/anarchiste/codeur de génie qui déteste tout le monde, Kumail Nanjiani (The lovebirds, Community, etc) dans le rôle de Dinesh l'informaticien lâche qui ne rêve que d'argent et de fille facile et enfin Zach Woods (The Good Wife, The office, etc) dans le rôle de Jared, un très beau personnage sensible et décalé à la fois drôle et émouvant.
Si le casting est particulièrement masculin, à l'image de la tech, on comptera au moins deux excellents personnages féminins avec Amanda Crew dans le rôle de Monica Hall, l'atout communication de Pied Piper et surtout Suzanne Cryer (The Cloverfield Paradox, 10 Cloverfield Lane, etc) dans le rôle de Laurie Bream, une investisseuse particulièrement inhumaine et savamment décalée.
C'est d'ailleurs dans les personnages négatifs que la série se distingue le plus, entre le cultissime Gavin Belson (Brillant Matt Ross), le sinistre Jian Yang ( Imperturbable Jimmy O Wang ) et tant d'autres la galerie de monstres n'a rien à envier à celle de Barnum.
Le casting ne serait pas complet si je ne mentionnais pas Elrich Bachmann incarné par T.J Miller, un personnage particulièrement drôle et emblématique des premières saisons que la série devra supprimer(durant la quatrième saison). Officiellement l'acteur dit qu'il avait fait le tour, la prod qu'il posait problèmes durant les tournages, officieusement les accusations de viols et de violence portées sur l'acteur n'incitait probablement pas à renouveler son contrat. Même si le personnage manque, il ne déséquilibre pas l'alchimie de la série qui peut se reposer sur le reste de son excellent casting. La dernière saison réussira même à clore l'histoire d'Elrich Bachmann de façon plutôt habile ce qui évite la moindre frustration aux fans.
Niveau réalisation, rien d'extraordinaire à mentionner, comme souvent chez HBO c'est remarquablement produit, les images sont de grandes qualités et n'ont rien à envier au cinéma. Pour autant, il ne faudra pas attendre de plans particulièrement signifiants ou emblématiques.
Le série étant terminé, que dire de la dernière saison ?
Tout simplement qu'elle achève à merveille cette superbe odyssée. Bien sûr, ce n'est pas parfait, je regrette notamment une menace un peu sous-exploitée mais dans l'ensemble que ce soit en terme de rythme, d'humour ou d'émotion, la série se termine du mieux qu'elle pouvait bouclant une oeuvre rare et riche.
Cette série fait indubitablement partie de mes coups de cœur tant par l'intelligence de son écriture que dans la fragilité de ses personnages ou dans toutes ses références plus ou moins subtiles à l'univers de la Tech. Le petit monde de Pied Piper va me manquer, et je ne vous joue pas de la flûte.(désolé, c'était contractuel, j'étais obligé de la faire)


Conclusion :

Silicon Valley ne touchera probablement pas tous les publics car elle nécessite un certain bagage Tech pour apprécier toute ses subtilités mais pourtant cette comédie redoutablement bien écrite gagnerait à être vue par le plus grand nombre tant elle éclaire le monde si particulier de la tech et l'influence qu'il a sur nos vies.