Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

vendredi 28 février 2020

Jojo rabbit

Avec à peine un mois de retard j'ai enfin pu voir Jojo Rabbit que j'attendais beaucoup. Il est temps de voir si l'on peut encore rire intelligemment de la seconde guerre.





Date de sortie : 29 janvier 2020
Durée : 1h 48min
Genre : Guerre, Drame, Comédie
Réalisateur : Taika Waititi
Casting : Roman Griffin Davis, Thomasin McKenzie, Scarlett Johansson
Nationalité : Américain

Synopsis:

Fervent nazi de 10 ans, Jojo voit son monde s'effondrer le jour où il découvre que sa mère cache une jeune juive dans la maison. Avec le soutien de son ami imaginaire Adolf Hitler, il va devoir essayer de régler ce problème au mieux sans voir se retourner contre lui et sa mère les foudres du parti Nazi.

Critique :

Faire rire d'Hitler et du nazisme, voilà un challenge bien audacieux.
Bien sûr, ce n'est pas la première fois, Chaplin le faisait déjà très salutairement dès 1940 dans Le Dictateur mais c'était avant de découvrir toute l'horreur que cachait réellement le nazisme et qu'un mouchoir pudique se cache sur le sujet. Il y a quelques années, on pouvait trouver dans l'excellente série Lazy company une incarnation très fantaisiste de Hitler mais là encore dans un contexte pulp très particulier qui ne laissait aucun doute sur la nature du mal. Et dans les faits, il faut effectivement être très prudent sur ce sujet, il est sensible a raison de la démonstration à la dénonciation on peut glisser dangereusement vers la glorification dans ce que j'appellerais un effet "Scarface" faute d'avoir un vrai nom. Pour résumer je dirais qu'on peut rire de tout mais pas n'importe comment. La difficulté résidait donc ici dans le "n'importe comment" puisque la bande annonce promettait quelque chose de parfaitement loufoque.
Pas de tromperie sur ce point, Taika Waititi, que j'ai découvert avec Thor Ragnarok mais qui était déjà réputé pour Vampires en toute impunité (What we do in the shadows), n'a plus rien à prouver de ses talents de réalisateur de comédie. Là encore il nous livre une petite pépite hilarante et inventive. J'en veux pour témoin, le générique de début sur Komm gib mir deine Hand des Beatles pour voir à quel point ce réalisateur est talentueux. En quelques secondes est sans un mot, juste par un contraste saisissant, il met en scène le culte de la personnalité d'une façon que tout le monde peut comprendre ou au moins ressentir. Sur la forme le film fera énormément penser à un Wes Anderson, on ne retrouvera pas tous les gimmicks du réalisateur mais il aurait clairement pu réaliser un film très proche. A mes yeux c'est une qualité, j'ai vraiment passé un grand moment devant ce Jojo Rabbit. 
Que raconte le film ? Il traite tout simplement de l'endoctrinement de masse. A travers le regard simple d'un enfant de 10 ans l'on peut découvrir comment tout un peuple a pu sombrer dans la pire des idéologies sans se remettre en question. Ainsi, la présence d'Hitler même si elle est une ficelle humoristique permet de matérialiser combien cette idéologie peut s'ancrer dans les esprits, surtout les plus fragiles. L'histoire illustre aussi la folie de la guerre mais choisit de l'incarner par une folie réelle et visuelle plutôt que par un excès de violence. L'impact est tout aussi fort, moins vulgaire et plus accessible. 
Niveau casting, rien à redire, le jeune Roman Griffin est remarquable dans ce premier rôle. Il est drôle, émouvant et réussit a porter le film sur ses épaules tout du long. A ses côtés Thomasin McKenzie (Le roi, The Hobbit : la bataille des cinq armées, etc), plus expérimentée incarne le rôle assez complexe de la jeune juive avec beaucoup de sensibilité. Impossible de ne pas mentionner Scarlett Johansson (Captain America, le soldat de l'hiver, Her, Don jon, etc)dans un rôle léger et haut en couleur mais qui n'est pas sans une certaine gravité et surtout Taika Waititi dans le rôle d'Hitler himself, un choix audacieux vu le peu de ressemblance entre le réalisateur et le personnage mais qui fonctionne pourtant merveilleusement, on regrette même de ne pas le voir plus à l'écran (on le voit assez peu au final)
Dans l'ensemble vous l'aurez compris, je suis absolument séduit par ce nouveau film de Taika Waititi, avec un sujet particulièrement difficile il réussit à livrer un film frais, grand public et pourtant poignant. D'autres films ont déja parlé de la seconde guerre avec humour mais l’intérêt de celui-ci est de montrer l'envers du décors, comment le peuple allemand s'est laissé possédé par une idéologie morbide qui a conduit à tant d'horreurs. Une démonstration qui me semble parfaitement d'actualités quand on voit à quels points l’extrême droit peut séduire aujourd’hui encore.
A voir absolument, et pourquoi pas en famille.






Conclusion :

Un film brillant, drôle, subversif, inventif. Jojo vous fera passer par tout un tas d'émotion et permettra pour ceux qui ne l'on pas encore compris, de réaliser combien une idéologie comme le nazisme peut-être séduisante et combien il est facile de la laisser gagner.

lundi 24 février 2020

Queen & Slim

Je n'étais pas allé au cinéma depuis un moment mais une occasion s'est présenté de découvrir un film dont vous n'avez probablement pas entendu parler. Laissez moi donc vous présenter Queen & Slim.





Date de sortie :12 février 2020
Durée : 2h 12min
Réalisateur: Melina Matsoukas
Casting : Daniel Kaluuya, Jodie Turner-Smith, Bokeem Woodbine
Genre : Thriller, Drame
Nationalité Américaine

Synopsis :

à la suite d'un rendez-vous Tinder médiocre, deux jeunes afro-américains se retrouvent mêlée au meurtre d'un policier. Conscient que personne ne croira à un accident, ils partent en cavale pour essayer de sauver leur vie. L'occasion pour eux de se découvrir et pour le pays de se remettre en question.

Critique :

Je vous rassure, je n'avais pas plus entendu parler de Queen & Slim que vous, c'est juste le pitch et l'acteur principal qui m'ont donné envie d'y aller. Queen & Slim est le premier long métrage de  Melina Matsoukas qui est surtout connue pour avoir réalisé des clips de Béyoncé et travaillé sur la série Master of None. Série dans laquelle on retrouve Lena Waithe (Ready player one, etc) qui est la scénariste du film. Bien avant d'être une histoire d'amour à la Bonnie and ClydeQueen & Slim et une critique sociale du racisme. Personnellement j'ai beaucoup pensé à Thelma et Louise sauf qu'au lieu de fuir le patriarcat les deux héros fuient le racisme.
En soit le sujet n'est pas forcément original et c'est ce qui rend le film important, le fait qu'aujourd'hui ce genre d'histoire puisse sembler réelle et ce serait se voiler la face que de dire que ce n'est que de la fiction. Au contraire le scénario est finement écrit, sans misérabilisme, sans manichéisme il nous montre combien nous avons tous à travailler pour construire un monde meilleur que celui dans lequel nous vivons.
Niveau casting, j'étais content de retrouver Daniel Kaluuya (Get Out, Black panther, etc) un excellent acteur, très expressif qui brille ici dans un rôle tout en retenu d'un homme simple qui essaye de faire les choses biens. Face à lui Jodie Turner-Smith (The Neon demon, etc) en avocate bad-ass et solitaire. Une partition qui se révèle plus sensible qu'elle n'en a l'air.
Assez logiquement, le film est un road moovie, l'occasion de traverser les grands paysages américains mais surtout de découvrir ses banlieues populaires. Si la mise en scène n'est pas particulièrement expressive, les images n'en sont pas moins sont superbes, on reconnait l'expérience "clipesque" de la réalisatrice.
Niveau musique on se retrouve d'ailleurs avec une superbe bande son, souvent diégétique et surtout utilisé à bon escient.
Si je devais faire un seul reproche à Queen & Slim ce serait probablement sa durée. Je pense qu'un bon quart d'heure de moins n'aurait pas été du luxe pour donner plus de force l'ensemble.
Globalement, Queen & Slim est un très beau film. Pas forcément une histoire d'amour inoubliable mais un beau film de société avec des personnages touchants et humains. Difficile de ne pas être ému par le destin de ces victimes des circonstances et les vies qu'elles entraînent dans leur sillage.


Conclusion :

Un road-moovie prenant et un beau film de société.

lundi 17 février 2020

Devilman : Crybaby

Si la plateforme Netflix est conue pour ses séries, j'ai pu constater qu'elle était également bien fournie en anime. On trouve de grands classiques (Evangelion, Fullmetal Alchemist, Samouraï champloo, etc) mais aussi quelques séries créées spécialement pour la plateforme. C'est de l'une d'entre elle dont je vais vous parler.





Depuis 2018
Durée : 25min x 10
Genre : Aventure, Drame, Epouvante-horreur, Fantastique, Action, Animation
Réalisation : Ichiro Okouchi, Masaaki Yuasa
Casting vocal : Ayumu Murase, Kōki Uchiyama, Megumi Han
Nationalité : Japonaise

Synopsis :

Lycéen faible et solitaire, Fudô Akira se retrouve investi d'un pouvoir démoniaque qui va bouleverser sa vie. Avec l'aide de son riche ami excentrique Asuka Ryo, il va tenter d’employer cette puissance pour empêcher l'invasion de la terre par une armée de démons mais les humains peuvent-ils encore être sauvé ?

Critique :

Il y a quelques temps j'ai eu l'occasion d'assister à une conférence sur Masaaki Yuasa et son studio Science Saru. C'est ainsi que j'ai découvert l'existence de Devilman Crybaby. Je connaissais Devilman de nom, c'est une oeuvre mythique du manga signé du grand Go Nagai (Cutey Honey, Great Mazinger, etc) mais je ne connaissais pas Masaaki Yuasa  (Mind Game, Ride your wave, etc) un réalisateur prolifique qui gagne à être connu et ne semblait pas prédestiné à travailler sur une oeuvre aussi violente que Devilman. 
Le dessin animé est résolument destiné à un public adulte car il a beau suivre des personnages adolescent le niveau de violence est très élevé et le sexe est sporadiquement présent durant les premiers épisodes. Des choix qui renforce la dureté de l'univers de Devilman et servent une oeuvre forte, riche et beaucoup plus sensible qu'elle n'y parait. Pour tout dire on pourrait même reprocher à la série une certaine mièvrerie tant son personnage principal est sensible à la souffrance d'autrui.
Graphiquement, le studio met à profit l'une de ses spécialités : les déformations pour offrir des séquences horrifiques très impressionnantes. En dehors de ça l'animation et le charadesign sont d'une redoutable efficacité.
L'histoire reprend la trame d'origine de la série Devilman et nous en raconte toute l'histoire en une saison autoconclusive. La narration est vraiment surprenante, le scénario ne suit aucune piste facile et si l'affrontement entre Akira et Ryo parait inévitable dès les premières minutes de la série il est difficile de deviner quand, comment, pourquoi celui-ci arrivera. Pourtant l'affrontement se révélera aussi fort émotionnellement que visuellement lorsqu'il arrivera enfin.
Autre point fort de la série, sa musique. Les générique de début et de fin, d'une part, des morceaux orienté techno avec un aspect religieux qui rentre vite en tête et ajoute de l'intensité par leur côté épique. Plus étonnant, la série utilise énormément le rap de manière diégétique au travers d'un groupe de "djeuns" qu'on retrouvera tout au long de l'histoire. Un genre musical qui donne un aspect urbain/réaliste ainsi qu'un ancrage social plus fort à la série. Loin des démons la série parle avant tout de l'être humain et du vivre ensemble.
Dans l'ensemble Devilman crybaby est une série aussi prenante que surprenante, les 10 épisodes se dévorent sans que l'histoire ne se repère où qu'on s'ennuie. Les personnages sont attachants et si l'histoire tourne principalement autour d'Akira, on pourra trouver beaucoup d'autres personnages fort notamment féminin comme Miki et Miko.
Une bonne surprise du catalogue netflix et une intrigante porte d'entrée dans le travail de  Masaaki Yuasa dont je compte bien vous reparler.



Conclusion :

Loin de n'être qu'un manga ultra violent, Devilman Crybaby est une oeuvre superbe et jusquauboutiste sur l'humanité.

mercredi 12 février 2020

Ragnarok

Vous l'ignorez surement mais j'ai une certaine affection pour la culture nordique et tout spécialement le Ragnarok. Difficile pour moi donc de ne pas me sentir obligé de regarder la nouvelle série Netflix même si l'orientation résolument ado avait de quoi m'effrayer.




Diffusion sur netflix : 31 janvier 2020
Durée : 45min x 6 pour la saison 1
Genre : Drame, Fantastique
Réalisateur : Adam Price
Casting : David Stakston, Jonas Strand Gravli, Herman Tømmeraas
Nationalités : Norvégienne, Danoise

Synopsis:

Forcé à revenir vivre dans le village qui l'a vu naître avec son frère Laurits et sa mère Turid, le jeune Magne se découvre une puissance qu'il n'aurait jamais imaginé. Alors qu'il essaye de comprendre ce qu'il lui arrive, il va se retrouver au beau milieu d'une guerre datant de l'aube de l'humanité.

Critique :

Que dire de Ragnarok ?
Pas grand chose avouons le.
La principale force de la série réside surement dans son origine qui lui donne les seuls points de différences avec une énième série teen américaine.
On aura donc le plaisir de découvrir les somptueux paysages Norvégiens, de suivre les gens faire leur course au Spar, et de découvrir une vision très particulière de la mode. Je sais que ça peut paraître ridicule dit comme ça mais pour moi c'est toujours un plus de sortir de tous les stéréotypes culturels américains dont nous sommes matraqués à longueur d'année. Ce n'est pas de leurs fautes, ils parlent de ce qu'ils connaissent mais cela nous enferme dans une bulle intellectuelle nocive. (combien de personne connaissent mieux le droit américain que celui de leur pays ? )
Du coup, j'ai apprécié le charme de ce petit village de montagne et c'est avec plaisir que j'y suivais les personnages.
Des personnages également atypiques car on sent le casting moins formaté que chez nos amis américains. Si les méchants sont à raison un peu lisse, le reste du casting est plutôt varié et le héros affiche un air benêt assez rare. Dans l'écriture, les personnages sont plutôt fort et bien campé, j'ai particulièrement apprécié celui de Isolde même si je ne suis pas totalement convaincu par le traitement que les scénaristes en font.
Au niveau de l'histoire, assez peu de surprises. Il y a bien quelques orientations de personnages inattendus mais dans l'ensemble tout est balisé et pour le peu qu'on s'intéresse à la mythologie nordique tout est assez prévisible (je suis presque sur de connaitre un secret du lore gardé pour la prochaine saison ).
J'ai par contre apprécié le fond très Greta Thunberg compatible car la série dénonce l'influence des industries sur les politiques et l'impact catastrophique pour notre planète. J'ai la faiblesse de croire que c'est plutôt un bon message pour les jeunes.
Un petit mot sur la musique, je fut agréablement surpris de retrouver du M83 dans la BO, c'est une valeur sûre. La bande son sera également l'occasion de découvrir le métal danois, un genre que j'avais peu eu l'occasion d'explorer et qui donne une saveur toute particulière à la série.
Niveau effets spéciaux, il y en a très peu, les réalisateurs privilégiant le côté humain du personnage mais les quelques effets utilisés sont plutôt spectaculaires.
Dans l'ensemble vous n'aurez pas le temps de vous ennuyer durant ces 6 épisodes, le temps passez assez vite mais pour autant l'histoire ne devrait pas vous marquer plus que ça.
Ragnarok est une série sympathique mais pas vraiment inoubliable.


Conclusion :

Une série un peu convenue mais qui reste efficace et dépaysante

lundi 10 février 2020

ELI

Amateur de films d'horreur que je suis, j'avais remarqué Eli au catalogue Netflix sans jamais trouver le temps de le regarder. C'est désormais chose faite alors laissez moi vous en parler.





Sortie :18 octobre 2019 sur Netflix
Durée : 1h 38min
Genre : Epouvante-horreur, Thriller
Réalisateur : Ciarán Foy
Casting : Charlie Shotwell, Sadie Sink, Kelly Reilly
Nationalité : Américaine

Synopsis:

Le jeune Eli est atteint d'une maladie qui l’empêche de se confronter à l'extérieur. Ses parents pensent avoir enfin trouvé la solution pour lui mais la clinique privée qui l'attend recèle bien des secrets.

Critique :

Eli est le troisième film de Ciarán Foy qui s'était fait connaitre avec Sinister 2, un autre film d'horreur. La force d'Eli réside dans son pitch : un enfant lutte contre une maladie orpheline mortelle dans une clinique hantée et/ou dirigée par un docteur suspect. Le film est un quasi huis-clos et se déroule presque en intégralité dans la clinique. Un lieu bien choisit qui n'a pas grand chose d'un hôpital mais tout du vieux manoir flippant.
L'ambiance est prenante, la dangerosité fulgurante de la maladie d'Eli qui nous est montré dès le début apporte une dose de stress non négligeable et comme le garçon est attachant on en vient vite à craindre pour sa vie. Les pistes étant multiples il n'est pas évident de deviner dans quelle direction le réalisateur va vraiment et la fin est plutôt surprenante malgré une certaine facilité. On en viendrait presque à vouloir une suite.
Le casting est plutôt bine choisi avec une mention spéciale pour Charlie Stotwell (captain fantastic, etx) dans le rôle du jeune Eli qui se retrouve avec un rôle particulièrement riche et complexe.
Dans l'ensemble, Eli est un petit film d'horreur malin et efficace.
Vous n'aurez pas le temps de vous ennuyer, vous serez surpris à quelques reprises et vous trouverez certaines idées plutôt maligne. Pour autant, le film n'a pas grand chose d'original, la sensation d'avoir déjà vu nombreuses de ses scènes est assez frappante et on ne peut pas dire que ce soit une expérience de cinéma bouleversante.
Difficile de faire plus long, car ça ne mérite pas beaucoup plus, Eli c'est bien mais pas top.







Conclusion:

Un film d'horreur pas très effrayant, ni très original mais ça se laisse regarder et la fin est plutôt cool.

vendredi 7 février 2020

Ares

Cela fait quelques années maintenant que j'ai entendu parler d'Ares, l'un des rares films d'anticipation français, mais je n'avais pas eu l'occasion de le voir. Sa présence au catalogue Netflix était une bonne occasion de rattraper ce retard, laissez-moi vous dire ce que ça donne.






Sortie : 23 novembre 2016
Durée : 1h 20min
Genre : Action, Science fiction
Réalisation : Jean-Patrick Benes
Casting : Ola Rapace, Micha Lescot, Thierry Hancisse
Nationalité : Française

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis :

Dans un futur proche, la France est tombé aux mains des industriels et la vie humaine a désormais une valeur marchande légale. Ares est un lutteur has-been qui n'hésite pas à se compromettre pour s'en sortir. Sa vie va être bousculée le jour où l'une des principales entreprises de pharmaceutiques s'intéressera à lui pour son futur produit.


Critique :

Hasard du calendrier, Ares était sortie à l'époque en même temps qu'un autre film de SF français : Virtual révolution. C'était d'autant plus étonnant que ce genre de films est très rare en France. Contrairement à Virtual Revolution, Ares à bénéficié d'un distributeur prestigieux, Gaumont ditribution, et pour autant n'a pas marqué les esprits. L'histoire est assez classique dans le genre cyberpunk. Dans un futur proche les megacorpo ont pris le contrôle du monde et les humains essayent de survivre tant bien que mal dans un libéralisme économique poussé à l’extrême (enfin on y arrive bientôt, rassurez-vous). On suit Ares, un lutteur looser, résigné qui se voit proposé la chance de sa vie pour se refaire un nom avec à peine 80% de chance d'en mourir, qui refuserait ? Sur le fond, on se retrouve donc avec une critique de notre société ultra-libérale et de la façon dont elle exploite les corps. Sur la forme on se retrouve avec un polar très classique qui n'a pas grand chose à envier à la méthode Besson. Il n'y a ni pute, ni voiture, ni ninja mais de belles équivalences.
Ares est le deuxième long-métrage de Jean-Patrick Benes après Vilaine et l'excellente série Kaboul Kitchen. Il est à noter qu'il est également scénariste et on ne pourra qu'être surpris que l'homme qui a écrit 4 garçon plein d'avenir en 1997 écrive Ares presque 20 ans plus tard. Le grand écart est total.
Le film repose essentiellement sur le personnage principal Ares, incarné par Ola Rapace un acteur que j'avais découvert dans la très bonne série Française Section Zero. Une chose est sûre concernant cet acteur, il ne brille ni par son charisme ni par son expressivité. Alors oui, il est très crédible en looser mais pas particulièrement attachant. Heureusement les personnages secondaires sont bien campés, on notera par exemple Myosotis incarné par Micha Lescot (Edmond, le redoutable, etc) dans le rôle du voisin extravagant ou de Hélène Filliéres (Volontaires, Mafiosa, etc) dans celui de Altman le flic bad-ass.
L'histoire est efficace et bien écrite, faute d'être originale elle a le mérite d'être bien construite. On sent que le scénariste a de la bouteille et envie de raconter des choses, ne lui manque qu'un brin de créativité.
Niveau réalisation, c'est simple mais efficace. Le paris du futur est cohérent et on ne ressent pas de manque de budget. Ces choix de réalisation très raisonnable explique aussi un manque d'envergure de l'ensemble du film, si on peut retrouver le côté étouffant d'un bladerunner, jamais on ne prend de hauteur même les scènes au sein des méga corporation n'ont rien d’impressionnantes. Les affrontement de lutteur pourtant devenu sport national manque également cruellement d'envergure et donne juste l’impression de se dérouler dans un garage miteux.
Pour conclure, je dirais qu'Ares est un film intéressant mais qui manque de panache. On ne s'ennuie jamais, on se laisse prendre au jeu mais jamais on ne se laisse vraiment emporter dans cette histoire. On saluera tout de même le prodige d'avoir réussi à réaliser un film de SF en France, les manques de budget et de soutien font que c'est choses quasiment impossible donc malgré ses défauts Ares brille au minimum de cette victoire là.



Conclusion :

Un film d'anticipation honnête qui livre une histoire forte, sans être originale, avec peu de moyens.

mercredi 5 février 2020

Vermin

Après vous avoir parlé de Crisis Jung, je me sentais obligé de regarder ce que Vermin du même studio avait dans le ventre, laissez moi vous raconter ça.




Réalisé en 2018 pour Blackpill
Sortie le 3 janvier 2020 sur Netflix
Durée : 10min
Genre :Comédie, Animation
Réalisateur : Balak
Casting Vocal : Casey, Julien Crampon, Gaël Mectoob
Nationalité : Française

Synopsis :

Mantos,une jeune mante religieuse monte à la ville pour vivre son rêve de devenir policier comme son père disparu. Le commissaire va lui adjoindre comme collègue Chemou, la honte du commissariat, une mouche dépressive qui va lui faire vivre l'enfer et l’entraîner dans les pires aventures.


Critique :

Vermin est donc une autre production du studio Bobypills à destination de la plateforme disparu Blackpills, c'est également une nouvelle oeuvre de Balak, l'un des auteurs de Lastman (à voir absolument sur Netflix et à lire aussi) mais surtout des Kassos une série animée pour adulte sans comparaison possible et qui pousse le grand n'importe quoi à son maximum (il n'y a qu'a voir le lapin sadomaso de la ratp pour s'en convaincre) et de Peepoodo and the super fuck friends. Le point commun entre ces productions, outre l'humour, étant une volonté de ne se conformer à aucune censure et de pousser les frontières du au maximum de leurs moyens. Cela donne une série ultra exigeante pour Lastman et des comédies hallucinantes pour les autres productions.
Et qu'en est_il de Vermin ?
A n'en pas doute la filiation est directe, on retrouve le même humour cul, trash et social mais cette fois dans un cadre beaucoup plus normé. En effet la série est un cop show assez conventionnel qui se repose sur les recettes du genre (le rookie qui débarque, la tension entre les collègues, la concurrence entre les policiers, le commissaire relou, etc). Pour autant, les scénaristes ont su s'approprier suffisamment ces codes pour nous livrer une histoire délirante avec quelques retournement de situation savoureux.
Les 10 épisodes peuvent se regarder d'un bloc sans mal, l'histoire se suit et fonctionne dans la continuité. Elle se paye même le luxe d'un climax prenant et qui donne envie d'en voir plus.
Si Vermin n'atteint pas le niveau stratosphérique de WTF des Kassos ou de Peepoodo, ça n'en reste pas moins une très bonne série humoristique dans la droite lignée de autres productions.
Niveau réalisation, l'animation est assez basique et les designs un peu simplistes mais l'ensemble colle bien avec le genre un peu à la manière des graphismes rudimentaire des premiers Southpark. Et surtout c'est cette simplification dans la conception qui permet à des séries aussi différentes de pouvoir voir le jour en restant viable économiquement.
Un petit mot sur le doublage, on retrouve quelques voix connu sur le web et chez Bobypilss. A commencer par Mr Poulpe, aujourd'hui connu pour son travail sur Canal+ mais à l'origine réputé dans les milieu geek pour avoir été la star d'une des premières websérie française (Nerdz), on reconnaitra également la voix nasillarde de Gael du duo Bapt et Gael (10minutes a perdre)
Bref, si vous avez envie de vous vider la tête et que vous avez 7min devant vous, Vermin est là pour vous, il serait étonnant que la série ne réussisse pas à vous extorquer quelques barres de rire.


Conclusion :

Une comédie policière sans grande originalité mais vraiment délirante. Les 10 épisodes se dévorent sans mal d'une seule traite. On en redemande.

lundi 3 février 2020

Bojack Horseman

Vendredi 31 janvier était enfin diffusé la fin de Bojack Horseman, l'occasion de faire le point sur une série atypique et particulièrement marquante du catalogue Netflix.






Diffusion : 2014 - 2020
6 saisons
Durée : 25min
Genre : Comédie, Drame, Animation
Réalisation : Raphael Bob-Waksberg
Casting Vocal : Will Arnett, Amy Sedaris, Alison Brie
Nationalité : Américaine

Synopsis :

Star du petit écran des années 90, Bojack Horseman est aujourd'hui en bout de course. Alcoolique, déprimé, il espère relancer sa carrière grâce en écrivant sa biographie mais n'y arrive pas malgré tout ses efforts. Son éditeur décide donc de lui proposer un ghostwriter, l'occasion pour l'acteur de réfléchir sur sa vie et de se remettre en question...ou pas.

Critique :

J'ai découvert Bojack Horseman en 2019 peu avant la diffusion de la saison 6. Cela faisait des années qu'un ami m'en parlait et je n'avais pas craqué au vu du retard à rattraper. Pourtant, une fois que j'ai eu accès au catalogue Netflix, la curiosité face à son enthousiasme fut la plus forte. Les premiers épisodes ne m'ont pas forcément convaincu, ce n'était pas très drôle et le personnage principal était assez désagréable. Pourtant, au fil des épisodes je me suis retrouvé littéralement happé par cette série que j'ai dévoré en quelques semaines.
Qu'est-ce que c'est que Bojack Horseman ?
Pas une comédie déjà. Pas un dessin animé pour enfant ensuite. Et surtout pas un divertissement.
Bojack c'est une satyre de notre société. A travers le prisme du showbizz et de ses dérives, les scénaristes dessinent une société malade qui engendre et se nourrit du malheur.
Mais sinon, c'est drôle, parfois.
Et surtout c'est touchant, souvent.
Si le personnage de Bojack est un immonde manipulateur égoïste, c'est surtout un être humain fragile qui ne fait pas souffrir à dessein. Malgré tout son argent, c'est juste un pauvre type malheureux qui fait du mal par faiblesse. Et c'est une des forces de cette série que de réussir à nous attacher à Bojack sans pour autant minorer ses actions
Et Bojack n'est pas le seul personnage auquel on s'attachera car entre Diane, Princesse Caroline, Todd et Mr Peanutbutter, ce ne sont pas les personnages savoureux qui manquent. Tous sont plus complexes que le stéréotype qu'ils ont l'air d'incarner et tous sont émouvants à leur façons.
Pour les incarner on trouve une brochette d'acteur vraiment convaincant à commencer par Will Arnett (Arrested Development, La grande aventure Lego, etc) dont la voix profonde donne vie à Bojack, Alison Brie ( Glow, Community, Mad men, etc) touchante dans le rôle de Diane ou Aaron Paul (El camino/Breaking Bad, etc) hilarant dans le rôle de Todd (qui permet d'aborder des thématiques assez atypique comme l'asexualité)
Niveau technique, rien à redire, les designs sont très réussit, l'animation de qualité et les ambiances soignées. L'utilisation du dessin animé pour cette histoire se justifie dans des épisodes moins réalistes, ou fiction et réalité se mélangent lorsqu'on pénètre l'esprit des personnages, ou dans l'épisode 304 entièrement sous l'eau, illustrant à merveille la dépression du personnage.
La série se termine donc après 6 saisons ce qui est à la fois peu (Les Simpsons en sont à 31 saisons) et beaucoup.
Soyons clair, ce n'est pas trop, la série n'a jamais baissé en qualité et a su tout du long mettre ses éléments en place pour conclure tous ses arcs narratifs de façons satisfaisantes (tous sauf un, un personnage est un peu oublié à la fin et c'est dommage). L'histoire va jusqu'au bout de ses thématiques sans épargner le personnage et en donnant matière à réfléchir sur notre société.
Je ne vous dirais pas si la série fini bien ou pas pour ne pas spoiler mais en tout cas elle reste cohérente avec le reste de la série. Personnellement, il m'aura manqué un petit quelque chose dans le dernier épisode pour vraiment emporter mon adhésion mais au vu de la qualité de tout le reste, je ne peux que vous encourager à vous plonger (oui, c'est un clin d’œil) dans cette série.
Nombreux épisodes vont vous bousculer, certains vous arracheront des larmes, Bojack est une série dont on ne revient pas indemne mais quo vous donnera à réfléchir sur notre société et sur vous même. Une série de référence.





Conclusion :

Une oeuvre magnifique et parfois très dure qui donne à réfléchir sur notre société et sur la complexité de l'être humain.