Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 7 février 2020

Ares

Cela fait quelques années maintenant que j'ai entendu parler d'Ares, l'un des rares films d'anticipation français, mais je n'avais pas eu l'occasion de le voir. Sa présence au catalogue Netflix était une bonne occasion de rattraper ce retard, laissez-moi vous dire ce que ça donne.






Sortie : 23 novembre 2016
Durée : 1h 20min
Genre : Action, Science fiction
Réalisation : Jean-Patrick Benes
Casting : Ola Rapace, Micha Lescot, Thierry Hancisse
Nationalité : Française

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis :

Dans un futur proche, la France est tombé aux mains des industriels et la vie humaine a désormais une valeur marchande légale. Ares est un lutteur has-been qui n'hésite pas à se compromettre pour s'en sortir. Sa vie va être bousculée le jour où l'une des principales entreprises de pharmaceutiques s'intéressera à lui pour son futur produit.


Critique :

Hasard du calendrier, Ares était sortie à l'époque en même temps qu'un autre film de SF français : Virtual révolution. C'était d'autant plus étonnant que ce genre de films est très rare en France. Contrairement à Virtual Revolution, Ares à bénéficié d'un distributeur prestigieux, Gaumont ditribution, et pour autant n'a pas marqué les esprits. L'histoire est assez classique dans le genre cyberpunk. Dans un futur proche les megacorpo ont pris le contrôle du monde et les humains essayent de survivre tant bien que mal dans un libéralisme économique poussé à l’extrême (enfin on y arrive bientôt, rassurez-vous). On suit Ares, un lutteur looser, résigné qui se voit proposé la chance de sa vie pour se refaire un nom avec à peine 80% de chance d'en mourir, qui refuserait ? Sur le fond, on se retrouve donc avec une critique de notre société ultra-libérale et de la façon dont elle exploite les corps. Sur la forme on se retrouve avec un polar très classique qui n'a pas grand chose à envier à la méthode Besson. Il n'y a ni pute, ni voiture, ni ninja mais de belles équivalences.
Ares est le deuxième long-métrage de Jean-Patrick Benes après Vilaine et l'excellente série Kaboul Kitchen. Il est à noter qu'il est également scénariste et on ne pourra qu'être surpris que l'homme qui a écrit 4 garçon plein d'avenir en 1997 écrive Ares presque 20 ans plus tard. Le grand écart est total.
Le film repose essentiellement sur le personnage principal Ares, incarné par Ola Rapace un acteur que j'avais découvert dans la très bonne série Française Section Zero. Une chose est sûre concernant cet acteur, il ne brille ni par son charisme ni par son expressivité. Alors oui, il est très crédible en looser mais pas particulièrement attachant. Heureusement les personnages secondaires sont bien campés, on notera par exemple Myosotis incarné par Micha Lescot (Edmond, le redoutable, etc) dans le rôle du voisin extravagant ou de Hélène Filliéres (Volontaires, Mafiosa, etc) dans celui de Altman le flic bad-ass.
L'histoire est efficace et bien écrite, faute d'être originale elle a le mérite d'être bien construite. On sent que le scénariste a de la bouteille et envie de raconter des choses, ne lui manque qu'un brin de créativité.
Niveau réalisation, c'est simple mais efficace. Le paris du futur est cohérent et on ne ressent pas de manque de budget. Ces choix de réalisation très raisonnable explique aussi un manque d'envergure de l'ensemble du film, si on peut retrouver le côté étouffant d'un bladerunner, jamais on ne prend de hauteur même les scènes au sein des méga corporation n'ont rien d’impressionnantes. Les affrontement de lutteur pourtant devenu sport national manque également cruellement d'envergure et donne juste l’impression de se dérouler dans un garage miteux.
Pour conclure, je dirais qu'Ares est un film intéressant mais qui manque de panache. On ne s'ennuie jamais, on se laisse prendre au jeu mais jamais on ne se laisse vraiment emporter dans cette histoire. On saluera tout de même le prodige d'avoir réussi à réaliser un film de SF en France, les manques de budget et de soutien font que c'est choses quasiment impossible donc malgré ses défauts Ares brille au minimum de cette victoire là.



Conclusion :

Un film d'anticipation honnête qui livre une histoire forte, sans être originale, avec peu de moyens.

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