Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

lundi 29 octobre 2012

Master class Vogler

Bon, à la base j'avais envie de faire une petite vidéo, histoire de changer un peu et de faire un truc un peu plus péchu. Mais comme la vie en fait toujours à sa tête, je suis complètement aphone, ce qui complique un peu l'idée d'une vidéo. Je vais donc juste vous faire une rapide présentation de la journée.

Si ma journée à démarré à 4h du matin, c'est à 10h qu'a vraiment commencé la masterclass. Par une présentation des représentants du Centre des congrès puis par une présentation hilarante d'Alexandre Astier himself. Christopher Vogler est ensuite monté sur scène et a passé la matinée à se présenter et à introduire sa méthode, nous parlant notamment de Joseph Campbell son "mentor".

Le public est assez varié, avec une moyenne d'âge de 30 ans, mais tirant plus vers la vingtaine, une dominante masculine et essentiellement des scénaristes/écrivains(mais aussi quelques acteurs, quelques techniciens et une personne travaillant dans la production). Tout les spectateurs ne sont pas français, au contraire, ils viennent d'un peu toutes l'europe (même si la grosse dominante est française). On note également la présence de célébrité comme Lionel et Simon Astier mais également Kyan Khojandi, ils se comportent au même titre que tout les autres spectateurs ce que je trouve vraiment cool. (On peut également voir Joëlle Sevilla puisque c'est elle qui organise)

Durant l'après-midi, Vogler a attaqué sa méthode à proprement parler, je ne vais pas vous l'expliquer ici, il le fait bien mieux que moi dans son livre (le guide du scénariste).
Ce qui est fondamentalement intéressant chez Vogler (outre la simplicité du propos) c'est son universalité (qui s'explique par le fait que son analyse vient de celle de Campbell qui est issue des mythes fondateurs), c'est à dire qu'il n'enseigne pas une méthode pour écrire mais pour créer, voir pour vivre.
De fait, dans ses exemples il peut aborder tout un tas de choses et là en l'occurence il a passé un petit moment sur ça:


Je ne parle pas du clip, mais bien de la chanson. En fait celle-ci provoque assez facilement des larmes chez les personnes qui l'écoutent, à tel point que des chercheurs se sont penché sur le sujet.  Ils ont ainsi découvert la présence d'appoggiatura (ici pour plus d'info) dans le morceau qui seraient la raison de ces réactions physiques. Si Vogler a parlé de ça, c'est qu'il insistait sur l'importance de provoquer des réactions physiques chez le spectateur pour le toucher. Selon lui toujours, une bonne histoire fera réagir au moins deux organes(le coeur qui bat, la gorge qui se serre, les tripes qui se retourne etc) sinon c'est que l'histoire est raté ou trop intellectuelle pour faire réagir le spectateur. Pour finir sur le morceau d'Adele, Vogler nous explique que la composition suit le rythme d'une bonne histoire avec une montée en puissance, des passages plus calme avant de reprendre plus fort et surtout la présence de ces fameux appoggiatura qui remue le spectateur.

Sinon, autre anecdote amusante, Vogler a travaillé sur l'un des films que je déteste le plus "Je suis une légende". Le film n'est pas mauvais en soit, c'est une pathétique variante de "28 jours plus tard" mais le gros soucis c'est qu'il massacre l'oeuvre original, la nouvelle de Richard Matheson. Vogler nous a ainsi expliqué qu'il a découvert lors de la projection que la production avait changé la fin(il avait lui même rédigé une fin sombre à la hauteur de celle du roman) pour une vision plus optimiste. Il a donc demandé à Will Smith quelle était la raison de ce changement et l'acteur lui a répondu que les chiffres des projections tests étaient désastreux, le public américain ne pouvait pas supporter de voir Will Smith tomber de son piédestal. Il devait rester un héros immaculé.

Sur ce, je vais aller dormir, les yeux se ferment tout seul. J'essaierais de réécrire une note demain.

4 commentaires:

  1. ATTENTION SPOILER INSIDE !

    cher ElProgramator,
    je viens de découvrir le film "Je Suis Une Légende".
    A la fin... il meurt
    voilà, ça c'est fait,
    mais du coup je ne sais pas si j'ai vu la fin version Studio ou version Vogler ?
    Ou alors la fin version Vogler concerne plutôt le prologue (le village fortifié) ?
    Serait-il possible d'éclairer ma lanterne ?
    merci Ô grand Elprogramator ;-)

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  2. A ma connaissance, la version Vogler n'existe pas et je ne sais pas exactement comment ça se terminait, juste que c'était plus sombre. Tout ce que je peux expliquer c'est la différence entre l'excellent livre de Richard Matheson, et cette mauvaise adaptation:

    ATTENTION SPOILER FILM:
    Dans le film, Will Smith, découvre d'autres survivantes et se sacrifie héroïquement pour leur permettre de fuir. Ces survivantes rejoignent une communauté où elle pourront se reconstruire. Will smith devient donc une légende au sens héroïque du terme d'où le titre.

    ATTENTION SPOILER LIVRE:
    Dans le livre, le héros découvre une survivante mais comprend bien trop tard qu'elle est en fait une vampire(ce sont des vampires dans le livre, pas des zombies) qui a évolué et n'a donc plus les même contraintes(notamment par rapport à la lumière) le héros est arrêté par les vampires, jugé et condamné à mort pour avoir exterminé tant des leurs (puisqu'en tant que survivant, il passait ses journées à zigouiller du vampire). Le héros devient une légende parce que son statut de dernier humain tueur de vampire fait de lui le monstre face à cette nouvelle société. Il y a donc un changement de point de vue total qui fait toute la subtilité de l'histoire (qui est le monstre?)

    C'est la perte de cette subtilité qui fait de "Je suis une légende" un très mauvais film, car quitte à voir un film de zombie, mieux vaut regarder "28 jours plus tard", certes le budget n'est pas exhibé de façon tape à l'oeil mais au moins là, il y a du talent.

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  3. merci pour les infos,
    effectivement, la valeur "héroïque" n'a plus du tout le même sens.
    N'ayant pas lu le livre d'origine, je n'avais donc aucun à priori sur l'histoire qui m'attendais, et il est vrai que ce qui m'a attiré avant tout, ce sont les effets spéciaux qui avaient été remarqués à l'époque de la sortie du film.
    Je vais donc aller de ce pas découvrir "28 jours plus tard" en espérant que ça ne sentira pas le réchauffé juste après avoir vu "Je suis une légende"...
    C'est ce que j'ai ressenti quand, après avoir vu "Armaggeddon", je suis allé voir "Deep Impact".
    Même scénario, mais avec un budget inférieur...
    Idem pour "Volcano" et "Le Pic de Dante"
    ou bien encore "La Fin des Temps" et "L'associé du Diable" :-D
    etc...

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  4. Je te met au défi de trouver "28 jours plus tard" moins bien que "Je suis une légende". Les deux films n'ont rien en commun à part leur situation initiale(un homme seul survivant à une épidémie de zombie). Là où "je suis une légende" repose entièrement sur ses effet spéciaux, "28 jours plus tard" repose sur son écriture et sa réalisation(et sa bande son magistrale). Attend toi à être chamboulé le film est psychologiquement très dur et le pire danger n'est pas forcément où l'on croit. Pour revenir à tes comparatifs "armageddon", "deep impact", "volcano", "le pic de dante" c'est quand même pas d grand cinéma, pas très étonnant qu'en en voyant un tu trouves l'autre moins bien.

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