Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 20 mars 2020

Arrested Developpment

Plus d'une fois j'avais entendu parler d'Arrested Development sans avoir l'occasion de regarder cette série. Sa présence au catalogue Netflix m'a enfin permis de rattraper ce retard et de me faire un avis, voyons cela ensemble.





Saison 1 à 5 de 2003 - 2019
Durée de 22min à 30min
Genre : Comédie, Mocumentaire
Réalisation  Mitchell Hurwitz
Casting : Jason Bateman, Will Arnett, Jessica Walter
Nationalité : U.S.A.

Synopsis :


Mickael Bluth, veuf et père d'un adolescent, semble être le seul élément fiable d'une famille riche complètement déconnectée de la réalité (oui, c'est un pléonasme). Alors que la famille se voit frappée d'une terrible crise qui pourrait la ruiner, Mickael se dévoue une dernière fois pour être le sauveur.

Critique :

Arrested developpment fait partie de ces séries comiques bénéficiant d'une petite aura de prestige dans certains milieux à l'image de série comme Community (dont les premières saisons sont à voir absolument, elles sont sur amazon Prime). C'est d'ailleurs ce qui avait permis à la série de renaître de ses cendres sur Netflix en 2013 après un arrêt de 8 ans faute d'audience. En quelques mois je me suis enchaîné les 5 saisons et je vais vous en parler en séparant les trois premières saisons des deux suivantes produites par Netflix.

A l'image de The Office (à voir absolument, la série est sur amazon prime), Arrested Developpment est un faux documentaire. Les différences notables sont aux nombre de deux : premièrement Arrested Developpment se concentre sur une riche famille plutôt que sur une société (même si l'entreprise des Bluth aura beaucoup d'importance dans la série), c'est un peu la vie des Kardachiants avant l'heure. Deuxièmement, là où The office rythmait la série en ajoutant des interviews face caméra, Arrested Developpment fait au contraire le choix d'une voix off...omniprésente...omni...présente.
Et c'est à mon sens le principal défaut de cette série. Le narrateur parle constamment. Bien sûr, il y a quelques fois de bonnes blagues dans le contraste entre ce qu'il dit et ce que l'on voit à l'écran mais ça ne compense pas du tout l'effet de lenteur que ce procédé induit dans l'ensemble des épisodes. Même les épisodes de 20 minutes semblent durer des heures. Le fait que la série utilise à outrance la répétition n'aide surement pas, les informations sont répétées en boucle au point qu'on nous remontre parfois une action vue 5 minutes plus tôt au cas où nous l'aurions oubliée.
Alors certes, ces critiques semblent violentes mais pour autant, par la folie de ses personnages, la série réussit à sortir son épingle du jeu. Entre Gob (Will Arnet l'excellent doubleur de Bojack Horseman) le magicien raté, Tobias (David Cross) le wanabee Blueman Group, Georges-Michael (l'excellent Michael Cerra : le grand jeu, magic, magic, etc) l'adolescent paumé et Maeby (Fabuleuse Alia Shawkat) la survivante, ce ne sont pas les personnalités marquantes qui manquent. Très clairement on s'attache à cette improbable bande de guignols et on se réjouit des aventures toujours plus fantaisistes qui leur arrive. J'ai pour ma part également beaucoup apprécié les clin d’œil à l'actu : la guerre en Irak, le mur entre les états-unis et le mexique, facebook, etc.
Malheureusement, la forme de l'ensemble est énormément daté et ce plaisir se mérite. Difficile d’enchaîner les épisodes tant la forme est usante et les répétitions agaçantes.
8 ans plus tard, on peut imaginer que la réalisation à su se remettre au goût du jour et que Netflix a pu offrir une saison 4 exempt de défauts. Et pourtant, c'est tout le contraire. Au vu de la difficulté à réunir les acteurs pour les tournages, la production à choisi de faire des épisodes centrée sur un personnage à la fois.On perdait donc le principal intérêt de la série, les relations familiales et on se retrouvait avec 15 épisode plus long que de normal. Le résultat était tellement catastrophique que la série a dû être remonté en 22 épisodes mélangeant les 15 originaux pour retrouver une forme proche de la série d'origine. Mais c'est tout autant catastrophique. Tout sonne faux dans ce remontage, ce qui faisait le sel de la série n'est maintenu que sous respirateur artificiel et il faut vraiment se forcer pour regarder jusqu'au bout cette pénible saison à l'intrigue centrale poussive. Certains personnages passe même complètement à la trappe à l'image de Maeby qui devient presque figurante. La cinquième saison rectifie le tir, on retrouve la structure d'origine, et l'ensemble est moins lourd mais le mal est fait, si l'on rit encore de certaines situations, la trame globale est là encore poussive et la série en devient très anecdotique.
Dans les points forts de la série je noterais tout de même les guests : Ron Howard en narrateur mais qui apparaît dans les dernières saisons, Henri Winkler (le Fonz) en avocat déjanté, Liza Minelli en voisine trop gentille ou Ben Stiller en magicien vedette. Je signalerais enfin les "next on" de fin d'épisode qui présentent des scènes qu'on verra dans les prochains épisodes mais sont exclusivement des délires centrés sur l'épisode qui vient de finir, c'est parfois tristement le plus drôle de tout l'épisode.
Pour conclure, je dirais que s'il y a effectivement quelques qualités indéniables à cette série, il y a de nombreuses séries humoristiques bien plus réussies que celle-ci. Je ne pourrais que vous inciter notamment à voir ou revoir The office, brillante interprétation de la vie en entreprise.



Conclusion :

Structure daté, bordélique et répétitive, malgré quelques fulgurances la série a salement vieillie (les saisons les plus récentes étant probablement les pires) et dans un genre équivalent je ne saurais trop que vous conseiller de regarder The office

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