Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

lundi 29 avril 2019

Avenger : Endgame

11 ans que nous espérions ce film sans y croire, 1 ans que nous l'attendions après la grosse claque Infinity War, les frères Russo arriveront-ils à conclure en beauté ce projet hors norme de Marvel ? C'est ce qu'il est enfin temps de voir.





Date de sortie : 24 avril 2019
Durée : 3h 01min
Réalisateur: Joe Russo, Anthony Russo
Casting : Robert Downey Jr., Chris Evans, Mark Ruffalo
Genres : Action, Fantastique, Aventure
Nationalité : Américain

Synopsis :

La conclusion d'une saga débutée il y a 11 ans, les Avengers arriveront-ils à déjouer les plans de Thanos et sauver leurs amis ?

Critique :

Je l'ai déjà dit, et je le répète, Avenger : Endgame est un projet hors du commun. Une aventure qui aura duré 11 ans et produit 22 films pour porter sur écran l'univers des comics de super héros. Un genre très particulier, difficilement adaptable tant il est riche et complexe mais pourtant que nous étions nombreux à espérer. En l'état, Avenger : Endgame ne peut pas être critiqué uniquement comme un film, car en tant que film, il ne vaut pas grand chose. C'est un énième blockbuster avec son petit mélange humour, émotion, action et son scénario qui ne tient pas la route 2 sec pour le peu qu'on y réfléchisse.
Mais voilà Endgame c'est bien plus que ça, c'est le climax d'un univers qui nous a suivi 11 ans, c'est la dernière pierre des aventures de personnages que nous avons suivi au travers de plusieurs films, chacun nous donnant des raisons supplémentaires de nous attacher à eux. Endgame tient plus d'un final de série que d'un film. Il ne peut être jugé sur ses seules qualités intrinsèques mais aussi sur la qualité de toute la série qui l'a précédé.
Et en cela, Endgame est parfait.
Tout de bric et de broc qu'il soit, il répond à toutes nos attentes.
C'est le moment de revenir sur les frères Russo. Comme beaucoup, je les ai découvert avec la série Community, une série peu connu mais que je recommande chaudement (on peut la voir sur amazon prime) pour son inventivité. Le point fort de la série étant la faculté de ses créatifs à détourner les codes. Ainsi, si l'histoire raconte celle "d'étudiants" dans une école on pourra à travers les épisodes avoir du polar, de la sf, de l'héroic fantasy, de la motion capture, du dessin animé, bref il n'y a probablement rien qui n'ait pas été traité dans la série. Elle est loin d'être parfaite (la dernière saison notamment était probablement de trop) mais c'est un laboratoire inoubliable qui démontrait le plein potentiel des Russo, leur faculté à s'accaparer et détourner les codes.
Et c'est là encore ce qui fait l’intérêt de Endgame, comment les frères Russo (et leurs scénaristes) font du fan service non stop pour émouvoir ou amuser. Notamment, le fil directeur du film est exactement celui que je redoutais, et pourtant il se l'approprie suffisamment pour que ça reste passionnant.
Par contre, comme souvent dans ce genre de film, et je suis le premier à le regretter, il faut poser son cerveau au début de la séance. Pour le peu qu'on réfléchisse tout s'écroule comme un chateau de cartes tant l'histoire est approximative. Clairement le scénario privilégie le fan service pour récompenser les spectateurs qui ont vu les précédents films, un sentiment satisfaisant mais un peu vain pour la qualité de l'histoire. Alors oui, on cumule les ellipses pour éviter que le spectateur se pose des questions et pour laisser des portes ouvertes quant aux réponses mais personne n'est dupe.
Niveau casting, difficile de ne pas s'extasier devant la richesse et le nombre d'acteur présent à l'écran. On se croirait dans un Wes Anderson ou un Woody Allen tellement c'est improbable (il y a même des guests de Community :D )
Niveau musique, c'est un peu ronflant mais ça fonctionne bien dans l'ensemble.
Niveau effets spéciaux, c'est très impressionnant on pouvait difficilement faire plus en terme de diversité et de qualité d'effets visuels.
Bref, à n'en pas douter, Endgame est le fantasme de geek ultime. Le film n'a pas grand intérêt en lui même, n'y allez pas si vous n'avez pas vu au minimum les précédents Avenger, mais c'est une fin en apothéose pour ce projet complètement fou.
Est-ce qu'ils auraient pu faire mieux ? Sans l'ombre d'un doute mais c'est déjà tellement miraculeux de pouvoir voir ça sur grand écran que je leurs concède les facilités, ce n'est plus du cinéma c'est de l'histoire du cinéma et si je ne reverrais pas forcément ce film, je ne suis pas prêt de l'oublier.
Si vous voulez du spoil, j'en fait tout plein plus bas et sinon dépêchez-vous d'aller au cinéma.



Conclusion :

Une fin à la hauteur du challenge, Endgame n'est pas un grand film mais c'est une oeuvre unique qui conclut en beauté un projet hors-norme. A voir absolument pour les amateurs du genre.



SPOILER :
Il aurait été frustrant de critiquer ce film sans évoquer sa nature profonde.
J'avoue que j'avais très peur que l'histoire tourne autour du voyage dans le temps, c'était pour moi une solution de facilité et le risque de faire du grand n'importe quoi (comme souvent avec le voyage dans le temps). Pourtant, je dois reconnaître que le traitement est vraiment réussi même si on pourra regretter la solution de facilité pour gérer les problèmes en recourant aux réalités alternatives (oui, car la seule chose qui peut expliquer que toute fonctionne, c'ets ce que montre l'ancienne, chaque changement du passé crée une nouvelle réalité, il y a donc un monde ou Thanos disparaît en 2014 et n'a jamais pu mener son projet a bien, un monde ou Captain america a miraculeusement réapparut après la guerre et passé une vie d'américain moyen, etc) Tout se goupille suffisamment bien pour qu'on passe un excellent moment entre rires et larmes. Le principe même du "casse temporel" est une idée fabuleuse qui mériterait carrément d'être exploité plus subtilement (ce serait d'ailleurs étonnant que ça n'ait jamais été fait).
Le choix de la mort d'Iron Man est également parfait. Non seulement parce que c'est l'un des personnages les plus populaires mais aussi parce que cela boucle une saga inauguré par le premier Iron Man. Renforçant l'idée, même si elle est fausse puisque d'autres films arrivent, que nous sommes arrivé à la fin de l'histoire (au moins d'un cycle).
Je suis un peu plus sceptique sur le traitement de Black Widow, mais la franchise reste cohérente car le personnage est mal exploité depuis le début, ce qui est dommage vu qu'il s'agissait du seul Avenger féminin. J'espère d'ailleurs que l'union des super héroïne de la fin est une déclaration d'intention de la part de Marvel, la démonstration qu'ils ont compris qu'ils avaient des efforts à faire sur la représentativité des super héroïnes et que ce sera fait dans la nouvelle vague.
Dernier bémol, le traitement de Captain Marvel, le personnage est scénaristiquement mis de côté pour une raison bidon (qu'est-ce qui pourrait être plus important que de sauver la moitié de l'univers ? ) tout simplement car elle est trop puissante et qu'ils n'ont pas su le gérer. C'est dommage de l'avoir réintégré en dernière minute juste pour ça.
SPOILER

mercredi 24 avril 2019

Tel Aviv on fire

J'imagine que vous ne devez pas être nombreux à avoir entendu parler de ce film, mais ce blog ne serait pas ce qu'il est si je me contentais de critiquer des blockbusters, il est donc temps d'ouvrir un peu vos horizons.





Date de sortie 3 avril 2019
Durée : 1h 37min
Réalisateur : Sameh Zoabi
Casting : Kais Nashif, Lubna Azabal, Yaniv Biton
Genre : Comédie
Nationalités : Luxembourgeois, Israélien, Belge

Synopsis:


Trentenaire sans ambition, Salam a la chance de travailler comme stagiaire sur la série de son oncle "Tel Aviv on fire !". Le tournage se déroulant à Ramallah et lui habitant à Jérusalem, il est obligé de passer le check point tous les jours. Malheureusement, l'un des officiers en charge compte bien se servir de Salam pour mettre son grain de sel dans la série à succès.

Critique :

Tel Aviv on fire est le troisième film de Sameh Zoabi. C'est pour ma part la première fois que j'entend parler de ce réalisateur mais l'ambition du projet m'a immédiatement séduit. Faire une comédie d'un sujet aussi grave que le conflit israélo-palestinien ça demande beaucoup de talent, ou d'inconscience, et j'étais curieux de voir lequel des deux l'emportait.
Le scénario est habile avec une petite touche de méta puisqu'on suit la réalisation d'une série sur le conflit israélo-palestinien, l'occasion de réfléchir aux implications politiques et artistiques du sujet tout en suivant le personnage principale qui essaye juste de sauver sa peau. Le traitement est subtile, nous sommes loin de la comédie potache, le film repose plutôt sur le comique de situation et le décalage qu'offre certaines scènes.
Niveau réalisation, rien d'extraordinaire à signaler, c'est propre et efficace.
Niveau casting, peu d'acteurs connus si l'on excepte Lubna Azabal qui a fait pas mal de série et tourné dans Incendies de Villeneuve. Le film repose surtout sur Kais Nashif touchant en tanguy (je préfère nettement cette version là) et dont le flegme fait rire sans excès.
Il n'y a pas énormément à dire sur Tel Aviv on fire, tout l'enjeux du film repose sur la difficulté de traiter d'un sujet aussi grave de manière aussi légère et les conséquences que cela peut avoir. S'il s'avère drôle à de nombreux moments, le film nous fait surtout réfléchir tout en nous faisant découvrir un univers que nous ne connaissons pas. Le grand public pourra ainsi découvrir les coulisses d'un show télé (même si elles sont assez peu réalistes) mais surtout la vie à Jerusalem et Ramallah et les tensions de la "cohabitation". C'est un film vraiment très intelligent, notamment dans sa façon de se conclure. La fin était probablement la plus grande difficulté du film puisqu'elle devient un enjeu dans l'histoire même du film. Le scénariste s'en sort pourtant avec brio nous offrant une conclusion légère mais intelligente. Nul doute sur le fait que le film soit engagé et globalement les palestiniens ont plutôt le beau rôle même s'il y a un certain sens de la mesure et que le film est loin d'être à charge.
Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup apprécié ce film, ce n'est pas la meilleure comédie que j'ai pu voir, vous n'allez pas rire comme des baleines, mais vous aurez rarement l'occasion de vous frotter à une telle thématique de cette façon et c'est ce traitement unique de ce film qui le rend exceptionnel.




Conclusion :

Une excellente comédie au thème audacieux et redoutablement bien écrite.

mardi 16 avril 2019

Tanguy le retour

C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes ou en tout cas qu'on prend le moins de risque de ne pas réussir à vendre sa soupe. Aujourd'hui nous allons donc parler de la suite d'un film "culte" des années 2000, j'ai nommé :





Date de sortie : 10 avril 2019
Durée : 1h 33min
Réalisateur : Étienne Chatiliez
Csting : André Dussollier, Sabine Azéma, Eric Berger
Genre : Comédie
Nationalité : Français

Synopsis :

Depuis que leur fils Tanguy a pris sa vie en main, Paul et Edith jouissent pleinement de leur retraite. Malheureusement le départ de Meï Lin et le retour de Tanguy en France vont compromettre cette sérénité...

Critique :

On prend les même et on recommence. La recette n'est pas neuve et se comprend, quel créatif n'est pas tenté un jour de revenir sur les traces de son succès, d'autant que c'est une mane pour les financiers qui ne veulent pas prendre le moindre risque. Rentabiliser une franchise déjà rentable est toujours plus simple que d'essayer de créer quelque chose. Et je dois admettre que dans le cas de Tanguy, je trouvais ça justifié. A l'époque, le film pointait du doigt assez intelligemment un phénomène de notre société. Le parallèle fait avec la chine, où il était courant que les différentes générations d'une famille vivent sous le même toit était même intéressant. Il y avait donc une certaine pertinence à revenir sur ce phénomène 20 ans plus tard pour en voir l'évolution.
En tout cas, c'est la théorie, car en pratique on se retrouve ici avec un copier-coller du film de 2000, il n'y a guère que Jean-Paul Rouve, qui a du sentir le coup venir et fuir cette galère au profit de Gaspard Proust, qui manque à l'appel. Ce qui est d'autant plus regrettable qu'il apportait un vrai plus dans l'original là ou Proust est sans saveur.
On retrouve donc un Tanguy écœurant de gentillesse et d'ouverture d'esprit, affligé cette fois d'une
fille tout aussi parfaite et Paul et Edith toujours aussi hystérique. La lecture du film est toujours amusante car si on voit volontiers Tanguy comme le "méchant" du film, c'est bel et bien ses parents qui se comportent comme deux détraqués prêt à tout pour se débarrasser de leur progéniture. Mais si le premier fonctionnait dans l'originalité du sujet et la surenchère du traitement (voir Dussolier traiter son fils d'enculé ou payer des gens pour lui casser la gueule) ce retour n'offre rien de tout ça. C'est aussi mou que peu original, à croire que Chatiliez est déjà à la retraite aussi et pantoufle sans vergogne, pressé qu'il est de retourner jouer au golf avec ses amis.
On prendra certes un peu de plaisir à retrouver ce casting qui nous avait marqué alors, mais la partition qu'on leur fait jouer est tellement fade qu'on peut difficilement s'en réjouir. Et ce n'est pas l'ajout de Emilie Yili Kang ou de Nicolas Tang aussi sympathique soient-ils qui apportera un peu de piquant à une soupe bien fade.
Si je ne peux pas dire que Tanguy le retour est un mauvais film, je ne peux que le déconseiller car il n'a aucune qualité intrinsèque.  Si vous devez voir un Tanguy, c'est le premier, rien de plus. Celui-ci n'est qu'un bégaiement et je vous garanti que vous avez mieux à faire/voir que ça.
En espérant que Chatiliez a qui ont doit des films majeurs de notre société (la vie est un long fleuve tranquille, tatie danielle, tanguy) nous revienne avec plus de mordant.


Conclusion :

Une comédie redite sans grand intérêt, attendez donc que ça passe sur TF1 un dimanche soir pluvieux.

vendredi 12 avril 2019

J'veux du soleil

Je n'avais pas pu critiquer Merci Patron, mais je m'en serais voulu de ne pas traiter le nouveau film de Ruffin, il est donc tant de parler politique sur ce blog absolument neutre et objectif :D




Date de sortie : 3 avril 2019
Durée : 1h 16min
Réalisateur  François Ruffin, Gilles Perret
Genre:  Documentaire
Nationalité : Français

Synopsis:

Au volant de sa voiture, Ruffin traverse la France pour rencontrer les vrais Gilets Jaunes, cette France qui n'a plus voix au chapitre.

Critique:


C'est assez rare que je traite de documentaire sur le blog, depuis 7 ans que celui-ci existe je n'en ai critiqué que 5 : Rester Vivant, L'insoumis, We are XJodorowsky's dune, le prix à payer. En général je peine à parler de l'aspect purement cinématographique puisque c'est rarement la priorité de ce genre de film. Il faut donc se concentrer sur le fond plus que la forme et ce n'est pas vraiment le propos du blog.
C'est clairement le cas ici puisqu'on se retrouve avec du caméra à l'épaule très basique, doublé d'une prise de son rudimentaire dans des conditions sommaires. J'veux du soleil est un road movie, on y suit le journaliste Ruffin et sa bonne humeur au travers du pays à la rencontre de ces terroristes antisémite homophobe qui détruisent notre belle France sur les rond point. L'occasion d'offrir enfin un nouveau point de vue sur ces gens complètement invisibilisé par les médias et seulement considéré comme "une foule haineuse". L'occasion de rencontrer cette France qui souffre et qui n'en peut tellement plus qu'elle est prête à sacrifier des jours entiers dans le froid et sous la pluie pour se faire enfin entendre.
Alors oui, le film est militant, oui il est totalement à charge et non, il n'apprendra rien à ceux qui suivent le mouvement mais enfin il montre un aspect trop souvent tu du mouvement, il montre ces français à bouts, ces français brisés, humiliés, qui rêvent seulement de pouvoir redresser la tête. Des gens qui essayent de se réapproprier leurs pays après en avoir été dépossédé par le libéralisme.
Un beau portrait, avec juste ce qu'il faut de pathos et de dérision pour que ce soit agréable à regarder.
Niveau musique, si l'on excepte un morceau de Didier Super assez surprenant (enfin pas pour les fans, surtout pour ceux qui ne connaissent pas) on retrouvera des grands classiques de la culture française (douce france, etc...) qui renforcent l'aspect populaire voir traditionnel du film.
Plus que par sa forme, c'est surtout par la force de son sujet que J'veux du soleil marquera les esprits car ses qualités tant dans l'écriture que dans la réalisation sont plutôt minimes mais il ne faut pas oublier que le film a été réalisé en moins de 6 mois (le mouvement des gilets jaunes étant apparu en octobre 2018). Une fois de plus Ruffin fait usage de sa dérision, de son amour pour les gens et de son goût pour la contestation pour mettre en lumière les défauts de notre société dans un film qui donne envie d'aller occuper des rond points.




Conclusion :

Cinématographiquement, il n'y a pas grand chose, mais ce film offre au moins un contrepoint sur la vision unique des grands médias et le bourrage de crâne anti gilet-jaune. Un beau film plein d'humanité.

lundi 8 avril 2019

Shazam!

Je n'ai jamais été un gros fan de Captain marvel (oui parce que c'est le vrai nom de Shazam en fait), je l'ai toujours considéré comme un Superman kitchouille (déjà que Superman...) et si certains scénaristes ont réussi à faire de très belles choses avec le personnage, la bande annonce du film était tout sauf prometteuse. Pourtant, j'ai eu l'occasion de me faire mon avis alors il est temps de vous en parler.





Date de sortie 3 avril 2019
Durée : 2h 12min
Réalisateur : David F. Sandberg
Casting : Zachary Levi, Asher Angel, Mark Strong
Genres : Action, Fantastique
Nationalité : Américain

Synopsis :

Un vieil homme enlève des enfants dans sa grotte pour les pénétrer de son pouvoir s'ils s'en montrent digne. L'un d'eux deviendra un super héros : SHAZAM.  (si,si, je vous jure, c'est la vraie histoire, enfin le début en tout cas :D )

Critique :

Les adaptations DC au cinéma, jusque là on ne peut pas dire que ce soit glorieux (Justice League, Wonder Woman, Suicide Squad, etc). Si j'aime beaucoup leur volonté de faire des films adultes et complexes, je regrette des concessions constantes qui finissent par fabriquer des films mal construit et qui ne fonctionne pas. Les spectateurs ne s'y trompent d'ailleurs pas et le succès des films DC n'a rien de comparable à celui des films Marvel. Il ne faut donc pas s'étonner que celui qui s'appelait naguère Captain Marvel se voit adapté au cinéma sous le nom de SHAZAM en suivant la recette des films Marvel.
Finit la prise de tête et les ambiances dark, on se retrouve ainsi avec un film parodique grand public plutôt à destination des ados (qui se passe pendant Noël pour surfer sur l'ambiance film de noël).
Toutefois, ne faisons pas la fine bouche, si la bande annonce laissait craindre le pire, le film est au contraire très bien dosé et DC réussit enfin (je n'ai pas vu Aquaman, peut-être était-ce déjà une réussite) à faire un divertissement de qualité.
Est-ce que les fans de super héros apprécieront ? Probablement pas les puristes. Malgré toute sa puissance (SHAZAM est l'équivalent de Superman) le personnage est traité avec beaucoup de dérision. Cela s'explique simplement, Shazam étant un enfant dans un corps d'adulte, il se comporte donc comme un enfant ce qui ne lui donne que peu de prestige. Cela explique surement le fait que le costume soit un peu kitch, il colle avec l'ambiance décalée voulu pour le film.
Si le film ne repose pas vraiment sur Zachari Levi (Chuck, etc) l'acteur se révélé très drôle dans son personnage, un super héros très maniéré et frimeur assez éloigné de ce dont on à l'habitude. La performance n'a rien d'inoubliable(et ne sauvera pas une carrière sur le déclin) mais reste plaisante. Au contraire, Asher Angel et Jack Dylan Grazer (ça, etc) se taillent la part du lion dans un duo comique très réussi offrant autant de scènes émouvantes que drôles. Enfin, Marc Strong (Kingsman, Imitation game, etc) est fidèle à lui même dans un rôle de méchant monolithique mais bien construit et le reste du casting est relativement bien choisi.
Les personnages sont vraiment un point fort du film car ils lui offrent beaucoup de richesses et s’avèrent même prometteur en vue d'une suite.
Niveau réalisation, David F. Sandberg (Annabelle 2, dans le noir, etc) plutôt habitué des films d'Horreur s'en sort plutôt bien même si l'ensemble est très conventionnel. Étonnamment, le potentiel horrifique des "vices" n'est absolument pas exploité, probablement pour rester tout public.
Niveau effet spéciaux, c'est assez qualitatif mais pas vraiment ce qu'on a vu de mieux dernièrement. Il n'y a pas de scène marquante et certains effets (je pense aux "Vices" notamment et à l'effet de fumée) me semble un peu daté.
A mon sens le plus gros défaut du film, c'est sa longueur. On se retrouve une fois de plus avec un film de plus de 2h, tout ça pour une origine story plutôt basique. Certes, le scénario exploite de nombreuses pistes (les origines de Billy, son arrivée dans une nouvelle famille, ses rapports avec les autres, l'apprentissage de ses pouvoirs, etc) mais ça n’empêche pas de sentir qu'une demi-heure de moins aurait permis un film plus punchy en cohérence avec la volonté d'un film léger.
Dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment devant ce SHAZAM!, rien de nouveau sous le soleil, toujours la même recette (surtout qu'il s'agit vraiment juste d'une origine story donc on est sur la base de la base) mais c'était agréable à voir notamment grace à tout l'aspect famille d'accueil. Si le film n'est pas inoubliable, je serais vraiment curieux d'avoir une suite car non content de se terminer de façon surprenante (rien de fou non plus, mais un plus tout de même) la situation finale offre à mon sens un potentiel bien plus intéressant que celui offert à l'origine. Bref, si vous voulez vous détendre au cinéma, c'est peut-être le film qu'il vous faut.


Conclusion :

Reprenant la recette magique de Marvel, DC nous sort un film de super héros fun et décomplexé auquel on pourra juste reprocher quelques longueurs.

lundi 1 avril 2019

Us

Une critique, le 1er avril, ce n'est pas forcément l'idée du siècle et pourtant ce n'est pas une blague, en grand fan de films d'horreur j'attendais le nouveau film de Jordan Peele avec impatience et je suis content d'enfin pouvoir en parler. 





Date de sortie 20 mars 2019
Durée : 1h 56min
Réalisateur : Jordan Peele
Casting : Lupita Nyong'o, Winston Duke, Elisabeth Moss
Genres : Thriller, Epouvante-horreur
Nationalité : Américain

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis:

Traumatisée pendant son enfance, Adelaïde Wilson revient dans la maison où elle a grandit pour passer quelques jours de vacances en famille. Ses angoisses la rattrape très vite et se matérialise le soir venu sous la forme d'une famille identique à la sienne mais terrifiante et mortelle.

Critique :

Avec Get Out, Jordan Peele avait réussi à donner un coup de fouet au genre de l'horreur pourtant truster par des films grand guignol pour teenager. Tout n'était pas parfait mais le potentiel et la créativité du réalisateur était déjà sensible et enthousiasmant. L'annonce de son nouveau film d'horreur mais surtout la première bande annonce ne pouvait donc que susciter beaucoup d'envie entre autre pour son excellent choix de remix musical (I've got 5 on it ) et une ambiance prometteuse.
Et il faut reconnaître que nous ne sommes pas trompé sur la marchandise, le réalisateur sait comment créer des atmosphères angoissantes, il puise dans la culture populaire pour créer des images fortes et marquer le spectateur. La mise en scène est ainsi très réussie avec quelques prises de risques intéressantes comme ce dezoom durant le générique sur des cages à lapins. Un plan lourd de sens qui permet de poser une atmosphère pesante de façon simple et qui s'expliquera en temps voulu. C'est en effet aujourd'hui l'une des forces et des faiblesses de Jordan Peele, ses films sont très construit, voir très écrit. Il sait exactement ou il veut aller et comment surprendre, ce que j'appellerais "l'effet Shyamalan". Et non, dans ma bouche, ce n'est pas un compliment. J'avais déjà été déçu dans Get Out par une fin que je trouvais expédié et j'ai cette fois encore été déçu par une ficelle scénaristique franchement abusée. En effet, pour s'assurer d'avoir une certaine fin, le réalisateur/auteur n'hésite pas à trahir ses personnages et la logique (des choses qui devraient être dite ou se passer ne le sont pas) dans le seul but de valoriser la fin de son film. Concrètement, il sacrifie le diégétique à l'extradiégétique. Alors, soyons clair, tous les réalisateurs le font, un film c'est un équilibre constant entre diégétique (le monde de la fiction) et extradiégétique (le monde de la réalisation de la fiction) mais lorsque l'équilibre est rompu, ça en devient choquant, le spectateur a le sentiment (légitime) d'avoir été salement trompé et c'est exactement ce qu'il se passe ici.
Soyons clair, cet écueil ne suffit pas à rendre le film mauvais. Il a bien trop de qualité (surtout pour un film d'horreur) pour qu'on s’arrête à ce détail. Mais c'est d'autant plus rageant que le film aurait pu être tout aussi fort sans cette trahison et le spectateur n'aurait pas eu un goût amer dans la bouche. J'aurais clairement mis 5 étoiles à Us si le réalisateur n'avait pas essayé de me la mettre à l'envers Shyamalan's style.
Car oui, le film est brillant. Sur un postulat de départ simple mais universel : le double maléfique. Peele construit un film redoutable à la fois drôle et angoissant mais aussi une critique efficace de notre société posant la question simple de "qui sommes nous?"
Au niveau du casting, contrairement à ce qu'on pourrait croire le film repose essentiellement sur Lupita Nyong'o, (Black Panther, 12 years a slave, etc) et ce sera surement un film marquant dans sa carrière car il lui donne tout loisir de faire montre de son talent entre l'évolution du personnage et le fait qu'elle joue le personnage et son double maléfique, on peut difficilement faire montre d'une plus large palette de jeu. Les autres acteurs, s'ils sont moins visibles à l'écran, n'ont pas à rougir, incarnant également deux rôles ils se révèlent aussi sympathique qu'angoissant. On notera une petite apparition de Elisabeth Moss (The handmaid tales, High Rise, Madmen, etc), il ne s'agit que de quelques minutes à l'écran mais c'est toujours plaisant.
Niveau musique, on se réjouira de retrouver le remix de I've got 5 on it, une idée brillante qui offre un charme singulier au film. Le compositeur ne se reposera toutefois pas sur des remix puisqu'il livre une partition plutôt réussi avec quelques morceaux audacieux comme celui très oppressant du générique.
Vous l'aurez compris, je suis très emballé par ce film et je ne peux que vous le recommander. Jordan Peele connait son sujet, il affiche une vraie volonté de le désencrasser en se jouant des stéréotypes tout en se nourrissant de toutes cette culture. Je regrette juste cette fourberie finale que je ne m'explique pas, comme si le réalisateur n'avait pas eu suffisamment confiance dans la force de son histoire et avait voulu faire toujours plus pour s'assurer l'adhésion du public. Pourtant, parfois, la sobriété est bien plus efficace et ça aurait été le cas ici.

Conclusion :

Un excellent film d'horreur comme on en voit trop peu

Une très jolie affiche alternative non officielle