Je n'avais pas pu critiquer Merci Patron, mais je m'en serais voulu de ne pas traiter le nouveau film de Ruffin, il est donc tant de parler politique sur ce blog absolument neutre et objectif :D
Date de sortie : 3 avril 2019
Durée : 1h 16min
Réalisateur François Ruffin, Gilles Perret
Genre: Documentaire
Nationalité : Français
Synopsis:
Au volant de sa voiture, Ruffin traverse la France pour rencontrer les vrais Gilets Jaunes, cette France qui n'a plus voix au chapitre.Critique:
C'est assez rare que je traite de documentaire sur le blog, depuis 7 ans que celui-ci existe je n'en ai critiqué que 5 : Rester Vivant, L'insoumis, We are X, Jodorowsky's dune, le prix à payer. En général je peine à parler de l'aspect purement cinématographique puisque c'est rarement la priorité de ce genre de film. Il faut donc se concentrer sur le fond plus que la forme et ce n'est pas vraiment le propos du blog.
C'est clairement le cas ici puisqu'on se retrouve avec du caméra à l'épaule très basique, doublé d'une prise de son rudimentaire dans des conditions sommaires. J'veux du soleil est un road movie, on y suit le journaliste Ruffin et sa bonne humeur au travers du pays à la rencontre de ces terroristes antisémite homophobe qui détruisent notre belle France sur les rond point. L'occasion d'offrir enfin un nouveau point de vue sur ces gens complètement invisibilisé par les médias et seulement considéré comme "une foule haineuse". L'occasion de rencontrer cette France qui souffre et qui n'en peut tellement plus qu'elle est prête à sacrifier des jours entiers dans le froid et sous la pluie pour se faire enfin entendre.
Alors oui, le film est militant, oui il est totalement à charge et non, il n'apprendra rien à ceux qui suivent le mouvement mais enfin il montre un aspect trop souvent tu du mouvement, il montre ces français à bouts, ces français brisés, humiliés, qui rêvent seulement de pouvoir redresser la tête. Des gens qui essayent de se réapproprier leurs pays après en avoir été dépossédé par le libéralisme.
Un beau portrait, avec juste ce qu'il faut de pathos et de dérision pour que ce soit agréable à regarder.
Niveau musique, si l'on excepte un morceau de Didier Super assez surprenant (enfin pas pour les fans, surtout pour ceux qui ne connaissent pas) on retrouvera des grands classiques de la culture française (douce france, etc...) qui renforcent l'aspect populaire voir traditionnel du film.
Plus que par sa forme, c'est surtout par la force de son sujet que J'veux du soleil marquera les esprits car ses qualités tant dans l'écriture que dans la réalisation sont plutôt minimes mais il ne faut pas oublier que le film a été réalisé en moins de 6 mois (le mouvement des gilets jaunes étant apparu en octobre 2018). Une fois de plus Ruffin fait usage de sa dérision, de son amour pour les gens et de son goût pour la contestation pour mettre en lumière les défauts de notre société dans un film qui donne envie d'aller occuper des rond points.
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