Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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mercredi 13 janvier 2021

Lovecraft Country

Je vous en ai parlé dans le top 10 mais je n'avais pas encore eu le temps de faire la critique, l'erreur est maintenant réparée, voici mon retour sur Lovecraft Country.


Diffusion sur HBO aout 2020 
Durée : 10 x 60min 
Genre : Drame, Epouvante-horreur, Fantastique
Création : Misha Green, Jordan Peele
Casting : Jurnee Smollett-Bell, Jonathan Majors, Aunjanue Ellis
Nationalité : U.S.A.

Chaîne d'origine HBO

Synopsis:

Atticus Black, un jeune américain noir de retour de la guerre de Corée part à la recherche de son père qu'il déteste. Un voyage initiatique sur les traces d'origines qu'il ne soupçonne pas et qui vont remettre en question toute son existence ainsi que celle de ses proches.

Critique :


Bon, pas la peine de le cacher plus longtemps, Lovecraft Country était une des claques majeures de cette année. Sur certains point, la série m'aura beaucoup fait pensé à la série Watchmen (à voir absolument) sortie en 2019 sur HBO et qui partageait des thématiques similaires, notamment sur le racisme et la place des minorités dans la fiction de genre.

En effet, si les synopsis des épisodes de Lovecraft Country puisent allégrement dans des classiques du fantastique (maison hanté, affrontement de créatures surnaturelles, rituels, etc) ils le font par le prisme de la communauté noire, une communauté pauvrement représentée en fiction de genre (à l'exception bien sûr du sempiternel "black de service" le personnage rigolo qui crèvera en premier) ce qui donne une relecture riche et originale d'histoires pourtant déjà connues. On ne s'étonnera pas de retrouver à la production Jordan Peele (Get Out, Us, etc) qui s'était déjà illustré par des scénarios habiles et la mise avant de la communauté noire là où on ne la trouve pas d'habitude. Mais le réalisateur a su s'entourer puisqu'il travaille en collaboration avec Misha Green, une scénariste de série expérimentée qui a travaillée sur des séries variées et reconnues comme Sons of Anarchy, Spartacus ou Heroes et bien sûr J.J Abrams (Star Wars, Star Trek, etc) show runner réputé, habitué des projets ambitieux spectaculaires et qui a participé au renouvellement de l'écriture des séries dans les années 2000. Aussi hétéroclite que soit ce petit groupe, il réussit à produire une série aussi impressionnante que divertissante et intelligente. Car oui, Lovecraft Country réussit à divertir son public sans l'abrutir et en illustrant les méfaits du racisme historique et systémique. C'est à mes yeux la force des grandes fictions que de divertir intelligemment.

A noter que si l'histoire se repose sur des classiques, les scénaristes ont su les renouveler et vous aurez

plus d'une occasion d'être surpris par la tournure que prendra l'histoire et par l'utilisation de certains personnages.

Niveau casting, pas grand chose à dire, j'avoue que je ne connais aucun de ses membres. La découverte n'en fut que meilleure vu qu'ils sont tous très bon. On s'attachera particulièrement à Jonathan Majors vu qu'il s'agit du personnage principal et qu'il est très touchant mais aussi à Jurnee Smollett Belle, premier rôle féminin, un personnage fort très réussi et extrêmement bien écrit. Dans l'ensemble les personnages sont d'ailleurs tous intéressant, l'écriture n'est pas manichéenne et si les blancs sont souvent les méchants les noirs sont rarement des anges.


Visuellement, le budget est conséquent et ça se sent, les effets spéciaux sont impressionnants et les monstres très réussi. L'histoire se déroulant dans les années 50, on notera aussi la qualité de la reconstitution. Décors, costume, tout participe au dépaysement et à la qualité du show.

Globalement, je n'aurais qu'une seule chose à reprocher à cette série, Misha Green à déjà fait quelques révélations concernant une suite à la première saison et elle a révélé que l'histoire suivrait de nouveaux personnages sans lien avec les héros de la saison 1. Lovecraft Country serait donc une anthologie à l'image d'un American Horror Story ou d'un Fargo, un choix que je regrette car si la saison 1 apporte une fin acceptable elle ouvre surtout tout un monde de possible que j'aurais aimé voir exploré. Un défaut bien moindre au regard des nombreuses qualités de l'ensemble, je souhaite donc une longue vie à cette nouvelle série et j'espère être aussi agréablement surpris par la suite.




Conclusion :

Une excellente surprise que cette relecture des classiques de l'horreur et du fantastique par le prisme du racisme. On reconnait la pate de Jordan Peele, l'écriture de Misha Green et la démesure de JJ Abrams, un régal.

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