C'est la série événement sur Netflix, sept épisodes d'une femme qui joue aux échecs pendant les années soixante. Un pitch assez improbable qui remporte pourtant du succès, voyons ensemble s'il est mérité ou non.
Genre : Drame
Réalisation : Scott Frank, Allan Scott
Casting : Anya Taylor-Joy, Thomas Brodie-Sangster, William Horberg, Frederik Schmid
Nationalité : U.S.A.
Synopsis :
Les années soixante, en pleine guerre froide, le parcours atypique de Beth Harmon, une jeune orpheline qui rêve de devenir grand maitre des échecs.
Critique :
The Queen's Gambit (non, je n'utiliserais pas le titre français, je le trouve immonde) est une série écrite et réalisée par Scott Frank. En tant que réalisateur, il n'a pas réalisé grand chose de vraiment notable mais en tant que scénariste on lui doit tout de même quelques pépites comme Logan ou Minority Report.
Et pour l'occasion, il faut admettre que tant au niveau scénaristique qu'au niveau de la réalisation, c'est un sans faute. A travers le milieu méconnu des échecs, le réalisateur filme la difficulté pour une jeune fille abandonnée de trouver sa place dans la société (on pourra même dire "dans un monde d'homme"). Malgré son intellect supérieur, l'héroïne devra se débattre avec toutes les difficultés posées sur son chemin, la dépendance à la drogue hérité de l'orphelinat, la pression sociale de son sexe, etc.
Visuellement, les images sont tout simplement superbes. Que ce soit le soin porté aux décors et aux costumes ou tout simplement à la mise en scène (la matérialisation redoutablement efficace des pensées de Beth sous la forme d'un échiquier géant), on en prend plein les yeux. A noter, que les affrontements ne sont pas du tout répétitifs, la mise en scène réussi à les distinguer tous les uns des autres en insistant sur les particularités de chacun. De plus, l'histoire est prétexte aux voyages ce qui est toujours une bonne occasion d'en mettre plein les yeux. Si je devais pinailler, je dirais tout de même que certains fond bleus se voient un peu trop lors de ces voyages mais c'est vraiment minime.Niveau casting, on retiendra essentiellement Anya Taylor-Joy (Glass, Split, the witch, etc) dont la fragilité imprègne toute cette aventure mais pas autant que sa détermination. Une fois de plus, elle porte avec brio un personnage à fleur de peau mais à la résolution sans faille. Au niveau des acteurs connus, on notera également la présence de Thomas Brodie-Sangster (Games of thrones, Le labyrinthe, etc) dans un rôle de joueur assez original tenant plus de Crocodile Dundee que de Garry Kasparov.
Si l'on suit avec beaucoup d'intérêt l'évolution du personnage ce que je retiens également de la série au niveau scénaristique, ce sont les valeurs qu'elle défend. Valeurs féministes bien entendu avec cette illustration de la difficulté pour une femme d'exister dans un monde qui la renvoie toujours à son sexe, de tolérance ensuite avec des personnages comme Jolene ou Townes et de "collaboration" enfin car c'était le point le plus sensible en traitant d'un milieu qui semble si individualiste, et bien au contraire l'histoire prouve l'importance d'être bien entouré.Conclusion:
Une histoire passionnante, remarquablement mise en scène et superbement interprétée. On ne peut que comprendre le succès de ce projet atypique.
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