Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

mercredi 27 février 2019

La Mûle

Difficile de passer à côté du dernier Clint Eastwood, j'ai mis plus de temps que je ne l'aurais voulu avant d'avoir le temps d'y aller mais enfin, il est temps de voir ce que ça donne.





Date de sortie 23 janvier 2019
Durée : 1h 56min
Réalisation :  Clint Eastwood
Casting :  Clint Eastwood, Bradley Cooper, Laurence Fishburne
Genres : Drame, Biopic
Nationalité : Américain

Synopsis :

Seul et acculé depuis que sa plantation a fait faillite, Earl Stone, un vétéran de 80 ans, accepte de faire passer de mystérieux paquets du Mexique aux états-unis contre de grosses sommes d'argent. Il réalise vite qu'il travaille pour les cartels et passe de la drogue mais l'argent lui permet de faire du bien autour de lui et le travail est agréable, il décide donc de poursuivre malgré le danger.

Critique :

Au-delà du fait que ce soit le nouveau Clint Eastwood (American Sniper, million Dollar Baby, etc), j'avais vraiment envie de voir La mule. La bande annonce était vraiment réussie et annonçait un film dramatique très fort. Spoiler, ce n'est pas le cas du tout. Et c'est surement la force de ce film. Loin des poncifs et de ce qu'on pourrait attendre d'un Clint Eastwood, La mule propose une narration assez unique pour ce genre d'histoire que je qualifierait presque de road movie contemplatif.
C'est même difficile de réaliser que c'est un film de Clint Eastwood tant il nous a habitué à des oeuvres plus crues et que son image de fasciste lui colle à la peau. On se rappellera notamment la polémique sur American Sniper où nombreux était d'accord pour dire que le réalisateur prônait la guerre là où je n'étais pas du tout d'accord. Il faudra creuser très loin cette fois pour trouver dans ce film de quoi faire d'Eastwood un affreux fasciste, le film prone plutôt le vivre ensemble et se paye le luxe d'être un feel good movie moral sur un sujet qui ne l'est absolument pas.
Bien sûr, le réalisateur fait quelques entorses à la réalité pour réussir ce tour de force (on ne voit aucune conséquence du traffic, la violence est limitée à son maximum et presque exclusivement hors champ, etc) mais ça n'en reste pas moins appréciable.
Surtout, le film bénéficie du talent de réalisateur d'Eastwood c'est donc un sans faute niveau réalisation.
Pour le casting, le réalisateur n'a pas hésité à se mettre en scène. C'est un peu douloureux de le voir physiquement diminué de la sorte mais on se rassurera en sachant qu'il a du jouer cette faiblesse physique car il est au contraire encore en plein forme (en tout cas c'est ce que j'ai lu et que je préfère croire :D ). Bradley Cooper (American Bluff, The place beyond the pine, etc) ne joue finalement qu'un rôle mineur (si on le voit 15 min sur tout le film c'est déjà beau) mais il offre une belle scène aux allures de passage de relais entre les deux acteurs.
Musicalement, le film offre une playlist jazzy, rétro des plus agréables.
Voilà, inutile de s'attarder plus longtemps, en partant d'un fait divers surprenant, La mûle nous offre un spectacle assez unique, une réflexion sur l'évolution des états-unis, un film doux-amer ou chacun semble faire de son mieux. Un film qui fait du bien et montre une fois le plus le talent du grand Eastwood.


Conclusion :

Encore un très beau film de Clint Eastwood, le résultat est assez inattendu au vue de la thématique mais vous procurera beaucoup de plaisir si vous êtes prêt à vous laisser entraîner dans la balade.

mercredi 20 février 2019

Vice

Allez, on commence la semaine avec du lourd, un film que j'attendais avec beaucoup d'impatience, partagée par beaucoup si j'en juge le nombre de nominations aux oscars.





Date de sortie : 13 février 2019
Durée : 2h 12min
Réalisateur : Adam McKay
Casting : Christian Bale, Amy Adams, Steve Carell
Genres : Biopic, Drame
Nationalité : Américain

Synopsis :

Américain moyen sans réelles convictions, Dick Cheney réussit par perseverance et grace à l'appui de sa femme à pénétrer les arcanes de la politique américaine. Ayant raté l'occasion de devenir président, il consent à accepter le rôle de Vice président de George W. Bush mais non sans avoir conspiré pour s'octroyer des pouvoirs inimaginable à ce poste et qui marqueront l'histoire à jamais.

Critique :

C'est par un énorme hasard que j'ai découvert le réalisateur Adam McKay en allant voir Very Bad Cop un film bien plus malin que son titre "français" honteux pouvait le laisser deviner. Le plaisir fut confirmé en 2015 avec the big short une comédie brillante sur la crise économique de 2008. Inutile de dire que j'attendais Vice de pied ferme puisque comme pour son précédent film McKay réunit un casting d'exception au profit d'un sujet ambitieux et sous traité.
Sous traité, voir pas traité du tout car, même si son nom est célèbre, qui connait vraiment Dick Cheney ? Le réalisateur nous propose donc de découvrir l'homme et son oeuvre et il faut reconnaître qu'il y a beaucoup à en dire, et pas forcément en bien. Plus qu'une comédie on s'oriente donc vers un docu fiction très fouillé qui nous raconte la vie de Cheney et de sa famille, de ses études ratées à l'accession au pouvoir suprême (sisi). Le film est clairement à charge mais le réalisateur a le bon goût de traiter l'homme dans son entièreté, ainsi, au travers ses faiblesses et ses choix, Dick nous apparaît comme un homme simple et humain auquel on pourrait s'attacher. Pourtant, dans sa finalité, tout humain qu'il soit l'homme en devient difficile à défendre tant l'ampleur de son action a pu nuire à notre société. Autant vous dire que c'est un film de gauchiste et que c'est assumé mais pouvait-il en être autrement d'un réalisateur qui avait déjà sorti deux brûlots sur l'exploitation capitaliste de notre société ?
Bref, en terme d'écriture c'est brillant, on s'attache vraiment aux personnages que ce soit Dick ou le narrateur et ça n'en est que plus prenant lorsque l'histoire prend une tournure plus sombre. Le film est très drôle même si ce n'est pas une comédie au sens classique du terme, on rit (souvent jaune) mais le film n'a clairement pas pour but de faire rire (il vise a faire réfléchir, le rire n'est là que pour appâter le spectateur).
En terme de réalisation c'est là-aussi du très beau travail avec un mélange fiction réalité qui donne beaucoup de force à l'ensemble On notera aussi le dynamisme du montage (lié à l'écriture) qui permet de rendre ce biopic passionnant, alors que je dénonçais il y a peu le manque d'enthousiasme que me provoque les biopic en général (The happy prince ).
Niveau casting, même si l'ensemble des acteurs est de grande qualité je retiendrais surtout Christian Bale (Hostiles, Batman, etc), une fois de plus métamorphosé et incroyable dans ce rôle tout en mesure mais surtout Amy Adams (Premier contact, American Bluff, etc) dans le rôle de Lynne Cheney, un personnage riche qui lui permet de presque voler la vedette au personnage principal. Et je mentionne aussi Steve Carell (Bienvenue à Marwen, Foxcatcher, etc) qui depuis The Office a vraiment su percer son trou dans le cinéma et faire des choix de rôle audacieux.
Outre l'aspect utile de ce film, c'est une fois de plus une grande réussite tant dans l'écriture que dans la réalisation. Vice fait partie de ces films que j'adore voir au cinéma, des oeuvres ambitieuses qui n'ont pas pour seule vocation que de divertir mais bien d'offrir plus aux spectateurs, de les enrichir.
Inutile de dire que je vous incite plus que fortement à aller le voir. Non, vous ne pourrez pas mettre votre cerveau de côté, il faudra suivre et réfléchir mais vous ne le regretterez pas.
PS : restez pendant le générique, il y a une scéne supplémentaire qui vaut le détour.





Conclusion :

Un film brillant, intelligent, utile, à voir absolument

vendredi 15 février 2019

Happy Birthdead 2 you

La Mule, Edmond, Vice, Alita, il y a plein de films qui ont vraiment l'air super à l'affiche en ce moment. En toute logique je vais donc vous parler de Happy Birthdead 2 you




Date de sortie : 13 février 2019
Durée : 1h 40min
Réalisateur : Christopher Landon
Casting : Jessica Rothe, Israel Broussard, Phi Vu
Genres : Comédie, slasher, science-fiction
Nationalité : Américain

Synopsis :

Tree pensait en avoir terminé avec sa boucle temporelle mais c'était compter sans le fait que l'espace temp était détraqué et qu'elle allait devoir visiter une autre dimension pour qu'enfin tout revienne vraiment à la normale.

Critique :

Bon, promis, c'est juste un apéritif et dés lundi vous aurez droit à une vraie critique de film. Mais voilà, l'occasion m'a été donné de voir la suite d'Happy Birthdead et j'avoue que la bande annonce m'avait intrigué. Je vais donc voir ça rapidement avec vous histoire de vous épargner (ou pas) de perdre 1h40 de votre vie.
Le premier Happy Birthdead était un slasher malin qui utilisait le procédé désormais surexploité de la boucle temporelle (voir la première critique pour plus d'informations). Dans l'ensemble, ça fonctionnait bien même si ce n'était pas inoubliable. Avec cette suite on nous promettait quelque chose d'un peu plus fou et il faut reconnaître que ce n'est pas vraiment le cas. Certes, le concept est poussé un peu plus loin en ajoutant du gloubiboulga scientifique pour justifier la boucle et les voyages entre les dimensions. Mais ce qu'ils en font est tellement anecdotique qu'il est difficile de vraiment s'enthousiasmer. L'histoire lance même un arc narratif dont elle se débarrasse aussitôt sans raison valable autre que la flemme du scénariste. On se retrouve donc grosso modo avec le même film que le premier, la fraîcheur en moins et des personnages relous et des twists abusés en plus.
Car c'est probablement le plus gros défaut de ce film que de vouloir trop en raconter. On commencera
ainsi avec une longue introduction centrée sur Ryan (Phi Vu), personnage horripilant et creux s'il en est, qui ne servira à rien d'autre que nous rassurer au moment ou on réalisera que, dieu merci, il n'est qu'un personnage secondaire (qui nous aura quand même fait perdre une bonne demi-heure). En théorie, cette introduction est une bonne idée (même si lourdingue lorsqu'on a vu le premier film et que l'on a donc pas besoin de se remanger l'illustration de la boucle) mais dans les faits, c'est tellement mal foutu et inutile que ça ne fait que rallonger gratuitement le film. Au mieux, ça provoque un vif soulagement quand on réalise qu'on va bien suivre Tree et pas ce cliché ambulant.
Niveau réalisation, rien d'extraordinaire à signaler, c'est très conventionnel. Je trouve que les scènes ne s’enchaîne pas toujours bien, mais sans que ce soit traumatisant.
A noter que ce deuxième opus s'éloigne doucement du registre du slasher pour glisser vers la comédie fantastique. Peu de morts, pas de scènes trash (un coup de couteau, trois, quatre coups de feu, rien qu'on ne verrait dans n'importe quel film d'action). L'humour n'est globalement pas subtile, il n'y a guère que la lassitude de Tree et ses morts plus wtf les unes que les autres qui m'auront fait sourire, le reste est plutôt lourdingue et clairement à destination des ados, voir des 12 ans.
A noter que Tree et Carter, le couple central, restent des personnages intéressants. Elle parce que c'est un cliché qui évolue, la fille futile qui devient plus humaine (là encore c'est une technique éculé mais qui donne un personnage riche à la fin, même si je ne comprend pas cette scène où elle donne sa batte à Carter pour qu'il la protège...) et lui parce que c'est le "boy nextdoor". C'est un mec humain, qui n'est ni plus fort, ni plus intelligent, il la séduit juste parce que c'est un mec bien, et je trouve que c'est plutôt un bon modèle, d'autant qu'il est cool.
Vous l'aurez compris, rien de vraiment mémorable dans ce deuxième opus. C'est bien dommage car l'idée de rationaliser la boucle et de pousser le curser plus loin était intéressante mais encore aurait-il fallut vraiment vouloir en faire quelque chose et ne pas s'en servir de prétexte.
(le pire c'est que quand je vois le jeu de mot pourri du titre et que l'actrice s'appelle Tree on peut s'attendre à un happy birthdead Tree...arg)

Conclusion :

Bordélique, mal maîtrisé, malgré une tentative louable d'aller au-delà du premier en approfondissant les thématiques le film se perd en chemin. On gardera en souvenir quelques bonnes vannes et une actrice charmante mais guère plus.

lundi 11 février 2019

Sorry to bother you

Il y a beaucoup de films que je veux voir en ce moment et pourtant le hasard aura voulu que ce soit celui ci qui retienne mon attention grace à un potentiel de wtf assez énorme. Voyons ensemble ce que donne ce premier film.





Date de sortie 30 janvier 2019
Durée : 1h 51min
Réalisateur : Boots Riley
Casting : Lakeith Stanfield, Tessa Thompson, Jermaine Fowler
Genres : Comédie, Fantastique, Science fiction
Nationalité : Américain

Synopsis :

Jeune noir en galère, Cash accepte un emploi dans une centrale téléphonique. Si les premiers temps sont difficiles, ils devient vite le meilleur vendeur en travaillant sa voix de blanc. Le succès lui tend alors les bras mais il devra pour cela abandonner ses amis occupés à défendre les droits des travailleurs.

Critique :

Sorry to bother you est le premier film de Boots Riley, leader du groupe The Coup dont il avait réalisé plusieurs clips. C'est un militant engagé depuis toujours et ce premier film en est une belle démonstration. Car si Sorry to bother you est une comédie c'est avant tout une comédie engagée qui dénonce de nombreux travers de notre société comme le racisme, le capitalisme ou l'exploitation de l'homme par l'homme, des thématiques qui se combinent assez naturellement.
Au niveau de l'histoire, le film fourmille de petites idées brillantes à commencer par celle très simple de la "voix de blanc" qui est pourtant lourde de sens. Le film surprend à de nombreuses reprises et ne péchera que par son rythme et un ventre mou au milieu du film.
Niveau réalisation c'est là encore très inventif, le film n'est pas aussi fou que le laisse présager la bande annonce en nous vantant le nouveau Gondry mais clairement Boots Riley a été influencé par le réalisateur culte. Je regretterais juste le manque de maîtrise de cette influence qui sort un peu de nulle part. Il aurait probablement fallut un peu plus de cette influence pour que ça s’intègre mieux, en l'état ça m'a un peu gêné même si les idées marchent bien (le fait de débarquer dans la maison des gens qu'on appelle par exemple est une idée simple mais géniale).
Niveau casting, le film repose sur Lakeith Stanfield un acteur que j'avais découvert dans l’excellente série Atlanta. Il livre ici une belle prestation d'un personnage riche et humain. Face à lui Tessa Thompson (Thor ragnarok, Westworld, etc) est rayonnante dans un personnage très positif d'artiste contemporaine engagée. On prend aussi plaisir à croiser d'autres visages très connus comme Danny Glover (l'arme Fatale, etc), Armie Hammer (The social network, etc) ou Terry Crews (Expendable, etc).
Dans l'ensemble, Sorry to bother you s'est révélé être la bonne surprise qu'il avait l'air d'être. Un film décalé sur des sujets graves et d'actualités. Il y a certes un léger manque de maîtrise qui fait que le film est inégal mais clairement il vaut la peine de s'y attarder pour toutes ses bonnes idées. Surtout, je pense que le réalisateur est à surveiller car avec un peu plus de maîtrises dans ses idées il pourra nous proposer des films majeurs.




Conclusion :

Une oeuvre forte et originale dont la construction pourra en refroidir quelque uns mais qui promet beaucoup pour l'avenir de ce réalisateur.

Une autre affiche que je trouvais vraiment réussi


lundi 4 février 2019

Glass

C'est peu de dire que j'attendais Glass, Split m'avait complètement hypé ce film avec son cliffhanger de fin. Maintenant que Shyamalan a réussi à achever sa trilogie, il est temps de voir si c'est une réussite ou pas. 




Date de sortie : 16 janvier 2019
Durée : 2h 10min
Réalisateur : M. Night Shyamalan
Casting : James McAvoy, Bruce Willis, Anya Taylor-Joy
Genres : Thriller, Fantastique
Nationalité : Américain

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis :

Si La Horde a échappé à la police, elle n'e est pas moins dans le radar de David Dunn mais les deux surhumain sont aussi activement recherché par la police et une psychiatre spécialisée dans le traitement des délires de surhumanité.

Critique :

En 2000 sortait Incassable, le quatrième film de M. Night Shyamalan et le deuxième dont on entendait parler suite au succès de Sixième Sens. Depuis, ce film reste pour moi l'un des, si ce n'est le, meilleurs films de super héros. Le réalisateur réussissait à faire un vibrant hommage au monde du comics tout en ancrant les super héros dans le réel pour en faire un film efficace, mature et poignant. Bref c'était une réussite en tout point. 16 ans plus tard, après une carrière que je qualifierais de "en dent de scie" pour ne pas dire qu'il s'était noyé dans sa propre mégalomanie(le parallèle avec ses super héros est en cela amusant :D ), il terminait son Split en montrant David Dunn, le héros d'Incassable, laissant deviner que les deux films étaient lié et effectivement, il venait de sortir le deuxième opus de sa trilogie par ce superbe coup de bluff.
Glass voit donc se combiner l'histoire de ses deux précédents films et on en retrouve les éléments clefs presque en temps réel puisque les personnages ont vieilli autant que nous. Le fils de David Dunn est désormais un adulte qui l'aide à combattre le crime et Mr Glass a des cheveux blancs. Bien entendu, Glass va remplir la promesse faite dans Split et nous offrir l'affrontement tant attendu entre David Dunn et la bête mais le film à l'intelligence de ne pas se limiter à ça, en effet, il s'appelle Glass c'est donc qu'un troisième personnage prendra beaucoup d'importance dans l'histoire.
Autant vous le dire, je suis comblé. Je n'aurais pu rêver meilleure fin pour cette trilogie. Clairement, Glass n'a pas été produit par Marvel et n'a pas bénéficié des mêmes budgets. On n'y trouve pas de débauches d'effets spéciaux et tout ne repose pas sur un affrontement final spectaculaire de 30 minute. Non, Glass est un "petit" budget : 20 millions, un peu plus du double que pour Split mais a titre de comparaison Ant-Man a bénéficié de 130 millions.(et le dernier Avenger presque 500 millions). Bref, Glass est un "petit Budget" mais où le réalisateur est parfaitement conscient de ses limites et a conçu son film en conséquence. Aucune frustration à redouter donc, tout se déroule comme cela doit se dérouler, le budget n'est absolument pas un frein et M. Night Shyamalan réussit à nous offrir un film surprenant, loin des standards du moment.
Niveau réalisation, c'est un sans faute, le réalisateur réussit bien notamment à retranscrire la force physique des deux protagonistes lorsqu'ils s'affrontent un challenge pas si simple lorsqu'on fait s'opposer deux personnages aussi puissant. Parfois on sent un peu la faiblesse du budget dans les effets spéciaux (surtout ceux en rapport à l'eau) mais rien de vraiment gênant. Les cadrages, le jeu des couleurs en fonction des personnages bref, la mise en scène est également redoutablement bien pensée comme souvent chez ce réalisateur.
Le point fort de Glass, c'est bien entendu son casting. On retrouve Bruce Willis (Looper, Moonrise Kingdom, etc) revenu incarner le taciturne David Dunn avec 18 ans de plus mais surtout James McAvoy (TranceX-men Apocalypseetc) dans le rôle délirant d'un schizophrène doté de 24 personnalités. Rôle encore mieux exploité que dans le précédent opus puisqu'on voit cette fois se succéder presque toutes les facettes de ce personnage durant le film. Un beau tour de force de la part de l'acteur. Bien entendu, on retrouve également Samuel L Jackson (Kong, Kingsman, etc) dans le rôle du génial M. Glass dans une version plus abattue mais toujours aussi surprenante. Face à ce trio d'acteur incroyable, c'est un plaisir de découvrir la brillante Sarah Paulson (égérie de la géniale série American Horror Story) en psychiatre chargée de les remettre dans le droit chemin. C'est également très fort de pouvoir retrouver Spencer Treat Clark qui jouait déjà le fils de David Dunn en 2000, ainsi que Charlayne Woodard qui jouait la mère de Mr Glass et enfin Anya Taylor-Joy (The Witch, etc) qui jouait la victime de la horde dans Split.
Bref, M. Night Shyamalan a réussi le tour de force de rassembler toutes les pieces de son puzzle pour finir cette trilogie en beauté. On ne peut que s'incliner devant autant de persévérance et de talent. Le réalisateur n'avait décidément pas tout donné et il faudra probablement compter sur lui pendant encore longtemps.


Conclusion :

Une très belle fin à la trilogie des super-héros de Shyamalan. On sent le manque de budget mais le réalisateur a eu l'intelligence de s'en servir pour offrir quelque chose de différent de tous les autres blockbusters de super héros.

Une superbe affiche alternative du talentueux Alex Ross