Mardi soir (20/03/2012), sur la chaîne ABC, était diffusé le "season finale" de The River dans la plus grande indifférence ( seulement 4 millions de téléspectateurs alors que le premier épisode de la saison avait été vu par le double de spectateurs) l'occasion de faire le bilan de cette série événement.
Série en production - 1 saison, 8 épisodes
Première diffusion aux U.S.A. le 07 février 2012
Création: Oren Peli, Michael R. Perry en 2012
Casting : Bruce Greenwood, Joe Anderson, Leslie Hope, Eloise Mumford
Titre original : The River
Genre : Aventure, Drame, Epouvante, Thriller
Nationalité: Américain
Format : 42mn
Synopsis : le Dr Emmet Cole, célèbre aventurier et présentateur vedette d'une émission de téléréalité culte, est porté disparu lors d'un voyage au fin fond de l'Amazonie. Alors que sa balise GPS se réactive plusieurs mois après sa disparition, une expédition mené par sa femme et son fils et organisé par la chaîne de télé se monte pour retrouver l'homme que tous croyait mort au coeur d'une zone de l'Amazonie réputé maudite.
Critiques:
Depuis la fin de "Lost", la chaîne ABC cherche désespérément à reproduire l'incroyable succès de cette série événement. C'est probablement ce qui l'a poussé à sortir ce projet un peu fou d'une série d'épouvante au format télé réalité. Mais la série ne sort pas pour autant de nulle part puisqu'elle bénéficie des noms de Oren Peli (le géniteur du très discutable "Paranormal Activity") à la création et Steven Spielberg (mais qu'allait-il faire dans cette galère ?) à la production.
Ce qui frappe en premier lieu dans la série, c'est sa forme. En effet, fidèle au procédé qui a fait sa fortune, Oren Peli a opté pour le genre du documenteur pour sa série. A une différence près nous ne singeons pas ici un documentaire, mais une émission de télé réalité. En temps normal, j'exècre le procédé du documenteur (c'est un peu lui qui est à la base de ce blog, je vous invite à lire mon dossier sur ce thème) mais là, je dois avouer que c'est redoutable. Alternant caméra portée, caméra de sécurité, bande d'archives et interview, le procédé fait partie intégrante de l'histoire et ça rend l'ensemble beaucoup plus crédible et cohérent. On appréciera d'ailleurs de voir les cameramen se démener pour poser leurs caméras et obtenir les meilleures images possibles. Il est amusant également de remarquer à quel point le fond et la forme s'imbrique, tout comme les téléréalités sont régulièrement scriptées à l'avance certains épisodes sont très clairement orienté comme le cinquième ("Peaches") que j'aime beaucoup (notamment grâce à la présence du trop rare Lee Tergesen, trop rare Chet de la série "Weird Science" ("Code Lisa"))
"Je peux voir des morts...et vous saouler très vite" |
L'univers de la série est également très riche puisqu'on s'aperçoit dès le premier épisode que le crédo d'Emmet "There is magic out there" n'est pas qu'une façon de parler et qu'il cherche bien plus que de beaux couchers de soleil.
Bien entendu le tableau est loin d'être aussi idyllique, il y a bien une raison pour expliquer la baisse d'audience catastrophique qu'a subi le show. Tout comme la Boyuna est loin d'être le jardin d'eden, la série n'est pas exempte de défauts, au contraire. Son format, en premier lieu, est sa plus grosse faiblesse. Probablement pour se couper le moins de public possible la production a choisit un format sériel plutôt que feuilletonesque. Ainsi, si le fil rouge de la traque d'Emmet est bien présent sur les 8 épisodes, chacun est construit de façon autonome avec son monstre du jour à vaincre. De nombreuses séries ont su s'illustrer avec cette forme ("X-files", "Buffy contre les vampires", etc) mais The river pèche ici par manque de variété, les épisodes 2 et 3 par exemple semblant rigoureusement identiques (à l'exception de la nature du monstre). Problème d'autant moins excusable que la série ne comporte que huit épisodes, il ne semble pas insurmontable de varier les constructions sur un nombre aussi faible de scénarios. Le budget également est un problème, il était visiblement insuffisant pour les ambitions du show (enfin, je suppose que c'est volontaire, ça fais partie de la recette Peli: mini budget, "maxi" effet), les décors sont peu variés, il n'y a quasi aucun personnage en plus, hormis les principaux, et les effets horrifiques sont souvent cheap. Nous arrivons enfin au dernier problème, le plus important vu le thème de la série: The river ne fait pas peur. A cause du format qui ne permet pas une montée correcte de la tension, des effets pauvres( "ho mon dieu, il a des lentilles noires!!! Des lentilles noires!!!! On va tous mourir !") et de l'orientation résolument grand public (pour être un minimum crédible, on ne diffuse pas une série qui se veut horrifique en prime time), l'on ne ressentira au mieux que de vagues frissons durant ces huit épisodes.
Conclusion:
Malgré des défauts de construction d'autant moins excusable que la série ne fait que 8 épisodes, The river bénéficie d'un traitement original et efficace ainsi que d'un univers vraiment prenant. Si l'on regrettera les nombreux défauts, le spectateur s'attachera pourtant à ces personnages contrastés et à l'ambiance envoûtante des rives de la Boyuna et l'amateur de fantastique se réjouira des thèmes abordés (on sourira aussi à la référence à Lost du premier épisode). Et puis, quand on sait que les créateurs de la série peuvent compter sur les talents de créatif comme Glen Morgan (coupable des médiocres "Destination finale" mais également responsable de certains des meilleurs épisodes de "X-files"-dont les Tooms- et de la meilleure saison de la série "Millenium" -la deuxième-) on se dit que la marge de progression est colossale et qu'on aimerait bien voir de quoi ils sont encore capables.
Note:
si le dernier épisode laisse de nombreuses questions en suspend, il constitue pourtant une fin ouverte tout à fait acceptable. Vous ne serez donc pas trop frustré de voir la saison 1, dans le cas où la 2 ne verrait jamais le jour, aucune news n'ayant filtré sur ce point. Aucune date de diffusion française n'a encore été annoncé, mais je serais surpris qu'une chaîne de la TnT (je parierais pour Nrj 12) ne s'en empare pas.
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