Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

vendredi 29 septembre 2017

Mother!

En grand fan d'Aronofsky, j'attendais fatalement son nouveau film avec impatience. J'ai volontairement refusé de savoir quoi que ce soit avant de voir le film pour totalement savourer la découverte et je vais maintenant vous donner mes impressions.





Date de sortie 13 septembre 2017
Durée : 2h 02min
Réalisateur : Darren Aronofsky
Casting : Jennifer Lawrence, Javier Bardem, Ed Harris, Michelle Pfeiffer
Genre : Thriller, Conte, Fantastique
Nationalité : Américain

Synopsis:

Un écrivain et sa femme isolé loin de tout voient leurs vies bousculés par l'intrusion d'étrangers de plus en plus présent qui bouscule la quiétude de leur foyer.


Note: le hasard aura voulu que je sois forcé de voir la bande annonce au cinéma et pour une fois la surprise fut agréable. En effet, la bande annonce en salle est uniquement sonore, elle ne dévoile rien si ce n'est l'ambiance anxiogène du film. A mon sens c'est donc une grande réussite, et c'est pourtant rare une bande annonce réussie.

Critique:

Mother! est donc le nouveau film de Darren Aronofsky un réalisateur atypique et génial à la filmographie quasi parfaite si l'on excepte Noé. Je l'ai personnellement découvert avec The foutain en 2006, un film dont je ne suis toujours pas complètement remis (et non, honte à moi, je n'ai encore jamais vu Requiem for a Dream ) d'autant qu'on suivit The wrestler et Dark Swan. Vous comprenez donc mon impatience de découvrir ce nouveau film, d'autant qu'il était en partie vendu comme un film d'horreur (spoiler, ce n'est pas le cas du tout, oubliez ça tout de suite) et que vous n'ignorez plus rien de ma coupable passion pour le genre.
A première vue, l'histoire de Mother! est plutôt simple : un couple isolé qui doit faire face à des indésirables. Rien de bien original jusque là, d'autant qu'on se retrouve dans un huis-clos plutôt modeste dans ses ambitions qui m'a rappellé Rosemary's baby par certains aspect (l'angoisse de la maternité, l’ambiguïté du père, etc). Et pourtant, loin d'être son film le plus modeste, Mother! reste une oeuvre impressionnante à la montée dramaturgique parfaitement maîtrisée.  Son climax, même s'il pourra perdre certains spectateur et n'apportera pas forcément les réponses désirées (et pourtant tout y est) n'en reste pas moins une charge émotionnelle particulièrement forte qui vous clouera au fauteuil.
Niveau réalisation, c'est du très haut niveau. Aronofsky fait le choix d'être au plus près de son personage, la caméra la suit donc de façon quasi permanente dans le moindre de ses déplacements. Véritablement collé à elle, elle nous fait partager toutes ses turpitudes dans un procédé qui aurait vite pu fatiguer le spectateur (en mode camera subjective shaky cam, you know what i mean) et appauvrir l'image si le réalisateur ne l'avait pas maîtrisé avec autant de brio. Il se permet ainsi des plans vertigineux et des travelings aériens de toute beauté. Bien que ce ne soit pas le cas, le rythme est tellement soutenu qu'on se croirait même dans un long plan séquence à la Birdman 
Pour supporter une telle réalisation, il fallait vraiment une actrice de premier plan et Jennifer Lawrence (Hunger Games, American bluff, X-men days of future past, etc) prouve une fois de plus qu'elle est loin d'être une petite actrice de teen moovie et que bien au contraire, elle fera partie des grandes. Le spectateur est en totale empathie avec cette femme modeste dont le quotidien est totalement envahi jusqu’à la submerger totalement. A ses côté, le casting fait presque pale figure, et pourtant, entre Javier Bardem (Skyfall, Cartel, etc) dans le rôle de son mari ou  Ed Harris ( Snowpiercer, Gravity, etc) et Michelle Pfeiffer (Dark Shadows, Les sorcières d'Eastwick, etc) dans ceux des premiers indésirables, on peut dire que le réalisateur a su s'entourer. Une belle brochette d'acteur qui emporte l'histoire dans un rythme de plus en plus effréné.
Vous l'aurez compris, je suis entièrement tombé sous le charme de ce nouveau film d'Aronofsky. S'il fonctionne essentiellement sur un registre symbolique et qu'au final l'idée développée est assez simple, l'ensemble n'en reste pas moins universel, intense et vraiment impressionnant. Mon seul reproche concernera le rythme, comme nous sommes assez vite perdu dans l'histoire (les éléments de compréhension arrivant sur la fin du film), le film parait un peu long avec peut-être un peu trop de péripéties (l'histoire est plus ambitieuse qu'il n'y parait).
Ce détail mis à part, Mother! est encore un tour de force du réalisateur qui retrouve certains de ses thèmes de prédilection et réussi à rendre épique une histoire terriblement ordinaire. Par son côté jusqu'au boutiste et métaphorique, le film ne plaira évidement pas à tout le monde, c'est loin d'être du divertissement facilement consommable mais au contraire, il ravira les amateurs de grand cinéma.

le film passe très près des 5 zapettes, mais le souci de rythme m'incite quand même à rester à 4

Conclusion:

Un film rare comme seul quelques réalisateurs osent en proposer. ça ne plaira pas à tout le monde mais ça vous donnera à réfléchir et vous fera vivre une expérience forte.


Quelques très jolies affiches alternatives




lundi 25 septembre 2017

ça (partie1)

Oh, un remake ! Vous le sentez le laïus du "les remakes c'est nul faudrait tous les brûler" ? Non, et bien poursuivez votre lecture car il pourrait arriver très vite. 




Date de sortie : 20 septembre 2017
Durée : 2h 15min
Réalisation : Andy Muschietti
Casting : Bill Skarsgård, Jaeden Lieberher, Finn Wolfhard
Genres : Epouvante-horreur, Thriller
Nationalité : Américain

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis:

Dans les années 80, un petit groupe d'amis en marge des autres enfants va se retrouver à combattre le terrible clown Pennywise venu hanter les habitants de la ville pour se repaître de leur terreur.




Critique:

Pour ceux qui ne connaîtraient pas, ça est l'adaptation d'un roman de Stephen King qui avait déjà connue une adaptation très populaire dans les années 90 sous le nom "Il est revenu". L'histoire connait donc aujourd'hui sa deuxième adaptation sous la caméra de Andy Muschietti qui réalise ici son deuxième film.
Passons vite sur la comparaison, la précédente version était tout sauf parfaite, c'était un téléfilm donc d'une qualité discutable et ses deux points forts résidaient dans l'histoire et Tim Curry dans le rôle du clown. Faire un nouveau film n'a donc rien de sacrilège même s'il y a des milliards d'oeuvres inédites de King qui mériteraient tout autant une adaptation.
Est-ce que le film est meilleur que le téléfilm ? Oui.
Est-ce que pour autant ça méritait une nouvelle adaptation ? C'est discutable.
Indéniablement LE point fort de ce nouveau film réside dans l'histoire de la bande d'enfant. A l’instar d'un Goonies ou d'un Stranger things on s'attache très vite à cette sympathique petite bande et à leurs tribulations. D'autant qu'en dehors de la menace fantastique, les enfants ont des problèmes bien réels : parents abusifs, harcèlement scolaire, qui sont autant de pistes de développement passionnantes.
A contrario, LE point faible du film, c'est la partie horreur. Elle n'a pas la moindre originalité, se repose sur des poncifs (les mouvements saccadé des zombies en mode Silent Hill, les jumpscares, etc) et ne fait finalement jamais vraiment peur. Pire, elle plombe parfois le film par son aspect systématique. L'histoire est notamment alourdie par l’enchaînement de trois cauchemars sans grande utilité, un phénomène d'autant plus regrettable que l'un de ces cauchemars est l'une des scènes les plus fortes du film et qu'elle perd en intensité à cause de cette succession (celle du lavabo, peut-être ma scène préférée du film).
Visuellement le film est plutôt pauvre, si l'on excepte le monstre du tableau et le repère souterrain du clown, l'ensemble est sans grande imagination. Il y a bien quelques beaux plans mais vraiment pas de quoi s'extasier.
Niveau acteur, le casting étant quasi uniquement constitué d'enfant, il n'y a personne de vraiment connu à l'exception de Bill Skarsgård (Atomic Blonde, Hemlock Groves, etc) dans le rôle du clown. L'acteur rempli plutôt bien son rôle même si le réalisateur recours trop facilement aux effets numérique pour vraiment lui laisser faire montre de son talent. Du côté des enfants, le casting est un sans faute car ils sont tous parfait dans leur rôle avec une préférence pour Sophia Lillise (seule fille du groupe et dans un rôle peu évident) Jaeden Lieberher(qui s'était déjà sacrément illustré dans midnight special ) et Finn Wolfhard (qu'on trouve déjà au casting de Stranger Things).
Au niveau de l'histoire, il faut reconnaître que ça a vieilli depuis le temps et que si les enfants restent attachant, l'histoire ne réserve plus beaucoup de surprise.
A noter que ce film traite la moitié de l'histoire du livre, celle concernant les enfants, une suite sortira qui raconte leur aventure 27 ans plus tard lorsqu'ils sont devenu adulte. J'avoue ne pas avoir particulièrement envie de la voir puisque le principal intérêt du premier film (les enfants) ne se trouvera pas dans le deuxième.
Pour conclure, est-ce que ce remake avait un intérêt ? Je dirais tout simplement que non. Une fois de plus on surfe sur la nostalgie pour faire vendre. Le film n'apporte aucune originalité, aucun vrai talent, juste le confort douillet et régressif d'un doudou. Mieux vaut se revoir l'original ou regarder Stranger Things que d'aller voir ça. En soi le film n'est pas mauvais, il n'a juste pas grand intérêt. On va finir par croire que c'était vraiment mieux avant, tout simplement parce qu'on essayait encore de créer à cette époque.



Conclusion :

Une adaptation plutôt honnête du livre de King, on se passionnera pour les aventures de cette attachante bande de gamins mais la partie horreur manque d'originalité et d'efficacité. Les fans de Stranger things apprécieront mais ça n'en reste pas moins un film sans âme.

vendredi 22 septembre 2017

Wind River

Il me faisait de l’œil depuis un moment ce Wind River, l'occasion se présente enfin de voir ce qu'il a dans le ventre et je vais vous raconter ça de ce pas.




Date de sortie : 30 août 2017
Durée : 1h 47min
Réalisation : Taylor Sheridan
Casting : Elizabeth Olsen, Jeremy Renner, Kelsey Asbille
Genre : Thriller
Nationalité : Américain

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis :

Cory Lambert travaille pour les eaux et forêt, il est chargé de chasser les prédateurs pour protéger la population.
Lors d'une de ses traques, il découvre le corps sans vie d'une jeune fille, un cadavre qui va le replonger dans ses propres troubles et le pousser à assister la jeune agente du FBI venu résoudre cette sordide affaire.

Critique :

Wind River est le deuxième film de Taylor Sheridan également acteur et scénariste à qui on doit l'excellent Sicario. Il est cette fois au scénario et à la réalisation pour un thriller tout aussi efficace.
Si elle n'est pas des plus originale, l'histoire réussit à tout de même à surprendre tout en restant logique. Le film s'inscrit dans la tradition des polars ruraux, comme on le voit habituellement dans les films nordique. Grands espaces et nature hostile sont donc le lot de cette histoire étrangement zen, probablement grace au calme olympien et communicatif de son héros.
Dans le rôle principal, on retrouve Jeremy Renner (premier contactAvengers, etc) il y joue un homme solitaire et placide très marqué par la culture amérindienne. Un rôle de cowboy des temps moderne qui ne lui laisse pas beaucoup de place pour s'exprimer, mais que l'acteur campe à merveille, lui conférant une forme de force tranquille très apaisante. A ses côtés, la jeune Elizabeth Olsen (Captain America : Civil War, etc) avec qui il partage déjà l'affiche des films Avengers est très touchante dans le rôle d'une agente du FBI débutante et consciente d'être complètement dépassée par l'ampleur de son enquête. Les deux personnages sont très humain ont s'y attache vite et c'est un plaisir de les suivre dans cette aventure.
Le point fort du film, c'est son ambiance, le côté sauvage de ces grandes étendues glacée et la rigueur des hommes qui y vivent. Les amateurs penseront à l'excellente série Justified dont les thématiques sont vraiment proches.
Pour renforcer cette ambiance, le réalisateur peut compter sur le talent de Nick Cave et Warren Ellis (Des hommes sans loi, la route, etc) qui fournissent une BO nostalgique de grande qualité.
Dans l'ensemble, Wind River est une excellente surprise. Le film n'a rien de bien original mais la beauté des images, la qualité de l'ambiance et l'humanité des personnages en font une oeuvre prenante que je recommande fortement.



Conclusion :

Un thriller passionnant dans un environnement incroyable, sombre et fort.

mercredi 20 septembre 2017

Carrousel Funeste teaser

Parce qu'on n'est jamais si bien servi que par soi même, voici un peu d'auto promo.




En 2014, je sortais le premier tome de ma trilogie d'Urban Fantasy : Carrousel Funeste.
Aujourd'hui l'éditeur a fermé ses portes et pourtant je compte bien sortir la suite de cette histoire.
C'est pour cela que le lundi 9 octobre à 12h je lancerais un crowdfunding sur la plateforme Ulule.
Si vous avez envie de m'aider, vous pouvez bien entendu participer, mais surtout vous pouvez relayer l'information auprès de tous vos contacts qui pourraient être intéressé.
Le plus compliqué lorsqu'on est un auteur sans accès aux grands médias c'est de réussir à atteindre son public alors j'espère que vous pourrez m'y aider et que tous ensemble nous ferons de cet événement une belle réussite.
Je vous remercie d'avance pour votre soutien et je vous reparle très vite de ce crowdfunding.


lundi 18 septembre 2017

Les proies

Soyons clair, je n'avais aucune envie de voir ce film. J'ai vu l'original il y a quelques années, j'ai adoré, je ne voyais donc pas l’intérêt d'un remake (mais non c'est une nouvelle adaptation du roman, rien à voir) mais comme c'est un film en costume, il fait parti de ce quota que je ne pouvais éviter. Voyons voir ce qu'il en est.





Date de sortie 23 août 2017
Durée : 1h 33min
Réalisation : Sofia Coppola
Casting : Colin Farrell, Nicole Kidman, Kirsten Dunst
Genre : Drame
Nationalité : Américain

Synopsis:

En pleine guerre de Sécession, un internat de jeunes filles recueille un soldat ennemi blessé. La présence ambiguë de cet homme dans cet univers uniquement féminin va réveiller les tensions endormies et provoquer de terribles conséquences.

Critique:


Les proies est le nouveau film de Sofia Coppola (Lost in translation, Virgin suicides, Marie Antoinette, etc) une réalisatrice que j'apprécie beaucoup pour son style si particulier fait de langueur et de paillettes. Elle est parfois taxé de "cinéaste de l'ennui" mais son talent réside justement dans sa capacité à raconter l'ennui sans le faire ressentir au spectateur. Avec ce nouveau film, elle ne se démarque pas de ses marottes habituelles, et nous raconte l'histoire d'un groupe de femmes qui s'ennuient dans le bayou. Et c'est un peu le problème. Là où dans la version de 71 de Don Siegel la tension consécutive à l'arrivée du soldat était vraiment palpable, de même qu'une ambiguïté dans le jeu de pouvoir/séduction entre l'homme et les femmes. Ici, tout est tristement plat. Les images sont très belles mais on s'ennui probablement plus encore que les jeunes pensionnaires condamnées à repriser leurs vêtements pour s'occuper.
En voulant offrir une vision plus féminine de l'oeuvre originale, Sofia Coppola en a juste soustrait le noyau dur : la responsabilité des actes et la violence sous-jacente qui en découle.
Niveau casting, la réalisatrice sait une fois de plus s'entourer puisqu'on retrouve Nicole "Moulin Rouge" Kidman ( Stoker, Eyes wide shut, etc) en matriarche inflexible, Kirsten Dunst (Midnight Special, Upside down, etc) en vieille fille effacée et Elle Fanning (Neon Demon, Twixt, etc) en ado en ébullition. Toutes sont parfaites dans leur rôle et on mentionnera aussi la jeune Oona Laurence particulièrement touchante. Il n'y a vraiment rien à reprocher aux actrices si ce n'est que le film ne leur laisse probablement pas autant s'exprimer que l'histoire devrait le permettre. Elles restent toutes un peu piégées dans leur stéréotype n'en sortant qu'à peine pour faire avancer l'histoire mais pas assez pour s'épanouir à l'image. Concernant Colin Farrell (The Lobster, Total Recall, etc), j'aurais du mal à être objectif, c'est un acteur que je n'apprécie pas et il tient difficilement la comparaison avec Clint Eastwood dans le film de 71. C'est d'autant plus difficile pour lui que comme pour les personnages féminins, la réalisatrice a atténué l’ambiguïté du personnage faisant de lui un brave lourdaud là où il pourrait être un manipulateur prêt à tout pour s'en sortir.
Niveau réalisation, c'est plutôt du beau travail avec quelques superbes plans (même si le plus beau a tendance à se répéter un peu trop), la réalisatrice fait également le choix de n'utiliser que de la musique diégétique jouée par les actrices, donnant une valeur toute particulière au son et permettant au spectateur de l’apprécier tout autant que les personnages pour sa rareté.
Pour conclure, je dirais que le film avait aussi peu d’intérêt que je le craignais. Il n'apporte aucun éclairage nouveau sur le livre, il ne fait qu'affadir l'histoire et la rendre ennuyeuse. Mais en dehors de toute comparaison avec le premier film, ce film est l'un des moins bon de la réalisatrice et c'est la première fois où elle fait ressentir l'ennui plutôt que de le montrer. Bref, je ne peux que vous inviter à revoir l'original et à passer votre chemin sur cette version.


Conclusion:

Une version esthétique mais appauvrie de l'oeuvre, je ne peux que vous inciter à revoir la version de 71 de Don Siegel.

Nicoleeeeeeeeeeeeeee <3

vendredi 15 septembre 2017

Le redoutable

Oh, que je l'attendais ce nouveau film de Michel Hazanavicius. J'en étais tombé amoureux à la découverte de sa bande annonce, et cet amour se renforçait à mesure que je redécouvrais cette bande annonce. Naturellement j'ai donc sauté sur la première occasion de découvrir si le film était à la hauteur de ses promesses et c'est ce que nous allons voir.





Date de sortie 13 septembre 2017
Durée : 1h 47min
Réalisateur : Michel Hazanavicius
Casting : Louis Garrel, Stacy Martin, Bérénice Bejo
Genres : Comédie, Biopic, Romance, Drame
Nationalité : Français


Synopsis:

1968, alors qu'il a tout pour être heureux, l'amour et le succès, Godard est en proie au doute. Il n'arrive plus à se renouveler, à être à la hauteur de son mythe et de ses ambitions. Une trouble qui fait écho à celui qui agite le pays et qui pèse lourdement sur son couple le dirigeant inévitablement vers une rupture redoutée.



Critique:

Le redoutable est le nouveau film de Michel Hazanavicius (OSS 117: le Caire nid d'espion, the
Search etc), une oeuvre d'amoureux du cinéma comme pouvait déjà l'être The artist ou la classe américaine. Après le cinéma muet, c'est à la Nouvelle Vague qu'il fait ici un vibrant hommage au travers une période tumultueuse de la vie du grand cinéaste Jean Luc Godard.  Et c'est la grande force de ce film que de réussir à rendre hommage ainsi à ce style de cinéma si particulier dont Godard fut l'étendard, sans pour autant virer à l'hagiographie du réalisateur. Au contraire, Godard est ici un personnage très contrasté, tellement en conflit avec lui même qu'il s'en prend sans cesse aux autres. L'occasion de scènes à mourir de rire mais également de profonds malaises. Car le redoutable n'est pas qu'une comédie (ou un sous-marin), c'est le drame banal d'un amour qui se meurt, la tristesse d'un homme qui ne s'assume plus et se perd, l'histoire riche et complexe d'une femme qui aime un homme qui ne s'aime plus.
Dans le rôle du réalisateur, Louis Garrel (Mon Roi, Saint Laurent,etc)  est méconnaissable. Triste et drôle, véritable clown auguste, il incarne admirablement son personnage reproduisant sa diction inimitable et boudant avec brio.
Face à lui, Stacy Martin (Nymphomaniac, High Rise, Tale of tales, etc) est extrêmement touchante en idéaliste bafouée. Elle évoque à merveille les actrices de la nouvelle vague comme Jean Seberg et donne ainsi corps à la Nouvelle Vague.
Niveau réalisation, Hazanavicius se fait plaisir et nous régale, on se croirait presque dans un Wes Anderson (The grand budapest Hotel, Moonrise Kingdom, etc) tant certains passages se montrent inventifs et décalés. Outre les trouvailles visuelles, il met aussi superbement en scène les manifestations de mai 68 et l'esprit de l'époque dans des séquences de manifestations très prenantes qui ne sont pas sans nous rappeler l'état actuel du pays.
A n'en pas douter, Le redoutable est un merveilleux hommage à la filmographie de Godard, à la Nouvelle Vague et à tout ce mouvement qui a tant marqué notre cinéma, notre culture et rayonné de part le monde (on oublie souvent que nombreux réalisateurs à l'international se revendiquent de la Nouvelle Vague). Au travers la déliquescence d'un couple, Hazanavicius parle cinéma, politique et place de l'artiste dans notre société. Le film ne plaira probablement pas au grand public par son aspect volontairement daté (dans sa narration s'entend) mais il comblera les cinéphiles et les curieux. Pour ma part j'ai eu un vrai coup de cœur, d'autant plus que le sujet n'était pas simple et que le traitement est audacieux. Je ne peux que féliciter Hazanavicius de continuer à prendre de pareils risques et de partager ainsi son amour sincère du cinéma.



Conclusion :

Une triste histoire d'amour et de cinéma. C'est drôle, inventif et révélateur de la fougue d'une époque.

lundi 11 septembre 2017

Le Caire Confidentiel

Cela faisait un moment qu'il me faisait de l’œil, les critiques presse et public étaient plutôt bonnes, il se glorifiait du grand prix du festival de Sundance et son sujet était plutôt intriguant. Deux mois plus tard, j'ai enfin eu l'occasion d'aller voir Le caire confidentiel, juste le temps pour vous dire s'il faut profiter des dernières séances ou pas.






Date de sortie : 5 juillet 2017
Durée : 1h 51min
Réalisateur : Tarik Saleh
Casting : Fares Fares, Hania Amar, Mari Malek
Genres : Policier, Thriller
Nationalités : Suédois, Allemand, Danois



Synopsis:


Quelques jours avant la révolution de 2011 en Egypte un inspecteur corrompu se retrouve mêlé à une affaire de meurtre qui le dépasse. Peu décidé à abandonner sa piste, il va vite se rendre compte que des proches du président sont impliqués et qu'il ne se sortira pas indemne de cette histoire.


Critique:


Le Caire Confidentiel est le troisième long-métrage de Tarik Saleh, un réalisateur suédois. Mais comme aucun de ses films n'est encore sortie en salle en France je découvre tout juste ce réalisateur tout comme vous (j'imagine). Nous avons affaire ici à un polar assez classique avec une dimension sociale comme j'ai déjà pu l'évoquer pour Que dios nos perdone. Il est d'ailleurs compliqué de ne pas comparer les deux films car ils ont beaucoup de similarité. Ce sont deux polars, sortie à la même période, ils se déroulent en 2011, dans un contexte social explosif, avec des policiers douteux, une hiérarchie rétive et une population méfiante. C'est d'ailleurs amusant de constater que dans deux environnements de départ si différent (L'Espagne et l'Egypte) on puisse se retrouver avec deux films si proche.
Au niveau de l'histoire nous suivons donc un flic pourri (enfin pas plus que tous les autres en Egypte visiblement) noyé dans une affaire qui le dépasse. Un meurtre qui remettra sa vie en question à l'image de son pays au bord de la révolution. Le tout dans une logique quasi victorien avec une police entièrement corrompu, des élites intouchables, une place de la femme discutable et de la torture légitime. En fait, au vu de tous ces éléments et avec son humour décalé le film évoquera même le cultissime Memories of Murder.
Niveau réalisation c'est assez réussi, avec quelques très beaux plans et des séquences de foules assez impressionnantes permettant de sortir le film du drame intimiste pour lui donner une portée plus globale.
Du côté du casting, le film fait surtout la part belle à Fares Fares ( Enfant 44, les enquêtes du département V, etc) dans le rôle principal. L'acteur se révèle très bon dans un personnage contrasté et charismatique, on prend plaisir à suivre ses errances et découvrir comment il va s'en sortir. Le reste du casting est au niveau on notera surtout les prestations de Yasser Ali Maher en commissaire bonhomme et de l’envoûtante Hania Amar en femme fatale.(classique du film noire, la mystérieuse inconnue dont on ne sait si elle est victime ou bourreau)
Dans l'ensemble, Le Caire confidentiel est une bonne surprise. En tant que polar il ne révolutionne pas grande chose, on se retrouve avec une histoire tellement classique que Bogart aurait pu la jouer mais le cadre si particulier et exotique (il y a quand même peu de film connu qui se déroule en Egypte) dans lequel elle se déroule lui donne un autre éclairage et lui confère ce petit supplément d'âme qui fait les bons films.
C'est probablement ce détail qui m'a fait préférer Le Caire confidentiel à Que dios nos perdone mais les deux films sont qualitativement assez proche, si vous devez choisir entre l'un où l'autre ce sera plus entre la violence latente de l'Espagne et le climat oppressant de l’Égypte, voir entre le film de tueur en série et le polar politique.


Conclusion :

Un polar très classique mais prenant et dans un contexte social riche et original, une bonne surprise.

vendredi 8 septembre 2017

Annabelle 2

ça faisait longtemps que je n'étais pas allé voir un film d'horreur et j'avoue que ça commençais à me manquer (chacun ses vices, je ne vous juge pas). C'est donc la seule motivation qui m'a poussé vers Annabelle 2 puisque je n'avais même pas vu le 1 mais c'est parfois ainsi que l'on a les meilleurs surprises (spoiler : ce n'est pas le cas ).






Date de sortie : 9 août 2017
Durée : 1h 50min
Réalisateur : David F. Sandberg
Casting : Stephanie Sigman, Miranda Otto, Lulu Wilson
Genre : Epouvante-horreur
Nationalité : Américain

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis :

12 ans après la mort violente de leur fille unique, un couple décide d’accueillir les pensionnaires d'un orphelinat dans leur grande maison devenu trop vide. Une bonne action aux conséquences désastreuses car elle réveillera l'appétit d'une puissance démoniaque que le couple pensait disparue.




Critique :

Donc, Annabelle 2 c'est un prequel de Annabelle 1 (logique...) qui est un spin-off de Conjuring : les dossiers Warren et qui précéde un prochain spin off sur la none démoniaque, bref Annabelle 2 est le dernier film en date d'une franchise qui n'en finit pas d'être exploité et de rapporter un max de blé. C'est également le deuxième film de David F. Sandberg devenu réalisateur grace à un brillant premier court métrage (Lights out) qu'il a pu développer en long en 2016 avec un succès mitigé.
Même s'il débute, David F. Sandberg se montre plutôt efficace à la réalisation. Annabelle 2 repose sur des effets simples et de l'ambiance plus que de l'horreur mais le réalisateur réussit à faire monter la tension avec beaucoup de talent. Bien sûr, nous ne couperons pas aux inévitables jumpscares mais la dose de stress est suffisamment forte pour que ça fasse sursauter une bonne partie de la salle. On notera aussi que le réalisateur a évité au maximum les effets spéciaux pour se concentrer sur des effets plus réalistes. Un choix qui donne d'autant plus de corps à son histoire.
Au niveau de l'histoire, c'est un peu plus confus. Le fait que je n'ai pas vu le premier Annabelle n'aide clairement pas puisque la fin du 2 raccorde directement à l'histoire du 1.
Malgré ça, je pense que les choses qui me bloquent ne tiennent pas à ma méconnaissance de l'histoire mais plus aux choix scénaristiques. Ainsi, il est très difficile d'évaluer vraiment la menace qui s'oppose aux héros. Vous allez me trouver binaire mais j'aime quand la menace est clairement délimité ça permet de mieux se projeter. Ici, contrairement à ce que l'on pourrait croire, le danger est loin de se limiter à la poupée Annabelle qui finalement ne semble même pas en être un. En dehors de ce détail, l'histoire est simple et forte avec un nœud dramatique assez bien vu que j'aurais presque aimé voir traiter dans un autre film (peut-être Annabelle 1 du coup mais dans ce cas là a voir après le 2)
Les gros point fort du scénario, c'est d'avoir centrer l'histoire sur des enfants, des filles qui plus est (avec un personage principal atteint de la polio, c'est plutôt rare) et d'en avoir fait un film d'époque. Ces deux choix donnent vraiment une atmosphère singulière au film, qui rappellera des classiques comme l'échine du diable ou l'Orphelinat.
Et ce qui ne gate rien, les enfants sont formidables. J'ai vraiment scotché sur Talitha Bateman, la jeune fille atteint de la polio, qui se retrouve dans un rôle très riche et vraiment pas simple. Au niveau des acteurs plus confirmés, on retrouvera Anthony LaPaglia (FBI portés disparus)  dans un rôle un peu trop caricaturale de gros bourru et Stephanie Sigman (Miss Bala, James Bond :Spectre, etc) assez touchante en jeune sœur.
Dans l'ensemble, le film n'a rien d'inoubliable mais l'ambiance est réussie, quelques passages sont surprenant et on passe un bon moment à suivre ces terreurs infantiles(même si elles s'avèrent bien réelles). Annabelle 2 ne révolutionnera donc pas le monde du film d'horreur mais c'est un bon moyen d'atteindre le prochain film marquant du genre. Peut-être "ça" le 20 septembre...

Conclusion :

Un film d'horreur à l'ambiance plaisante et qui se regarde bien même s'il ne révolutionne rien.