Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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mercredi 9 octobre 2019

Bacurau

J'imagine que vous n'avez jamais entendu parler de Bacurau, j'ai moi même, et malgré son prix du jury à Cannes, découvert ce film par accident mais vous me connaissez, j'aime ouvrir mes horizons, j'étais donc curieux de voir ce que ce "western futuriste" avait dans le ventre.




Date de sortie : 25 septembre 2019
Durée : 2h 10min
Réalisation : Kleber Mendonça Filho, Juliano Dornelles
Casting : Sônia Braga, Udo Kier, Barbara Colen
Genres : Drame, Thriller, Western
Nationalités : Brésilien, Français

Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement

Synopsis :

Dans un futur proche, un petit village perdu au milieu de nulle part se retrouve la cible d'un groupe d'assassin.

Critique :

Faut dire que la bande annonce était intrigante et les promesses d'un film unique séduisante pour quelqu'un qui, comme moi, cherche a fuir le ronron Hollywoodien. Mais soyons clair, en grand fan d'Alejandro Jodorowsky (La danza de la realidad, Jodorowsky's dune, etc), je n'ai rien vu d'original ou de démesuré ici. On s'éloigne effectivement des canons du genre mais c'est à une démesure mole que l'on a affaire, a peine de quoi faire vaciller nos habitudes.
Pour autant le film ne manque pas de qualités. Il se base sur un type de film plutôt classique et affilié au Western ; le petit village au prise avec un groupe de bandit. Mais, là où dans les films Hollywoodien un mystérieux étranger (Clint Eastwood par exemple) aurait été engagé pour sauver le village c'est ici les villageois qui s'organisent pour résister. Et c'est une des forces de ce film, il est éminemment politique. Critique du pouvoir, du colonialisme, des dérives de notre société, Bacurau nous dresse le portrait d'un village résolu à ne pas se compromettre, un village de valeureux gaulois qui résiste contre l'envahisseur fut-il Brésilien aussi.
Bacurau nous propose donc un autre mode de vie, un monde plus humain, tourné vers l'autre mais qui ne se laisse pas marcher dessus pour autant.
Ainsi, si au vu de la bande annonce vous vous attendez à assister à un film d'action, vous serez déçu. L'action n'est qu'un prétexte (mais aussi un élément inévitable pour illustrer la lutte pour la survie), il doit y avoir 10 minutes d'actions sur 2h10 de films, le reste servant essentiellement à présenter le village et ses habitants. On fait ici plus face à un drame social mâtiné de thriller qu'a un western.
Niveau casting, si quelques figures se détachent du lot - Udo Kier (Downsizing, Nymphomaniac, etc) mon amour - on est ici devant un film chorale, la majorité des personnages sont importants car le film dénonce entre autre l'individualisme. Je ne connaissais aucun des acteurs mais le casting est vraiment bon et ça fais du bien de découvrir de nouvelles têtes. Je noterais essentiellement Sonia Braga fascinante en femme de poigne et Barbara Colen envoûtante.
Niveau réalisation, il y a quelques belles choses mais rien d'extraordinaire. Certains parti pris m'ont un peu bloqué. L'apparence du drone notamment, même si elle se justifie par l'histoire, donne un côté ultra cheap limite Ed Wood au film.
Dans l'ensemble, Bacurau est vraiment une bonne surprise par son aspect décalé. Je regrette toutefois que les réalisateurs n'aient pas pris plus de risque pour offrir une expérience de cinéma plus intense. Il y a un côté un peu tiède à l'ensemble qui jure avec la volonté de rébellion. A noter, n'allez pas voir ce film pour l'aspect SF, c'est une fumisterie, le réalisateur a juste ajouté "dans un futur proche" au début du film comme il aurait pu mettre "il était une fois". Le futur de Bacurau est tellement proche qu'il pourrait s'être passé il y a 10 ans.


Conclusion :

Un film original à la croisé des chemins mais qui parait bien fade lorsqu'on est familier de la filmographie de Jodorowsky.

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