Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

lundi 31 mars 2014

Wrong cops

Plus d'un an a passé maintenant depuis que je vous ai chroniqué le dernier Quentin Dupieux, vous ne savez probablement toujours pas de qui je vous parle, il est donc temps de faire une petite piqûre de rappel.





Date de sortie: 19 mars 2014
Durée: 1h25min
Réalisation: Quentin Dupieux
Casting: Mark Burnham, Eric Judor, Marilyn Manson
Genre: Comédie
Nationalité: Français

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis:
Dealer de drogue obsédé par la techno, Duke est un flic du commissariat de Los Angeles. Entre un obsédé, un ancien acteur de porno gai et un maître chanteur, ses collègues ne valent pas beaucoup mieux que lui et leur petite routine se trouvera bientôt bousculée après la dernière boulette de Duke.

Critique:
Pour resituer, en France, Quentin Dupieux est plus connu comme musicien sous le pseudonyme de "mr Oizo". Depuis plusieurs années maintenant, il s'est recyclé dans le cinéma et livre une production pour le moins détonnante. "Wrong", son précédent film, avait tout du rêve éveillé et "Wrong cops" prend cette fois des allures de cauchemar.
Si le film est articulé de façon beaucoup plus classique que pour les précédents, "Wrong cops" n'en reste pas moins un film très différent de la production audiovisuel habituelle avec des parties pris vraiment marqué. L'image tout d'abord est de très mauvaise qualité, on se croirait devant une bonne vieille vhs des années 80 et la musique techno très présente du réalisateur n'est pas pour faire disparaître cette impression. Le rythme est également très lent, marqué par de long plan de situation vide et laid ou des recadrages bien visible à base de zoom et dezoom. Si l'image est sale, le reste du film l'est tout autant, à l'image de ce flic qui semble passer son temps en slip ou de cette autre qui abuse de sa position pour harceler des femmes. "Wrong cops" c'est une vision distordue des états unis et de la justice, un monde sordide dont la musique semble le seul échappatoire.
Se débattant dans cet univers, les acteurs, tous plus glauques les uns que les autres, nous offrent des
numéros décalés et hilarants. En tête du Freak show,  Mark Burnham, un acteur peu connu qui avait déjà tourné dans "Wrong". C'est lui le pivot de l'histoire et il s'agit probablement du personnage le plus marquant. Un mélomane décomplexé et complètement drogué que personne n'aimerait croiser, même en plein jour. Tout aussi marquant, bien que plus sympathique, Eric Judor fait aussi des étincelles. Alors que j'étais sceptique sur sa prestation dans "Wrong" il est cette fois complètement intégré au film et fait un fabuleux clown blanc. Touchant dans son obsession créative et drôle dans son incompétence. Petite déception toutefois, Marilyn Manson est complètement survendu, l'on voyait quasiment l'intégralité de sa prestation dans la bande annonce Française, c'est un peu frustrant.
Musicalement, Dupieu fait encore fort, la bande son réalisée par ses soins fait partie intégrante du film, voir de l'histoire dont elle devient presque un acteur. Il faudra avoir un minimum d'affinité pour la techno, mais globalement c'est plutôt réussi, bien qu'aussi violent que la bêtise des personnages.
Bref, avec "Wrong cop" Dupieus s'assagit un peu dans la forme, mais pas dans le fond. Il nous livre une fois de plus un film décalé, aux personnages perturbants et à la musique omniprésente. C'est loin d'être inoubliable, mais ça vaut le coup d'oeil par curiosité, surtout si vous appréciez l'humour noir.
A noter pour l'anecdote, le réalisateur s'autocite dans le film en utilisant des extraits de "Rubber" son premier film.



Conclusion:

Si vous connaissez déjà le réalisateur, vous ne serez guère surpris par ce nouveau film, au contraire Wrong cops est presque trop classique pour celui-ci. Ça n'en reste pas moins un film très drôle, cynique et d'un mauvais goût totalement assumé.

vendredi 28 mars 2014

Teen wolf

Aujourd'hui je ferais juste une petite news pour annoncer un événement



La saison 04 de Teenwolf vient de se terminer aux états-unis. Personnellement, j'ai une fois de plus beaucoup apprécié cette série qui me rappelle l'efficacité d'un Buffy. Fait intéressant, la saison était clairement divisée en deux parties contenant chacune un arc différent. Plutôt qu'une saison de 24 épisodes on avait donc l'impression de voir 2 saisons de 12, un procédé qui me semble assez original et que j'ai également constaté sur la nouvelle saison de "Once upon a time". Verrait-on arriver une nouvelle méthode d'écriture pour les séries longues afin de faire disparaître le problème des épisodes filler ? (des épisodes n'ayant pas de lien avec l'histoire global et existant juste pour que la saison fasse bien ses 24 épisodes). Quoi qu'il en soit j'ai beaucoup apprécié ces 2 arcs, d'autant qu'ils réservent quelques surprises et de lourdes conséquences. Le cliffhanger de fin est également très efficace et me donne hâte de retrouver cette série. Iutile de dire que je reccomande une fois de plus, certe ça n'a pas le talent d'un "Hannibal" ou d'un "House of cards" mais ça n'en reste pas moins un divertissement de grande qualité.


Bref, si comme moi vous êtes fan de la série je tenais à annoncer que du 10 au 11 Mai 2014 à  Toulouse aura lieu "The Full Moon is coming!" une occasion de rencontrer plusieurs acteurs et actrices de la série. Ce genre d'événement est toujours un peu cher, mais je sais aussi qu'il rencontre son public, donc je relaie l'information pour ceux qui serait passé à côté(et je remercie l'anonyme qui m'en a fait part dans les commentaires du blog). Plus d'info ici

jeudi 27 mars 2014

Her

Quatre ans après le fabuleux "Max et les maxi monstres" le génial Spike Jonze nous revient avec un film une fois de plus surprenant: une simple histoire d'amour. A la sauce Jonze, ça ne ressemble forcément à rien d'autre mais le réalisateur est-il toujours aussi talentueux ? C'est ce que nous allons voir.







Date de sortie: 19 mars 2014
Durée: 2h6min
Réalisation: Spike Jonze
Casting: Joaquin Phoenix, Scarlett Johansson, Amy Adams
Genre: Drame, Romance, Science fiction
Nationalité: Américain

Synopsis:
Dans un futur proche, Theodore Twombly, un homme sensible et solitaire est inconsolable d'une rupture difficile. Pour se changer les idées, il décide d'utiliser un OS révolutionnaire et évolutif. Nommé Samantha, ce programme va bouleverser sa vie.

Critique:
Réalisateur de clips cultes, à l'image d'un Michel Gondry, Spike Jonze avait rejoint la grande famille du cinéma grâce à un film incomparable, le complètement déjanté "Dans la peau de John Malkovitch". Depuis, le réalisateur s'était un peu assagis jusqu'à adapter un livre pour enfant le magnifique "Max et les maxi monstres". Je taris rarement d'éloges sur ce film qui m'a touché au-delà des mots et dépasse largement le cadre du film pour enfant.
Le pitch de "Her" était beaucoup moins fort que celui de ses précédents films, mais c'est justement le fait que Spike Jonze s'empare d'un tel sujet qui donnait envie.
Visuellement, c'est un gros challenge que remporte ici le réalisateur. Ne cédant pas à la facilité de donner corps à l'OS par un quelconque trucage, celui-ci n'est composé que d'une voix. L'histoire du film est donc celle d'un homme seul parlant avec "une femme invisible". Difficile de trouver moins cinématographique que ça. Et pourtant, par son sens du détail, de l'ambiance et de la composition, Jonze réussit à rendre l'ensemble passionnant. Certes, la longueur du film couplé à ces images un peu vide (juste un homme seul) donneront une impression de longueur, mais dans l'ensemble l'histoire est suffisamment passionnante pour qu'on ne s'ennuie jamais.
Pivot du film, Joaquin Phoenix est éblouissant de simplicité. Jouant tout en retenue derrière sa moustache et son style année 70, il incarne à merveille cet homme ultra sensible et un peu perdu. Son capital sympathie est tel qu'on aimerait lui faire un calin pour le consoler. Si l'on n'entend que sa voix, Scarlett Johansson ("Hitchcock", "Don Jon" etc) fait également des étincelles. Sa voix chaude apporte la douceur qui rend cette relation possible, c'est un vrai bonheur que de l'écouter. À noter aussi la prestation d'Amy Adams ("Man of steel", "American Bluff" etc), si la jeune femme n'est pas du tout mise en valeur par son personnage, elle n'en est pas moins très touchante dans son rôle de femme brisée.
Peu de choses à dire sur l'histoire qui se contente de dépoussiérer un genre assez classique. Toutefois, Jonze a l'intelligence de ne jamais céder à la facilité et de pousser son concept dans ses retranchements. L'histoire est également ponctuée de nombreuses excellentes idées, comme le travail du personnage principal ou le jeu vidéo qu'il affectionne. L'univers créé par Jonze, s'il est très simple est vraiment cohérent et réaliste, on s'imagine sans mal le futur tel qu'il y est décrit. À travers son film, le réalisateur pose également de nombreuses questions concernant notre rapport à l'autre et à la technologie.
Pour finir, j'aimerais dire un petit mot sur la bande-son orchestrée par le très bon groupe pop "Arcade fire" avec un petit caméo de "Karen O" a qui l'on devait déjà l'excellente BO de  "Max et les maxi monstres". Elle n'est pas particulièrement marquante mais elle imprime à l'ensemble du film une ambiance nostalgique qui lui colle a merveille.
Certes, le film n'est pas parfait, il est un peu trop long, et certains points du scénario peuvent gêner, mais globalement, c'est tellement bien joué, mis en image et en musique que je ne peux que recommander ce beau moment de cinéma. Jonze nous livre une fois de plus un film à fleur de peau.



Conclusion:
Si l'on pourra sentir quelques longueurs dans cette relecture d'une romance somme toute classique, le film est brillamment joué et écrit. La bande son, signé Arcade Fire, est aussi superbe que ses images, bref c'est un beau moment de cinéma.

lundi 24 mars 2014

300: naissance d'un empire

Il y a des films qu'on attend des années, qu'on espère sans trop y croire, dont on tombe amoureux dès qu'on en voit les premières images et puis, il y a les films comme "300: naissance d'un empire". Inutile de dire que je n'avais vraiment aucune attente pour ce deuxième épisode, mais parfois c'est justement dans ces conditions que l'on a les plus belles surprises.




Date de sortie: 5 mars 2014
Durée: 1h42min
Réalisé par: Noam Murro
Casting: Sullivan Stapleton, Eva Green, Lena Headey
Genre: Action , Fantastique , Péplum
Nationalité: Américain

Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement 

Synopsis:
Tandis que Léonidas et ses 300 Spartes tiennent le passage des Thermopyles, le général grec Thémistocle tente de vaincre le bras droit du Dieu roi Xerxès: la terrible Artémise et son armada maritime.



Critique:
Attention: si nous avions eu le BBBUUUDDGGGEEEEETTTTT cette nouvelle critique AUURRRAIITTT ÉÉÉÉTTTTTÉÉÉÉÉÉÉ intégralement réalisé en combo ralenti/accéléré, mais ce n'est PAASSS LLLEEE  CCCAAAAASSSS donc on fera juste une critique normale.
Presque 10 ans maintenant se sont écoulés depuis que Zack Snyder réalisa le premier "300". Un film d'action aux visuels spectaculaires, adapté du non moins spectaculaire comics du même nom. Si le film était loin d'être un chef d'oeuvre, il n'en était pas moins une vraie claque qui marqua le paysage cinématographique de l'époque et imposa un style. Aujourd'hui, c'est Noam Murro, un réalisateur inconnu, qui sort ici son deuxième film sur un scénario original écrit par l'équipe qui s'occupa du premier: Frank Miller, Zack Snyder et Kurt Johnstad. Le scénario était déjà pauvre à l'origine, inutile de vous dire que ça ne s'arrange pas...bien au contraire.
En fait, le film perd toute crédibilité dès les premières minutes en enchainant les ralentis et les accélérés
de la manière la plus gratuite possible. Je pense n'avoir jamais vu autant de ralentis que dans ce film. Je suis convaincu qu'a vitesse normal, il dure a peine le temps d'un épisode de "Spartacus". En fait, ces effets gratuits sont symptomatiques de tout le film, qui enchaine effets de style sur effets de style comme le ferait un clip. Visuellement déjà, on empile les trucs (cendres virevoltantes, halos lumineux, etc) pour faire joli mais c'est tellement creux que ça ne prend pas. Tout sonne faux, impossible de rentrer vraiment dans l'histoire.
Et parlons en de l'histoire, si le choix de raconter une histoire parallèle au premier film tout en nous révélant les origines de Xerxès était intéressant, l'ensemble est très mal raconté. Prenons le cas des origines de Xerxès: elles sont plutôt intéressante et aurait pu offrir des interactions passionnantes par la suite, sauf que Xerxès ne sert à rien dans le film. On se concentre uniquement sur Artémise dont les origines sont pour le moins bâclé. On a donc perdu du temps à ceuser un personnage qui ne sert pas à l'histoire, un choix discutable, un parmi tant d'autre. Ce nouveau 300 se constitue donc d'un best-of des meilleurs scènes de discours de motivation réinterprété par Thémistocle, des stratégies navales les moins originales au monde, d'affrontements bordéliques et peu crédibles (pas assez de figurant à l'image pour rendre la réalité du nombre d'hommes impliqué) où les personnages tombent sans qu'on s'en soucie jamais. Le meilleur moment reste surement "l'affrontement" entre Thémistocle et Artémise mais ça reste bien maigre.
Et les acteurs dans tout ça? Ils n'arrangent rien à l'affaire, ils n'ont aucun charisme et sont complètement interchangeable. Seule Eva Green ("Perfect sense", "Dark Shadows"etc) sort un peu son épingle du jeu mais il n'y a pas de quoi s'enthousiasmer. Alors que son personnage est censé être l'une des plus belles femmes du monde, rarement l'actrice a été aussi mal mise en valeur.
Vous l'aurez compris, je n'ai pas particulièrement d'affection pour le film. Je m'y suis ennuyé tout du long, il n'apporte rien de plus que le premier, que la série "Spartacus" ou qu'a peu près n'importe quel film d'héroic fantasy. Passez donc votre chemin.



Conclusion:
Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas vu un mauvais film que j'avais oublié à quoi ça ressemblait. 300 vient de me le rappeler et je l'en remercie. Personnage sans charisme, scénario mal construit et sans originalité, images vides de sens, scènes d'actions confuses, longueurs, la liste des défauts est trop longue pour être énuméré. Je dirais juste qu'il y a plein de meilleurs films à voir et que si vraiment vous êtes en manque de torses huilés et de paires de seins, la série "Spartacus" fait bien mieux l'affaire.

jeudi 20 mars 2014

Monuments men

Parmi les films que j'attendais cette année, il y avait Monuments men qui, non content d'être réalisé par George Clooney, bénéficiait d'un casting de rêve et d'un pitch savoureux. Bref, tout était réuni pour faire de ce film un véritable événement. 




Date de sortie: 12 mars 2014
Durée: 1h58min
Réalisation: George Clooney
Casting: George Clooney, Matt Damon, Bill Murray
Genre: Historique , Aventure , Guerre
Nationalité: Américain , allemand

Synopsis:
Inspiré d'une histoire vraie, MONUMENTS MEN raconte l'histoire d'une unité de sept soldats chargée de sauvegarder le patrimoine artistique de l'Europe des menaces de la guerre.

Critique:
S'il est surtout reconnu en tant qu'acteur, George Clonney est également un réalisateur talentueux auquel on doit d'excellents films comme : "les marches du pouvoir" ou "Good night and good luck". Sur des sujets souvent engagé, Clooney livre une vision pertinente, documenté et souvent cynique. On retrouve toutes ces qualités dans ce nouvel opus et son improbable histoire de sauvegarde du patrimoine. Car effectivement, lorsque des hommes meurent, qui se soucis encore de l'art ?
C'est essentiellement à cette question que s'attachera à répondre le film, une problématique d'autant plus intéressante quelle est originale et riche de sens.
Pour porter son histoire, Clooney a su s'entourer d'acteurs d'exception. On citera d'abords les plus
connu comme Bill Murray, John Goodman, Cate Blanchett, Matt Damon ou Bob Balaban. Mais également les plus surprenant comme notre Jean Dujardin national ou comme Hugh Bonneville célèbre acteur de "Downton Abbey". Tous ont leur moment de gloire dans le film et tous jouent aussi juste qu'on peut l'espérer. Le groupe, s'il est rarement rassemblé, fonctionne bien ensemble bref, les acteurs sont bel et bien le point fort du film.
Au niveau de l'histoire, c'est un peu la douche froide. Malgré la force du pitch et les diverses possibilités qui s'offrent à nous, l'histoire ne décolle jamais, elle est totalement anticlimatique. Pire, Clooney se laisse prendre au piège du patriotisme et du pathos et si ça reste supportable grâce aux petites touches d'humour, ça finit d'achever une histoire déjà peu passionnante.
Niveau réalisation et mise en scène, on est là encore loin du sans faute, je trouve notamment que le choix de Cate Blanchett pour jouer une Française est une grosse erreur de mise en scène (je peux difficilement expliquer pourquoi sans spoiler l'une des rares bonnes idées du film) sans même parler de ce plan final qui n'a guère de sens.
Niveau musique, on retrouve Alexandre Desplat qui nous livre une composition efficace sans être inoubliable et on s'amusera de savoir qu'il joue le rôle d'Emile dans le film.
Il serait injuste de dire que Monuments men est un mauvais film, il possède tout de même de nombreuses qualités. Pourtant avec sa narration un peu vide et son manque d'enjeux réel, le film nous perd pour devenir progressivement ennuyeux. Ne reste plus alors que le jeu des acteurs pour prendre du plaisir, ça promet quelques bons moments mais trop peu pour que le film soit appréciable.
Un sujet peut-être trop ambitieux pour Clooney qui signe ici son film le plus faible, dommage.



Conclusion:
Malgré un pitch et casting prometteur, il faut reconnaitre que ce nouveau film de George Clooney se perd un peu dans son histoire et dans son patriotisme. Il y a de bonnes choses mais globalement c'est plutôt décevant.


lundi 17 mars 2014

TheGrand Budapest Hotel

Depuis "la vie aquatique", je suis un grand fan de Wes Anderson et de son univers complètement fou. Inutile de vous dire que j'attendais son nouveau film avec son casting de rêve de pied ferme. En espérant toutefois qu'il soit aussi bon que les précédents.






Date de sortie: 26 février 2014
Durée: 1h40min
Réalisation: Wes Anderson
Casting: Ralph Fiennes, Tony Revolori, F. Murray Abraham
Genre: Comédie
Nationalité: Américain

Synopsis:
Les aventures de Gustave H, concierge du Grand Budapest Hotel, et de Zéro Moustafa, son "lobyboy". Alors que l'Europe s'apprête à subir une nouvelle guerre, tous deux se retrouvent poursuivis par l'armée pour un meurtre qu'ils n'ont pas commis.

Critique:
L'un des films qui m'avait le plus marqué en 2012 était sans l'ombre d'un doute Moonrise kingdom, une oeuvre emprunte d'une profonde nostalgie et bourré d'humour, la marque d'Anderson, ce réalisateur fantasque et inventif. The Grand Budapest s'annonçait encore plus fou, totalement démesuré, ne serait-ce qu'a en juger la richesse de son casting: Mathieu Amalric, Adrien Brody, Willem Dafoe, Jeff Goldblum, Harvey Keitel, Jude Law, Bill Murray, Edward Norton, Saoirse Ronan, Jason Schwartzman, Léa Seydoux, Tilda Swinton, Tom Wilkinson, Owen Wilson...
La majorité n'apparaissent que quelques minutes à l'écran mais tous leurs personnages sont hilarant dans des genres différents. Dans le rôle principal,  Ralph Fiennes est d'autant plus incroyable qu'il se retrouve dans un contre emploi total (le rôle était à l'origine destiné à Johnny Depp, et ça se sent), c'est un régal de le voir s'amuser dans un registre qu'on ne lui connaissait pas. Mention spéciale aussi pour Tilda Swinton ( Snowpiercer, only lovers left alive)méconnaissable, cette femme est un chaméléon
The Grand Budapest Hotel est un monument de burlesque. Si l'histoire ne démériterait pas avec un film
d'action/aventure classique, le scénario enchainant les phases de suspense, les poursuites et les évasions, c'est son traitement qui rend le film si original car rien ne semble être pris au sérieux. L'on n'est pas si loin de l'humour désuet d'un Chaplin avec une petite touche de couleur en plus.
Et que dire de ce foisonnement visuel ? S'il y a bien une marque de fabrique d'Anderson, c'est la minutie avec lesquels ils composent ses plans. On ne retrouvera peut-être pas cette fois l'emblématique plan séquence traversant les différentes pièces du décors mais l'on retrouve bien cette marque dans la composition des plans où même dans la volonté affiché de se rapprocher du film d'animation. Sens du détail encore, lorsque le réalisateur décide de choisir un format de pellicule différent par époque ou se déroule le film. On saute ainsi allègrement du 1.37 au format large anamorphosé au 1.85 et ce sans que ça n'agresse l'oeil. C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup (France, si tu nous regardes)
Bref, ce nouveau film c'est du Anderson pur jus, on y retrouve ses ambiances, ses lubies, sa démence mais avec une touche de démesure en plus et c'est surement ce qui m'a gêné. Par sa richesse et son foisonnement, l'histoire devient inutilement compliqué, j'en veux pour preuve la triple mise en abime du début, qui n'apporte pas énormément à l'histoire et lui coute beaucoup en clarté. Alors certes, ça fais partie de l'ambiance et du charme du film mais pour ma part, c'est cette démesure qui m'a perdu, là où la simplicité de Moonrise Kingdom m'avait complètement emporté.
Ne nous leurrons pas, The Grand Budapest Hotel reste un excellent film, c'est juste qu'il ne s'agit pas de
mon Anderson préféré malgré tout ce qu'il peut avoir de prometteur.
Je terminerais cette critique sur une anecdote, les musiques sont signé Alexandre Desplat (cocoricco) un compositeur qui a toujours autant la côte puisque je vous parlerais encore de lui dans la prochaine critique. Il s'agit de la troisième collaboration entre le compositeur et le réalisateur et c'est une fois de plus une réussite.
Pour conclure, je dirais que The Grand Budapest Hotel est un film qui vaut vraiment le coup d'oeil car il offre un spectacle très différent de ce dont on a l'habitude, une oeuvre distrayante, nostalgique et superbement réalisé. Pour autant,  il ne s'agit surement pas du meilleur film de Wes Anderson (pour moi, ce serait plutôt "la vie aquatique" ou "Moonrise Kingdom").



Conclusion:
Comme toujours Wes Anderson nous livre un film complètement fou et débordant d'inventivité. Le casting est totalement magique (même si certains ne font vraiment que de la figuration) et Ralph Fienes est fabuleux dans ce contre emploi. Bref, il s'agit d'un très bon film même si ce n'est pas le meilleur d'Anderson, je le trouve un peu trop confus dans sa multitude de détail.


jeudi 13 mars 2014

Les garçons et Guillaume, à table!

Encensé par la critique et le public, récompensé par cinq Césars, il devenait difficile de passer à côté de "Les garçons et Guillaume, à table!". N'écoutant que mon courage, et prêt à tout pour vous satisfaire, je me suis donc sacrifié pour aller voir ça de mes propres yeux et vous donner enfin un avis objectif. C'est partie pour le Gallienne bashing.





Date de sortie:20 novembre 2013
Durée: 1h25min
Réalisation: Guillaume Gallienne
Casting: Guillaume Gallienne, André Marcon, Françoise Fabian
Genre: Comédie
Nationalité: Français

Synopsis:
L'histoire de l'acteur Guillaume Gallienne et de ses rapports particuliers avec sa mère


Critique:
Voir un film après en avoir entendu trop parler, c'est souvent la garantie d'être déçu. Et il faut dire que la campagne de promo de ce premier film a été massive, sans même parler de ce succès unanime aux Césars. De plus, le succès populaire n'a jamais été gagé de qualité à mes yeux, les exemples sont trop nombreux pour être cité. Bref, c'est la curiosité et le scepticisme qui guidaient mes pas vers la salle de cinéma et le début du film ne me détrompa pas. Musique sirupeuse, choix de mise en scène douteux (Gallienne qui se joue enfant.. voir un adulte parler comme un enfant de 5 ans, personnellement je trouve que c'est un artifice humoristique un peu facile) bref au bout de 10 minutes de film, je commençais déjà à me dire que la critique allait être une vraie boucherie. Et pourtant, sans que je m'en rende compte je me suis laissé prendre au jeu. L'anecdote de l'Espagne et de ce garçon qui danse comme une fille, subtil, inattendu, drôle, avait commencé à m'emporter et, le personnage de Gallienne vieillissant, on ne se souciait plus du problème de l'âge. Et surtout, il y avait la mère. Incarné par l'acteur, le personnage est savoureux et sa relation avec Gallienne jeune d'autant plus troublante qu'il joue les deux rôles.
Indubitablement "Guillaume et les garçons, à table!" est une grande réussite. Par l'intelligence de son
propos pour commencer, qui a beaucoup de résonance avec l'actualité et la polémique sur "le genre". L'histoire de l'acteur est sur ce point un parfait exemple de comment notre volonté de différencier peut nuire aux gens. Mais le film est également une réussite dans son écriture qui nous montre un Guillaume Gallienne seul sur scène (puisque le film est l'adaptation de son spectacle) nous retraçant sa vie par le menu. On alterne ainsi des séquences très intimiste où il se met à nu sur les planches et celle plus humoristique où son histoire est mise en image. L'ensemble est fait avec beaucoup d'inventivité, l'acteur ayant une vie intérieure riche qu'il met en image de façon simple mais efficace.
Au niveau du casting, pas grand chose à dire, Guillaume Gallienne incarne avec maestria les rôles les plus importants, les autres ne font que de la figuration mais c'est tout de même plaisant de croiser Diane Kruger au détour d'une porte. Si Gallienne n'avait jusqu'alors jamais vraiment briller au cinéma, il faut admette qu'il fait ici très fort avec une palette de jeu assez large et une grande expressivité.
Niveau réalisation, pour un premier film c'est plutôt du bon travail, c'est carré et maitrisé et contrairement à ce qu'on aurait pu craindre d'une adaptation de spectacle, c'est très visuel. On voyage beaucoup et les lieux sont variés, bref c'est très riche tant sur le fond que la forme.
Voilà, vous l'aurez compris, malgré toute ma bonne volonté je n'arriverais pas à dire du mal de ce premier film. Guillaume Gallienne m'a bluffé à tous niveaux, tant en tant qu'acteur par la justesse de son jeu et la métamorphose spectaculaire qui fait de lui sa mère, que dans la qualité d'écriture et de réalisation. On se retrouve avec ce qui se fait de mieux en terme de comédie Française, à la fois drôle et touchante, intime et voyeuriste, pudique et vulgaire, une oeuvre polymorphe qui parlera à tous et que je recommande plutôt mille fois qu'une (mais bon, ça se regardera très bien à la télévision)




Conclusion:
Contre toutes attentes, "Guillaume et les garçons à table" mérite totalement son succès, c'est une comédie intelligente, créative et subtile. Un vrai bon film qui prouve qu'on peut encore faire rire intelligemment en France.

mercredi 12 mars 2014

Carrousel Funeste

Pas de programme télé ou de critique de films aujourd'hui mais du contenu exceptionnel, le teaser vidéo réalisé pour la sortie de mon premier roman: "Carrousel Funeste"

)

Crédits:
Réalisation et Montage: Rémi Hoffmann
Tournage et post-traitement: Cyril Hiard
Actrice: Sirithil
Acteur: Florian Guy
Couverture du livre: Mathieu Coudray

Couverture : Mathieu Coudray
Pitch du roman:

Paris, de nos jours. Tandis que l'automne fauche ses dernières feuilles, plusieurs destins, apparemment
sans liens entre eux, vont pourtant s’entremêler au travers d’une terrible affaire de meurtre de masse.
C’est le cas de deux amis accidentellement impliqués dans le massacre, Samuel et Richard, ainsi que du commissaire Franco et de son ami l’inspecteur Markez, deux vieux routards de la Criminelle en charge de l'enquête et complètement dépassés par les évènements. Mais l’affaire affectera également la jeune et rebelle Esperanza, poursuivie pour une raison qu’elle ignore elle-même, sans parler du baron Lupin, le seul d'entre tous qui soit conscient qu’un plan machiavélique est à l’œuvre et qu'il met en danger le Monde Ordinaire tout autant que celui de l’Agartha, un monde proche du nôtre perdu entre rêve et imaginaire. 
Alors que le carrousel funeste se met en branle, qui survivra à la terrible morsure de l’hiver approchant ?



Quelques mots:

Puisque j'ai la chance de travailler dans la vidéo et d'avoir des gens talentueux dans mon entourage, je tenais à réaliser une petite vidéo introductive pour la sortie de mon roman. Rien de trop compliqué toutefois, car avec la préparation d'un crowdfunding pour "les seigneurs d'Outre Monde" et l'approche de "Geekopolis" l'équipe d'Ere2 est déjà sur le pied de guerre et ses nuits sont courtes. 
J'ai donc conçut cette petite scène qui évoque certains éléments du roman ainsi que de la culture populaire (si ça ne vous a pas fait penser au petit chaperon rouge, c'est qu'il y a un problème).
Peu d'anecdotes à raconter sur le tournage, il s'est déroulé en quelques heures un après-midi de semaine. La plus grosse complexité résidait dans le passage des gens dans la rue et c'est devenu particulièrement invivable lors de la scène cruciale.
Vous vous en doutez peut-être, mais pour le tournage nous n'avions qu'un masque de loup. Il fallait donc ruser lors de la scène au deux masques et tourner la scène deux fois, les acteurs de la droite de l'image ne devant pas bouger lors de la deuxième prise (pour que nous soyons raccords lors du trucage). Malheureusement, c'est le moment que choisirent des livreurs en scooter pour investir la rue. A chaque fois que nous faisions la deuxième prise, un scooter arrivait nous obligeant à tout recommencer du début. Il a finalement fallut se contenter d'une prise qui semblait bonne et travailler un peu plus sur les effets spéciaux pour bien faire correspondre la partie droite et gauche de l'image. Dans le mouvement c'est invisible. Image par image ont peut vaguement remarquer quelque chose.

Pour terminer, je remercie encore ma fine équipe qui s'est plié en quatre pour mener à bien ce projet. Et je vous invite à nous rejoindre le 18 mars au Dernier Bar avant la fin du monde pour fêter a sortie du roman en avant première.

lundi 10 mars 2014

Jack et la mécanique du coeur

A mes yeux Dionysos fait tout simplement partie des meilleurs groupes de rock français. Impossible dès lors de ne pas aller voir un film adapté de l'un de leurs albums. Ça aura pris le temps mais voyons ensemble si ça en valait la peine.





Date de sortie: 5 février 2014
Durée: 1h34min
Réalisation: Stéphane Berla, Mathias Malzieu
Casting: Mathias Malzieu, Olivia Ruiz, Grand Corps Malade
Genre: Aventure , Drame , Animation
Nationalité: Français

Synopsis:
Édimbourg 1874. L'hiver est tellement froid qu'un enfant né le coeur gelé. Recueilli par l'étrange Docteur Madeleine, l'enfant ne devra la vie qu'a un curieux bricolage et une horloge qui lui servira désormais de coeur. Des années plus tard, le jeune Jack découvrira le grand amour, un sentiment qui mettra son fragile petit coeur en danger mais pour lequel il sera prêt à traverser le monde et risquer sa vie.

Critique:
A l'origine du film qui nous intéresse aujourd'hui, il y a un album de Dionysos: "La mécanique du coeur" une oeuvre singulière, un album concept qui racontait une histoire et multipliait les guests. L'album enchainait les morceaux cultes variant les influences et passant de la pop, au rock ou au flamenco sans états d'âmes. Inutile de dire qu'il s'agit de mon album préféré du groupe, voir d'un de mes albums préférés tout court. Mathias Malzieu y faisait preuve de tout son talent, tant dans l'écriture que dans l'interprétation, en nous offrant une large palette de sentiment. Suite à ça, sortit le roman, un petit livre de 177 pages nous racontant par le menu l'histoire qu'on pouvait deviner dans l'album. Et j'avoue avoir été déçu à l'époque. Certes, le livre recelait de bonnes choses mais la narration ne m'avait pas satisfait, pas plus que l'histoire
qui répondait, parfois mal, à des questions que je n'avais pas eu à me poser en écoutant l'album. Tout n'était pas à jeter, loin de là, mais ça me semblait bancale.
Alors forcément, ce n'est pas sans appréhension que je voyais sortir en salle l'adaptation du roman et, crevons l'abcès de suite, je suis également déçut. Le problème est le même dans les deux cas, l'histoire n'a rien de passionnante et on ne s'attache pas vraiment aux personnages. L'ensemble est traité un peu à la manière d'un conte ce qui justifie qu'on ne s'attache pas forcément aux détails privilégiant l'ambiance, mais ces mêmes détails auraient pu rendre l'histoire vraiment forte. S'il n'y avait la puissance des musiques et des textes de Dinonysos, je doute que le film toucherait vraiment, on resterait de marbre devant cette histoire à la fois décousue et cousue de fil blanc.
Autre point qui me dérange vraiment: la cible. En effet, si je peux tout à fait le comprendre d'un point de vue marketing (les dessins animés c'est pour les enfants...sic), je n'admet pas, d'un point de vue artistique, que le film ait été destiné aux enfants. L'univers de "la mécanique du coeur" est sombre et adulte, c'est ce qui en fait sa force. On n'y parle pas que d'amour, on parle aussi de sexe et de mort. Mais ici, pour être tout public et plaire aux plus petits, on édulcore, on biaise. Le propos est toujours là, mais s'avance masqué, tiède, et fait perdre de la force à l'ensemble.
Mais bon, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain, le film est loin d'être un désastre complet. Dans un premier lieu déjà, il est magnifique. L'univers visuel, s'il évoquera immanquablement Burton et l'expressionnisme, est très réussie et les personnages, s'ils sont un peu lisse, n'en reste pas moins touchant et attachant. C'est beau, c'est créatif, c'est bien animé, la réalisation est vraiment plaisante avec quelques bonnes idées (comme l'impressionnante scène du train accordéon)
Le doublage est également une grande réussite puisqu'on retrouve certains des grands noms qu'on
trouvait déjà sur l'album. Qu'elle joie immense que d'entendre Jean Rochefort dans le rôle de Meliês où le regretté Alain Bashung au détour d'un Wagon. Qu'elle joie aussi que de retrouver Olivia Ruiz et sa fraicheur pour incarner Miss Acacia, ou Grand Corps Malade dans le rôle du sinistre Joe. Un beau casting donc, mais pas sans fausse note. En effet, si Mathias Malzieu passe assez bien dans les parties parlées du film, cela devient un peu ridicule dans les parties chantées car le petit garçon qu'il incarne se retrouve alors avec une voix beaucoup trop grave et puissante pour que ça reste crédible. Erreur aussi, le traitement fait sur la voix de Babet dans le rôle des Jumelles et rendant celles-ci irritantes au plus haut point.
Dans les détails plaisant, on notera également les clins d'oeil au groupe, comme le fait que Jack devienne le sosie de Mathias Malzieu en vieillissant ou qu'un passage du film évoque un concert des Dionysos.
Alors, faut-il aller voir ce film? Je dirais oui, car au pire il se savoure comme un long clip, on ne profite pas de l'histoire mais on déguste ses musiques et la beauté de ses images. Et puis, il y a beaucoup d'amour derrière ce projet, beaucoup de passion et ça se respire suffisamment pour lui laisser sa chance durement mérité.



Conclusion:
Est-ce que je peux être objectif vis à vis de ce film ? Difficile à dire, je suis un fan absolu de l'album et mes attentes étaient forcément démesurées. Si je dois reconnaitre d'énormes qualités au film (visuelles et musicales essentiellement) je trouve aussi qu'il ne fonctionne pas vraiment et qu'on s'y ennuie un peu. Ça vaut le coup d'oeil donc, mais ça aurait pu être encore meilleur.