En 2015 je découvrais Yórgos Lánthimos avec The lobster un film totalement improbable et très poétique qui m'avait donné envie d'en découvrir plus sur le réalisateur. Il nous revient aujourd'hui avec un drame que le trailer annonçait particulièrement malsain doublé d'une palme d'or du meilleure scénario (ex-æquo avec Beautiful day) plutôt rassurante. Voyons cela en détail.
Date de sortie : 1 novembre 2017
Durée : 2h 01min
Réalisateur : Yórgos Lánthimos
Casting : Colin Farrell, Nicole Kidman, Barry Keoghan
Genres : Drame, Fantastique
Nationalité : Britannique
Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement
Synopsis :
Chirurgien respecté à qui tout réussi, Steven a pris sous son aile le jeune Martin, un adolescent mal dans sa peau qui a perdu son père. Alors qu'il se décide enfin à présenter le garçon à sa famille, Steven réalise que son protégé pourrait avoir un but caché et vouloir le pousser à l'irréparable.Critique:
Ok, soyons franc, je n'ai rien pigé à ce film.Si la trame de fond est simple, efficace et vraiment prenante (un garçon se venge du médecin qu'il tient responsable de la mort de son père) la narration est complètement abusée. A priori, le film est fantastique mais le fantastique permet juste de justifier les trous du scénario (soi la pire utilisation possible du genre).
Pourquoi essayer de perfectionner son histoire quand on peut tout justifier par la magie ?
Alors, je n'exclu pas la possibilité d'être passé à côté de quelque chose, le réalisateur semble avoir réfléchi son projet, il y a de vrais parti-pris artistiques notamment l'utilisation presque systématique des traveling avant ou arrière (même si là encore je ne comprend pas l'idée). La caméra est souvent très aérienne et donne une dimension perturbante à des scènes pourtant ordinaire. L'impression omniprésente qu'une force supérieure plane sur les personnages renforce le malaise de l'histoire. En terme d'ambiance, le réalisateur a réussi son coup, il n'y a rien à redire là-dessus. Les relations entre les personnages sont vraiment perturbantes et le réalisateur accumule les situations simples et pourtant malaisantes. (la discussion sur les poils des gamins par exemple)
Pour cela, il a su s'entourer d'un beau casting, Nicole Kidman (Les proies, Stoker, Eyes wide shut, etc) est vénéneuse comme rarement dans ce rôle de femme très ambiguë. A ses côtés Colin Farrell (The Lobster, Total Recall, etc) est plutôt efficace même si son rôle lui offre assez peu de nuance de jeu, le personnage étant totalement dans le contrôle. A noter que les deux acteurs s'étaient déjà croisé cette année sur les proies, il semble que leur présence respective dans un film ne soit pas vraiment gage de qualité. Enfin, impossible de ne pas citer les enfants. Leur rôle est vraiment compliqué et pourtant ils s'en sortent remarquablement. Mention spéciale à Raffey Cassidy (Blanche Neige, Dark Shadow, etc) dans un rôle complexe qui lui offre plusieurs belles scènes et surtout à Barry Keoghan (Dunkerque, etc) qui porte le film de son air paumé inquiétant.
Niveau musique enfin, le film est très lyrique avec beaucoup de musique classique, ce qui renforce l'effet décalé et le malaise.
Globalement, il y a plein de bonnes choses dans ce film et j'aurais aimé l'apprécier, il aurait juste fallut que l'histoire ait un sens réel plutôt que de fonctionner sur un mode que j'imagine métaphorique (voir de ne pas fonctionner du tout). Je serais curieux de voir la délibération qui a mené à offrir une palme à ce scénario, ça semble tellement ubuesque que ça en devient presque parodique comme l'illustration de l'éternel conflit entre les critiques et le publique.
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