Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 29 mai 2017

On l'appelle Jeeg Robot

Vous commencez à me connaitre, s'il y a un film de super héros à l'écran il faut forcément que j'aille le voir. Mais cette fois vous pourriez tout de même être surpris car il s'agit d'un film Italien inspiré d'un dessin animé Japonais. Vous êtes aussi intrigué que moi ? Alors c'est parti pour une bonne tranche de mondialisation.






Date de sortie : 3 mai 2017
Durée : 1h 58min
Réalisation : Gabriele Mainetti
Casting : Claudio Santamaria, Luca Marinelli, Ilenia Pastorelli
Genres : Action, Comédie, Science fiction
Nationalité : Italien

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis:

Petit voleur solitaire, Enzo se découvre des super pouvoirs après avoir baigné dans des produits toxiques pour fuir la police. Ses magouilles le mèneront à devoir s'occuper de la fille de son voisin décédé, une très belle femme un peu folle et convaincu qu'Enzo est un super héros. Son innocence bousculera les certitudes du criminel et l'incitera à se battre contre Le gitan, un malfrat sanguinaire prêt à tout pour devenir célèbre.


Critique:

Jeeg Robot est le premier film de Gabriele Mainetti, il est issu de son amour pour le vieux dessin animé : Kotetsu Jeeg de Go Nagai, un équivalent de Goldorak qui n'est pas sortie en France.  S'il s'agit d'un énième film de super héros, un genre sous lequel nous sommes noyés depuis quelques années, il a le mérite d'y apporter une touche très personnelle et un univers beaucoup plus adulte et sombre que ce à quoi nous avons été habitué. En effet, si l'on nous promet des films plus adultes depuis un moment, il faut reconnaître qu'avec Deadpool et Suicide squad nous étions encore loin du compte.
Il n'y a guère que Logan qui avait réussi à apporter plus de gravité à son histoire et aujourd'hui Jeeg Robot.
C'est avant tout dans ses thématiques que le film est plus mature, n'hésitant pas à traiter du viol, voir
de la pédophilie mais surtout dans son traitement où le réalisateur ne se sent pas obligé de tout expliquer ad nauseam et laisse le spectateur tirer ses propres conclusions quant à certains détails. Le film est également beaucoup plus posé, plutôt que d’enchaîner les scènes d'actions toutes plus spectaculaires les unes que les autres, le réalisateur se concentre sur les relations entre les personnages, proposant de très belles scènes notamment entre Enzo et Alessia. Si le sujet de la naissance d'un super héros a déjà été traité de nombreuses fois,  Gabriele Mainetti réussi à renouveler son histoire par une ambiance très personnelle aussi bien imprégnée de culture italienne que de culture nippone. On retrouvera ainsi le côté un peu sombre des films de mafia Italien mais aussi la folie douce des films asiatiques. La double influence pourra donner un côté un peu outrancier à l'ensemble mais qui ne nuit pas à la narration.
Un petit mot sur le casting, sauf à être un acharné du cinéma Italien vous ne devriez pas y trouver de
têtes connus. Pourtant, c'est avec plaisir qu'on y reconnait Salvatore Esposito l'un des héros de la brillante série Gomorra. Essentiellement, le film repose sur trois personnages : Enzo, l'anti héros solitaire, Alessia, la jeune ingénue, et Le gitan, super criminel digne du Joker. Et les trois sont remarquables. C'est d'autant plus impressionnant pour Ilenia Pastorelli qui joue Alessia car elle n'avait encore joué dans aucun film et sortait juste d'une télé réalité : il grande fratello (l'équivalent de loft story) dont le film se moque gentiment. Il faut dire que la course à la notoriété fait partie des nombreuses thématiques du film.
Au niveau des défauts, on pourra éventuellement reprocher la longueur du film mais il y avait beaucoup à raconter entre la genèse d'un héros, l'histoire d'amour et la guerre des gangs, deux heures ne semblaient pas de trop pour tout traiter. Ce qui pourra bloquer le grand public, c'est qu'il y a relativement peu d'action et nous sommes loin d'être dans des affrontements aussi spectaculaires que ceux des films Marvel/DC. Il faut dire que les budgets ne sont pas les mêmes et ce n'est pas plus mal.
Les films de super héros américains se reposent beaucoup trop sur les scènes d'actions, au point de régulièrement finir par un affrontement de 30 min comme tout bon blockbuster. Une habitude que je trouvais pour ma part insoutenable et que je suis heureux de ne pas retrouver ici.
Alors est-ce que Jeeg Robot est le film à voir absolument ? Et bien pas forcément, parce qu'il y a quand même quelques longueurs et des choses qui ne fonctionnent pas trop. Les affrontement notamment manquent de fougue et certains effets ( la conclusion de l'affrontement sur le pont par exemple) ne sont pas réussi.
Bref, Jeeg est loin d'être parfait mais ça n'en reste pas moins une oeuvre rafraîchissante à l'heure où tout est un peu trop formaté. Gabriele Mainetti n'est visiblement pas encore un réalisateur confirmé, avec un aussi bon début, je suis curieux de voir ce qu'il nous réserve pour la suite.



Conclusion:

Une bonne surprise que ce film de super héros à la sauce italiano-nippone. L'atmosphère est vraiment différente de ce dont on a l'habitude et si l'on pourra regretter que ce soit un peu long et que ça manque d'action on pourra au contraire se réjouir d'une ambiance riche et d'un univers crédible et original.



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