Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

vendredi 19 janvier 2018

I am not a witch

El programator c'est le blog de tous les cinémas, du gros blockbuster tout pourri au petit film indépendant bien naze (et parfois je parle de bon films, si si, regardez). C'est pourquoi aujourd'hui, avec beaucoup de retard, je me penche sur un film plutôt intrigant le premier long métrage de Rungano Nyoni, une rélisatrice Zambienne. 





Date de sortie 27 décembre 2017
Durée : 1h 34min
Réalisatrice : Rungano Nyoni
Casting : Margaret Mulubwa, Henry B.J. Phiri, Nancy Mulilo
Genre : Drame
Nationalités : Britannique, Français, Zambien

Synopsis:

Orpheline de 9 ans, Shula est accusé par son village d'être une sorcière. Forcé à vivre dans un camps de sorcière avec d'autres femmes injustement condamnées comme elle, la jeune fille devra choisir entre vivre enfermé comme une sorcière ou devenir une chèvre et être libre.




Critique:

Premier film de Rungano Nyoni, i am not a witch est un conte inspiré de la chèvre de monsieur Seguin mais surtout de l'exploitation de la superstition qui a encore cour en Afrique. L'idée est vraiment intéressante et c'est un plaisir de découvrir un monde que l'on ne voit quasiment jamais au cinéma. D'autant que les images sont plutôt jolies et que la réalisatrice fait preuve d'une certaine poésie. C'est probablement cette tendresse qui touchera le plus le public car le film n'offre pas grand chose de plus.
D'un point de vue réalisation, la réalisatrice favorise le hors champ et l'ellipse, elle ne montre donc souvent à voir que ce qui est le moins intéressant, c'est un choix, qui a surement du sens mais du point de vue du spectateur c'est juste une source de frustration et de distanciation.
Au niveau de l'histoire, c'est relativement simple, on suit la vie de Shula du moment où elle est condamnée comme sorcière à celui où elle doit prendre sa vie en main. Il y a quelques péripéties qui l'aident à se décider et nous offrent une vision sur le monde que décrit la réalisatrice mais rien de passionnant. Le film est ponctué de petites touches d'humour absurde ce qui ajoute également de la distanciation et pour finir on se retrouve avec une actrice principale mutique et inexpressive. C'est un choix de la réalisatrice, il se justifie, sauf que ça ne crée aucun attachement avec le personnage et qu'on se fout donc royalement de ce qu'il peut lui arriver aussi horrible que ce soit (on parle quand même d'une fillette réduite en esclavage sous le prétexte d'être une sorcière juste parce que des gens n'aiment pas sa tête...).
Bref, pas d'attachement au personnage principale, une histoire sans vrais enjeux ou relation forte, une
réalisation privilégiant le hors champ, vous imaginez déjà j'espère à quelle point la lutte contre le sommeil fut dure. Je ne dirais pas que j'ai détesté le film, loin de là il y avait plein de bonnes choses mais qui ne suffise pas à compenser une vision artistique qui m'a complètement laissé à la porte du film.
Je pourrais difficilement recommander I am not a witch, hormis à des insomniaques mais si vous avez envie de voir quelque chose de vraiment diffèrent, de profiter d'une ambiance contemplative dans un univers rare au cinéma, c'est peut-être l'occasion.


Conclusion:

Avec une idée vraiment intéressante et quelques bonnes idées, I am not a witch aurait pu être un film marquant, malheureusement des choix artistiques en font une oeuvre essentiellement longue et ennuyeuse.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire