Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

vendredi 25 août 2017

Djam

On continue de fuir les blockbusters avec le nouveau Tony Gatlif, un genre en soi tant le réalisateur nous a habitué à un cinéma qui lui est propre et apporte une vrai fraîcheur dans nos salles. (on dirait que je parle d'un nouveau produit ménager...)






Date de sortie : 9 août 2017
Durée : 1h 37min
Réalisateur : Tony Gatlif
Casting : Daphne Patakia, Simon Abkarian, Maryne Cayon
Genre : Drame
Nationalités : Français, Turc, Grec

Synopsis :

Envoyé à Istambul pour acheter la pièce qui permettra à leur bateau de voguer à nouveau, la jeune Djam croise la route d'Avril, une française venue aider les réfugiés mais qui s'est perdu en route. Elles voyageront ensemble, par les chemins de traverse, dans une aventure faite de rires, de musiques et de rencontres.
.

Critique :

En rédigeant cette critique, je réalise que c'est la première fois que je parle de Tony Gatlif sur ce blog. Il faut dire que je n'avais pas eu l'occasion de voir l'un de ces films depuis Liberté en 2010 et que le blog n'existait pas encore.
Pourtant, j'adore Tony Gatlif. Je l'ai découvert en 1997 avec Gadjo Dilo et pour le jeune adulte de province que j'étais alors ce fut comme passer de l'autre côté du miroir. Découvrir la richesse de culture dont je ne connaissais que les stéréotype, de pays dont je ne soupçonnais pas la richesse. Tony Gatlif c'est un peu le Emir Kusturica français, chacun de ces films est la promesse d'un voyage dont on ne revient jamais le même. Le réalisateur se passionne pour la culture tzigane et plus globalement pour toutes les populations "nomades". C'est donc sans grande surprise que son nouveau film traite du sujet des migrants en filigrane. Les héroïnes du réalisateurs suivent leurs traces dans leur périple découvrant l'inhumanité derrière cet exil.

Pour porter ce film, une actrice : Daphne Patakia, tout simplement admirable. Elle danse, elle chante et surtout elle joue magnifiquement bien. Que ce soit en Grec ou en Français, l'actrice nous emmène avec elle avec une grande facilité. Si le réalisateur l'a gâté avec ce personnage haut en couleur, c'est bien l'actrice qui le rend crédible et lui donne autant de force. A ses côtés, dans un rôle, il faut l'avouer, plus ingrat, Maryne Cayon peine à s'illustrer même si le contraste entre les deux filles donne aussi son intérêt au film. Enfin, impossible de ne pas mentionner Simon Abkarian (La mécanique de L'ombre, Secret défense, etc), un acteur que j'adore et qui trouve ici un rôle à la hauteur de son talent. On le voit peu mais il est extrêmement touchant.
Autre personnage important du casting : la musique. C'est toujours un élément important de la filmographie de Tony Gatlif. l'occasion de découvre des musiques souvent identitaire et qu'on connait peu. Cette fois le réalisateur nous fait découvrir le Rebetiko, un genre musical grecque issue des vagues migratoires de 1920. Une musique qui confère une ambiance très personnel au film entre rebellion et nostalgie. Une musique qui incarne la douleur de l'exil et la souffrance des personnages.
Si Djam est un beau voyage, c'est un voyage qui m'a un peu perdu. En effet, j'aime quand les films ont une direction que je peux anticiper et celui-ci m'a pris au dépourvu. L'important dans Djam n'est pas la destination mais bien le voyage, il ne faut donc pas en attendre plus qu'une découverte d'autres cultures, et qu'un beau moment loin de chez soi en douce compagnie.
Si ce n'est surement pas le meilleur Tony Gatlif (pour moi ce serait plutôt Gadjo Dilo ou Exils), Djam n'en reste pas moins une rafraîchissante découverte, celle d'une musique qui touche l'âme et d'une actrice d'une grande fougue.



Conclusion :

Comme souvent avec Gatlif, un film dépaysant et d'une grande liberté. Pas forcément son meilleur mais un beau moment de cinéma.








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire