Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 18 novembre 2016

Mademoiselle

Comme beaucoup, je suis tombé amoureux de Park Chan-Wook avec le furieusement jouissif Old Boy, depuis je me jette sur chacun de ces nouveaux films pour profiter de son énergie et toujours dans l'espoir d'être surpris. 




Date de sortie : 2 novembre 2016
Durée : 2h 25min
Réalisation : Park Chan-Wook
Casting : Kim Min-Hee, Kim Tae-Ri, Jung-Woo Ha
Genres : Drame, Romance, Thriller
Nationalité : Sud-coréen

Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement

Synopsis:
Issue d'une famille d'escrocs, la jeune Sooke se fait embaucher comme dame de compagnie d'une noble et riche japonaise. Elle doit aider un autre escroc usurpant un titre à séduire la jeune femme et mettre la main sur sa fortune. Mais la tache se révélera beaucoup plus compliqué que prévu.

Critique:
Après un bref passage au états-unis pour le vénéneux Stoker, Park Chan Wook revient en Corée pour un film très ambitieux : Mademoiselle, adapté du livre Fingersmith de Sarah Waters. Il s'agit du premier film en costume du réalisateur et il ne prend clairement pas la chose à la légère.
Si l'on a déjà pu remarqué le grand sens de l'esthétisme du réalisateur, une qualité qui se distingue dans la majorité de son oeuvre, il atteint ici un point culminant en réalisant de véritables tableaux vivants ou décors et costumes se fondent en de visuels sublimes. Une qualité qui n'est pas sans contreparties car cela peut donner un aspect plus figé à la narration renforçant l'effet de lenteur.
Car oui, s'il y avait un défaut à reprocher à ce film, c'est sa longueur. Le réalisateur prend tout son
temps pour poser l'histoire et les personnages, si bien que lorsqu'arrive la fin de la première partie on panique à l'idée qu'ils puissent y avoir plusieurs autres parties aussi longues. Un sentiment également renforcé par la narration en trois actes qui se répète un peu (c'est volontaire, c'est très bien fait mais c'est un procédé toujours risqué). C'est amusant car si le réalisateur a adapté le roman à son univers, son film évoque tout de même la fiction anglaise au point que la nonchalance de l'ensemble m'évoque presque la série Downton abbey.
Mais rassurez-vous, sauf à être un ayatollah du film d'1h30 comme moi, le temps passe relativement vite. Déjà parce que l'histoire est passionnante et que le réalisateur sait comment relancer notre intérêt mais aussi parce qu'il sait être très drôle et ridiculiser ses personnages aux moments les plus inattendus.
Impossible également de ne pas mentionner la haute qualité du casting avec en tête les deux actrices principales Kim Min-Hee et Kim Tae-Ri: drôles, poignantes mais également torrides. Mention spéciale pour Kim tae-Ri dont s'est le premier film et qui ne s'économise pas avec ce rôle à risques et ces scènes particulièrement osées. Car si Park Chan Wook ne verse pas dans la vulgarité d'un la vie d'Adèle, il ne se prive pas pour autant de montrer une sexualité débridé terriblement bien mis en image.
Avec ce film, Park Chan Wook passe à une nouvelle étape de sa carrière. Apaisé, loin de la fureur de sa trilogie de la vengeance (Sympathy for Mr vengeance, Old Boy, lady vengeance ), il livre un film serein, beau, drôle et surprenant. Une oeuvre riche où il se fait plaisir sur tout les plans et où il nous fait plaisir. (comme quoi, des fois, plus c'est long, plus c'est bon)
Bref, vous l'aurez compris, Mademoiselle est un grand film à voir, une invitation au voyage et à la volupté, une oeuvre d'une grande classe.



Conclusion:
Park Chan-Wook livre ici un film assez dfférent de ses habitudes, plus formel, plus serein mais tout de même brillamment réalisé et avec un soucis d'esthétisme frappant. A voir absolument


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