Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

lundi 28 novembre 2016

Friend request

ça faisait longtemps que je n'avais pas critiqué un film d'horreur ! Avec sa thématique "réseaux sociaux" : Friend request avait juste ce qu'il fallait pour susciter ma curiosité. Regardons ensemble si les Allemands sont plus créatifs que les Américains.





Date de sortie : 23 novembre 2016
Durée: 1h 32min
realization : Simon Verhoeven
Casting : Alycia Debnam-Carey, Brit Morgan, William Moseley
Genres : Epouvante-horreur, Thriller
Nationalité : Allemand

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis :
Etudiante en vue et ultra connectée, Laura accepte par pitié l'invitation en amie de Marina, une marginale de son école. Devant l'obsession grandissante de l'étrange jeune fille pour elle, Laura va finalement la rejeter sans imaginer que les conséquences seront mortelles pour tous ses amis. 


Critique:
Friend Request est le quatrième film de Simon Verhoeven (et non, aucun lien). Loin du film d'auteur, tourné en anglais en Afrique du sud, il a au contraire tout du film de commande bien commercial visant à attaquer le marché international. Le positionnement réseau sociaux lui même est ultra racoleur et soyons clair c'est ce sujet qui m'a motivé à aller le voir plus qu'autre chose. Un sujet pas forcément novateur pourtant puisque déjà traité l'année dernière dans l'original mais peu convaincant : unfriended.
Et c'est probablement là que le bât blesse, car comparé à unfriended qui offrait une vraie recherche de mise en scène autour des réseaux sociaux, Friend Request n'utilise au final que très vaguement le thème, le réseau social n'étant là que comme marqueur de popularité, il n'a pas de réel intérêt en soi (outre que marketing disons). On pourra me rétorquer que c'est une réflexion sur l'inconséquence sur le web mais cela n'en reste pas moins assez creux, l'histoire aurait pu être rigoureusement la même sans ordinateur en mode "Carrie".
Concrètement, Friend Request est un film d'horreur de fantôme assez classique avec un monstre
vengeur qui va éliminer les héros un à un (on pourra penser à du "Ring"p ar exemple). Le point fort du film résidera a mes yeux dans la gestion des personnages car pour (je suppose) appuyer sa thèse des relations humaines qui sont faussé via les réseaux sociaux, les personnages du film se révèlent beaucoup plus individualistes qu'on ne le verrait dans des films plus classiques. N'hésitant pas à abandonner l'héroine dès que le vent commence à tourner. Cette gestion des personnages fut pour moi LA bonne surprise du film, le reste étant véritablement convenu.
Au niveau réalisation, rien de très excitant, le film se repose même beaucoup trop sur le jumpscare. On notera tout de même quelques beaux visuels pour traduire les névroses de Marina.
Au niveau des acteurs, rien de particulièrement notables, ils sont tous assez justes et peut-être moins lisse que sur un film d'horreur américain.
Pas grand chose à dire de plus, Friend request est un film assez convenu, avec quelques bonnes surprises. Les amateurs apprécieront, les cinéphiles peuvent passer leur chemin et lui préférer la créativité de Unfriended.



Conclusion :
un film d'horreur avec quelques bonnes idées mais qui se repose un peu trop sur les jumpscares

vendredi 25 novembre 2016

La fille du train

Si vous suivez ce blog, nous n'ignorez pas que je vais régulièrement voir des films par curiosité, sans savoir grand chose sur ceux-ci. C'est le cas de ce film dont je connaissais uniquement le titre et l'affiche. Bonne surprise ou pas, c'est ce que nous allons voir. 






Date de sortie : 26 octobre 2016
Durée : 1h 53min
Réalisation : Tate Taylor
Casting : Emily Blunt, Rebecca Ferguson, Haley Bennett
Genre : Thriller
Nationalité : Américain

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis:
Tout les jours, Rachel prend le même train et observe la même maison. Brisé par un divorce qui l'a rendu alcoolique, elle fantasme sur les habitants de cette maison et la perfection de leur amour, jusqu'au jour ou elle surprend quelque chose qu'elle n'aurait pas dû et qui va bouleverser sa vie.

Critique:
La fille du train est le quatrième film de Tate Taylor, réalisateur révélé au grand public par "la couleur des sentiments" en 2011. Après "Get on up", le biopic de James Brown, il nous revient avec un thriller qui n'est pas sans évoquer "Fenêtre sur cour" de Hitchcok et la théorie quantique qui veut que l'observateur influe sur ce qu'il voit. Le film est adapté du roman de Paula Hawkins et joui d'une histoire vraiment bien ficelée. Utilisant la pathologie de son héroïne, le film offre une histoire éclatée alternant les points de vue mais également les flashbacks pour dynamiser l'histoire et manipuler le spectateur. Si la résolution de l'affaire ne surprendra pas forcément les plus attentifs, les détails de la conclusion réussissent pourtant à offrir un climax vraiment prenant.
Outre l'histoire habilement mené, le point fort du film réside dans ses acteurs et surtout Emily Blunt (Sicario, Looper, etc). Avec le personnage de Rachel, l'actrice se surpasse vraiment dans un rôle pourtant complexe et peu flatteur. A ses côtés, on retrouve nombreux seconds rôles de grande qualité comme Justin Theroux, Luke Evans (le Hobbit) et même quelques têtes de série connue comme Lisa Kudrow (Friends) ou Laura Prepon (Orange is the new black). On notera que "la fille du train" est un vrai film de femme, l'histoire faisant la part belle aux personnage de Rebecca Ferguson et Haley Bennett en plus de celui d'Emily Blunt, trois destins de femmes qui s'entrecroisent pour le pire.
Dans l'ensemble, la fille du train est une excellente surprise avec son scénario bien ficelé, sa réalisation ultra maitrisé, sa narration créative et ses acteurs brillants, il propose un thriller redoutable qui vous prendra aux tripes.
Ne boudez pas votre plaisir si vous êtes amateur du genre.



Conclusion:
Un bon thriller, surprenant et remarquablement porté par la prestation d'Emily Blunt



lundi 21 novembre 2016

La Folle Histoire de Max et Léon

Cela fait quelques années maintenant que je suis fan du Palmashow, l'annonce de la sortie de leur long-métrage m'avait autant excité qu'effrayé tant l'écriture de sketchs et de films sont deux choses différentes, il est temps de voir si les deux comiques ont su s'adapter au grand écran. 




Date de sortie : 2 novembre 2016
Durée : 1h 38min
Réalisation : Jonathan Barré
Casting : David Marsais, Grégoire Ludig, Alice Vial
Genres : Comédie, Guerre
Nationalité : Français

Synopsis: 
Max et Léon sont deux inséparables amis d'enfance. Obligé de rejoindre l'armée Française pour combattre l'invasion Allemande de 39 ils vont tout tenter pour fuir le combat.

Critique:
Max et Léon, c'est une comédie de guerre dans la droite lignée des classiques que sont : la grande vadrouille, la 7éme compagnie et surtout le cultissime Papy fait de la résistance. Avec sa narration éclatée, ses références modernes et ses excentricités c'est vraiment de celui-ci qu'il se rapproche le plus et malheureusement, s'il faut comparer, c'est le plus ancien qui l'emporte avec une histoire beaucoup plus prenante. Car c'est là le principal soucis de ce premier film : une histoire sans réels enjeux. Les deux personnages principaux sont des bras cassés pour qui l'on n'a peu d'attachement et leur fuite, totalement bouffonne, n'arrive pas à nous impliquer. En fait, il faudra vraiment attendre la deuxième partie du film où les personnages arrêtent de fuir et s'implique vraiment dans quelque chose pour vraiment rire franchement.
Malgré cet écueil narratif, il faut signaler que les deux comiques ont évité celui du film à sketchs. L'histoire, pour ce qu'elle vaut, se tient sur la longueur et même s'il y a beaucoup de caméos certains sont vraiment très réussi à l'image de ceux de Jonathan Cohen ou de Mr Poulpe.
En dehors de l'histoire, on signalera que pour un premier film c'est une franche réussite en terme de réalisation. Décors, costumes, acteurs, le tout est vraiment réussi et il n'y a pas la moindre fausse note. Malgré le thème, on trouvera peu de scènes d'actions mais l'ensemble est réalisé sans fioritures avec efficacité. On sent qu'il n'y avait pas l'envie ou le budget de faire des choses extravagantes mais pour autant ça ne nuit pas à la qualité de l'ensemble.
Niveau casting, tout repose sur David Marsais et Grégoire Ludig omniprésents à l'écran. Difficile
d'estimer leur jeu d'acteur puisqu'ils font quasiment la même chose que ce qu'on a pu voir dans le Palmashow depuis des années mais là encore c'est approprié. A leur côté, de nombreux visages connus du show tous très drôle dans des rôles décalé ou non.
Un petit mot sur l'humour, principal pilier du film, il est assez varié on trouvera donc autant d'humour de situations, que d'humour de références (celle de popstar...mon dieu) ou de jeux de mots. Il y en a donc pour tout les goûts et il faudrait vraiment être difficile pour ne pas rire au moins une fois aux éclats devant tant de bonne humeur.
Pour un premier film, Max et Léon s'en sort donc plutôt bien. C'est un divertissement assez réussi qui se rediffusera sans mal à la télévision. Pourtant, l'histoire est trop faible pour vraiment emporter l'adhésion du spectateur et on regarde plus le film comme on regarderait l'émission du palmashow que comme un vrai film. Une demi réussite donc mais qui prometteuse pour l'avenir.



Conclusion:
Une sympathique petite comédie avec quelques très très bon caméos mais rien d'inoubliable

vendredi 18 novembre 2016

Mademoiselle

Comme beaucoup, je suis tombé amoureux de Park Chan-Wook avec le furieusement jouissif Old Boy, depuis je me jette sur chacun de ces nouveaux films pour profiter de son énergie et toujours dans l'espoir d'être surpris. 




Date de sortie : 2 novembre 2016
Durée : 2h 25min
Réalisation : Park Chan-Wook
Casting : Kim Min-Hee, Kim Tae-Ri, Jung-Woo Ha
Genres : Drame, Romance, Thriller
Nationalité : Sud-coréen

Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement

Synopsis:
Issue d'une famille d'escrocs, la jeune Sooke se fait embaucher comme dame de compagnie d'une noble et riche japonaise. Elle doit aider un autre escroc usurpant un titre à séduire la jeune femme et mettre la main sur sa fortune. Mais la tache se révélera beaucoup plus compliqué que prévu.

Critique:
Après un bref passage au états-unis pour le vénéneux Stoker, Park Chan Wook revient en Corée pour un film très ambitieux : Mademoiselle, adapté du livre Fingersmith de Sarah Waters. Il s'agit du premier film en costume du réalisateur et il ne prend clairement pas la chose à la légère.
Si l'on a déjà pu remarqué le grand sens de l'esthétisme du réalisateur, une qualité qui se distingue dans la majorité de son oeuvre, il atteint ici un point culminant en réalisant de véritables tableaux vivants ou décors et costumes se fondent en de visuels sublimes. Une qualité qui n'est pas sans contreparties car cela peut donner un aspect plus figé à la narration renforçant l'effet de lenteur.
Car oui, s'il y avait un défaut à reprocher à ce film, c'est sa longueur. Le réalisateur prend tout son
temps pour poser l'histoire et les personnages, si bien que lorsqu'arrive la fin de la première partie on panique à l'idée qu'ils puissent y avoir plusieurs autres parties aussi longues. Un sentiment également renforcé par la narration en trois actes qui se répète un peu (c'est volontaire, c'est très bien fait mais c'est un procédé toujours risqué). C'est amusant car si le réalisateur a adapté le roman à son univers, son film évoque tout de même la fiction anglaise au point que la nonchalance de l'ensemble m'évoque presque la série Downton abbey.
Mais rassurez-vous, sauf à être un ayatollah du film d'1h30 comme moi, le temps passe relativement vite. Déjà parce que l'histoire est passionnante et que le réalisateur sait comment relancer notre intérêt mais aussi parce qu'il sait être très drôle et ridiculiser ses personnages aux moments les plus inattendus.
Impossible également de ne pas mentionner la haute qualité du casting avec en tête les deux actrices principales Kim Min-Hee et Kim Tae-Ri: drôles, poignantes mais également torrides. Mention spéciale pour Kim tae-Ri dont s'est le premier film et qui ne s'économise pas avec ce rôle à risques et ces scènes particulièrement osées. Car si Park Chan Wook ne verse pas dans la vulgarité d'un la vie d'Adèle, il ne se prive pas pour autant de montrer une sexualité débridé terriblement bien mis en image.
Avec ce film, Park Chan Wook passe à une nouvelle étape de sa carrière. Apaisé, loin de la fureur de sa trilogie de la vengeance (Sympathy for Mr vengeance, Old Boy, lady vengeance ), il livre un film serein, beau, drôle et surprenant. Une oeuvre riche où il se fait plaisir sur tout les plans et où il nous fait plaisir. (comme quoi, des fois, plus c'est long, plus c'est bon)
Bref, vous l'aurez compris, Mademoiselle est un grand film à voir, une invitation au voyage et à la volupté, une oeuvre d'une grande classe.



Conclusion:
Park Chan-Wook livre ici un film assez dfférent de ses habitudes, plus formel, plus serein mais tout de même brillamment réalisé et avec un soucis d'esthétisme frappant. A voir absolument


lundi 14 novembre 2016

Moi, Daniel blake

Avec un film de Ken Loach on sait un peu toujours à quoi s'attendre, il y a rarement de mauvaises surprises mais parfois de très bonnes. Voyons ce que donne cette palme d'or du festival de Canne 2016 ? 





Date de sortie : 26 octobre 2016
Durée: 1h 41min
Réalisation : Ken Loach
Casting : Dave Johns, Hayley Squires, Dylan McKiernan 
Genre : Drame
Nationalités : Britannique, Français, Belge


Synopsis:
Menuisier veuf de 59 ans, Daniel Blake vient de faire une crise cardiaque. Interdit de travailler par ses médecins il doit faire appel aux services sociaux pour subvenir à ses besoins. Dans son périple, il va faire la connaissance d'une jeune mère célibataire également ballotté par le système. Ensemble ils vont essayer de s'entraider pour s'en sortir.

Critique:
Inutile de présenter Ken Loach (le vent se lève, la part des anges, etc), c'est un cinéaste de référence qui a plus d'une fois eu droit aux honneurs de Cannes. Il nous revient cette fois à nouveau avec une palme d'or pour un de ces drames sociaux dont il a le secret.
L'histoire est assez classique, presque prévisible, et nous plonge dans les méandres sordides des services sociaux anglais. C'est un peu le Germinal ou le Les Misérable d'aujourd'hui, Loach sort la grosse artillerie pour dénoncer la situation intolérable dans laquelle nous nous enfonçons. Je peux difficilement le blâmer, les problèmes sont réels et c'est louable de s'engager de la sorte pour dénoncer les dérives du système mais lorsqu'on est déjà sensibilisé au problème l'ensemble peut avoir un petit côté redondant par son manque de créativité.
A côté de ça, le vrai tour de force du film c'est son casting, l'interprétation mesurée et très juste de Dave Johns confère au film tout le réalisme nécessaire à rendre l'histoire crédible. Son personnage est
touchant, drôle et il apporte la sensibilité juste pour rendre l'ensemble poignant. Le réalisateur a également trouvé un sosie très convaincant de Milas Kunis en la personne de Hayley Squires. La jeune femme incarne une mère célibataire en bout de course, un rôle difficile qu'elle porte également avec brio sans jamais en faire trop.
C'est la grande force de Ken Loach sur ce film. Avec une histoire lourde et sans originalité, il réussit à ne jamais franchir la ligne pour céder à la facilité. Un équilibre difficile à tenir mais qui évite au film de devenir artificiel. Il n'en reste pas moins déprimant au possible et à éviter si vous cherchez un peu de légèreté.  
En toute franchise, en dehors d'une volonté de soutenir les déclarations anti système du réalisateur, je ne comprend pas le pourquoi de cette palme d'or. Ce nouveau Ken Loach est de qualité mais il n'a rien de particulier en dehors de son casting. C'est un bon film mais sans grande originalité et plus déprimant que marquant. 



Conclusion :
Un sinistre constat du système social Anglais et de la tournure que prend le monde.


vendredi 11 novembre 2016

Doctor Strange

Qui dit adaptation de comics dit critique sur El programator, je ne pouvais donc pas tarder pour faire celle de Dr Strange, l'une des adaptations de super héros les plus risqués de ces dernières années (même si Antman était déjà un pari osé).




Date de sortie : 26 octobre 2016
Durée : 1h 55min
Réalisation : Scott Derrickson
Casting : Benedict Cumberbatch, Chiwetel Ejiofor, Tilda Swinton, Mads Mikkelsen
Genres : Fantastique, Action
Nationalité : Américain

Synopsis:
Le docteur Stephen Strange est un brillant mais terriblement arrogant neurochirurgien dont la carrière va être brisée par un accident de voiture. Désespéré, il se tourne vers le mysticisme et découvre tout un univers qu'il n'avait jamais imaginé et les dangers qui l'accompagne...

Note:
Nul besoin d'avoir vu aucun autre film Marvel pour voir celui-ci. C'est bon de le préciser car ça devient rare.

Critique:
Il aura fait parler de lui ce nouveau film Marvel, surtout pour le choix de son acteur principal : Benedict Cumberbatch plus connu des geeks sous le nom de Sherlock ou comme voix de Smaug ( Le hobbit ). Il faut dire que c'état un choix audacieux car si tout les fans de Marvel connaissent le personnage du Dr Strange, ils sont peu à avoir vraiment suivi ses aventures, celle-ci étant très différentes de celles des super-héros classiques. Le choix de ce personnage pour faire un film était donc étonnant si l'on exceptait le fait que cela permettait d'étendre un peu plus les genres traités par les films de super-héros. Car oui, si l'on peut reprocher bien des choses à cette invasion d'adaptation de comics, ce n'est pas son manque de diversité : film de guerre/Espionage avec Captain America, film de casse avec Ant-man, Space opera avec les Gardiens de la Galaxie et maintenant film ésotérique avec Dr Strange. Il y en a pour tout les goût dans l'écurie Marvel.

Mais qu'est-ce que vaut ce nouvel épisode exactement ?


Et bien, dans un premier temps, on lui reprochera son classicisme. Une fois de plus le scénario cède a
la facilité de la genèse du personnage. On nous conte donc en long, en large et en travers comment le vilain docteur Strange a vu sa vie brisée par son inconséquence et comment il s'est reconstruit pour devenir défenseur de la veuve et de l'orphelin. Une belle histoire, certes mais qui n'est pas ce qu'on attend en allant voir un film de super héros. L'on veut être plongé au coeur de l'action car les motivations du héros sont secondaires pour nous. Ainsi, si elle n'est pas déplaisante a suivre la première partie du film est un peu longuette car repoussant ce qui nous intéresse vraiment : le héros faisant face à l'adversité. Et cette facilité n'est pas la seule de cette histoire, difficile de comprendre pourquoi le grand méchant se contente d'arracher la page d'un grimoire magique (laissant aux héros la possibilité d'utiliser tout le reste du livre contre lui) plutôt que de l'emporter. Probablement faut-il y voir ici une revendication Punk, joindre la dégradation de biens au vol. Bref, le scénario n'est pas très original et a quelques erreurs mais il a le mérite d'avoir une fin inattendue (et là c'est bien plus que rare dans ce type de film). Et surtout, ce n'est pas le scénario qu'on retiendra de Dr Strange. Non, la force de Dr Strange c'est son univers visuel, au croisement entre Dark City, Matrix et Inception un délire visuel qui permet au réalisateur Scott Derrickson  (Sinister, etc) de nous offrir les affrontements les plus réjouissants de ses dernières années. C'est inventif, prenant, varié, rarement les scènes d'action auront apportées autant à un film (excepté Dark City, Matrix et Inception donc :D ).
A cette énergie, il faut ajouter un casting sans fausse note. Le personnage de Benedict Cumberbatch ne sera pas sans rappeler celui de Sherlock, on retrouve le même élitisme, le même humour décalé et une certaine dérision imposée par l'histoire. S'il est censé être une personne désagréable et imbu de sa personne, il faut reconnaitre qu'on s'attache au contraire très vite à lui et que c'est avec délectation qu'on suit ses pérégrinations. Face à lui, Tilda Swinton ( Only lovers left alive, Snowpiercer, etc ) monolithique comme à son habitude est délectable en vieux maitre chinois. On conclut le casting avec Mads Mikkelsen ( Bleeder encore en salle, The salvation,  Hannibal, etc) en grand méchant. Il fallait au moins un acteur de cette carrure pour faire face aux deux autres et le résultat est là : le personnage de Kaecilius a beau être un méchant de seconde zone il a plus de charisme que bien des méchants de films (souvenons nous du Baron Zemo de Civil War par exemple...). Un dernier mot sur Chiwetel Ejiofor (Morgo) qui s'en sort plutôt bien face à ces trois légendes même si son rôle est plutôt anecdotique. Il est a parier que le personnage prendra de l'importance par la suite, nous verrons alors si l'acteur relève le challenge.
Avant de conclure, je reviens sur les effets spéciaux car ceux-ci sont vraiment très réussis. L'une des
difficultés avec un univers comme celui de Docteur Strange était de sombrer dans le kitch absolu des effets. Bien au contraire, la sobriété et l'élégance des choix artistiques donne une vraie force à la magie que ce soit les cercles magiques dorés, les épées semi translucides, ou les paysages mentaux, c'est beau, tout simplement.
A la beauté des images s'accompagne celle des musiques puisque Michael Giacchino décidément habitué aux blockbusters (Star trek sans limite, Jurassic World, etc) nous livre ici un travail très dynamique empreint de mystères. Pas une bande son inoubliable mais elle sert bien le film.
Pour conclure, je dirais que Dr Strange n'est pas le film du siècle, il s'oublie assez vite mais il a le mérite d'offrir un divertissement de qualité avec de l'humour, de l'action, des effets de toutes beautés et un peu d'originalité. ça semble la base mais tellement de films en font défaut ces derniers temps que ça rend celui-ci presque exceptionnel.



Conclusion:
Si le scénario est un peu décevant à force de classicisme, Docteur Strange est un divertissement spectaculaire aux images impressionnantes.




lundi 7 novembre 2016

Bleeder

Il  y a moins de trois mois, je vous parlais de Neon Demon, le dernier film de Nicolas Winding Refn et pourtant, hier sortait en salle un film inédit du réalisateur. Un peu rapide pour réaliser un long métrage, c'est qu'il s'agit d'une oeuvre de jeunesse resté inédite en France. Voyons donc si le réalisateur était déjà affligé des mêmes tares. 




Date de sortie au Danemark : 1999
Date de sortie en France : 26 octobre 2016
Durée : 1h 38min
Réalisation : Nicolas Winding Refn
Casting : Kim Bodnia, Mads Mikkelsen, Rikke Louise Andersson
Genres Thriller, Drame
Nationalité Danois


Synopsis :
Copenhague, Léo vient d'apprendre que Louise sa petite amie est enceinte. Piégé dans une vie qu'il déteste, il va peu à peu perdre pied face à cette nouvelle inattendue. Pendant ce temps, Lenny, son ami cinéphile tombe amoureux d'une jolie serveuse qu'il n'arrive pas à aborder.



Critique :
Si Nicolas Winding Refn s'était taillé une solide réputation avec la saga des Pushers, c'est surtout avec Drive que le réalisateur a enfin eu accès au grand public. On y voyait exploser le style qui fait sa réputation aujourd'hui et qu'on a pu retrouver dans Only God Forgive et Neon Demon. Bleeder, son deuxième film n'avait jusqu'à maintenant jamais pu sortir en France pour des soucis de droits d'exploitation.
Je vais d'abord critiquer le film pour ce qu'il est puis j'aborderais son rapport avec le réalisateur.
En tant que film, Bleeder est une oeuvre intéressante et totalement inscrite dans son époque. Il évoquera
autant Clerks, que Reservoir Dog ou Trainspoting. Bien sûr, il n'égale aucun de ses films ce qui explique (en plus des problèmes d'exportation) que le film soit resté confidentiel aussi longtemps. Toutefois Bleeder n'en garde pas moins une force primaire vraiment intéressante. En retraçant la vie ordinaire de ce groupe de looser, Refn nous enfonce dans une spirale de violence qui réussira à frapper très fort malgré une grande économie de moyen. Ainsi, la deuxième démonstration de violence, même si elle peut sembler négligeable et n'a rien d'impressionnant visuellement, nous touche en plein coeur et nous fait ressentir toute l'horreur de la mécanique en marche. Si le réalisateur se cherche encore clairement, il maitrise suffisamment le langage du cinema pour réussir à nous faire ressentir ce qu'il veut montrer et ce n'est pas très réjouissant. L'histoire n'est pas très originale mais le développement est efficace et on se laisse porter par cette histoire, curieux de savoir jusqu'où les choses peuvent aller mal.
On notera aussi un casting plutôt efficace. Dans le rôle principal Kim Bodnia, s'il évoque une sorte de Kyan Khojandi Danois, incarne avec force son personnage et ses tourments jusqu'à en devenir inquiétant. A ses côtés, faut-il présenter Mads Mikkelsen ( Michael Kohllaas, The salvation, Royal Affair, Hannibal, etc) ? Un acteur remarquable au charisme fou qui fait ici ses premiers pas en incarnant un looser totalement effacé. C'est presque un plaisir coupable de retrouver l'acteur dans ce rôle qu'on peut sans peine qualifier de contre emploi.
Niveau musique, si le réalisateur se taillera une réputation dans ses films précédents avec des bandes son très efficace,  c'est ici très sobre et pas vraiment marquant malgré une introduction tonitruante.
En tant que second film de Refn, Bleeder est vraiment intéressant car il possède encore cette force presque primitive que le réalisateur abandonnera a partir de Drive pour se concentrer sur le traitement de l'image. Là où les derniers films de Refn semblent froid à force d'esthétisme, Bleeder a encore ce côté charnel et surtout une volonté d'essayer des choses. On sent dans ce second films le débuts des obsessions qui ne quitteront jamais le réalisateur mais le tout sous une forme plus brute. On s'amusera aussi de constater que le film est très bavard alors que les suivants se caractérisent plutôt par des dialogues minimalistes. Pour les amateurs de NWR, Bleeder apparait donc comme un immanquable afin de comprendre l'évolution du réalisateur. Pour le reste du public, Bleeder n'a pas l'étoffe d'un grand film, ce n'est pas sans raison s'il n'avait pas fait parler de lui, c'est un film intéressant mais pas un film marquant malgré quelques scènes bien senties.



Conclusion :
Un drame percutant, les amateurs de NWR apprécieront de voir les prémices du style du réalisateur, les autres spectateur trouveront surement le film daté et peu engageant.