Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 28 mai 2018

Mutafukaz

Le 21 mai j'ai eu l'occasion d'assister à l'avant première de Mutafukaz en présence d'une partie de l'équipe. Comme je suis plutôt fan d'Orelsan vous imaginez bien que je n'ai pas hésité longtemps alors voici la critique de ce nouveau dessin animé produit par Ankama.





Date de sortie 23 mai 2018
Durée : 1h 33min
Réalisateur : Shoujirou Nishimi, Guillaume "Run" Renard
Casting : Orelsan, Gringe, Redouanne Harjane
Genre : Animation
Nationalités : Français, Japonais

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis :

Jeune marginal, Angelino survit de petits boulots en petits boulots avec son ami Vinz. Suite à un accident provoqué par sa rencontre avec une fille, le jeune garçon commence à souffrir de maux de tête et de visions. Un problème déjà grave en soi mais qui ne fera qu'empirer lorsque les deux amis découvriront qu'ils sont surveillés par de mystérieux homme en noir. Qu'est-ce que les deux garçon peuvent avoir de spécial et pourquoi cela risque-t-il de leur coûter leur vie ?

Critique :

Mutafukaz c'est le dernier dessin animé produit par Ankama (Dofus livre 1 ), l'adaptation d'une BD en 5 tomes qui a connu un petit succès. Mutafukaz c'est également 8 ans du travail acharné de Run, son créateur, pour faire sortir ce film qui n'avait aucune chance sur le marché traditionnel car il s'agit d'un dessin animé de genre pour adulte, autant dire qu'il cumulait les choix dangereux pour les producteurs et les diffuseurs. Pourtant, à force d'acharnement le film voit enfin le jour et sort dans quelques salles en France.
Si vous ne connaissez pas du tout, le gros argument c'est bien entendu la présence d'Orelsan. Comme moi vous pourriez croire qu'il s'agit d'une operation commerciale et que le chanteur débarque ici comme nous aurions pu voir Kev Adams ou  Franck Dubosq. Mais il n'en est rien, le chanteur est attaché au projet depuis ses tout débuts, soit bien avant qu'Orelsan soit aussi connu. C'est donc un très beau coup de chance pour le film car il s'attache ainsi un artiste impliqué et populaire. Le choix est également intelligent car le duo Angelino/Vinz tient beaucoup du duo Orelsan/Gringe et c'est aussi ce que je craignais. En grand fan des deux chanteurs dans Bloqués ou Comment c'est loin, je redoutais de les retrouver ici dans le même rôle et ainsi de ne pas réussir à m'immerger dans le film. Et autant dire que mes craintes étaient totalement fondées. La voix d'Orelsan n'a subit aucune modification, elle est identifiable sans l'ombre d'un doute et il en devient difficile de ne pas l'imaginer sur l'écran avachi sur le canap' avec son pote Gringe. Le problème ne gênera bien sûr que les fans du duo, et encore certains réussiront surement à faire abstraction, mais de mon côté j'avoue que j'étais content qu'il y ait peu de dialogue durant les nombreuses scènes d'actions qui parcellent le film. En plus, j'ai l'impression qu'Orelsan manque un peu d'experience en interprétation et certains passage manque un peu d'énergie. En dehors de ça, le casting vocal est dans l'ensemble bien réussi avec quelques voix très profondes notamment chez les méchants.
Réalisé au Japon par le studio 4°c, le film est une grand réussite visuelle, sans même parler de la fluidité de l'animation, il n'y a aucune fausse note de ce côté c'est un vrai régal d'autant que la bande son a été réalisé par Toxic Avenger, un Dj que vous ne connaissez peut-être pas mais qui va sévèrement vous décrasser les oreilles pendant 1h30, la bande son invite au voyage avec ses influences electro et rap mexicain , elle emporte et fait vibrer comme rarement c'est indéniablement un des points forts du film.
Niveau scénario, l'histoire est assez classique et souffre surtout de vouloir résumer 5 tomes en 1h30. Ce n'est pas catastrophique comme on pourrait le craindre mais ça génère tout de même quelques frustrations car des arcs narratifs secondaires surement forts et crédibles grace au développement de la bd sont ici anecdotique et presque de trop. Je pense surtout aux Luchadores et aux savants Nazi ont aimerait vraiment en voir beaucoup plus ou peut-être au contraire aurait-il fallut en montrer un peu moins. Toutefois, je pinaille car l'idée globale du film est très cohérente, on s'intéresse avant tout à l'histoire d'Angelino et Vinz et le reste ne nous regarde pas, pas plus que ça ne les concerne.
Même si ce n'est pas clair, j'ai vraiment passé un excellent moment devant ce Mutafukaz. Le film fourmille de bonnes idées, il porte de bons messages et il est fabuleusement cool. Aujourd'hui plus que jamais j'ai envie de lire la BD, d'en apprendre plus sur DarkMeat city et si possible en écoutant la bo. Je ne peux donc que vous recommander chaudement d'aller voir le film d'autant que comme je le signalais précédemment c'est un petit miracle qu'il soit sorti, il est extrêmement "segmentant"(c'est du jargon de commercial mais malheureusement c'est ce qui dirige la production artistique) car en France les dessins animé c'est censé être pour les enfants et le genre ça n'est pas assez grand public, alors n'hésitez pas à vous bouger en salle si vous voulez qu'on produise d'autres pépites de ce genre.



Conclusion :

Un très chouette dessin animé d'action. C'est drôle, enlevé et complètement barré. On regrettera que tout soit un peu survolé mais ça donne envie de lire les livres pour en apprendre plus.

Bonus:
Normalement l'avant première était constitué d'un question-réponse mais celui-ci a été annulé, je ne vous raconte pas la frustration. Voici toute de même l'introduction du film par l'équipe avec quelques anecdotes intéressantes.


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