Trainspotting, c'est l'un des films qui a le plus marqué mon adolescence. C'est également ma première rencontre avec Danny Boyle et Ewan McGregor, un réalisateur et un acteur que j'ai eu grand plaisir à suivre par la suite. Inutile donc de préciser que j'attendais cette suite de pied ferme et que si j'ai dû repousser la séance plus longtemps que prévu j'ai hâte de vous en parler maintenant.
Date de sortie : 1 mars 2017
Durée : 1h 57min
Réalisateur : Danny Boyle
Casting : Ewan McGregor, Ewen Bremner, Jonny Lee Miller
Genres : Drame, Comédie
Nationalité : Britannique
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Synopsis:
20 ans après sa trahison, Mark Renton décide de revenir à Edimbourg, renouer avec son passé et retrouver ses anciens amis Spud et Sick Boy conscient qu'ils ne l'attendent pas à bras ouvert. Ce sera pour lui l'occasion de renouer avec de vieux démons et de faire le point sur sa vie et ses choix.
Critique:
"Choose life !"
Qui a vu Trainspotting un jour n'aura jamais réussi à se sortir ce mantra de la tête.
Le contrepoint nécessaire de ce brûlot hallucinatoire sur une jeunesse désabusée. Sex, drogues et rock'n roll, la chroniques d'une jeunesse sans repères et agonisante, les années 90 dans toute leur splendeur avec leurs vieux relents d'auto destruction. 20 ans plus tard, que reste-t-il de cette jeunesse et de ce désespoir ? Qu'est-il sortie de cette folie et de cette rébellion ?
A grand regret je dois le dire : pas grand chose.
Soyons clair, Trainspotting n'est pas un mauvais film, il respire l'amour et l'envie de bien faire. Et
pour peu qu'on ait apprécié le premier on se prendra un beau shoot de nostalgie plutôt agréable. Sans égaler la frénésie créatrice du premier opus, Boyle fait encore ici preuve de beaucoup d'inventivité ainsi que d'énormément de talent dans sa réalisation mais je regrette toutefois l'aspect vidéo lisse de l'image conféré par la HD ainsi que le manque de folie global. Certes, il y a quelques envolés lyriques à l'écran (la chute de Spud, ou la séance de défonce par exemple) mais ça sonne un peu faux, comme si c'était formaté et qu'il fallait absolument rester dans les rails du premier film. On retrouve ainsi les scènes emblématiques, scéne de défonce, passage dans les toilettes, poursuite, enterrement dans les montagnes, etc. Et c'est ce qui fait le plus de peine, le systématisme, l'impression de voir un film formaté sur le modèle de Trainspotting.
Là où ce deuxième film se veux surement apaisé et mature, il se révèle surtout conformiste. Au lieu de pousser plus loin le propos de l'original, ou de le réactualiser, il en fait une lecture terre à terre pour livrer une conclusion convenue. Pire, le film manque d'enjeux, et son climax de fougue.
Autre frustration, la bande son d'une énergie folle du premier se voit ici substitué par quelque chose de bien moins digeste et beaucoup plus négligeable.
Alors bien sûr, on retrouve avec plaisir Ewan McGregor (The Ghost Writer, Perfect Sense, etc ) dans le rôle de Renton et l'acteur est aussi passionné qu'à l'époque, on se régale aussi devant les prestations de Jonny Lee Miller décadent à souhait dans le rôle de Sickboy, de Ewen Bremner terriblement touchant dans celui de Spud (il aurait presque fallut que le film tourne autour de lui) et de Robert Carlyle fabuleusement fou dans le rôle de Begbie. Enfin, à noter la présence de Anjela Nedyalkova dont c'est le deuxième film. La jeune femme n'a pas un rôle très intéressant, même s'il est important, mais le remplit avec beaucoup de talent et je serais curieux de la revoir dans un rôle plus riche.
Vous l'aurez compris, je ne suis pas très emballé par ce nouveau film de Danny Boyle. J'ai pris plaisir à me replonger dans mes souvenirs d'adolescence mais me reste surtout la frustration d'avoir vu un film bancale qui n'aurait jamais permis à la petite bande de devenir culte s'il était sorti à l'époque.
Conclusion :
Dur de passer après un film aussi culte que Trainspoting et malgré tout son talent, Danny Boyle ne réussi pas à retrouver la fougue de sa jeunesse. Le film réserve quelques bons moments et la nostalgie fait effet mais dans l'ensemble il n'y a rien d'inoubliable.
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