Histoire de varier les plaisirs, aujourd'hui ce sera un film encore à l'affiche, et oui, je ne recule devant aucun sacrifice ;D, et d'un type très différent du précédent. Après le drame français pour adulte, c'est partie pour une comédie américaine pour enfant.
Date de sortie 20 juillet 2016
Durée : 1h 57min
Réalisateur : Steven Spielberg
Casting voix : Mark Rylance, Ruby Barnhill
Genres : Famille, Aventure, Fantastique
Nationalités : Américain, Britannique, Canadien
Synopsis:
Un soir qu'elle n'arrive pas à dormir, Sophie, une jeune orpheline, surprend un géant rodant dans les rues de Londres. Surpris, la créature n'a d'autres choix que d'enlever la jeune fille pour qu'elle garde le silence. Si elle n'a rien a craindre de son ravisseur, Sophie n'est pour autant pas en sécurité car les autres géants sont loin d'être aussi inoffensif.
Critique:
Pour citer le grand Roger Murtaugh: "j'suis trop vieux pour ses conneries".
Le BGG (je fais court puisque même dans le film ça les gonfle de dire le nom complet) est un film pour enfant. Mais vraiment, ne vous attendez pas à une seconde lecture, du second de gré ou de la finesse, non, c'est juste un film pour enfant adapté d'un livre pour enfant avec toute la simplicité que ça sous-tend.
Pour un enfant, c'est surement très bien, il y a un bon gros géant, des jolies couleurs et des blagues sur les pets. Pour ses parents, c'est bien, car ce sont plutôt des valeurs saines qui sont véhiculé par l'histoire. Mais pour un amateur de cinéma.... c'est peu dire que c'est pénible.
Déjà, l'amateur d'analogique que je suis a tiqué plus d'une fois sur les incrustations. ça a beau être
soigné, on sent le fond vert à plein nez. En dehors de ça la réalisation est de qualité, on parle tout de même de Spielberg, il s'y connait un peu. Les ambiances visuelles sont très réussis et quand o ne mélange pas le live et le numérique ça fonctionne totalement.
Au niveau de l'histoire, c'est d'un ennui profond. On ne sait pas trop ou ça va, ça ne tiens jamais la route malgré de bonnes idées et ça s'égare en chemin lorsqu'on pense que ça prend enfin une direction claire. Non, vraiment, j'ai espéré que ça prendrait un peu sens après l'arbre à rêve et qu'on se retrouverait avec une histoire un peu poétique à la Ghibli mais force est d'avouer que c'est vite redevenu du gros n'importe quoi et qu'on s'approche plus de "Beethoven" (le film avec le clébard pas le compositeur de génie) que de "Totoro". Les bonnes idées ne sont là que pour décorer elles ne sont absolument pas exploité et l'histoire se déroule avec une logique déconcertante.
Bref, je n'ai jamais été un grand fan de Spielberg que je trouve trop consensuel mais là on peut difficilement faire plus grand publique et fadasse. Je déconseille absolument à tout amateur de cinéma, et je ne recommande que pour les très jeunes enfants et les amateurs de blagues sur les pets. Si vous tenez vraiment à voir un film avec un enfant et des géants récupérez plutôt le DVD de "max et les maxi monstres" ça c'est un vrai bon film.
Conclusion:
Un film pour enfant gentillet mais sans intérêt pour les adultes.
Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)
vendredi 29 juillet 2016
jeudi 28 juillet 2016
Insaisissable 2
Insaisissable premier du nom fut ma grosse surprise de 2013, un film sur lequel je ne pariais pas grand chose et qui m'a pourtant bluffé avec plus de finesse que prévu. C'est donc avec beaucoup plus d'attentes que je suis allé voir cette suite, conscient toutefois du côté casse gueule du projet. Les attentes sont-elles remplies ou pas ? C'est ce que nous allons voir...
Date de sortie : 27 juillet 2016
Durée: 2h 05min
Réalisation : Jon M. Chu
Casting :Jesse Eisenberg, Mark Ruffalo, Woody Harrelson
Genres : Thriller, Action, Comédie
Nationalité : Américain
Synopsis:
Voilà un an maintenant que les 4 cavaliers ont disparus. Ils décident de réapparaître pour s'attaquer à un magnat de l'informatique. Mais le monde ne les a pas oublié et le danger n'est pas toujours là où on l'attend.
Critique:
Outre l'originalité du thème et un casting exceptionnel, ce qui avait fait du premier opus une réussite résidait dans une certaine finesse d'écriture mais surtout un vrai amour de la magie. On sentait dans ce premier film que la magie n'était pas prétexte à dépoussiérer le film de casse mais que le film de casse était là pour mettre en valeur la richesse de l'univers de la magie. Il s'agissait souvent de petits détails mais leur accumulation donnait une âme au film. J'en veux pour exemple le premier tour de carte réalisé à l'écran qui fonctionne vraiment sur le spectateur. Jesse Eisenberg ne devine pas seulement la carte d'un personnage, il devine celle de tout le public. Un premier coup d'esbroufe probablement basé sur le phénomène de persistence rétinienne (le montage met une carte particulière en avant qui nous reste dans le crâne et influ notre choix de carte) qui ancre le film dans cet univers si particulier où les apparences sont toujours trompeuses. Faire une suite était une évidence, le sujet, comme les personnages, était suffisamment riche pour le permettre. Mais si c'était évident, c'était aussi dangereux. Il fallait réussir à garder cette même passion pour la magie et ne pas devenir un blockbuster classique où la magie ne serait qu'une énième occasion d'utiliser des effets spéciaux tape à l'oeil ou d'excuser des flemmardises d'écriture et, il faut admettre, qu'on tient un champion.
Ce deuxième opus tombe dans tout les pièges a éviter mais alors les deux pieds joints et avec des
poids. J'en veux pour exemple cette insoutenable scène de vol dans une chambre stérilisée. Une scène qui dure des heures sans raison et dont la seule explication pour le comportement des personnages est "il faut mettre des effets spéciaux cool, plein d'effets spéciaux cool".
Et des scènes comme cela dans le film, il y en a un paquet car là ou le premier film était une mécanique bien huilé dont on pouvait voir tourner les rouages jusqu'à un prestige* surprenant, ici les rouages ne servent qu'a décorer et l'huile à faire passer la pilule (pour rester poli ;D). Aujourd'hui encore je ne suis pas sûr d'avoir compris tout le scénario, pas parce qu'il est brillant juste parce qu'il ne tient probablement pas la route. L'excuse du "on est des magiciens, c'est normal qu'on fasse des choses qui n'ont aucun sens" ayant bon dos.
En dehors de ça, le casting est toujours aussi bon et si on regrettera le départ de Isla Fisher et Mélanie Laurent (qui n'a même pas le droit à une ligne d'explication alors que le personnage avait un rôle central dans le premier opus) on se réjouira de l'arrivée de Lizzy Caplan très drôle dans son rôle de petite nouvelle trash et même de Daniel Radcliffe ( Horns, la dame en noir, le truc avec des enfants sorciers ;p ) en industriel sociopathe. Comme pour le premier: l'excellent Jesse Eisenberg ( Batman Vs Superman (sauf là), Night moves, etc) et le fabuleux Woody Harrelson ( Les brasiers de la colère, Natural Born Killer, etc) ont le beau rôle, et particulièrement Harrelson qui se fait plaisir avec une gamme de jeu plus varié que précédemment, mais presque tous les personnages ont leurs moments de mise en valeur ce que n'avait pas réussi l'épisode 1 en sacrifiant notamment les personnages de Hanley et Jack Wilder. Mais ce foisonnement de personnages et la volonté de tous les mettre en avant est probablement aussi ce qui perd le film et le rend si brouillon.
Niveau réalisation, si l'on excepte certains effets assez réussi, comme la présentation de début, c'est
globalement brouillon, à l'image de LA scène de baston du film, référence à l'affrontement spectaculaire entre Jack Wilder et Dylan Rhodes dans le premier et qui réussit juste à en reprendre les bonnes idées en les rendants moins lisible.
Je terminerai en mentionnant la musique car c'est plutôt du beau travail de la part de Brian Tyller et pour tout dire j'avais même des frissons d'excitations en entendant les premières notes du thème de la série.
Pour conclure, Insaisissable 2 n'est pas un mauvais film, c'est juste un blockbuster lambda, un divertissement passable là où on aurait pu avoir un film génial s'ils avaient pris le soin d'embaucher autre chose que des pisses copies. Vu qu'il est évident qu'il y aura une suite, j'espère que les producteurs la confieront à des gens vraiment motivés et que le troisième opus aura la qualité qu'il mérite.
Conclusion:
Cette suite tombe dans le piège éviter par le premier opus et se révèle un simple blockbuster tape à l'oeil. On se régalera toujours de la qualité du casting et de l'ambiance mais l'on désespérera de la fumisterie du scénario, dommage
Je vous laisse avec ces quatre affiches bonus que je trouve géniales:
*technique de manipulation subtile maintenant vous avez envie d'aller voir/revoir "le prestige" de Chritopher Nolan.
Date de sortie : 27 juillet 2016
Durée: 2h 05min
Réalisation : Jon M. Chu
Casting :Jesse Eisenberg, Mark Ruffalo, Woody Harrelson
Genres : Thriller, Action, Comédie
Nationalité : Américain
Synopsis:
Voilà un an maintenant que les 4 cavaliers ont disparus. Ils décident de réapparaître pour s'attaquer à un magnat de l'informatique. Mais le monde ne les a pas oublié et le danger n'est pas toujours là où on l'attend.
Critique:
Outre l'originalité du thème et un casting exceptionnel, ce qui avait fait du premier opus une réussite résidait dans une certaine finesse d'écriture mais surtout un vrai amour de la magie. On sentait dans ce premier film que la magie n'était pas prétexte à dépoussiérer le film de casse mais que le film de casse était là pour mettre en valeur la richesse de l'univers de la magie. Il s'agissait souvent de petits détails mais leur accumulation donnait une âme au film. J'en veux pour exemple le premier tour de carte réalisé à l'écran qui fonctionne vraiment sur le spectateur. Jesse Eisenberg ne devine pas seulement la carte d'un personnage, il devine celle de tout le public. Un premier coup d'esbroufe probablement basé sur le phénomène de persistence rétinienne (le montage met une carte particulière en avant qui nous reste dans le crâne et influ notre choix de carte) qui ancre le film dans cet univers si particulier où les apparences sont toujours trompeuses. Faire une suite était une évidence, le sujet, comme les personnages, était suffisamment riche pour le permettre. Mais si c'était évident, c'était aussi dangereux. Il fallait réussir à garder cette même passion pour la magie et ne pas devenir un blockbuster classique où la magie ne serait qu'une énième occasion d'utiliser des effets spéciaux tape à l'oeil ou d'excuser des flemmardises d'écriture et, il faut admettre, qu'on tient un champion.
Ce deuxième opus tombe dans tout les pièges a éviter mais alors les deux pieds joints et avec des
poids. J'en veux pour exemple cette insoutenable scène de vol dans une chambre stérilisée. Une scène qui dure des heures sans raison et dont la seule explication pour le comportement des personnages est "il faut mettre des effets spéciaux cool, plein d'effets spéciaux cool".
Et des scènes comme cela dans le film, il y en a un paquet car là ou le premier film était une mécanique bien huilé dont on pouvait voir tourner les rouages jusqu'à un prestige* surprenant, ici les rouages ne servent qu'a décorer et l'huile à faire passer la pilule (pour rester poli ;D). Aujourd'hui encore je ne suis pas sûr d'avoir compris tout le scénario, pas parce qu'il est brillant juste parce qu'il ne tient probablement pas la route. L'excuse du "on est des magiciens, c'est normal qu'on fasse des choses qui n'ont aucun sens" ayant bon dos.
En dehors de ça, le casting est toujours aussi bon et si on regrettera le départ de Isla Fisher et Mélanie Laurent (qui n'a même pas le droit à une ligne d'explication alors que le personnage avait un rôle central dans le premier opus) on se réjouira de l'arrivée de Lizzy Caplan très drôle dans son rôle de petite nouvelle trash et même de Daniel Radcliffe ( Horns, la dame en noir, le truc avec des enfants sorciers ;p ) en industriel sociopathe. Comme pour le premier: l'excellent Jesse Eisenberg ( Batman Vs Superman (sauf là), Night moves, etc) et le fabuleux Woody Harrelson ( Les brasiers de la colère, Natural Born Killer, etc) ont le beau rôle, et particulièrement Harrelson qui se fait plaisir avec une gamme de jeu plus varié que précédemment, mais presque tous les personnages ont leurs moments de mise en valeur ce que n'avait pas réussi l'épisode 1 en sacrifiant notamment les personnages de Hanley et Jack Wilder. Mais ce foisonnement de personnages et la volonté de tous les mettre en avant est probablement aussi ce qui perd le film et le rend si brouillon.
Niveau réalisation, si l'on excepte certains effets assez réussi, comme la présentation de début, c'est
globalement brouillon, à l'image de LA scène de baston du film, référence à l'affrontement spectaculaire entre Jack Wilder et Dylan Rhodes dans le premier et qui réussit juste à en reprendre les bonnes idées en les rendants moins lisible.
Je terminerai en mentionnant la musique car c'est plutôt du beau travail de la part de Brian Tyller et pour tout dire j'avais même des frissons d'excitations en entendant les premières notes du thème de la série.
Pour conclure, Insaisissable 2 n'est pas un mauvais film, c'est juste un blockbuster lambda, un divertissement passable là où on aurait pu avoir un film génial s'ils avaient pris le soin d'embaucher autre chose que des pisses copies. Vu qu'il est évident qu'il y aura une suite, j'espère que les producteurs la confieront à des gens vraiment motivés et que le troisième opus aura la qualité qu'il mérite.
Conclusion:
Cette suite tombe dans le piège éviter par le premier opus et se révèle un simple blockbuster tape à l'oeil. On se régalera toujours de la qualité du casting et de l'ambiance mais l'on désespérera de la fumisterie du scénario, dommage
Je vous laisse avec ces quatre affiches bonus que je trouve géniales:
*technique de manipulation subtile maintenant vous avez envie d'aller voir/revoir "le prestige" de Chritopher Nolan.
mercredi 27 juillet 2016
Irréprochable
Je poursuis mon rattrapage de critiques mais en voici une d'actualité histoire de ne pas rester complètement à la traine. Et puis c'est tellement rare que j'aille voir des films français que ce serait dommage de ne pas en parler ;D
Date de sortie 6 juillet 2016
Durée: 1h 43min
Réalisation : Sébastien Marnier
Casting :Marina Foïs, Jérémie Elkaïm, Joséphine Japy
Genre : Thriller
Nationalité : Français
Synopsis: (source allocine)
Sans emploi depuis un an, Constance revient dans sa ville natale quand elle apprend qu’un poste se libère dans l’agence immobilière où elle a démarré sa carrière, mais son ancien patron lui préfère une autre candidate plus jeune. Constance est alors prête à tout pour récupérer la place qu’elle estime être la sienne.
Critique:
Avec une bande annonce très réussie, Irréprochable semblait être le Thriller Français de l'été. Un brulot social sombre et prenant qui donnerait une nouvelle direction à la carrière de Marina Foïs. Malheureusement, s'il faut reconnaitre que l'actrice s'en sort admirablement bien tant dans la richesse du spectre des émotions qu'elle exploite pour l'histoire que dans l'érotisation de son corps (un risque qu'elle n'avait à ma connaissance pas encore pris et d'autant plus compliqué pour une quarantenaire dans notre société jeuniste. mais si rappelez vous, c'est le sujet de Neon Demon.), il faut aussi admettre que le film est raté.
Niveau casting, rien à signaler, les acteurs sont peu nombreux mais bons, Benjamin Biolay fait une apparition assez amusante et surtout physique, Joséphine Japy est touchante dans son rôle de jeune première débordée et Jérémie Elkaïm juste dans son rôle de bon pote.
La réalisation est soignée avec quelques passages très réussi et on notera une utilisation intelligente de la musique pour renforcer quelques rares moments, le mixage privilégiant le son ambiant sur l'ensemble du film.
C'est au niveau de l'histoire que ça pèche.
On s'ennuie ferme devant cette chronique sociale sans envergure. Le récit n'a guère d'originalité et
pâtit d'une montée en tension particulièrement raté. Il faut attendre pendant une heure laborieuse de mise en place pour obtenir enfin la rencontre tant promise entre Constance et Audrey et leur dualité ne répond pas aux promesses faites. On ne croit pas une seule seconde qu'Audrey puisse sympathiser avec Constance (personnage antipathique s'il en est) et leur opposition n'est pas plus crédible.
Enfin, si le film réserve quelques surprises (une seule en fait, le reste étant trop gros pour ne pas être prévisible) elles ne font pas mouche et ne suffisent pas à palier une histoire sans enjeux. Cerise sur le gateau, la fin ouverte n'apporte pas de résolution satisfaisante à l'ensemble puisque le film se termine avec aussi peu de pnache qu'il s'est déroulé.
En bref, un premier film qui souffre d'une écriture pauvre n'arrivant pas à mettre suffisamment en valeur son personnage principal. Les fans de Marina Foïs apprécieront de retrouver l'actrice dans un rôle aussi fort, le reste du public s'ennuiera surement devant une fable sociale molassonne. Dommage
Conclusion:
Si Marina Foïs est remarquable dans ce rôle, le film tire en longueur et n'apporte rien de bien nouveau. La montée en tension n'est pas assez marqué et la fin peu satisfaisante. Un thriller passable
Date de sortie 6 juillet 2016
Durée: 1h 43min
Réalisation : Sébastien Marnier
Casting :Marina Foïs, Jérémie Elkaïm, Joséphine Japy
Genre : Thriller
Nationalité : Français
Synopsis: (source allocine)
Sans emploi depuis un an, Constance revient dans sa ville natale quand elle apprend qu’un poste se libère dans l’agence immobilière où elle a démarré sa carrière, mais son ancien patron lui préfère une autre candidate plus jeune. Constance est alors prête à tout pour récupérer la place qu’elle estime être la sienne.
Critique:
Avec une bande annonce très réussie, Irréprochable semblait être le Thriller Français de l'été. Un brulot social sombre et prenant qui donnerait une nouvelle direction à la carrière de Marina Foïs. Malheureusement, s'il faut reconnaitre que l'actrice s'en sort admirablement bien tant dans la richesse du spectre des émotions qu'elle exploite pour l'histoire que dans l'érotisation de son corps (un risque qu'elle n'avait à ma connaissance pas encore pris et d'autant plus compliqué pour une quarantenaire dans notre société jeuniste. mais si rappelez vous, c'est le sujet de Neon Demon.), il faut aussi admettre que le film est raté.
Niveau casting, rien à signaler, les acteurs sont peu nombreux mais bons, Benjamin Biolay fait une apparition assez amusante et surtout physique, Joséphine Japy est touchante dans son rôle de jeune première débordée et Jérémie Elkaïm juste dans son rôle de bon pote.
La réalisation est soignée avec quelques passages très réussi et on notera une utilisation intelligente de la musique pour renforcer quelques rares moments, le mixage privilégiant le son ambiant sur l'ensemble du film.
C'est au niveau de l'histoire que ça pèche.
On s'ennuie ferme devant cette chronique sociale sans envergure. Le récit n'a guère d'originalité et
pâtit d'une montée en tension particulièrement raté. Il faut attendre pendant une heure laborieuse de mise en place pour obtenir enfin la rencontre tant promise entre Constance et Audrey et leur dualité ne répond pas aux promesses faites. On ne croit pas une seule seconde qu'Audrey puisse sympathiser avec Constance (personnage antipathique s'il en est) et leur opposition n'est pas plus crédible.
Enfin, si le film réserve quelques surprises (une seule en fait, le reste étant trop gros pour ne pas être prévisible) elles ne font pas mouche et ne suffisent pas à palier une histoire sans enjeux. Cerise sur le gateau, la fin ouverte n'apporte pas de résolution satisfaisante à l'ensemble puisque le film se termine avec aussi peu de pnache qu'il s'est déroulé.
En bref, un premier film qui souffre d'une écriture pauvre n'arrivant pas à mettre suffisamment en valeur son personnage principal. Les fans de Marina Foïs apprécieront de retrouver l'actrice dans un rôle aussi fort, le reste du public s'ennuiera surement devant une fable sociale molassonne. Dommage
Conclusion:
Si Marina Foïs est remarquable dans ce rôle, le film tire en longueur et n'apporte rien de bien nouveau. La montée en tension n'est pas assez marqué et la fin peu satisfaisante. Un thriller passable
lundi 25 juillet 2016
The witch
Je poursuis mon rattrapage de critique avec un film d'horreur dont j'aurais aimé vous parler bien plus tôt. Il est encore dans certaines salles alors voici un avis rapide.
Date de sortie : 15 juin 2016
Durée : 1h 33min
Réalisation : Robert Eggers
Casting : Anya Taylor Joy, Ralph Ineson, Kate Dickie
Genre : Epouvante-horreur
Nationalités : Américain, Canadien
Interdit aux moins de 12 ans
Synopsis:
1630, Nouvelle-Angleterre, chassé de leur communauté William, Katherine et leurs cinq enfants s'installent dans un territoire encore sauvage. La mystérieuse disparition de leur nouveau-né va réveiller des terreurs ancestrales qui retourneront les membres de la famille les uns contre les autres.
Critique:
Deuxième film de Robert Eggers, the Witch nous replonge à l'heure des pionniers de l'Amérique à l'époque des sorcières de Salem. Avec un sens du détails très prononcé, le réalisateur nous livre une reconstitution saisissante et filmé avec soin. Sans recourir au sensationnel, le réalisateur met en scène son histoire avec classicisme et efficacité posant une ambiance lourde et poisseuse dès les premières minutes qui ne lachera pas le spectateur jusqu'à la fin. La monté dramatique est particulièrement réussie, si le film est un peu lent pour renforcer l'angoisse, le spectateur n'a pour autant pas le temps de s'ennuyer saisi qu'il est par le mystère et la tension entre les personnages.
Autre point fort du film: son casting. Un vrai casting de gueule qui rend l'ensemble encore plus concret. La majorité des acteurs étant des enfants, on ne peut que constater le talent de direction d'acteur car ils sont tous justes malgré la difficulté des scènes. Mention spéciale pour Anya Taylor Joy, personnage central du film, victime de la folie ambiante et faisant preuve d'une large palette de jeu. La jeune actrice, beaucoup moins qu'on pourrait le croire puisqu'elle a déjà 20 ans, se révèle très prometteuse.
Remarquable sur la forme, The Witch est également appréciable sur le fond puisque son sujet est
l'occasion d'aborder les sujets de la place de la femme dans la société et le rapport à la religion. Sans aller jusqu'à dire que c'est un film féministe, on remarquera tout de même qu'il est anti patriarcal et dénonce l'hypocrisie de la religion.
Le seul bémol notable concernera les amateurs de films d'horreurs, The witch est plus un film angoissant qu'un film d'horreur. Le but n'est pas de terrifier ou de faire du spectaculaire, mais de plonger le spectateur dans le malaise et l'angoisse. Et c'est réussi, on ressent le désespoir de ces personnages isolés et en perte de repères jusqu'au plus profond de nos os. Paranoïa, désespoir, haine, tant de sentiments négatifs et violent qui afflige nos héros. Aussi terrible soit-elle, la fin arrive comme une libération. Un excellent film fantastique.
Conclusion:
Un excellent film d'angoisse, la reconstitution historique est très soigné et confère beaucoup de réalisme à une histoire simple mais très forte. Rien de spectaculaire mais une histoire prenante et profonde
Date de sortie : 15 juin 2016
Durée : 1h 33min
Réalisation : Robert Eggers
Casting : Anya Taylor Joy, Ralph Ineson, Kate Dickie
Genre : Epouvante-horreur
Nationalités : Américain, Canadien
Interdit aux moins de 12 ans
Synopsis:
1630, Nouvelle-Angleterre, chassé de leur communauté William, Katherine et leurs cinq enfants s'installent dans un territoire encore sauvage. La mystérieuse disparition de leur nouveau-né va réveiller des terreurs ancestrales qui retourneront les membres de la famille les uns contre les autres.
Critique:
Deuxième film de Robert Eggers, the Witch nous replonge à l'heure des pionniers de l'Amérique à l'époque des sorcières de Salem. Avec un sens du détails très prononcé, le réalisateur nous livre une reconstitution saisissante et filmé avec soin. Sans recourir au sensationnel, le réalisateur met en scène son histoire avec classicisme et efficacité posant une ambiance lourde et poisseuse dès les premières minutes qui ne lachera pas le spectateur jusqu'à la fin. La monté dramatique est particulièrement réussie, si le film est un peu lent pour renforcer l'angoisse, le spectateur n'a pour autant pas le temps de s'ennuyer saisi qu'il est par le mystère et la tension entre les personnages.
Autre point fort du film: son casting. Un vrai casting de gueule qui rend l'ensemble encore plus concret. La majorité des acteurs étant des enfants, on ne peut que constater le talent de direction d'acteur car ils sont tous justes malgré la difficulté des scènes. Mention spéciale pour Anya Taylor Joy, personnage central du film, victime de la folie ambiante et faisant preuve d'une large palette de jeu. La jeune actrice, beaucoup moins qu'on pourrait le croire puisqu'elle a déjà 20 ans, se révèle très prometteuse.
Remarquable sur la forme, The Witch est également appréciable sur le fond puisque son sujet est
l'occasion d'aborder les sujets de la place de la femme dans la société et le rapport à la religion. Sans aller jusqu'à dire que c'est un film féministe, on remarquera tout de même qu'il est anti patriarcal et dénonce l'hypocrisie de la religion.
Le seul bémol notable concernera les amateurs de films d'horreurs, The witch est plus un film angoissant qu'un film d'horreur. Le but n'est pas de terrifier ou de faire du spectaculaire, mais de plonger le spectateur dans le malaise et l'angoisse. Et c'est réussi, on ressent le désespoir de ces personnages isolés et en perte de repères jusqu'au plus profond de nos os. Paranoïa, désespoir, haine, tant de sentiments négatifs et violent qui afflige nos héros. Aussi terrible soit-elle, la fin arrive comme une libération. Un excellent film fantastique.
Conclusion:
Un excellent film d'angoisse, la reconstitution historique est très soigné et confère beaucoup de réalisme à une histoire simple mais très forte. Rien de spectaculaire mais une histoire prenante et profonde
jeudi 21 juillet 2016
Neon Demon
Il est temps que j'essaye de résorber mon retard de critiques. Je commence avec un film dont j'aurais vraiment aimé parler plus tôt, le dernier Nicolas Winding Refn.
Date de sortie 8 juin 2016
Durée: 1h 57min
Réalisateur: Nicolas Winding Refn
Casting: Elle Fanning, Jena Malone, Bella Heathcote
Genres: Thriller, Angoisse, fantastique
Nationalités : Américain, Danois, Français
Interdit aux moins de 12 ans
Synopsis:
Une jeune fille débarque à Los Angeles avec l'espoir de devenir top modèle. Mais à trop vouloir s'approcher de la lumière le joli papillon ne risque-t-il pas de se bruler les ailes ?
Critique:
Nicolas Winding Refn c'est le réalisateur du désormais culte "Drive" mais également du très bon "Only God Forgive" et de l'insoutenable "Vahlala Rising". Son point fort, c'est la mise en scène, il fait passer un maximum de choses dans les images sacrifiant souvent les dialogues et laissant le spectateur comprendre l'histoire par l'image. Une démarche louable, et presque fondamentale au cinéma sauf qu'elle perd de son intérêt lorsque le réalisateur n'a finalement pas grand chose à dire (hello vahlala rising...). Ici, le film se résume par: "la mode, c'est mal, ça broie les gens" et excusez moi mais il ne faut pas 2h pour dire ça. Du coup, si le film est magnifique et offre des moments d'une intensité rare, on se fait quand même globalement un peu chier, en se demandant ce qu'on fait là et qu'est-ce qu'on est en train de nous raconter. La deuxième partie apporte un peu de fraicheur à l'ensemble mais elle arrive si tardivement qu'elle ne compense pas la longueur de la première.
Autre souci : le besoin d'abstraction. Pendant tout le film, Elle Faning nous est décrite comme étant supérieurement belle aux autres femmes. Je l'ai traduit pour ma part par : "elle est plus jeune donc plus belle" et pris comme une critique sociétale (notre société ne reconnait la beauté que dans la jeunesse). Mais en dehors de cette réflexion, Elle Fanning n'est objectivement pas plus belle que les autres actrices, voir moins belle et il est compliqué de devoir accepter ce postulat sans sortir du film (on franchit la barrière d'incrédulité).
Sur la forme, il n'y a par contre rien à redire, les images sont splendide (Refn n'a rien à envier à Dario Argento), la bande son de Cliff Martinez (Spring Breaker, Drive, etc) est oppressante à souhait et la mise en scène est léché au millimètre.
Au niveau casting, là encore peu de choses à redire. Elle Fanning est plutôt efficace (même si, elle ne m'a pas enthousiasmé plus que ça) et le reste du casting est au top avec un Keanu Reeves en total contre emploi qui nous fait un joli caméo.
Mon seul regret tiens donc dans la vacuité de l'ensemble. Maintenant que Refn a prouvé sans l'ombre d'un doute qu'il maitrisait la mise en scène à la perfection, il serait temps qu'il trouve quelque chose à raconter. Vahlala rising ressemblait à une version chiante de "Aguire le dieu de la colère", "Neon Damon" à une version chiante de tout les films sur la mode, il serait temps de frapper aussi fort dans l'histoire que dans la mise en scène. A voir pour les fondus de cinéma et de mise en scène, à fuir pour le grand public.
Conclusion:
S'il y a d'excellentes choses, surtout visuelles, dans ce nouveau film je trouve que son histoire laisse vraiment à désirer (ou qu'elle est mal traité à mon goût) et que sa thématique usé jusqu'à la corde est traité d'une façon qui n'apporte absolument rien de neuf. A mon sens, ce Neon demon est la preuve que Refn devrait essayer de se renouveler et utiliser son talent différemment plutôt que de refaire toujours la même chose. Pas un mauvais film, mais pas un bon non plus.
Date de sortie 8 juin 2016
Durée: 1h 57min
Réalisateur: Nicolas Winding Refn
Casting: Elle Fanning, Jena Malone, Bella Heathcote
Genres: Thriller, Angoisse, fantastique
Nationalités : Américain, Danois, Français
Interdit aux moins de 12 ans
Synopsis:
Une jeune fille débarque à Los Angeles avec l'espoir de devenir top modèle. Mais à trop vouloir s'approcher de la lumière le joli papillon ne risque-t-il pas de se bruler les ailes ?
Critique:
Nicolas Winding Refn c'est le réalisateur du désormais culte "Drive" mais également du très bon "Only God Forgive" et de l'insoutenable "Vahlala Rising". Son point fort, c'est la mise en scène, il fait passer un maximum de choses dans les images sacrifiant souvent les dialogues et laissant le spectateur comprendre l'histoire par l'image. Une démarche louable, et presque fondamentale au cinéma sauf qu'elle perd de son intérêt lorsque le réalisateur n'a finalement pas grand chose à dire (hello vahlala rising...). Ici, le film se résume par: "la mode, c'est mal, ça broie les gens" et excusez moi mais il ne faut pas 2h pour dire ça. Du coup, si le film est magnifique et offre des moments d'une intensité rare, on se fait quand même globalement un peu chier, en se demandant ce qu'on fait là et qu'est-ce qu'on est en train de nous raconter. La deuxième partie apporte un peu de fraicheur à l'ensemble mais elle arrive si tardivement qu'elle ne compense pas la longueur de la première.
Autre souci : le besoin d'abstraction. Pendant tout le film, Elle Faning nous est décrite comme étant supérieurement belle aux autres femmes. Je l'ai traduit pour ma part par : "elle est plus jeune donc plus belle" et pris comme une critique sociétale (notre société ne reconnait la beauté que dans la jeunesse). Mais en dehors de cette réflexion, Elle Fanning n'est objectivement pas plus belle que les autres actrices, voir moins belle et il est compliqué de devoir accepter ce postulat sans sortir du film (on franchit la barrière d'incrédulité).
Sur la forme, il n'y a par contre rien à redire, les images sont splendide (Refn n'a rien à envier à Dario Argento), la bande son de Cliff Martinez (Spring Breaker, Drive, etc) est oppressante à souhait et la mise en scène est léché au millimètre.
Au niveau casting, là encore peu de choses à redire. Elle Fanning est plutôt efficace (même si, elle ne m'a pas enthousiasmé plus que ça) et le reste du casting est au top avec un Keanu Reeves en total contre emploi qui nous fait un joli caméo.
Mon seul regret tiens donc dans la vacuité de l'ensemble. Maintenant que Refn a prouvé sans l'ombre d'un doute qu'il maitrisait la mise en scène à la perfection, il serait temps qu'il trouve quelque chose à raconter. Vahlala rising ressemblait à une version chiante de "Aguire le dieu de la colère", "Neon Damon" à une version chiante de tout les films sur la mode, il serait temps de frapper aussi fort dans l'histoire que dans la mise en scène. A voir pour les fondus de cinéma et de mise en scène, à fuir pour le grand public.
Conclusion:
S'il y a d'excellentes choses, surtout visuelles, dans ce nouveau film je trouve que son histoire laisse vraiment à désirer (ou qu'elle est mal traité à mon goût) et que sa thématique usé jusqu'à la corde est traité d'une façon qui n'apporte absolument rien de neuf. A mon sens, ce Neon demon est la preuve que Refn devrait essayer de se renouveler et utiliser son talent différemment plutôt que de refaire toujours la même chose. Pas un mauvais film, mais pas un bon non plus.
mercredi 20 juillet 2016
The strangers
Je suis particulièrement à la bourre sur mes critiques et je n'ai toujours pas de temps, mais je ne voulais absolument pas rater l'occasion de vous parler du film que j'ai vu hier. Dont acte. (comme d'habitude je vous met la bande annonce ci-dessous mais je vous conseille de ne pas regarder et de vous garder la surprise pour le cinéma)
Date de sortie 6 juillet 2016
Durée: 2h 36min
réalisation : Na Hong-jin
casting: Kwak Do-Won, Hwang Jeong-min, Chun Woo-hee
Genres Thriller, Policier, Drame, (fantastique)
Nationalité Sud-coréen
Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement
Synopsis:
Policier débonnaire d'un village de montagne en Corée, Jong-Gu va devoir faire face à une vague de meurtres d'une violence rare et inhumaine. Alors qu'il perd progressivement tout ses repères ne lui reste pour garder pied que des rumeurs sur un démon japonais qui vivrait dans la Forêt.
Critique:
"The strangers" est le troisième film de Na Hong-Jin, après l'inoubliable "the chaser" et "the murderer" (que j'ai un peu oublié mais dont me reste une assez bonne impression). Il nous revient cette fois avec une oeuvre encore plus ambitieuse et beaucoup mois urbaine qui ne sera pas sans rappeler le cultissime "memories of murder".
Comme je suis pressé, je vais faire court : c'est brillant.
Si le film commence comme un thriller coréen classique, avec son mélange de burlesque et de noirceur trash, il vire rapidement au cauchemar éveillé en insérant une dose de fantastique (je n'en dirais pas plus pour vous laisser découvrir s'il s'agit vraiment de fantastique ou pas.)
Avec ses nombreux rebondissements et son histoire passionnante, "The strangers" ne laisse pas une
minute pour s'ennuyer, sauf à être hermétique au cinéma coréen, le spectateur est importé par une histoire au rythme ultra maitrisé. Car le réalisateur joue avec son spectateur comme rarement. Mêlant rêve et réalité, vrai et faux, il nous déboussole autant que son héros, nous forçant à nous raccrocher à la moindre bribe d'information pour saisir ce que l'histoire nous cache. C'est d'ailleurs le seul point noir du film, les spectateurs trop passif se sentiront rejeté par ce film qui ne leur offrira pas une conclusion satisfaisante. Il faut ici être acteur de l'histoire, réfléchir à ce qui nous est dit ou montré même furtivement pour saisir l'histoire dans son ensemble. Ou s'arrête la rumeur, ou commence la vérité ? Des heures après la séance j'emboitais encore les pièces du puzzle pour tout mettre en place.
Vous l'aurez compris, pour moi c'est le film à ne pas rater du moment. Réalisation, bande son, acteurs tout est réussi. Les images sont superbes et certaines scènes vraiment spectaculaire. Par la thématique et l'ambiance, on pourrait rapprocher ce film d'un "Twin peaks" ou d'un "Jordskott" Coréen. Une fois de plus le cinéma Coréen aura soufflé un vent de fraicheur dans nos salles (en l'occurrence le genre de vent qui glace jusqu'à l'os.)
Conclusion:
Un excellent thriller coréen, burlesque et sombre comme eux seuls savent le faire. Les 2h30 passent sans qu'on s'en aperçoivent nous emportant dans un véritable cauchemar éveillé. La seule chose qui pourra bloquer le spectateur (outre la violence) sera l'absence d'explications claires. Ici, le spectateur est invité à s'accrocher aux moindres détails pour avoir une chance de tout comprendre et de ne pas être frustré par la fin.
(affiche originale, la française est plus dure à trouver et moins jolie)
Date de sortie 6 juillet 2016
Durée: 2h 36min
réalisation : Na Hong-jin
casting: Kwak Do-Won, Hwang Jeong-min, Chun Woo-hee
Genres Thriller, Policier, Drame, (fantastique)
Nationalité Sud-coréen
Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement
Synopsis:
Policier débonnaire d'un village de montagne en Corée, Jong-Gu va devoir faire face à une vague de meurtres d'une violence rare et inhumaine. Alors qu'il perd progressivement tout ses repères ne lui reste pour garder pied que des rumeurs sur un démon japonais qui vivrait dans la Forêt.
Critique:
"The strangers" est le troisième film de Na Hong-Jin, après l'inoubliable "the chaser" et "the murderer" (que j'ai un peu oublié mais dont me reste une assez bonne impression). Il nous revient cette fois avec une oeuvre encore plus ambitieuse et beaucoup mois urbaine qui ne sera pas sans rappeler le cultissime "memories of murder".
Comme je suis pressé, je vais faire court : c'est brillant.
Si le film commence comme un thriller coréen classique, avec son mélange de burlesque et de noirceur trash, il vire rapidement au cauchemar éveillé en insérant une dose de fantastique (je n'en dirais pas plus pour vous laisser découvrir s'il s'agit vraiment de fantastique ou pas.)
Avec ses nombreux rebondissements et son histoire passionnante, "The strangers" ne laisse pas une
minute pour s'ennuyer, sauf à être hermétique au cinéma coréen, le spectateur est importé par une histoire au rythme ultra maitrisé. Car le réalisateur joue avec son spectateur comme rarement. Mêlant rêve et réalité, vrai et faux, il nous déboussole autant que son héros, nous forçant à nous raccrocher à la moindre bribe d'information pour saisir ce que l'histoire nous cache. C'est d'ailleurs le seul point noir du film, les spectateurs trop passif se sentiront rejeté par ce film qui ne leur offrira pas une conclusion satisfaisante. Il faut ici être acteur de l'histoire, réfléchir à ce qui nous est dit ou montré même furtivement pour saisir l'histoire dans son ensemble. Ou s'arrête la rumeur, ou commence la vérité ? Des heures après la séance j'emboitais encore les pièces du puzzle pour tout mettre en place.
Vous l'aurez compris, pour moi c'est le film à ne pas rater du moment. Réalisation, bande son, acteurs tout est réussi. Les images sont superbes et certaines scènes vraiment spectaculaire. Par la thématique et l'ambiance, on pourrait rapprocher ce film d'un "Twin peaks" ou d'un "Jordskott" Coréen. Une fois de plus le cinéma Coréen aura soufflé un vent de fraicheur dans nos salles (en l'occurrence le genre de vent qui glace jusqu'à l'os.)
Conclusion:
Un excellent thriller coréen, burlesque et sombre comme eux seuls savent le faire. Les 2h30 passent sans qu'on s'en aperçoivent nous emportant dans un véritable cauchemar éveillé. La seule chose qui pourra bloquer le spectateur (outre la violence) sera l'absence d'explications claires. Ici, le spectateur est invité à s'accrocher aux moindres détails pour avoir une chance de tout comprendre et de ne pas être frustré par la fin.
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