Ce que j'aime dans le cinéma, c'est varier les plaisirs, c'est pourquoi je ne pouvais passer à côté d'un film aussi visiblement différent que "The lobster". Saine expérience de cinéma, ou vaste fumisterie, voyons cela ensemble.
Date de sortie: 28 octobre 2015
Durée: 1h 58mn
Réalisateur: Yorgos Lanthimos
Casting: Colin Farrell, Rachel Weisz, Jessica Barden
Genre Science fiction , Drame , Comédie
Nationalité: Grec, britannique, néerlandais, irlandais, français
Synopsis:
Dans un futur proche, être seul est un crime majeur. Les condamnés sont emmenés à l'Hôtel où ils auront 45 jours pour former un couple ou être changé en animal. Rejeté par sa femme, un homme va devoir faire face à cette terrible machine déshumanisante.
Critique:
Soyons clair, ce n'est pas un hasard si la bande annonce de The Lobster est aussi étrange, c'est tout le film qui l'est. S'il n'est pas sans intérêt, le scénario n'est qu'un prétexte aux messages que le réalisateur souhaite faire passer concernant notre société. La forme est donc au service du fond et le réalisateur opte pour un traitement froid, clinique, lent qui fait d'autant plus ressortir l'ineptie de la situation que l'humour noire qui la dénonce. Si on ne rira pas beaucoup, on rira tout de même franchement, de ces éclats incontrôlable et gêné face à des situations totalement absurde.
S'il y a une chose qui me faisait peur dans ce film, c'est bien Colin Farrell (Total Recall, etc) un acteur avec lequel j'ai beaucoup de mal et dont j'évite habituellement les films. Pour l'occasion, le rôle est aux antipodes de ce qu'on peut lui connaitre et c'est plutôt rafraîchissant. Cet homme simple, paumé, angoissé prêt à tout pour s'en sortir, il l'incarne à merveille, devenant complément transparent. Rachel Weisz (The constant Gardener, Le monde de Oz, etc) également très sobre, loin des rôles plus glamour qu'on a pu lui connaitre nous livre une prestation très subtile et forme un couple touchant avec notre héros. A leurs côtés, un joli casting de gueules campent des personnages à la dérive plus décalés les uns que les autres.
Niveau musique, on pourra compter sur beaucoup de musique classique souvent utilisé par contraste
avec la scène (dans les passages "d'action" par exemple)
Tout n'est pas rose pourtant car la forme du film le fait également souffrir de longueurs. Clairement le film est décomposé en deux parties: l'hôtel puis les célibataires et les deux parties suivent une structure assez semblable: découverte de l'environnement rencontre avec une femme, construction d'une relation. Une structure en miroir qui renforce la sensation de longueur déjà créé par tout les autres artifices (réalisation dépassionné, pas d'action, couleur froide, etc).
Le bilan est donc mitigé pour ce film car si le thème et son traitement est vraiment prenant, le choix formel rend le film difficilement digeste et plus appréciable comme expérience de cinéma que comme réel bon film. Je ne le recommanderais donc pas à quelqu'un qui voudrait voir un bon film, mais plutôt à quelqu'un qui a envie d'être stimulé intellectuellement.
Conclusion:
The lobster est un film rare, une parabole glaçante sur notre société et ses injonctions. Le traitement très glaçant de l'ensemble et ses longueurs le rendent éprouvant à regarder et donc plutôt à réserver aux amateurs de cinéma "expérimental".
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