Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

mardi 30 juin 2015

Vice versa

Un nouveau Pixar, c'est souvent une bonne surprise. Celui-ci me semblait particulièrement prometteur (contrairement à d'autres avec des bagnoles...) voyons si le studio sait toujours aussi bien y faire.




Date de sortie: 17 juin 2015
Durée: 1h34min
Réalisation: Pete Docter
Casting: Amy Poehler, Bill Hader, Mindy Kaling
Genre: Animation , Comédie , Famille
Nationalité: Américain

Synopsis:
Face au choc du déménagement et de la perte de tous ses repères, la jeune Riley n'arrive plus à faire face au monde qui l'entoure. Dans son esprit, ses sentiments vont devoir redoubler d'efforts et accomplir une quête épique pour que la jeune fille ne gâche pas complètement sa vie.

Critique:
Pour beaucoup c'est l'originalité qui fait le point fort de ce nouveau Pixar. En effet, l'histoire est raconté du point de vue de "l'intérieur"de Riley, par ses sentiments personnifiés. Un procédé rare, mais pas vraiment originale puisqu'on l'aura vu par exemple dans "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe... sans jamais oser le demander", dans "il était une fois la vie.." et probablement dans de nombreux autres exemples. Quant à donner un aspect épique à un drame plus personnel on le retrouve par exemple dans le comics "Joe the barbarian"(à lire absolument).
Bref, rien de bien nouveau sous le soleil mais juste une fois de plus beaucoup de talent et de savoir faire.
"Vice versa" c'est une histoire très basique, une enfant se rebelle après un déménagement. Rien de
nouveau sous le soleil et pourtant Pixar choisit de raconter cette histoire en nous montrant tout ce qu'il se passe dans la tête de cette enfant et le tout sur un mode épique qui fait qu'une histoire somme toute banale devient passionnante.
C'est drôle, c'est frais, c'est enlevé et ça donne à réfléchir, tout les ingrédients sont là pour faire un excellent film. Et surtout, "Vice versa" est un excellent exemple de la double lecture puisque là où les enfants verront une aventure avec des personnages marrant, les adultes trouveront une réflexion intéressante sur la gestion des émotions.
Niveau technique, rien à redire évidement, c'est une réalisation de toute beauté avec des designs réussi et touchant.
Enfin, j'ai pu voir le film en VO et Amy Poehler qui double le personnage de "Joy", central dans l'histoire, a vraiment une énergie communicative. Un excellent choix.
Dans l'ensemble je ne peux donc que recommander ce nouveau Pixar qui prouve une fois de plus qu'on peut faire des divertissement pour enfant qualitatif et qui font réfléchir.



Conclusion:
Un très beau film pour petit et grand. Un film intelligent qui donne à réfléchir sans jamais être sentencieux. Une vraie réussite comme seul Pixar sait le faire.


samedi 27 juin 2015

Un français

Vous n'avez pas du pouvoir passer à côté de la polémique, "Un français" c'est le film sur l’extrême droite qui s'est vu déprogrammé par les exploitants par peur (d'être vandalisé ou de ne pas avoir assez d'affluence, on ne sait pas..). Il se trouve que j'attendais ce film de longue date car je suis fan d'Alban Lenoir, avec beaucoup de retard voici donc, loin de la polémique, ce que j'en ai pensé.





Date de sortie: 10 juin 2015
Durée: 1h38min
Réalisation: Diastème
Casting: Alban Lenoir, Samuel Jouy, Paul Hamy
Genre: Drame
Nationalité: Français

Synopsis:
L'histoire vraisemblable de la rédemption de Marco, Bonehead*, dans l'extrême droite des années 80 à nos jours.


Critique:
"Un français" c'est avant tout un beau projet : revenir sur l'histoire de l’extrême droite, à l'heure où ses valeurs semblent de plus en plus appréciées. "Un français" c'était aussi enfin l'occasion d'avoir Alban Lenoir au premier plan d'un long métrage respectable (par opposition aux films de genre, bref le genre de film qui peut vraiment permettre à un acteur de bâtir sa carrière en France).
Je commencerais par le second point, celui sur lequel je suis le plus sensible et oui, Alban Lenoir est brillant dans ce film. L'histoire tourne entièrement autour de son personnage, la caméra l'accompagne en permanence au plus près de lui. Une expérience quasi-intime dont il se sort avec brio. Le long métrage lui permet d'offrir une large palette de jeu tout comme de faire varier son physique. "Un français" fait donc partie de ses films assez rare qui permettent à un acteur de montrer l'étendu de son talent. On pourrait donc difficilement rêver plus belle "bande démo" de l'acteur que ce film. Bref, pour moi c'est un sans faute pour Alban Lenoir qui prouve, s'il était encore besoin, qu'il est un des futur grands acteurs Français.
Concernant le panorama de l'extrême droite, il est fait, sans nul doute mais couvrir une aussi large
période en si peu de temps n'est pas sans sacrifice et l'on a parfois le sentiment que les choses s’enchaînent un peu trop vite. Mais surtout, j'avoue que la fin du film m'a perdu. Si elle véhiculait un message, je n'ai pas compris lequel où alors il est tout sauf positif et ça me gène car je ne comprend pas trop l'objectif du film.
D'un point de vue cinéma, on notera que "un français" est un film prenant, doté d'une belle reconstitution, bien documentée des diverses périodes qu'il retrace. Le film est également très bien joué, ce qui est toujours un vrai plus.
Pour autant, est-ce que ce film marquera les esprits ? Malheureusement je ne pense pas, car sans vouloir comparer: "American History X" nous racontait la même histoire avec plus de force il y a de ça plus de 15 ans.
On regrettera donc que le film manque de ce petit plus qui en fasse un vrai grand film qui marque les esprit mais on profitera tout de même de la prestation d'Alban Lenoir, profonde et touchante.



Conclusion:
J'aurais adoré encenser "Un français", parce que le sujet est vital et parce que j'adore Alban Lenoir, mais je dois reconnaître n'avoir pas été emporté. Le film est bien fait, superbement joué mais il se déroule sans qu'on comprenne vraiment pourquoi jusqu’à un final qui ne fait que confirmer ce questionnement.



*Alors, oui, ce n'est pas très clair dans le film et j'ignorais tout à fais ce détail mais le skinhead tel qu'on le connait (c'est à dire la brute néo nazi) est en fait un Bone-head. Le vrai skin-head lui ressemble beaucoup mais aurait une sensibilité d'extrême gauche. Les deux groupes se détestent cordialement, ce qu'on voit bien dans le film même si on ne le comprend pas.